Par Jean Camus (Les brèves de Jean)
Des effets peu escomptés, selon une étude publiée dans la revue International Social Work, des enquêtes menées entre 1990 et 2022 par des chercheurs de l’université de l’OHIO dans des pays en voie de développement.
Des inondations, des sécheresses, des cyclones ou appauvrissement des sols. Au Bangladesh, une vague de chaleur de plus de trente jours, le nombre de mariages de filles entre 11 et 14 ans a augmenté de 50%, en Ethiopie, le mariage forcé a augmenté en moyenne de 119% en 2022 durant la sécheresse la plus dure depuis 40 ans.
Selon l’UNICEF, 640 millions de femmes ont été mariées alors qu’elles étaient mineures.
Les chercheurs notent que les familles avaient atténué l’impact de la sécheresse pour les filles par la dot.
Le mariage forcé peut donc être utilisé comme un mécanisme de « protection ». « C’est pensé comme une façon de protéger l’enfant, alors qu‘on sait que c’est le contraire ».
Les filles mariées avant 15 ans ont près de 50% de risques d’être victimes de violence conjugale.
Les chercheurs notent que l’éducation joue un rôle important ; selon le niveau de scolarité des enfants et des parents l’incidence des mariages forcés diminue. Mais la « plupart du temps, en situation d’urgence, la fille est perçue comme un fardeau dont il faut se décharger d’une manière ou d’une autre »
[…]« le changement climatique ne fait qu’exacerber des inégalités ou des oppressions qui existent déjà ». Ces catastrophes « intensifient des éléments d’oppression systématiques, comme les inégalités de genre ».
Source Le Monde mardi 19 sept 2023