Missions locales : « On n’accompagne plus les jeunes, on les flique »



Avec la multiplication des sanctions, contrôles et objectifs chiffrés imposés par les réformes de France Travail, des conseillers en mission locale s’inquiètent de voir disparaître leur service public qui accompagne les jeunes vers la stabilité.

Conseiller en mission locale, c’est le plus dur et le plus beau des accompagnements », résume Pauline. Après avoir suivi une formation dans l’insertion professionnelle, la quarantenaire a travaillé dans deux organismes ariégeois. Son rôle en tant que conseillère : accompagner les jeunes de 16 à 25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle. « On prend la globalité de la personne », résume-t-elle.

Cette « globalité » de la prise en charge va bien au-delà de la recherche d’emploi : soutenir les jeunes dans leurs démarches administratives, leur conseiller des formations, les aider à trouver un logement ou à passer le permis si besoin, etc. Cet accompagnement « personnalisé » est permis par l’ancrage des missions locales au plus près des réalités locales : on en compte plus de 400 dans toute la France, recevant chaque année plus d’un million de jeunes. Ce modèle risque-t-il de disparaître ?

Dans l’Aube, ils misent sur la « garantie jeunes » pour accéder à l’emploi : « C’est un nouveau départ dans ma vie »


Des bénéficiaires de la « garantie jeunes » déchiffrent un rébus lors d’un atelier nutrition animé par une conseillère de la mission locale de Romilly-sur-Seine (Aube), le 14 octobre 2021. (YANN THOMPSON / FRANCEINFO)


Depuis sa généralisation en 2017, ce dispositif d’insertion professionnelle relance des jeunes en situation de précarité. L’exécutif entend le placer au cœur de son futur « contrat d’engagement », qui doit être présenté dans les prochains jours. A Romilly-sur-Seine, franceinfo a rencontré ceux qui bénéficient déjà de cette allocation.

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