Soutenons les asiles italiens

Onde de choc en Italie après la condamnation d’un ancien maire à 13 ans de prison pour incitation à l’immigration clandestine


L’ancien maire de Riace a été condamné le 30 septembre à 13 ans de prison par un tribunal italien. Crédit : Ansa


La condamnation, jeudi, de l’ancien maire de Riace en Calabre (sud de l’Italie), Domenico Lucano, à plus de 13 ans de prison pour incitation à l’immigration clandestine a provoqué une onde de choc en Italie. L’ancien édile est une figure emblématique de l’accueil et de l’intégration des migrants en Italie. Une politique qui lui avait valu d’être nommé troisième « meilleur maire au monde » en 2010, et parmi les 100 personnalités les plus influentes au monde dans le classement du magazine Fortune.

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L’Italie ouvre une enquête suite aux tirs des Libyens visant une embarcation de migrants


Selon Sea-Watch, les garde-côtes libyens ont tiré des coups de feu vers une embarcation de migrants, au large de Lampedusa. Crédit : Sea-Watch


L’Italie a ouvert une enquête pour « tentative de naufrage » après la publication d’une vidéo de l’ONG Sea-Watch montrant des garde-côtes libyens tirer des coups de feu en direction d’une embarcation de migrants, se dirigeant vers Lampedusa.


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LE PARTI DE LA VENGEANCE

Par Rémy Dufaut



Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Les sept vieillards – XLVII, STEINLEN Aimé-Daniel, 1976, Paris


Tels Baudelaire transformant en « monstres hideux», « infâmes » et déshumanisés mais néanmoins « éternels » les 7 vieillards qui hantent ses Tableaux Parisiens dans Les Fleurs du Mal, les gouvernements italien et français persistent dans leur traque hallucinée et paranoïaque des membres des Brigades rouges  italiennes, dont 7 d’entre eux ont été arrêtés en France ce mercredi matin.

Condamnés en Italie pour des faits commis dans les années 70-80, ils approchent tous les 70 ans et n’ont commis aucun acte répréhensible durant 4 décennies.

Alors que l’on constate que rien n’a changé en 40 ans dans le droit italien, l’État français revient sur sa politique à la demande d’un autre État, alors que les procédures utilisées pour imposer les peines avaient été jugées, à l’époque, incompatibles avec les principes de l’État de droit français.

L’empressement de Mario Draghi, Premier ministre et de  Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères à se venger, est incompréhensible sur le plan historique et juridique.

« Les réfugiés italiens […] qui ont participé à l’action terroriste avant 1981 […] ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont insérés dans la société française […]. J’ai dit au gouvernement italien qu’ils étaient à l’abri de toute sanction par voie d’extradition. » François Mitterrand, 21 avril 1985

« Les policiers étaient très favorables à accorder l’asile aux Italiens. Les filatures avaient démontré qu’ils ne présentaient aucun danger. Les autorités italiennes n’étaient pas hostiles non plus. Leurs prisons étaient pleines. C’est comme ça [qu’a été] élaboré le pacte qui deviendra la doctrine Mitterrand : l’asile pour les Italiens qui n’avaient pas commis de crime de sang en échange de la sortie de la clandestinité et du renoncement à toute forme de lutte armée des deux côtés des Alpes. »  (M Le Monde)

Que la « doctrine Mitterrand » soit aujourd’hui aussi violemment reniée n’est pas anodin et ne peut rien présager de bon pour l’avenir, notamment le jour où un petit dictateur, à la tête d’un régime autoritaire et anti-démocratique, voire n’importe quel obscur autocrate, réclamera la tête de réfugiés politiques au pays des Droits de l’Homme, ce à quoi l’État français s’empressera de céder, dans un souci de « bon voisinage »…


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L’Italie ne veut plus de migrants illégaux sur son territoire (Di Maio)



17 août 2020 Par Agence France-Presse

Il n’y aura plus de place pour les migrants illégaux en Italie, a averti lundi à Tunis le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, à l’issue d’un entretien avec le président tunisien Kais Saied.

M. Di Maio a indiqué que son pays était « prêt à présenter toutes les aides nécessaires à la Tunisie » pour lutter contre l’immigration illicite.

Mais « il n’est pas question de laisser en Italie ceux qui arrivent d’une façon illégale », a-t-il ajouté selon un communiqué de la présidence de la République tunisienne. Luigi Di Maio était accompagné au cours de sa visite en Tunisie par la ministre italienne de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, le commissaire européen à l’Élargissement, Oliver Varhelyi, et la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson. Les négociations entre l’Italie et la Tunisie se poursuivront « pour trouver des formules de coopération bilatérale », a indiqué encore le ministre italien, selon la présidence tunisienne.

La délégation italienne a exprimé son « soutien politique et économique » à la Tunisie, pour renforcer les efforts nationaux (…) à travers l’encouragement de l’investissement et la création des postes d’emploi surtout dans les régions de l’intérieur« , a ajouté encore le communiqué. Et le commissaire européen à l’Élargissement, Oliver Varhelyi, a annoncé sur son compte twitter une aide de 10 millions de dollars pour soutenir la Tunisie dans la gestion de ses frontières.

De son côté, le président Saied a affirmé de nouveau que  « les solutions sécuritaires ne permettent pas à elles seules de lutter contre l’immigration non organisée ».

L’arrivée de migrants en Italie a augmenté de près de 150% au cours des 12 derniers mois, la majorité arrivant de Tunisie, a déclaré samedi Mme Lamorgese qui s’était rendue déjà fin juillet en Tunisie pour parler du problème de l’immigration clandestine.

Du 1er août 2019 au 31 juillet 2020, 21.618 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, une augmentation de 148,7% par rapport aux 8.691 arrivées de l’année précédente, selon des données présentées par Mme Lamorgese samedi à Milan.

Quelque 41,6% des migrants sont partis de Tunisie, où le taux de chômage a atteint 18%, selon l’Institut national des statistiques.

Le 7 août, le chef de la diplomatie italienne a indiqué que son pays refoulerait à partir du 10 août tous les migrants tunisiens illégaux.