Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus


Un opposant kazakh obtient avec la CNDA (Cour nationale du droit d’asile) le statut d’asile,  de réfugié politique.

Arrivé en 2013 en France, l’OFPRA lui avait refusé l’asile en mai 2018.

Cette décision rendue discrète, la CNDA dénonce des pressions exercées  directement sur elle par le Kazakhstan

Le Kazakhstan ne recule devant rien, chantage économique……

La CNDA lui délivre un statut de réfugié politique le 29 septembre après 7 ans de rebondissements. Le 5 octobre, il est arrêté par des policiers et placé en garde à vue, mis en examen pour « abus de confiance aggravé ». Le Kazakhstan s’est appuyé sur le code pénal français (un tribunal peut juger un étranger dont l’extradition a été refusée pour des motifs politiques…)

Le conseil d’Etat a refusé son extradition en 2016, Interpol l’a retiré de ses fiches.

Les présidents français et kazakh ont échangé des courriers, ce dernier se félicite du partenariat stratégique noué entre les 2 pays… vantant les « 50 milliards de dollars » d’échanges commerciaux.

Étrange  affaire !


La cour de justice de l‘UE

A rendu un arrêt très attendu qui peut mettre en difficultés les méthodes  d’enquête de la police et de la justice. La CJUE s’oppose à une collecte généralisée des données de connexion, elle s’oppose à la coopération telle qu’elle s’effectue aujourd’hui en France et en Europe.

Sérieux coup de boutoir dans la façon dont sont mises en  œuvre les enquêtes.

La CJUE argumente sa décision dans  un rapport de 85 pages très ardues, un savant compromis entre le souci de renforcer les libertés publiques et les nécessités opérationnelles des enquêtes.

Les ministères de la Justice, de l’Intérieur s’interrogent et font appel  au Conseil d’État à qui incombera la transposition en droit français. Nombre de spécialistes de tous bords, fonctionnaires, magistrats, policiers, militants des libertés publiques, tous réclament une « longue et minutieuse  analyse ».

48 % des enfants réfugiés non scolarisés

Koat Reath utilise des méthodes vivantes et ludiques pour faciliter l’apprentissage des enfants à l'école primaire du camp de réfugiés de Jewi, en Éthiopie.    ©HCR / EDUARDO SOTERAS JALIL
Le HCR a publié son rapport annuel sur l’éducation des réfugiés. Des chiffres alarmants, dans un monde où un enfant réfugié a 2 fois moins de chance d’aller à l’école que n’importe quel autre enfant.

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Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus

Le pacte sur  la migration et l’asile, une nouvelle fuite en avant de l’UE.

La commission a cédé devant  les pays rétifs à l’accueil des migrants. Ce sont donc 27  régimes très différents. Et cela malgré un bilan très lourd, 35 000 morts depuis 30 ans , déjà 612 en Méditerranée pour l’année 2020. L’Europe est devenue la destination la plus dangereuse.

Ce pacte prônait une nouvelle approche « humaine et compassionnelle », un compromis entre « solidarité et responsabilité », disons plutôt lâcheté et cynisme. Plusieurs dispositions du pacte vont à l’encontre du droit d’asile. Plusieurs États n’hésitent pas à institutionnaliser des violations des droits de l’homme. L’UE s’engage sur la voie du renoncement aux droits d’asile, disposition qui contrevient à la Convention de Genève.

Le principe de solidarité « flexibilité » permettra aux pays de choisir entre l’asile et les expulsions, le Premier ministre hongrois sera sans doute volontaire pour la reconduite aux frontières… barbelées.

Et pourtant une reconduite coûte fort cher, 14 000 € en France par expulsion.

Sans un régime d’asile commun avec des critères harmonisés, ce pacte sur la migration sera voué à l’échec.


France : deux départements dénoncent le « chantage financier » de l’État sur la prise en charge des mineurs isolés

Des migrants mineurs à Paris, en mars 2019. Crédit : InfoMigrants

La Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne ont annoncé lundi 5 octobre avoir déposé un recours auprès du Conseil d’État contre un décret paru cet été, qui prévoit de baisser la contribution de l’État aux départements refusant de recenser les mineurs isolés dans un fichier biométrique.

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Accueil des mineurs non-accompagnés en France : le point sur leur prise en charge

Un campement avec 65 migrants disant être mineurs a été installé en juin 2020, dans le square Jules-Ferry, dans le 11e arrondissement de Paris, pour interpeller sur le sort de ces jeunes. Crédit : Bruno Fert / MSF

Les débats se sont multipliés ces derniers jours sur les mineurs non-accompagnés, ces jeunes étrangers de moins de 18 ans, arrivés seuls en France et qui n’ont pas de représentant légal. Le débat sur leur prise en charge a été relancé après l’agression de deux personnes près des anciens locaux de Charlie Hebdo par un jeune Pakistanais qui s’était déclaré mineur à son arrivée en France. InfoMigrants fait le point sur la prise en charge de ces jeunes.

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Les enfants en migration doivent être protégés

« Carnets de solidarité », une enquête au cœur de la France solidaire

Parution le 7 octobre, éd. Payot

« Il vaudrait mieux qu’on nous tue »: les migrants piégés dans le cul-de-sac bosnien

Un migrant dans un camp à Lipa, près de la ville de Bihac (nord de la Bosnie), le 29 septembre 2020
© AFP, ELVIS BARUKCIC

AFP, publié le samedi 03 octobre 2020 à 12h41

La forêt est leur seul abri mais en ce début d’automne, la froideur de la nuit est déjà dure à supporter: des centaines de migrants bloqués en Bosnie enchaînent les tentatives de passage vers la Croatie et leur rêve européen, dans la violence et une précarité extrême.

La Bosnie est un cul-de-sac pour des milliers de migrants de la « route des Balkans » qui traversent ce pays pauvre et enclavé dans l’espoir de rejoindre l’Europe occidentale.

Des dizaines d’entre eux essayent tous les jours d’entrer illégalement en Croatie mais sont régulièrement refoulés en Bosnie, où les autorités ferment des centres d’accueil sous la pression d’habitants excédés par leur présence.

Dans l’extrême nord-ouest de la Bosnie, dans la forêt proche de la petite ville de Velika Kladusa, Mahbubur Rahman, 23 ans, parti du Bangladesh en février 2019, se prépare pour sa quatrième tentative de passage.

Déterminé à parvenir en Italie avant l’hiver, il vit depuis un mois dans un camp de fortune en compagnie de 300 autres Bangladais, des jeunes hommes pour la plupart, à trois kilomètres de la frontière.

Des dizaines d’abris, fabriqués à l’aide de branches de bois et de bâches en plastique, ne les protègent plus du froid après le coucher du soleil. La nuit, les températures descendent à 5°C et seront négatives d’ici un mois.

« Il fait très froid maintenant, il pleut. Nous n’avons pas de nourriture, d’eau, des gens tombent malades », raconte Mahbubur Rahman à l’AFP.

– « Torture » –

Le jour, les plus audacieux se lavent dans un ruisseau à proximité. D’autres rapportent de l’eau pour préparer un maigre repas de riz ou de pâtes.

Mahbubur Rahman décrit les refoulements par la police croate comme une « torture »: « Ils nous prennent tout, les vestes, les sacs, la nourriture, les chaussures, l’argent. C’est le plus grave problème ».

Les migrants, originaires souvent d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et du Maroc, accusent aussi régulièrement les policiers croates de les passer à tabac. A Zagreb, les autorités réfutent tout en bloc.

Aux violences qu’ils disent subir aux mains des forces de l’ordre croates, s’ajoutent des bagarres fréquentes entre migrants de différentes nationalités.

Deux Pakistanais ont été tués mercredi et une vingtaine blessés lors d’une rixe avec un groupe qu’ils ont présentés comme des Afghans, près de Bihac, la grande ville de la région, selon la police.

Les migrants sans abri sont estimés dans le pays à environ 2.500 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), mais celle-ci juge que leur nombre va s’envoler avec la fermeture par les autorités de certains centres d’accueil.

« On va très rapidement dans la direction d’une crise humanitaire », met en garde Peter Van der Auweraert, responsable de l’OIM en Bosnie. « On risque de se retrouver, fin novembre, dans une situation où il y aura 4.000 à 4.500 personnes sans abri (…) dans cette région où il y a beaucoup de neige et où il fait très froid », dit-il à l’AFP.

– « Crise humanitaire » –

Les autorités ont fermé mercredi un site géré par l’OIM qui a accueilli jusqu’à 2.000 personnes à Bihac.

Depuis un mois déjà, aucun nouveau arrivant ne pouvait y rentrer et ceux qui en sortaient pour un « game », nom donné par les migrants à leurs tentatives de passage frontalier, étaient empêchés d’y revenir.

Les autorités locales veulent également fermer rapidement le centre de Velika Kladusa (700 personnes), interdit aussi d’accès à tout nouveau migrant.

Les habitants de ces deux localités ont manifesté à plusieurs reprises pour réclamer la fermeture des camps et le sujet est sensible politiquement à l’approche des élections municipales de novembre.

« Au-delà de l’inhumanité de tout cela, il est difficile de voir comment (cette) action répond aux préoccupations légitimes des citoyens », a dénoncé Peter Van der Auweraert sur Twitter. « Elle ne fera qu’augmenter le nombre de personnes qui dorment déjà dehors ».

« Ces actions irresponsables mettent des vies en danger », a renchéri la délégation de l’Union européenne en Bosnie.

Mustafa Ruznic, le Premier ministre du canton de Bihac, se défend en parlant « d’un foyer de problèmes sécuritaires et sanitaires ».

Kafil Kashr, journaliste de 48 ans qui a fui le Cachemire indien, compte, lui, quatorze tentatives de passage en un an et demi. Il se repose avant un nouveau « game ».

« Nous sommes venus jusqu’ici pour chercher le salut. Mais on nous donne des coups de pieds, on nous frappe. Il vaudrait mieux qu’on nous tue la prochaine fois. On en a marre ! ».

Nouveau démantèlement d’un important campement de migrants à Calais

La police française évacue un campement de migrants à Calais (Pas-de-Calais), le 29 septembre 2020. (BERNARD BARRON / AFP)


AFP, publié le mardi 29 septembre 2020 à 10h37

Les forces de l’ordre procédaient mardi matin à Calais au démantèlement d’un important campement de migrants, où vivent entre 700 et 800 personnes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

L’opération, qui se déroulait dans le calme, a débuté vers 07H00 dans ce secteur dit de « la lande de Virval » situé autour de l’hôpital de Calais, bouclé par les policiers. Une vingtaine de migrants ont été conduits dans un bus vers 7H30, un deuxième était prêt à partir vers 08H00.

Peu après 9H00, quelque 200 migrants avaient été évacués, selon la sous-préfecture et la PAF avait au même moment procédé à 21 interpellations. 

Des tentes et des véhicules de la Protection civile ont été installés à l’entrée de cette zone.

« J’ai décidé de mener cette opération avant les grands froids de l’hiver et des températures de -3 à -4 degrés », a déclaré sur place le préfet du Pas-de-Calais, Louis Le Franc, précisant que 150 migrants seront « mis à l’abri » dans le Pas-de Calais, 150 dans les autres départements des Hauts-de-France et les 500 autres acheminés dans des centres d’accueil de différentes régions. 

« Nous voulons éviter toute concentration et point de fixation nouveaux sur Calais et cette zone du Virval sera rendue inaccessible. Nous étudions avec la maire de Calais ce qu’il sera possible de faire », a ajouté M. Le Franc. « Notre objectif est aussi de lutter activement contre les passeurs et les systèmes qu’ils mettent en place », a-t-il poursuivi.

Dans le sous-bois où étaient installés les migrants, de nombreuses tentes, duvets, couvertures, chaussures et vêtements ont été abandonnés. Canettes, déchets, caddies renversés et bâches jonchent le sol, ainsi que des couvertures de survie.

Les services de l’Etat estiment à un millier le nombre de migrants vivant à Calais, dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre. Les associations dénoncent, elles, régulièrement ces opérations de démantèlement, après lesquelles nombre de migrants reviennent. 

Jeudi, la Défenseure des droits Claire Hédon avait dénoncé les conditions de vie « dégradantes et inhumaines » des migrants à Calais.

Quelque 250 militants d’associations et migrants, majoritairement originaires de la Corne de l’Afrique, avaient également manifesté samedi à Calais sous la pluie pour dénoncer les conditions de vie de ces derniers et l’interdiction de leur distribuer des repas dans le centre-ville imposée par arrêté préfectoral depuis le 10 septembre aux associations non-mandatées par l’Etat.

Les services de l’État justifient cette interdiction par des troubles à l’ordre public et le fait que ces distributions ne permettraient pas le bon respect des mesures de distanciation sociale. Ils soulignent que l’association La Vie active, mandatée par l’Etat, pourvoit aux besoins en eau et nourriture des migrants. 

Réforme de l’asile de l’UE : l’ONU réclame une mise en oeuvre « urgente »

REUTERS/Alkis Konstantinidis | Des réfugiés et des migrants du camp détruit de Moria ont dû s’installer dans un nouveau camp temporaire, sur l’île de Lesbos, Grèce, le 16 septembre 2020. Image d’illustration.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a réclamé lundi la mise en œuvre « urgente » de la réforme de l’asile de l’Union européenne. L’agence a néanmoins regretté que l’accent soit mis « sur les retours ».

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Un exemple pour nous?

« La diversité est notre futur ». Voici le message que l’on peut trouver à l’entrée de la petite ville de Neuruppin, en ex-RDA, dans l’est de l’Allemagne.

Cette commune fait figure d’exception dans une région où le parti anti-immigration d’extrême droite, Alternative fur Deutschland (AfD), est très populaire : Neuruppin s’est en effet porté volontaire pour accueillir des migrants du camp de Moria, en Grèce, qui a été dévasté par les flammes début septembre.

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« Plus on repousse l’apprentissage de la langue et l’accès au travail, plus on place les étrangers en difficulté »

Une migrante attend dans un parc porte d’Aubervilliers dans le nord de Paris que l’association Utopia 56 trouve un hébergement d’urgence pour sa famille. Crédit : Mehdi Chebil

Selon un rapport parlementaire présenté mercredi à l’Assemblée nationale, le gouvernement peut faire mieux en terme d’intégration des réfugiés et demandeurs d’asile en France, même si des avancées notables ont été concrétisées depuis 2018. Entretien avec les deux auteurs du rapport.

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Réforme de l’asile en Europe : « Un Pacte de la honte », « un compromis entre lâcheté et xénophobie »

Un couple est assis dans la rue sous une couverture le 10 septembre 2020 après les incendie qui ont ravagé le camp de migrants de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. Crédit : REUTERS/Alkis Konstantinidis

Tandis que Bruxelles présentait mercredi matin un nouveau Pacte européen afin de réformer l’asile, des réactions contrastées ne se sont pas faites attendre. Plusieurs responsables politiques européens saluent un pas dans la bonne direction, mais un grand nombre d’ONG accusent l’Union européenne de céder aux pays les plus hostiles à l’accueil des réfugiés. Tour d’horizon non exhaustif des réactions à travers l’Europe.

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Bien tranquilles entre Manche et Méditerranée, qu’attendons-nous ?

Près de 90 migrants secourus dans la Manche en une journée.
Crédit : Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) de Dunkerque


Algérie : 10 corps de migrants retrouvés noyés, 500 autres interceptés en mer.
Crédit : Google Street View

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Pour le juge des référés du TA de Lille, 4 km à pied pour manger, ça n’use pas les souliers

Pour que le Briançonnais reste un territoire solidaire avec les exilés

Le gouvernement continue de mettre en danger la santé des personnes enfermées en rétention : poursuites et condamnations pour refus de tests CPR

Allemagne: manifestations de soutien aux réfugiés du camp de Moria

REUTERS/Christian Mang | Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce dimanche 20 septembre à Berlin. «Nous avons de la place», peut-on lire sur les pancartes.


En Allemagne, 5 000 personnes ont manifesté dimanche 20 septembre à Berlin, Cologne, Munich ou Leipzig pour demander au gouvernement d’accueillir davantage de réfugiés du camp de Moria, sur l’île grecque de Lesbos. Le gouvernement allemand s’est dit prêt à accueillir 1 500 personnes, en priorité des femmes et des enfants. Ce n’est pas assez pour les associations de défense des droits humains.

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Immigration : le règlement de Dublin, l’impossible réforme ?

© REUTERS – Elias Marcou | Les réfugiés du camp de Moria déplacés vers un camp provisoire, sur l’île grecque de Lesbos, le 17 septembre.

En voulant abroger le règlement de Dublin, qui impose la responsabilité des demandeurs d’asile au premier pays d’entrée dans l’Union européenne, Bruxelles reconnaît des dysfonctionnements dans l’accueil des migrants. Mais les Vingt-Sept, plus que jamais divisés sur cette question, sont-ils prêts à une refonte du texte ? Éléments de réponses.

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Nous avons de la place