Réforme de la justice des enfants : un déni de démocratie jusqu’au bout !

La France doit rapatrier les enfants français retenus en Syrie et les Français condamnés à mort en Irak

Déclaration d’entente franco-marocaine sur les mineur-e-s isolé-e-s, respecter les droits de l’enfant avant tout



Entente oui, mais pas avec l’UE…

Rabat refuse de récupérer les migrants arrivés en Europe via le Maroc

Des migrants franchissent la barrière entre Melilla et le Maroc (archives). Crédit : Reuters


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Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus


Justice des mineurs

La majorité avec l’appui de députés de tous bords, vote la création d’un code de la justice pénale des mineurs. Les principes fondamentaux de 1945 ( l’éducatif prime sur le répressif) sont réaffirmés. Les députés ont ajouté un 4ème principe: l’intérêt supérieur du mineur sera pris en compte dans les conditions de sa responsabilité pénale.

  • La présence d’un avocat sera obligatoire dès l’audition libre d’un mineur.
  • La décision de placer un mineur en détention reviendra au juge des libertés et de la détention (JLD). Ce JLD spécialisé sur les mineurs apportera un double regard à côté du juge des enfants souvent chargé de juger un mineur qu’il aurait préalablement fait incarcérer.
  • La principale avancée est la durée entre le jugement sur la culpabilité dans les 3 mois et celui de la sanction devant intervenir dans les 6 à 9 mois plus dard. Un gros doute sur la faisabilité d’une telle réduction de délais compte tenu des moyens (aujourd’hui de 18 mois en moyenne).
Le ministre a refusé que la présomption d’irresponsabilité pénale en dessous de 13 ans soit irréfragable ( demande des élus de gauche) Le Monde, 13 et 14 décembre 2020

Contre le projet du code pénal de la justice mineur

Justice des mineurs : « Cette réforme va concerner des générations d’enfants »

Alors que la justice des mineurs est en train d’être réformée – un Code pénal des mineurs, promulgué au Journal officiel le 13 septembre 2019, devait entrer en vigueur en octobre 2020. Face à la crise majeure, un projet de loi prévoit de reporter sa mise en œuvre. De nombreux professionnels demandent l’abandon de ce nouveau Code.






Cinq cents personnalités et professionnels de l’enfance demandent l’abandon du Code de justice pénale des mineurs. Syndicat de la magistrature, Ligue des Droits de l’Homme, OIP, Conseil National des Barreaux, SNPES PJJ et d’autres ont ainsi signé en mai 2020 deux lettres ouvertes, une adressée à la ministre de la Justice et l’autre aux parlementaires.

Aujourd’hui, vous pouvez vous joindre à elles en signant la pétition lancée par JEAN PIERRE ROSENCZVEIG, magistrat français, président du tribunal pour enfants de Bobigny de 1992 à 2014

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École

Par Rémy Dufaut

Avec le niveau de détestation rarement atteint par un ministre de l’Éducation Nationale de la part des enseignants, l’actuel récolte une école dévastée durant ces quatre dernières décennies par ses prédécesseurs technocrates. L’école française n’a jamais si mal rempli sa mission, sans tenir compte du contexte bien particulier de la dernière année. Tout semble fait pour déconstruire ce qui a été patiemment initié depuis  plus de 4000 ans par la Chine, la Grèce, la Rome antiques et qui a radicalement cessé d’évoluer dans le bon sens quand on a confié l’éducation à des comptables.

Vous avez dit « prérecrutement » ?



A part la médecine, l’odontologie, la pharmacie et les autres disciplines permettant l’accès au corps des professeurs des universités par la voie des concours nationaux de l’agrégation, les établissements publics d’enseignement supérieur seront autorisés à « déroger pour un ou plusieurs postes à la nécessité d’une qualification des candidats reconnue par l’instance nationale». Un sous-amendement visant à permettre le recrutement de professeur en s’affranchissant de « la nécessité d’une qualification » a été déposé en octobre 2020 par le sénateur LR, Stéphane Piednoir, largement soutenu par le groupe LREM. Le but officiel de celui-ci est d’ « élargir les viviers des candidats potentiels et de fluidifier l’accès aux corps ». Certes, le sénateur connaîtra sans doute quelques difficultés à le défendre jusqu’au bout, devant être prochainement entendu sous le régime de la garde à vue, pour une tout autre affaire…

Après qu’a été bradée la formation des enseignants au sein des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation), le mouvement atteint désormais l’enseignement supérieur.

Ainsi, les étudiants en deuxième année de fac pourront assister les enseignants avant de prendre en charge des cours. C’est ce qu’on appelle au ministère de l’Education nationale le « prérecrutement ». Pour 8 heures par semaine,  ces « assistants d’éducation » toucheront 693 euros par mois en L2, 963 euros l’année suivante pour finir à 980 euros en master 1.

On a tellement dit de mal des Espé (devenus Inspé 5 ans après leur création, aujourd’hui chargés de former l’ensemble des enseignants) et avant eux des IUFM, qu’on finit par en regretter les bonnes vieilles Écoles Normales qui, malgré leurs nombreux défauts, ont donné des générations d’institutrices et d’instituteurs, les centres pédagogiques régionaux (CPR) qui préparaient au concours du CAPES ou de l’agrégation pour les professeurs de collèges et lycées,  les écoles normales nationales d’apprentissage (ENNA) pour les professeurs d’enseignement général (PEG) et professeurs d’enseignement technique théorique (PETT) des lycées professionnels.

On s’étonne que le niveau des élèves français ne cesse de stagner (se situant à peine au dessus de la moyenne) si l’on s’en réfère au classement PISA (Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves) qui fait chaque année le beurre des journaux (eux-mêmes ayant par ailleurs, soit dit en passant, hélas perdu pour la plupart leurs correcteurs…)

Cet état du niveau scolaire  des élèves français est confirmé récemment par le classement international sur l’enseignement des maths et des sciences de l’étude Timss selon laquelle la France se retrouve à l’avant-dernière place…

En réponse, on ne trouve donc rien de mieux, pour des raisons inavouables,  que d’harmoniser vers le bas ce niveau à tous les stades de l’enseignement.


« Alors, si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le S.O.S !
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses !
Au milieu des tours y a trop d’pions dans le jeu d’échec scolaire
Laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires »

Grand corps Malade


En complément et sur le même sujet,  voici 3 liens vers des articles indispensables du site The Conversation que nos amis de la LDH Metz-Moselle nous ont gentiment transmis :

L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie

Marie Duru-Bellat, Sciences Po ; François Dubet, Université de Bordeaux

Le long mouvement de massification scolaire enclenché dans notre pays depuis les années 1960 était censé accroître l’attachement aux valeurs démocratiques. Mais il a produit de nouveaux clivages.


Enseignement moral et civique : un enseignement en question

Pierre Kahn, Université de Caen Normandie

C’est à la suite d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression que Samuel Paty a été assassiné le 16 octobre 2020. Apparu en 2015, en quoi cet enseignement consiste-t-il ?


Face à l’incertitude, faire entrer la réflexion éthique à l’école

Sébastien Claeys, Université Paris-Saclay

Pour maintenir l’exigence d’un débat démocratique et éclairé, sans sombrer dans la remise en cause de tous les savoirs, il est important d’initier les lycéens au débat éthique.

 

 

Face au besoin vital d’atténuer les effets de la pandémie, près de 40 millions de déplacés sont confrontés à des risques accrus de violences, de discrimination et d’abus des droits humains

Des enfants déplacés yéménites jouent dans la vieille ville d’Amran. Juillet 2017.  © HCR
Un tout nouveau rapport fait état d’une forte diminution des efforts de la communauté internationale pour protéger les personnes les plus vulnérables au monde, qui sont confrontées à des violations des droits humains, et notamment à la hausse des violences sexistes, de la traite des êtres humains et du recrutement forcé d’enfants.

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Non à la répression des enfants ! Oui à la protection et à l’éducation !

Les enfants ont-ils encore droit à la parole ?

Souffrances solidaires

Par Rémy Dufaut

Selon le psychiatre Serge Hefetz, qu’a rencontré mardi Frédéric Jouvet de l’Obs, « un reconfinement va aggraver la fragilité psychologique ».

À l’annonce des mesures ce mercredi soir par le président, un tel scénario est confirmé, pour tenter d’endiguer la progression du Covid-19 et risque donc d’accentuer la fragilité psychologique des Français, la situation ayant effectivement perdu son « caractère exceptionnel » par rapport au premier confinement, malgré les quelques nuances apportées cette fois-ci.

Si cette menace concerne davantage les personnes seules n’ayant pas un entourage sur lequel s’appuyer ou précarisées par cette situation ou bien encore fragiles psychologiquement, tout le monde risque évidemment d’en souffrir à plus ou moins long terme.

https://focus.nouvelobs.com/2020/05/20/411/0/4961/2475/633/306/75/0/f996847_zb-InxYGxKefsE_xsSHkrvhu.jpg
Le premier confinement a eu des effets psychologiques importants au sein de la population. (Photo d’illustration.) (PATRICK GELY/SIPA)

 

Pendant ce temps, les nombreux enfants restés dans les nouveaux camps de tentes à Lesbos ou dans les autres îles « hotspot » après l’incendie du camp de Moria (tous n’ont pu être déplacés) risquent de développer à long terme certains troubles mentaux, comme l’a déclaré à InfoMigrants Greg Kavarnos, psychologue de Médecins sans frontières (MSF) qui porte de son mieux assistance aux demandeurs d’asile.

Ces enfants, y compris les plus jeunes, bénéficient déjà, comme leurs parents, de traitements médicamenteux et psychothérapiques, censés les aider à mieux supporter leur situation traumatique permanente.

Le RIC de Lesbos inondé après la première pluie d’octobre 2020 | Photo: privée

Il n’est pas question de hiérarchiser les niveaux de souffrance, mais il me semble que les enfants de Lesbos se trouvent dans une situation présentant un autre caractère d’urgence que le malheureux Français condamné à prendre pendant quelques semaines l’air sur son balcon, en sortant son chien ou en quête de papier hygiénique au supermarché, quand bien même il aura hélas perdu temporairement, voire durablement, son emploi. La solidarité, malgré les apparences, fonctionne toujours mieux sous nos latitudes qu’ailleurs… Elle en a encore les moyens.

Et c’est précisément pour cette raison qu’il faut l’entretenir et l’appliquer autant au Français confiné qu’à tous ceux qui en ont  besoin, ici ou ailleurs, qu’ils soient nés « chez nous » ou autre part…

La LDH soutient le film “Slalom” de Charlène Favier


Sauf fermeture sanitaire…

48 % des enfants réfugiés non scolarisés

Koat Reath utilise des méthodes vivantes et ludiques pour faciliter l’apprentissage des enfants à l'école primaire du camp de réfugiés de Jewi, en Éthiopie.    ©HCR / EDUARDO SOTERAS JALIL
Le HCR a publié son rapport annuel sur l’éducation des réfugiés. Des chiffres alarmants, dans un monde où un enfant réfugié a 2 fois moins de chance d’aller à l’école que n’importe quel autre enfant.

LIRE LE RAPPORT