Suite au passage du cyclone Chido dont les dévastations viennent s’ajouter à des dizaines d’années de gestion désastreuse du 101ème et plus pauvre département français, “Des Voix et des droits” donne la parole à Daniel Gros qui nous résume la situation dramatique des habitants mahorais et comoriens.
« On a toujours vu personne » : à Mayotte, les habitants des bidonvilles attendent toujours de l’eau et de la nourriture
Les bidonvilles, qui représentent près d’un tiers des habitations de Mayotte et abritent une grande partie de personnes en situation irrégulière, ont été les endroits les plus dévastés par Chido. Cinq jours après le passage du cyclone, les habitants attendent toujours les premières distributions de nourriture qui tardent à se mettre en place. Ils sont livrés à eux-mêmes et leurs stocks de vivres s’amenuisent.
Mayotte : « Dans les ‘bangas’, les gens ont peur mais ils ne vont pas rester cachés, ils vont mourir de faim sinon »
Six jours après le passage du cyclone Chido, Desire (prénom d’emprunt), une mère de famille burundaise de 42 ans sans-papiers, raconte que la soif et la faim l’ont poussée à sortir de son appartement du quartier de Cavani, à Mamouzou, dévasté, pour aller chercher de l’eau. La peur d’être arrêtée et expulsée, l’avait conduite, les premiers jours, à rester cachée. Témoignage.
« C’est pas moi, le cyclone ! » : à Mayotte, Emmanuel Macron confronté à la colère des Mahorais
« Vous êtes contents d’être en France » : les oppositions s’indignent de propos d’Emmanuel Macron à Mayotte, après le cyclone Chido
Le chef de l’Etat, visé par des appels à la démission, s’est lancé, jeudi, dans un appel à l’unité en affirmant que les sinistrés seraient « 10 000 fois plus dans la merde » si Mayotte n’était pas un département français.
«Si c’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde !» : les propos de Macron à Mayotte ne passent pas
Les déclarations présidentielles à Mayotte, jeudi 19 décembre, face à la colère des habitants démunis après le passage du cyclone Chido, ont été vivement dénoncées de toutes parts.
François Bayrou avait déjà été sous le feu des critiques, lundi 16 décembre, pour s’être rendu à Pau afin d’assister au conseil municipal de la ville dont il est maire plutôt que de rester à Paris pour assister physiquement à la réunion interministérielle de crise consacrée à Mayotte. C’est maintenant à Emmanuel Macron de susciter la polémique pour son attitude vis-à-vis du département français. Le chef de l’Etat y est en visite depuis jeudi et jusqu’à ce vendredi, une petite semaine après le passage de Chido. Sur place, Emmanuel Macron a fait face à la défiance des habitants en colère. Pris à partie et hué jeudi soir par une foule de personnes criant «Macron démission !» au terme de sa première journée dans l’archipel français dévasté, le président de la République s’est emporté.
Mayotte : un deuxième cyclone appelé Macron
Le passage du cyclone Chido a laissé Mayotte en ruines, ravageant les maisons, les familles, et les espoirs d’une population déjà éprouvée par les crises incessantes. Dans ces moments où tout semble s’effondrer, on aurait pu espérer que le président de la République vienne avec des paroles de réconfort, d’amour et de compassion. Mais à la place, c’est un tout autre spectacle qui s’est joué. Une scène digne du temps des colonies. Par Haidari Nassurdine et Soilihi Chahidati.
À Mayotte, le mépris colonial ordinaire d’Emmanuel Macron
Pour Rokhaya Diallo, c’est parce que son histoire s’inscrit dans celle de la domination coloniale qu’Emmanuel Macron croit que les Mahorais.es devraient se satisfaire de leur situation et exprimer une gratitude éternelle envers la France.
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« Là, le mode survie est activé » : à Mayotte, les habitants face au défi de trouver eau et nourriture
Le blocage des prix annoncé par le gouvernement pourrait apporter un peu de réconfort aux Mahorais qui ces derniers jours faisaient face à une flambée des prix des produits de consommation courante.
Emmanuel Macron est attendu jeudi 19 décembre à Mayotte, près d’une semaine après le passage du cyclone Chido, qui a fait 33 morts selon un bilan très provisoire. Le président doit notamment se rendre à l’hôpital ainsi que dans un quartier en grande partie détruit. Il rencontrera sans doute des habitants qui manquent encore de tout.
« J’ai peur de me faire arrêter en allant aux distributions alimentaires »: à Mayotte, la survie des migrants après le passage de Chido
Comores: Moroni indigné après les propos de Bruno Retailleau sur le durcissement de la lutte contre l’immigration à Mayotte
Quatre jours seulement après le passage destructeur du cyclone Chido à Mayotte, le ministre démissionnaire français de l’Intérieur a de nouveau déclaré, mercredi 18 décembre, que la reconstruction de l’île passait aussi par un nouveau durcissement de la législation contre l’immigration clandestine en provenance des Comores. Une déclaration qui suscite une très vive réaction à Moroni.
Cyclone Chido à Mayotte : quand l’obsession migratoire écrase la justice climatique
Parmi les victimes du récent séisme en Afghanistan affichant des blessures graves, deux tiers sont des femmes et des enfants, a déclaré lundi le chef de l’intervention d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays.
Le bilan dépasse désormais 2500 morts, selon les autorités talibanes. Il y aurait plus de 9 200 blessés et près de 1 300 maisons endommagées ou détruites. L’Ouest de l’Afghanistan a été frappé par un séisme de magnitude 6,3, suivi de huit fortes répliques. Les opérations de sauvetage continuent pour retrouver des survivants dans les ruines des villages sinistrés. Témoignages.
Entre 2016 et 2021, inondations, tempêtes, sécheresse et incendies, des catastrophes liées au changement climatique, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, selon un rapport de l’Unicef publié jeudi. L’organisation appelle les chefs d’État à se pencher sur cette question lors de la COP28.
Des effets peu escomptés, selon une étude publiée dans la revue International Social Work, des enquêtes menées entre 1990 et 2022 par des chercheurs de l’université de l’OHIO dans des pays en voie de développement.
Des inondations, des sécheresses, des cyclones ou appauvrissement des sols. Au Bangladesh, une vague de chaleur de plus de trente jours, le nombre de mariages de filles entre 11 et 14 ans a augmenté de 50%, en Ethiopie, le mariage forcé a augmenté en moyenne de 119% en 2022 durant la sécheresse la plus dure depuis 40 ans.
Selon l’UNICEF, 640 millions de femmes ont été mariées alors qu’elles étaient mineures.
Les chercheurs notent que les familles avaient atténué l’impact de la sécheresse pour les filles par la dot.
Le mariage forcé peut donc être utilisé comme un mécanisme de « protection ». « C’est pensé comme une façon de protéger l’enfant, alors qu‘on sait que c’est le contraire ».
Les filles mariées avant 15 ans ont près de 50% de risques d’être victimes de violence conjugale.
Les chercheurs notent que l’éducation joue un rôle important ; selon le niveau de scolarité des enfants et des parents l’incidence des mariages forcés diminue. Mais la « plupart du temps, en situation d’urgence, la fille estperçue comme un fardeau dont il faut se décharger d’une manière ou d’une autre »
[…]« le changement climatique ne fait qu’exacerber des inégalités ou des oppressions qui existent déjà ». Ces catastrophes « intensifient des éléments d’oppression systématiques, comme les inégalités de genre ».
Source Le Monde mardi 19 sept 2023
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En Lybie : «L’assistance humanitaire n’est jamais suffisante dans des désastres pareils»
L’urgence humanitaire en Libye, une semaine après les inondations catastrophiques qui ont frappé l’est du pays, en particulier la ville de Derna… Quelle est la situation sur place, de quoi souffrent les survivants, les sinistrés ? Entretien avec Elie Abou Aoun, directeur Libye de l’ONG International Rescue Committee (IRC).
Maroc: le difficile accès à Moulay Brahim, dans les montagnes, les zones les plus touchées
Au Maroc, le dernier bilan officiel, toujours provisoire, du séisme qui a ravagé, le soir du vendredi 8 septembre, le sud du pays, fait état d’au moins 2 122 morts et d’au moins 2 421 personnes blessées. Le cabinet royal a décrété, samedi, trois jours de deuil national. L’épicentre a été enregistré dans la province d’Al-Haouz, à une cinquantaine de kilomètres de Marrakech. Reportage à Moulay Brahim.
Inondations en Libye : la Croix-Rouge compte 10.000 disparus et s’attend à un nombre « énorme » de morts
Les pluies torrentielles et les inondations en Libye ont fait un nombre « énorme » de morts, a indiqué mardi un responsable de la Croix-Rouge, évoquant 10.000 disparus. D’après le gouvernement de Tripoli, il y a déjà au moins 2.300 morts.
Fin 2022, 71,1 millions de personnes à travers le monde ont dû quitter leur foyer sans pour autant passer les frontières de leur pays. Un nombre qui a doublé en 10 ans sous l’effet des conflits, des persécutions mais aussi des catastrophes naturelles ou des crises économiques.
Après le double séisme dévastateur qui a frappé le pays, les autorités ont entravé à plusieurs reprises et de différentes façons le travail des journalistes qui tentent de rapporter la situation sur le terrain. Reporters sans frontières (RSF) exhorte les autorités turques à mettre fin aux pressions, aux ingérences inacceptables et à respecter le droit à l’information.
Le sud-est de l’Ethiopie est durement frappé par une sécheresse historique qui frappe depuis plus de deux ans la Corne de l’Afrique. Des millions de personnes souffrent de la faim. Avec la misère, les mariages forcés et les violences faites aux femmes ont considérablement augmenté, alarme l’UNICEF.
Une semaine après les séismes qui ont frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie, la ville turque de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre, est en ruines. Les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver des survivants mais l’urgence consiste aussi désormais à transférer dans d’autres villes les centaines de familles qui ont perdu leur maison dans le drame. Parmi elles, de très nombreux réfugiés syriens qui s’étaient établis en Turquie.
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Au sud-est de la Turquie, Kilis se situe à 10 kilomètres de la frontière avec la Syrie. Ici, au moins un habitant sur deux vient de Syrie, et nombreux sont ceux qui ne peuvent plus retourner chez eux depuis le séisme. Au traumatisme de la guerre et au racisme parfois rencontré en Turquie, vient s’ajouter cette catastrophe naturelle. Un reportage de notre envoyée spéciale en Turquie.