La prise en charge médicale des mineurs transgenres



La prise en charge de la transidentité chez les mineurs divise la sphère politique. Contre l’avis de la gauche, des associations et du gouvernement, des sénateurs LR souhaitent, via une proposition de loi discutée ce 28 mai au Sénat, limiter l’accès aux bloqueurs de puberté pour les adolescents.

Liz, 18 ans, visage juvénile derrière ses petites lunettes, reçoit chez ses parents. Assignée homme à la naissance, c’est-à-dire née dans un corps masculin, et consciente de sa transidentité depuis son plus jeune âge, c’est à la puberté, quand son physique a changé, que cette dissonance lui est devenue insupportable. « Je supportais de moins en moins mon corps, au point qu’à un moment, prendre une douche, je ne pouvais pas. Enfin, je pouvais le faire, mais du coup, je devais fermer les yeux, je me sentais extrêmement mal. Je repoussais vraiment ce moment-là. Le fait d’être face à mon corps, c’était quelque chose que je ne supportais pas », raconte la jeune fille.



Avis sur la proposition de loi « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre »


Le 19 mars 2024, la proposition de loi n°435 « visant à encadrer les pratiques médicales mises en œuvre dans la prise en charge des mineurs en questionnement de genre » a été enregistrée au Sénat. Dans son avis au parlement publié le 6 mai 2024, la Défenseure des droits s’inquiète des effets de cette proposition de loi, de nature à porter atteinte aux droits et à l’intérêt supérieur de l’enfant.



Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus


L’État condamné pour carence fautive dans « l’affaire du siècle ».

Le tribunal administratif de Paris estime que l’État a commis une « faute » en ne réduisant pas assez ses émissions de gaz à effet de serre.

Quatre ONG ( Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam, la fondation Hulot) avaient déposé un recours à la suite d’une pétition qui a recueilli plus de 2 millions de signatures en moins d’un mois.

Le Haut Conseil pour le climat a jugé sévèrement la politique du gouvernement. «  C’est un jugement révolutionnaire » ( C. Baldon, avocate de la fondation N. Hulot). Le juge a refusé l’indemnisation financière mais a reconnu la réparation en nature. Pour réparer le préjudice, les juges ont  prononcé un supplément d’instruction assorti d’un délai de 2 mois.

La suite s’avère compliquée et un long combat commence.  La reconnaissance d’une faute de l’État ouvre-t-elle la voie à des actions en justice des victimes du dérèglement climatique ?

Cette pression des ONG devant les tribunaux pourra-t-elle modifier le rapport de force, au moment où le projet de loi issu des propositions de la convention citoyenne pour le climat doit être présenté en conseil des ministres avant d’être débattu au parlement ?

« Un texte qui n’est pas à la hauteur des objectifs climatiques », selon le Conseil économique, social et environnemental  et le Conseil national de la transition écologique.

Une victoire pour les amich et leur lampe à huile cependant.


L’école tâtonne face aux transgenres

L’Éducation nationale en a pris acte. Pour l’instant on ne peut proposer de chiffre mais la tendance est à la hause. Ce sont ces jeunes qui s’affichent par milliers sur les réseaux sociaux hastags#nonbinaires, c’est l’écho rencontré par le film documentaire «  Petite fille » sur Arte fin 2020,  c’est aussi la vive émotion causée par le suicide d’une ado transgenre.

Que répondre à ces jeunes ? Les enseignants sont bousculés, les familles désorientées, l’institution en panne de réponse.  La peur de parler a dissimulé le phénomène.

Bien souvent, les jeunes se montrent plus ouverts que les observateurs « A la différence de l’homophobie, la transphobie en milieu scolaire n’émane pas des pairs, mais des directions d’établissement ou des enseignants  » (L. Jomat, vice-présidente de SOS Homophobie).

Le monde éducatif, bousculé, se tourne vers le ministère.

« Les jeunes interrogent les carcans de la  binarité en revendiquant un espace de liberté plus large avec du féminin et du masculin et aussi de la neutralité » (Karin Espineira, sociologue spécialiste des questions de transidentité).