Les SUV, deuxième cause du réchauffement climatique en France, selon WWF

Les SUV ces 4/4 urbains encombrent de plus en plus rues et parking dans les villes, bien plus polluants, plus lourds et plus grands sont une véritable aberration. Ils représentent aujourd’hui 40% des ventes de véhicules neufs et produisent 20% de pollution CO2 en plus… Il faudrait faire tout l’inverse: véhicules légers, sobres, moins polluants et surtout développer les transports en communs.

Publié sur www.wwf.fr

SUV : À CONTRESENS DE L’HISTOIRE

Appelons les décideurs politiques et le secteur automobile à faire reculer les ventes des véhicules surdimensionnés et à proposer des solutions de mobilité plus légères, moins dommageables au climat et plus favorables à notre pouvoir d’achat.

Le SUV, un fléau pour le climat et le porte-monnaie

La voiture moyenne des Français est de plus en plus grosse, coûteuse et polluante. Face à l’urgence climatique, le triomphe du SUV apparaît comme un non sens. Ensemble, faisons le choix d’une mobilité légère.

Le boom de la démesure

« Si rien n’est fait pour inverser la tendance, les SUV pourraient représenter 2/3 des ventes en 2030.

Isabelle Autissier, Présidente du WWF France

SUV est l’acronyme de Sport utility vehicle, littéralement véhicule utilitaire à caractère sportif, en français. Un croisement entre 4×4 et berline, caractérisé par la carrosserie d’un tout-terrain mais destiné à un usage tout à fait ordinaire. Encore symbolique il y a à peine 10 ans, aujourd’hui, ce modèle encombrant est plébiscité dans le monde entier. Dans l’hexagone, les ventes de SUV ont été multipliées par 7 en dix ans et représentent aujourd’hui près de 40 % des ventes de voitures neuves. La tendance est donc à la démesure. 

Depuis 10 ans, nos voitures prennent 1 cm tous les deux ans et 10 kg par an. Nous sommes passés de 1,68 m de large en moyenne en 1996 à 1,78 m en 2016. Côté poids, en 50 ans les véhicules ont gagné 500 kilos. Et si l’on remonte encore un peu plus loin, on constate un alourdissement de plus de 62%. En 1960, nos voitures pesaient encore en moyenne 778 kg, contre plus de 1 262 kilos en 2017. 

En bref, un SUV par rapport à une voiture standard, c’est 200 kg, 25 cm de long et 10 cm de large en plus ! Quels bénéfices cette tendance à l’excès nous procure-t-elle au quotidien ?

Quand la voiture pèse sur le climat et le budget

408€ /an

Les projections montrent qu’en 2035, les SUV représenteront, pour les ménages modestes, un surcoût annuel de 408€ par an.

Un véhicule plus lourd pollue plus car il a besoin de plus de carburant pour déplacer sa masse. Un SUV consomme environ 15% de plus qu’une voiture standard. Ce surpoids combiné à une carrosserie souvent moins aérodynamique induit aussi un surplus de consommation. Du côté du climat, les SUV ont constitué, ces 10 dernières années, la 2ème source de croissance des émissions de CO2 françaises, derrière le secteur aérien. D’après nos projections, la progression des ventes de SUV, dans les prochaines années, est incompatible avec la réalisation des objectifs climatiques de la France pour 2030.

Le SUV pèse aussi sur le budget des ménages car son prix à l’achat est plus élevé que celui d’un véhicule classique. Les frais d’assurance d’un SUV et de ses pneus sont aussi souvent plus importants. La tendance du marché des véhicules neufs se répercute également sur le marché de l’occasion, que les SUV envahissent progressivement. Ainsi, même en seconde main, l’achat d’une voiture est de moins en moins accessible. En 2035, les SUV représenteront, pour les ménages modestes, un surcoût annuel de 408 € par an. Ces nouvelles dépenses contraintes représentent pour eux l’ensemble de leurs dépenses annuelles de santé.

Enfin, s’il procure un sentiment de sécurité parce que la position du conducteur est plus élevée que dans une voiture standard, être au volant d’un SUV s’avère en réalité plus dangereux pour soi… et pour les autres. Les chiffres en attestent. Un piéton a 2 fois plus de risques d’être tué en cas de collision avec un SUV par rapport à une voiture standard. Tandis qu’un conducteur a 10% de risques en plus d’avoir un accident à bord d’un SUV que d’une voiture classique.

Vers une mobilité plus légère

L’urgence climatique n’est plus à démontrer. Pourtant, le SUV roule à contresens.
C’est pourquoi nous appelons les décideurs politiques et le secteur automobile à faire reculer les ventes des véhicules surdimensionnés et à proposer des solutions de mobilité plus légères, moins dommageables au climat et plus favorables à notre pouvoir d’achat. Un premier pas consisterait à renforcer et refonder la fiscalité automobile autour d’un critère poids dans le cadre de l’examen en cours du projet de loi de finances au parlement.  
Plutôt que de pénaliser, demain, des consommateurs encombrés d’une voiture lourde et coûteuse, nous appelons les députés à prendre leurs responsabilités en instaurant un critère poids dans le dispositif de bonus-malus automobile
Le SUV est trop lourd. Il pèse sur le climat et le porte-monnaie des ménages. Le monde d’après a déjà commencé. Il tend vers la légèreté.

Communiqué de l’ORDL : arrêté municipal d’Aliot, Stop aux amalgames et à la stigmatisation!

ARRÊTÉ MUNICIPAL D’ALIOT : STOP AUX AMALGAMES ET À LA STIGMATISATION !

Communiqué de presse de l’ORDL-66 (Observatoire pour le Respect des Droits et Libertés)

Suite à une course-poursuite entre policiers et individus armés aux abords de l’école Sainte-Thérèse, ce lundi à Perpignan (ce qui, finalement, ne serait qu’un règlement de compte… de poker selon L’Indépendant du 16 septembre), le nouveau maire RN, Louis Aliot, en profite pour en rajouter sur la « sécurité » et commencer à mettre son programme à l’œuvre contre les populations issues de l‘immigration. Un arrêté municipal impose en effet la fermeture de « tous les commerces dits d’alimentation générale » à 22h. Autrement dit : les quelques épiceries « arabes » de Perpignan… dont on ne voit pas ce que ça a à voir avec les règlements de compte entre délinquants !

L’Observatoire pour le respect des droits et libertés 66 (ORDL 66) proteste énergiquement contre cette tentative d’amalgame grossier entre la délinquance et les personnes d’origine maghrébine, et la stigmatisation qu’engendre ce genre de mesure qui ne sert qu’à diviser, faire diversion et désigner des « boucs émissaires ».

Perpignan, le 16 septembre 2020

ALGÉRIE : APPEL « POUR LA LIBÉRATION DES DÉTENUS DU HIRAK » #HIRAK #ALGERIE

Publié sur le blog pierremansat.com le 17 septembre 2020

Algérie : appel « pour la libération des détenus du Hirak »

Tribune collective

signée par Malik Salemkour, président de la LDH

Un collectif d’intellectuels et militants algériens, rejoint par des écrivains, magistrats, artistes du monde entier, dénonce une « politique répressive » envers un mouvement pacifique et responsable.

Un collectif d’intellectuels et militants algériens, rejoint par des écrivains, magistrats, artistes du monde entier, dénonce une « politique répressive » envers un mouvement pacifique et responsable.

Le soulèvement pacifique du peuple algérien, en action depuis février 2019 pour la conquête de ses libertés démocratiques, a su faire preuve de sagesse et d’un sens élevé des responsabilités en recommandant aux manifestants de renoncer aux marches, jusque-là suivies massivement, pour éviter la propagation de l’épidémie due au coronavirus. Né pour construire un meilleur avenir pour le pays, il a ainsi agi en cohérence avec ses objectifs de libertés et de droits humains, soucieux des intérêts supérieurs du pays.

Les acteurs et les actrices de ce soulèvement savent que, pour atteindre leurs objectifs, il faut continuer à se mobiliser pacifiquement pour écarter un système politique qui, derrière une façade civile et des élections manipulées, organise l’emprise du commandement militaire sur la vie politique, économique et sociale.

Luttes de pouvoir parmi les dirigeants

Au lieu de suivre la voie de la sagesse et le sens élevé des responsabilités montrés par les acteurs du soulèvement et de répondre à leurs aspirations légitimes, les dirigeants algériens, toujours préoccupés par leurs luttes internes de pouvoir, échafaudent des feuilles de route remplies de promesses visant la sauvegarde de leurs propres intérêts.

Pour répondre aux aspirations populaires exprimées depuis février 2019, la voie est dans l’ouverture des scènes politique et médiatique, débarrassées de la surveillance des services de sécurité. Elle est dans l’engagement, par le dialogue et la négociation avec les acteurs du Hirak, d’une véritable transition démocratique pouvant assurer un Etat de droit garant des libertés individuelles et collectives.

Cette réorientation politique des dirigeants algériens doit passer par la libération immédiate de tous les détenus politiques ou d’opinion aujourd’hui incarcérés par des juges soumis, avec des incriminations qui n’ont rien à voir avec leur combat pour les droits humains et les libertés démocratiques.

Deux journalistes condamnés

La condamnation à deux ans de prison ferme de Khaled Drareni ce 15 septembre 2020, de même que celle d’Abdelkrim Zeghileche, lundi 24 août, sont l’ultime démonstration de cette justice aux ordres. Les peines reçues par ces deux journalistes, punis pour avoir exercé avec honnêteté, responsabilité et engagement leur travail d’information, sont les plus lourdes prononcées contre des journalistes depuis l’indépendance de l’Algérie.

Le combat du peuple algérien pour la conquête de ses droits légitimes mérite la solidarité agissante de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice et de liberté. Nous manifestons notre solidarité à ce combat et dénonçons la politique répressive menée par le pouvoir algérien envers le Hirak pacifique et responsable, qui est un espoir de libération et d’émancipation citoyennes ; exigeons la libération immédiate et sans condition de tous les journalistes et de tous les détenus politiques et d’opinion ; alertons les différentes organisations internationales pour exiger de l’Etat algérien le respect de tous les traités et conventions de défense des droits humains ratifiés par l’Algérie ; appelons solennellement le chef de l’Etat algérien à faire respecter, effectivement, les droits et libertés des citoyennes et des citoyens établis par les conventions internationales et dûment ratifiées par l’Algérie.

Premiers signataires : Houcine Abassi, ancien secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Prix Nobel de la Paix 2015 (Tunisie) ; Gilbert Achcar, professeur d’université, essayiste (Liban); Pierre Audin, fondation Josette et Maurice Audin (Algérie, France) ; Etienne Balibar, philosophe (France); Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger (Algérie) ; Abdessattar Ben Moussa, ancien bâtonnier et président honoraire de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Prix Nobel de la paix 2015 (Tunisie) ; Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières (France) ; Khadija Cherif, sociologue, militante féministe (Tunisie) ; Noam Chomsky, écrivain, professeur émérite (Etats-Unis) ; Emmanuel Decaux, professeur émérite, ancien président du Comité des Nations unies contre les disparitions forcées (France) ; Bahey Eldin Hassan, directeur du Cairo Institute for Human Right studies (Egypte) ; Ramin Jahanbegloo, philosophe, vice-directeur du Centre Mahatma-Gandhi pour la paix, Jindal Global University India (Iran) ; Kamel Jendoubi, militant des droits humains, expert auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme pour le Yémen (Tunisie) ; Elias Khoury, romancier (Liban) ; Abdellatif Laâbi, poète (Maroc) ; Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger et ancien juge ad hoc à la Cour internationale de justice (Algérie) ; Achille Mbembe, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’Université du Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud (Cameroun) ; Farouk Mardam-Bey, historien, éditeur (Syrie); Gustave Massiah, membre du conseil du Forum social mondial (France) ; Nabila Smaïl, avocate (Algérie) ; Gianni Tognoni, secrétaire général du Tribunal permanent des peuples (Italie).

Pour se joindre à cet appel : acda.dz@gmail.com

Liste des signataires de l’appel pour la solidarité avec le peuple algérien et les détenus du Hirak