Inégalités : pourquoi, en 2025, les femmes continuent d’être moins payées que les hommes?
« Comment on continue de moins payer les femmes en toute bonne conscience ».
D’où vient cette certitude décomplexée qu’un salaire de femme devrait être plus faible qu’un salaire d’homme, pour un travail identique ?
Ça prend racine dans l’invisibilisation du travail des femmes. Les femmes n’appartiennent au salariat qu’à partir du début du 20e siècle. Avec cette idée que « le salaire féminin » n’est pas le revenu principal du ménage, mais un revenu complémentaire.
« À travail égal », une femme ne peut pas être payée complètement comme un homme. Des négociations dans les conventions collectives, entre 1905 et 1945, ont conduit à appliquer des décotes de 10 % ou 20 % en fonction du genre. C’est ce qu’on appelle « le salaire féminin ».
Des gens se sont mis autour d’une table pour s’accorder sur le rabais à appliquer sur le boulot des femmes..
Comment moins payer les femmes en toute bonne conscience
Pourquoi un ingénieur gagne-t-il plus qu’une aide-soignante ? Comment se fait-il que l’ancienneté profite d’abord aux hommes ? Les femmes seraient-elles incapables de négocier des augmentations salariales ? Et le télétravail est-il vraiment une bonne affaire pour les femmes ? Peut-on sérieusement dire que l’égalité professionnelle progresse alors que, selon l’Insee, le revenu salarial moyen des femmes est encore inférieur de 23,5 % à celui des hommes dans le secteur privé ?
Dans ce court essai, Marie Donzel déconstruit les origines et mécanismes des inégalités salariales : où elles se fabriquent, comment elles se perpétuent, quels sont les principaux arguments pour les justifier. Car ce sont les biais inconscients et les mentalités collectives – alimentés par les stéréotypes de genre et un certain sexisme – qui entretiennent ces inégalités.
La clé pour atteindre une réelle égalité est claire : il faut changer les règles du jeu dans le monde du travail, jusque-là conçues par et pour les hommes.
En s’appuyant sur des statistiques de l’Insee, la newsletter féministe les Glorieuses dénonce la différence de salaire entre les femmes et les hommes, qui peine à se résorber, et réclame la mise en place de politique publique volontariste en s’appuyant sur des exemples étrangers.
Les inégalités salariales ne diminuent pas. Pour l’organisme à l’origine de la mobilisation autour du 3 novembre, des solutions peuvent être envisagées pour agir plus rapidement sur ce sujet. (François Destoc/Le Télégramme)
Insaff Elhassini, porte-parole de l’initiative du 3 novembre sur les inégalités salariales et spécialiste des questions d’égalité dans l’entreprise, revient sur les moyens d’action pour améliorer l’égalité.
Partager la publication "Les femmes « travaillent gratuitement » à partir de mercredi à 9h22 et jusqu’à la fin de l’année du fait des inégalités salariales, selon un collectif féministe"
L’égalité de rémunération entre homme et femme a depuis l’an dernier sa journée mondiale. L’occasion de rappeler que ce combat est loin d’être fini, et d’expliquer pourquoi les multiples lois en vigueur ne changent pas la donne.
« A travail égal salaire égal » , ce principe écrit dans la loi française pour la première fois en 1972 est, contrairement à ce qu’on lit parfois, dépassé.
En 1983, il a été remplacé par cet autre principe : « à travail de valeur égale, salaire égal« .
Cette différence sémantique introduite par la loi Roudy change tout.
Elle permet de tenir compte des différences de professions occupées par les hommes et les femmes, et donne un cadre de comparaison. Valeur égale, cela veut dire que le travail en question exige » un niveau comparable de connaissance consacrée par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, un niveau comparable de responsabilités, et de charges physiques ou nerveuses « .