
« Comment elle a pu en arriver à faire ça ? » Au procès d’Audrey B., la vie d’avant l’infanticide

Par David Durlot
HB
CB
Cet événement aura lieu le lundi 25 novembre.
A Troyes, le rassemblement a eu lieu hier soir. Les prénoms de plus de 1000 femmes tuées en France depuis 2017 étaient inscrits sur une banderole. Les viols et les violences perdurent. Chaque année, les victimes semblent toujours aussi nombreuses. La prévention, le sensibilisation et l’éducation ne sont probablement pas suffisamment orientées pour que ce phénomène diminue, cesse.
Mais il ne faut pas oublier aussi la situation de milliers, de millions de femmes en Inde, et dans bien d’autres pays, victimes d’hommes peu scrupuleux.
« Elles
Elles, elles n’ont pas le droit de fréquenter les salles de sport
Il est interdit aux auto-écoles de leur délivrer un permis de conduire
Les tribunaux spécialisés ne leur sont plus autorisés
Celles qui étaient juges ont été relevées de leur fonction
Pour elles, les châtiments corporels et les exécutions publiques se sont généralisés
Elles sont victimes de la misogynie et de l’oppression
Le viol est couramment impuni
Leurs demandes de divorce sont systématiquement refusées
Il leur est interdit de chanter en public
Il leur est interdit de lire en public
Il leur est donc interdit de faire entendre leur voix en public
Elles se doivent de couvrir leur corps entièrement en présence d’homme n’appartenant pas à leur famille
Il leur est interdit de sortir en laissant apparaître leur visage
Elles n’ont pas le droit de se maquiller
Elles n’ont pas le droit de se parfumer
Après l’âge de 12 ans, pour elles, l’école c’est terminé
Il leur est interdit de postuler à de nombreux emplois
Il leur est interdit de parcourir de longues distances sans l’accompagnement d’un homme
Aller dans un parc n’est même plus envisagé
Il leur est interdit de travailler dans des ONG
Les actrices ne peuvent plus se produire dans des séries télévisées
Ils attaquent leur existence, le fait d’exister
Véritable persécution fondée sur le sexe, ce qui est un crime contre l’humanité
Elles, elles sont 28 millions, elles, ce sont les femmes afghanes »
David Durlot
134 femmes ont été tuées en raison de leur genre en 2023, selon l’Inter Orga Féminicides.
Le féminicide est probablement le crime le plus ancien, hors la guerre, de l’histoire de notre espèce. Il est associé à un système de domination polymorphe, qui a, depuis le Néolithique au moins, constitué les femmes non en individus à part entière, mais en extension d’autre chose : du couple, de la famille, de la communauté (d’âge, de caste ou classe, de race…), de la nation, etc.
A l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes.
Le collectif féministe aubois créé en 2020 et constitué d’associations (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, Solidarité femmes Aube, Aux Adelphes, Travailleuse du texte, Artisans du monde, MRAP, Ligue des droits de l’homme, Agui à La Chapelle-Saint-Luc), de la CGT et de militantes indépendantes
se mobilise et appelle à un rassemblement
Nous vous invitons à rejoindre demain ce rassemblement
Dans un peu plus de 160 pages, les autrices, une députée et une sénatrice, insistent notamment sur l’importance de la communication entre les différents acteurs des juridictions afin d’améliorer la prise en charge des victimes.
L’étude annuelle du ministère de l’intérieur fait état d’un doublement des faits enregistrés par les forces de sécurité depuis 2016.
Ces violences conjugales économiques sont souvent difficiles à détecter. L’association SOLIDARITE FEMMES donne des clés pour les définir et les voir, repérer les partenaires qui exercent un contrôle permanent sur les dépenses de leurs conjoint·es. Cela peut prendre plusieurs formes, en commençant par des critiques négatives sur la façon dont le ou la partenaire dépense ses ressources personnelles ou encore le contrôle exclusif des comptes communs du couple.
Les violences économiques font partie intégrante des violences conjugales.
Selon les appels au 3919, numéro national de référence pour les femmes victimes de violences, 20% de femmes appelantes dénoncent la violence économique au sein de leur couple.
Un contrôle financier au quotidien qui peut aller jusqu’à la dépossession totale des moyens d’autonomie de la femme.
La psychiatre Marie-France Hirigoyen revient sur les ressorts de la violence conjugale et la difficile prise en compte de l’emprise psychologique au sein du couple.
Le rejet d’un amendement de la sénatrice PS, qui proposait d’offrir une protection aux victimes de violences conjugales dès la présence de menaces, a suscité sa colère dans l’ambiance feutrée du palais du Luxembourg.
Comment parler des violences conjugales, comment mettre des vies sur les chiffres ? En France, une femme est assassinée tous les trois jours par son compagnon ou son ex-compagnon. Camille Gharbi, photographe, a décidé de montrer cette réalité en images dans son livre Faire face.
Sept dirigeantes d’associations féministes demandent un « plan d’urgence » aux candidats à l’élection présidentielle, en dix mesures.
Dans un livre paru mi-janvier, le sociologue Édouard Leport déconstruit l’argumentaire des associations de défense des droits des pères, où le masculinisme et la déresponsabilisation des violences conjugales priment.
Insultes, dévalorisation, menaces au sein du couple… les adolescentes et jeunes adultes sont 40% à craindre que leur partenaire ne révèle leur intimité à leur entourage ou sur les réseaux sociaux.
VIOLENCES – L’âge ne change rien au problème. Les plus jeunes, commençant à goûter au plaisir de se mettre en couple, ne sont pas épargnées par les violences psychologiques, exercées par leur partenaire.
Malgré les efforts déployés depuis le Grenelle contre les violences conjugales de 2019, un nombre encore trop important de victimes ne se voit pas proposer d’accompagnements adaptés pour les aider à fuir leur conjoint selon la Fondation des femmes.
Les droits des femmes sont sans cesse menacés. Dans certains pays de la Méditerranée ils sont quasi inexistants, dans d’autres où on les croyait acquis, ils régressent. Qu’il s’agisse de combattre le harcèlement, de défendre leur droit à disposer de leur corps, de se libérer de la religion, du poids familial et culturel, de revendiquer des salaires égaux… les femmes méditerranéennes, malgré les obstacles, sont des femmes en lutte, des femmes debout.