DES CONTRIBUTIONS VONT ÊTRE DÉPOSÉES AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL

Communiqué de la Coordination nationale #StopLoiSecuriteGlobale, dont la LDH est membre

Lors de la conférence de presse qui s’est déroulée ce jeudi 15 avril, place Edouard Herriot à Paris, près de l’Assemblée nationale où la proposition de loi Sécurité globale a, sans surprise, été entérinée par les députés, la coordination #StopLoiSecuritéGlobale a annoncé que plusieurs de ses organisations membres allaient déposer des contributions au Conseil constitutionnel. Alors que les parlementaires ont été sourds à nos alertes, il est donc notre devoir de saisir les Sages.

Aussi, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, la Quadrature du net, Droit au logement et la Ligue des droits de l’Homme vont déposer une contribution auprès du Conseil constitutionnel, tout comme, chacun de leur côté, Amnesty international et les syndicats de journalistes SNJ, SNJ CGT et SGJ FO.

La coordination #StopLoiSecuritéGlobale soutient l’initiative des coordinations régionales qui vont effectuer, de leur côté, une saisine citoyenne du Conseil constitutionnel, afin de lui demander le respect de nos droits fondamentaux. Il est possible de rejoindre cette saisine citoyenne en adressant un mail à SAISINECITOYENNELSG@LEBIB.ORG D’ores et déjà, de nombreuses villes se sont jointes à cette saisine citoyenne (nous détaillerons le nombre lors d’une prochaine communication).

La coordination #StopLoiSecuritéGlobale s ’alarme du durcissement du texte sorti du Sénat, tout particulièrement de la criminalisation « en cas d’introduction dans un local professionnel, commercial, agricole ou industriel ». Ce nouvel article introduit par un sénateur LR vise, ni plus, ni moins, à réprimer pénalement l’occupation de leur lieu de travail par les salariés, de leur fac par les étudiants, de leur lycée par les lycéens, de leur école par les parents d’élèves et les enseignants… Et aussi à porter atteinte à l’exercice de la profession de journaliste. Il s’agit clairement d’une nouvelle atteinte à la liberté de manifester, à la liberté d’informer et d’être informé et au droit de grève.

Mobilisé-e depuis novembre contre la proposition de loi Sécurité globale, la coordination #StopLoiSecuriteGlobale qui regroupe syndicats, sociétés, collectifs, associations de journalistes et de réalisateur-rices, confédérations syndicales, associations, organisa ions de défense de droits humains, comités de victimes de violences policières, de collectifs de quartiers populaires, d’exilé-es, de sans-papiers, de blessés, de Gilets jaunes considère que ce texte est non seulement liberticide et qu’il porte également atteinte à la séparation des pouvoirs. En ce sens, la proposition de loi Sécurité globale doit être censurée par le Conseil constitutionnel.

Paris, le 15 avril 2021

Stop loi « sécurité globale » : le samedi 12 décembre POURSUIVONS LA MOBILISATION JUSQU’AU RETRAIT !

Manifestations partout dans le pays le samedi 12 décembre 2020

A Perpignan: à 11h Allées Maillol (platanes), face au cinéma Castillet – Manifestation unitaire de la coordination départementale StopLoiSécuritéGlobale dont l’ORDL et la LDH sont membres

Communiqué de la coordination StopLoiSécuritéGlobale dont la LDH est membre

Samedi 5 décembre, les manifestantes et manifestants ont exercé leurs droits les plus fondamentaux, en se joignant aux Marches des libertés et des justices dans 90 villes, contre la proposition de loi « Sécurité globale » et contre les injustices.

La coordination #StopLoiSécuritéGlobale, qui dénonce depuis le 8 novembre les atteintes aux libertés fondamentales, se félicite de cette nouvelle mobilisation massive qui fait suite aux Marches des Libertés du 28 novembre et leurs 500 000 manifestant-es partout en France. Cette semaine, la diversité et l’ampleur des cortèges témoignent de l’enracinement de la contestation contre la proposition de loi « Sécurité globale », tandis que d’autres villes ont rejoint le mouvement.

Dans la quasi-totalité des villes, les cortèges mêlant souvent slogans contre la loi sécurité globale, pour la liberté d’expression et des revendications contre le chômage et la politique anti-sociale du gouvernement se sont déroulés dans le calme et la détermination des manifestant-es.

A Paris, la manifestation autorisée entre la Porte des Lilas et la Place de la République a été très vite dénaturée par la stratégie délibérée de la terre brûlée mise en place par la préfecture de police de Paris. Alors que des dizaines de milliers de personnes étaient venues manifester pacifiquement à Paris, cette stratégie a abouti à de nouvelles violences, à des mutilations et à des blessures graves. Cette stratégie entrave le droit de manifester. Nous le dénonçons. La coordination tient à remercier les services d’ordre des organisations syndicales qui ont protégé les manifestant-es.

Depuis un mois, la coordination #StopLoiSécuritéGlobale exige le retrait des articles 21, 22 et 24 de la proposition de loi « Sécurité globale » et du Schéma national de maintien de l’ordre. Le président Emmanuel Macron doit recevoir ses représentant-es et apaiser le pays en entendant nos revendications. Elles protègent les libertés publiques fondamentales et écartent toute tentative de surveillance de masse.

Emmanuel Macron n’a apporté aucune réponse lors de son interview accordée le 4 décembre à Brut. C’est pourquoi la coordination #StopLoiSecuriteGlobale appelle à poursuivre la mobilisation jusqu’au retrait. A ce jour, l’Élysée n’a pas répondu à notre demande d’entrevue avec Emmanuel Macron.

Paris, le 6 décembre 2020

Organisations

SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, SGJ-FO, LDH, Collectif REC (Reporters en Colère), Acrimed, Act Up-Paris, Action Non-Violente COP21, AequitaZ, Alternatiba, Amnesty International France, Ardhis, Art en grève Paris-Banlieues, Association de la presse judiciaire, Association des auteurs-réalisateurs du Sud Est, Association des cinéastes documentaristes, Association des cinéastes documentaristes (ADDOC), Association des directeurs de casting ARDA, Association des journalistes écrivains pour la nature et l’écologie (JNE), Association des journalistes LGBTI, Association des journalistes scientifiques de la presse d’information (AJSPI), Association des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel de Bourgogne-Franche-Comté, Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID), Association Encrages, Association française des juristes démocrates, Association Naais, Attac, Autres Brésils, Black Robe Brigade, CGT, Cinémas UTOPIA (Montpellier), CNNR, Collectif des Non-Titulaires de Paris 3, Collectif Extra Muros, Collectif gilet jaune Rungis, Collectif Kelaouiñ, Collectif La Meute, Collectif Les Plumé.e.s, Collectif mutilés pour l’exemple, Collectif OEIL, Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage, Collectif vies volées, Combactive association, Construire et Alerter par la Non-Violence Active, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, CRID, Csp75, DAL, Diivines lgbtqi+, Divergence Image, Environmental Investigative Forum (EIF), Fédération Léo Lagrange, FEMEN, Femmes Gilets Jaunes, Fondation Copernic, France Amérique Latine (FAL), France Nature Environnement, Front uni des immigrations et des quartiers populaires, Greenpeace France, Groupement pour le cinéma de recherche GREC, Informer n’est pas un délit, IPAM Iniatiatives pour un Autre monde, La Casa, La Guilde des auteurs réalisateurs de reportages et de documentaires (Garrd), La Plateforme, La Quadrature Du Net, La Société des réalisateurs de films (SRF), Le Groupe 25 Images, Les Amis de la Terre, Macadam Press, Oxfam France, Paris d’exil, Profession : Pigiste, Ras la plume, RegardOcc, Rencontre des Justices, RSVP Communication, SAF (Syndicat des Avocats de France), SAFE, Scénaristes de Cinéma Associés, SFR-CGT, Solidaires, SPIAC-CGT, UCP2F, UJFP, Union des Clubs de la presse de France et francophones, Union syndicale Solidaires, WATIZAT

Médias

ABC’éditions, AEF Info, AOC, Basta!, Editions La Contre Allée, Editions La Découverte, La Rédaction de Reporterre, Le Zéphyr, Les Allumés du Jazz, Mediapart, Mr Mondialisation, Rédaction de là-bas si j’y suis, Rédaction de L’Humanité, Reflets.info, Société du personnel de l’Humanité, Tënk, StreetPress.com

Toulouse : une jeune femme placée en garde à vue pour une banderole sur sa maison (france3-regions)

Publié sur france3-regions

Par Laurence BoffetPublié le 24/04/2020


A Toulouse, une jeune femme a été placée en garde à vue pendant plusieurs heures pour avoir mis une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » sur sa maison. Associations, Ligue des droits de l’homme, partis poilitiques ou syndicats dénoncent ce vendredi une « police politique »

est une manifestation silencieuse qui n’est visiblement pas du goût de tout le monde. A Toulouse, une jeune femme a été placée en garde à vue pour outrage au chef de l’Etat. On lui reproche d’avoir placé sur sa maison une banderole où était écrit « Macronavirus, à quand la fin ? »

Une banderole pour interroger les passants

Avec ses six colocataires, Raphaëlle (prénom d’emprunt) voulait « dénoncer et questionner la population sur la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19« . Alors, il y a environ un mois, ils ont affiché une banderole sur le mur extérieur de leur maison, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse. « Macronavirus, à quand la fin ? » interroge le drap tendu.
Quelques jours plus tard, une commerçante installée en face de chez eux leur signale avoir été interrogée par la police à leur sujet. Sont-ils des squatteurs ? Des « gilets jaunes » ? A partir de là, ils notent le passage régulier de voitures de police devant chez eux.

Jusqu’au 21 avril 2020, où une patrouille de 5 policiers se présente à leur domicile. « Ils nous ont fait signe de sortir de chez nous et nous ont indiqué que notre banderole constituait une infraction » témoigne Raphaëlle. « Ils nous ont dit que c’était un message offensant envers le chef de l’Etat et nous ont demandé de retirer la banderole, ce qu’on a fait. » Ensuite, poursuit-elle, « les policiers ont exigé que l’un d’entre nous au moins donne son identité, ils ont dit qu’il n’y aurait pas de suite, que c’était simplement la procédure après une intervention policière. J’ai donné la mienne et ils sont repartis. »

Une convocation au commissariat central

Pour revenir le lendemain, avec une capitaine de police. « Là, on a refusé de sortir, alors les policiers sont rentrés dans notre jardin » explique Raphaëlle. La jeune femme se voit alors remettre une convocation pour audition l’après-midi même, au commissariat central. Elle parvient à décaler le rendez-vous au lendemain matin et contacte une avocate.

Lorsqu’elle se présente au commissariat à 11h00, le 23 avril 2020, la jeune femme apprend qu’elle est en garde à vue. « La capitaine m’a directement notifié que j’étais placée en garde à vue pour outrage au chef de l’Etat et on m’a immédiatement placée dans une cellule. » Elle y restera 2 heures, avant de voir son avocate et d’être interrogée. « J’ai vraiment été interpellée par les conditions d’hygiène, en pleine crise sanitaire » dit-elle ce vendredi. « Les distances ne sont pas respectées, il n’y a pas de gants, pas de masques, pas de savon, pas de gel hydroalcoolique, une couverture pas nettoyée sur le matelas… »

Raphaëlle est interrogée sur l’affichage, ses opinions politiques, l’identité de ses colocataires. Et on lui signifie qu’eux aussi vont être convoqués. Elle est finalement relâchée. Sa garde à vue aura duré 4 heures. Et aura fait d’elle une citoyenne en colère.

Je suis scandalisée et écoeurée. Je voudrais juste pouvoir exercer mon droit à la liberté d’expression, surtout quand on n’a pas le droit de manifester à cause du confinement. Je suis en colère contre le système.

Une procédure disproportionnée

Pour l’avocate de la jeune femme, Claire Dujardin, « cette garde à vue est totalement disproportionnée. Elle a donné spontanément son identité, s’est présentée spontanément au commisssariat, elle aurait très bien pu être entendue en audition libre. Là, on l’a placée sous la contrainte et elle est restée 4 heures. »

C’est un abus de procédure. On détourne la procédure pour faire du renseignement ». Claire Dujardin

Une action policière disproportionnée et un délit qui n’est pas caractérisé pour l’avocate. « Ce n’est pas un outrage. C’est une banderole à caractère politique sur la façade d’une maison. Ce n’est que de la liberté d’expression, d’autant que la banderole reprend un terme publié en Une de Charlie Hebdo en janvier 2020. L’outrage ce n’est pas ça. On exprime seulement une opinion politique« . Et l’avocate de rappeler qu’en France, il n’existe plus de délit d’offense au chef de l’Etat. Il a en effet été abrogé après plusieurs condamnations de la France, notamment celle de la Cour européenne des droits de l’Homme dans l’affaire de l’affichette « Casse toi pov’con » brandie à l’intention de Nicolas Sarkozy lors d’une visite à Laval en 2008.

Emoi unanime

Ce vendredi, de nombreuses voix s’élèvent à Toulouse pour dénoncer « ces méthodes d’intimidation« . Dans un communiqué commun, la CGT 31, la FSU 31, Solidaires 31, l’Union des Etudiants Toulousains, le CNT 31, Act Up Sud Ouest, ATTAC, Copernic 31, la Ligue de droits de l’homme, le Parti de Gauche 31, Ensemble 31, GDS 31, le NPA 31, LO 31, La France Insoumise 31, le PCF 31et EELV Toulouse dénoncent d’une seule voix « un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature« .

Ils rappellent que le 29 janvier dernier, Charlie hebdo avait fait sa Une avec une caricature d’Emmanuel Macron ayant pour légende « Macronavirus ». Et s’interrogent : « Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature. Et pour faire respecter cela, serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui viendra jusque dans nos logements pour nous faire retirer nos panneaux des balcons ? »

Les signataires soulignent que « depuis le début du confinement des milliers de personnes accrochent banderoles et pancartes à leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. C’est l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos revendications, le droit de manifestation ayant été suspendu dans le cadre du confinement. »

Nous, organisations progressistes et démocratiques toulousaines, appelons à ce que ces pratiques répressives cessent immédiatement et soient condamnées par le gouvernement ou ses représentants. Le dossier doit être refermé sans aucune poursuite.

Une enquête en cours

Joint par France 3 Occitanie, le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzéari, confirme qu’une enquête a été ouverte pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). « Les investigations vont se poursuivre » avec des auditions et des éléments de police technique indique-t-il, tout en précisant qu’il n’y a « pas de poursuites engagées contre quiconque à ce stade, puisque l’enquête est en cours« .
De son côté, Raphaëlle s’interroge sur tous les moyens mis en oeuvre dans cette affaire. « Mobiliser autant de personnes, plusieurs équipages de police, la capitaine qui se déplace en personne, pour une simple banderole sur une maison, ça paraît fou ! » dit-elle. « J‘aurais pensé qu’on avait plus besoin des policiers ailleurs, surtout en cette période de confinement. »
On peut s’étonner en effet, de ce « déploiement » de forces pour une simple banderole. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, qui réclame régulièrement des moyens policiers supplémentaires pour la ville rose appréciera sans doute…