La tragédie des migrants de Paris-nord dans le cadre de la pandémie et de « l’état d’urgence sanitaire »

Article de  mediapart/leblog publié sur la tragédie des migrants de Paris-nord dans le cadre de la pandémie et de « l’état d’urgence sanitaire » terme masquant l’état d’urgence qui suspend toutes les libertés et en particulier celles  des migrants (parents et enfants) et les confinent dans l’exclusion la plus totale en les rapprochant de la mort la plus certaine.
Romane Elineau est  bénévole à l’association Paris d’exil et militante de plusieurs collectifs d’aide aux réfugiés. Elle raconte la semaine de ces exilés abandonnés et réprimés par l’État.

Le «journal de confinement» des exilé·e·s du nord-est de Paris

par Romane Elineau  23 MARS 2020 – BLOG : LE BLOG DE ACCUEIL DE MERDE

Puisque la mode est au «journal de confinement» et que chacun s’amuse à décrire son quotidien bousculé par l’ennui ou par l’exil vers une résidence secondaire en bord de mer… Romane Elineau, membre de plusieurs collectifs qui viennent en aide aux refugié·e·s et autres exilé·e·s du nord-est de Paris, a décidé de tenir le sien… ou plutôt le leur.
Il me semble quand même important de témoigner du quotidien des moins privilégiés. Ceux contre qui l’Etat est réellement en guerre et n’accorde aucune trêve, pas même en ces temps de crise sanitaire. Dans le Nord de Paris, des centaines de personnes survivent dans des campements de fortune et sont donc particulièrement exposées au Covid19. Cette semaine nos dirigeants ont encore démontré tout le mépris qu’ils ont pour la vie de ces hommes, femmes et enfants.

CONFINEMENT – SEMAINE 1

[Contexte général : Depuis des années les campements de rue se succèdent dans Paris, résultat d’une politique de maltraitance où l’objectif est de pourrir la vie des gens pour les dissuader de vivre ici, ou de vivre tout court. Alors l’Etat supprime le droit à l’hébergement et au revenu de subsistance pour des milliers de demandeurs d’asile, créée des systèmes administratifs kafkaïens et arbitraires. Il envoie sa police pour confisquer les tentes et obliger des hommes et des femmes à se terrer sous les ponts au milieu des rats, là où on ne les voit pas. Après les évacuations médiatisées de février (porte de la Chapelle / Aubervilliers) de nombreux exilés ont été remis à la rue. D’autres sont arrivés. Un campement s’est reformé, dans un terrain vague bien caché, à l’abri des policiers présents 24h/24 dans le quartier. Ils sont entre 400 et 500 personnes à survivre dans ce lieu horrible. Pour reprendre leurs mots, s’ils sont aujourd’hui en danger, c’est à cause de cette politique inhumaine. ]

Lundi :

Distribution de repas à porte d’Aubervilliers par la Gamelle de Jaurès. Des centaines de personnes attendent. Parmi elles des dizaines de familles, de jeunes enfants. Avec l’annonce du confinement, peu d’associations ont distribué pendant le week-end. Certaines nous disent qu’elles n’ont pas mangé depuis 24h. Et puis, pour elles aussi, il y l’appréhension face à cette situation extraordinaire. Nous ne savons pas comment vont s’organiser les choses, si les distributions et les maraudes pourront être maintenues. La faim, la peur de manquer, l’épuisement… Les gens se heurtent, se battent pour attraper une barquette repas, un bout de pain.

Plus tard dans la nuit : Des dizaines de familles exilées à la rue. Utopia 56 essaye tous les soirs de les loger chez des hébergeurs solidaires. Dans le contexte actuel, ce n’est plus possible. Alors elles posent leur tente à porte d’Aubervilliers, sur leur lieu de rassemblement habituel. Bien sûr, la police intervient. Les CRS disent qu’elles ne peuvent pas rester là. Elles n’ont nulle part où aller, il est tard… Les policiers repartent, pour l’instant, et annoncent qu’une décision sera prise le lendemain quant au sort de ces familles.

Mardi :

A 8h du matin, les policiers sont de retour. Ils réveillent les familles et les chassent. Ils disent que pour être tranquille il ne faut pas rester dans Paris, il faut passer le périph… En somme être invisible et « hors secteur » pour que la Ville de Paris puisse tranquillement se déresponsabiliser et les laisser mourir dehors.
Les Restos du Cœur et Solidarité Migrants Wilson sont présents ce soir pour distribuer des repas. Malgré les effectifs restreints, le manque de matériel, le risque sanitaire, les assos s’organisent avec les moyens du bord pour ne pas laisser les gens crever de faim. Car, hormis envoyer sa police, l’Etat ne fait rien.

Les exilés sur le campement d’Aubervilliers sont inquiets. Depuis plusieurs jours les associations transmettent les informations relatives à l’épidémie : symptômes, N° vert, gestes barrière. Tout cela leur paraît dérisoire. « Ici il n’y a pas d’eau, pas de douches. Il n’y a même pas de toilettes ». « On dort à 3 ou même 4 par tente ». Ils veulent sonner l’alarme et crier leur colère (voir leur message ici). Ils nous envoient des images du campement, décrivent leur condition de vie et écrivent leur revendication : « une mise à l’abri pour toutes les personnes du campement. Toutes sans exception ». On leur dit qu’on fera de notre mieux pour diffuser leur message. En attendant, la police continue de sévir.

Mercredi :

Cet après-midi c’est la police montée (à cheval) qui arrive sur le campement d’Aubervilliers. Ils nassent les exilés et les empêchent de sortir pendant plusieurs heures. Les exilés se retrouvent confinés de force sur le campement, sans eau, sans nourriture, sans toilettes. Médecins du Monde est sur place à ce moment-là. Un bénévole tente de filmer la scène et se fait interpeller. Les policiers menacent l’équipe de médecins du monde de « représailles s’ils témoignent ».
Malgré les menaces, Médecins du monde s’indigne sur les réseaux sociaux et rédige une lettre au Préfet. Face au scandale qui commence à monter, le Préfet de région annonce que le campement sera évacué prochainement. Plusieurs familles accèdent à un hébergement dans la soirée.
Il y a un peu d’espoir ce mercredi soir. Peut-être que cette fois ci, tout le monde sera mis à l’abri. Peut-être que la préfecture et la police vont calmer leurs ardeurs répressives…

Jeudi :

Une dizaine de camions de police stationnent autour du parc et du rond-point de la porte d’Aubervilliers. Des familles ont tenté de dormir ici cette nuit, celà ne leur a pas plu. En pleine crise sanitaire la priorité pour la police est donc d’empêcher des gosses de dormir dans un endroit un peu moins glauque qu’une bretelle de périphérique.
Sur le campement tout le monde se demande quand aura lieu l’évacuation. On fait des attestations de déplacement. Un homme est désespéré car son audience à la CNDA est annulée. Cela faisait plus d’un an qu’il attendait… Un autre se demande : « Que va-t-il se passer si je me fais contrôler avec un récépissé expiré ? » La préfecture, fermée, a annoncé la prolongation de la validité des documents. Mais il n’a pas confiance en la police et a peur d’être arrêté. Certains n’osent même pas appeler le 15 ou le N° vert. A force d’être maltraités par toutes les institutions publiques, tout ce qui relève de l’Etat apparaît comme une menace… Un monsieur éthiopien est au bord des larmes, il s’est fait voler toutes ses affaires. Certains nous disent qu’il y aurait eu un mort sur le campement, un monsieur âgé. Les associations sont entrain de se renseigner auprès des autorités (pas de confirmation pour le moment).

Vendredi : 

Aujourd’hui, les exilés ont pu avoir des bouteilles d’eau. Victoire bien dérisoire.
Des policiers me demandent de « transmettre les instructions » aux personnes exilées : il ne faut pas qu’elles sortent du campement.
« Je ne veux pas vous voir dans les rues », dit un flic à un groupe d’Afghans qui passe au bord du canal. « Il faut rentrer ». Traduction : transmettez vous ce foutu virus entre vous, mourrez ensemble dans votre trou à rat, on s’en fout. Mais surtout ne contaminez pas les autres. Nous avons le droit de vivre, pas vous.

Week-end :

On attend toujours l’évacuation annoncée. Peut-être demain, peut-être la semaine prochaine ou celle d’après. Sûrement dans des gymnases, sûrement dans la promiscuité, sûrement sans dépistages.

Pour de nombreuses personnes hébergées, la situation n’est guère mieux. Des mères isolées sans papiers, qui n’ont aucune ou peu de ressources, qui ne peuvent pas cuisiner dans leur chambre de 10m2 et craignent de se faire contrôler par la police si elles sortent. Dans les foyers, d’autres sans papiers n’ont d’autres choix que de continuer à travailler, parfois sans protection. Exploités sur les chantiers, exploités par Uber et compagnie pour livrer aux Parisiens leur brunch du dimanche, ils s’exposent tous les jours pour « faire tourner notre économie ». Des mineurs isolés en hôtel qui ne peuvent plus se nourrir. L’ASE leur délivre, pour leurs repas quotidiens, des tickets restos utilisables uniquement au Kebab du coin, désormais fermé. Des mineurs isolés sans attestation de déplacement qui se font casser la gueule par la BAC du 18e arrondissement…

Et on apprend que l’Etat a expulsé au moins 10 personnes cette semaine. Vers le Maroc, l’Algérie, le Congo, le Mali, le Sénégal, la Roumanie, la Georgie et même les Pays Bas pour un dubliné… Corona ou pas, rien ne les arrête !

Ceci n’est QUE ce dont nous avons connaissance et ce n’est QUE la première semaine. Résumé non exhaustif pour ceux qui ne savent pas, pour ceux qui peuvent se mobiliser malgré le confinement. Pour faire face à cette pandémie, pour que tout le monde soit protégé, il va falloir faire barrière à leur politique criminelle, à leur racisme visiblement sans limite#SolidaritéCovid19
Résumé aussi pour ne pour ne pas oublier. Pour l’après. Lorsque sera venu le temps de leur faire payer !
#NiOubliNiPardon

Informations recensées via : les exilés du campement, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, La Gamelle de Jaurès, Utopia 56, Médecins du Monde, La Cimade, Infos Migrants, Urgence Notre Police Assassine, mes yeux et mes oreilles.

#Covid19 #ConfinésDehors #Journaldeconfinement

Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Appel de 58 médecins hospitaliers

Publié  le 23 MARS 2020  –  PAR JEAN-PIERRE BOUDINE  BLOG : LE BLOG DE JEAN-PIERRE BOUDINE

Appel de 58 médecins hospitaliers

Le gouvernement fait-il vraiment la guerre au coronavirus? Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Alors que nous manquons déjà de lits de réanimation, de masques, de respirateurs, de bras… la loi d’urgence sanitaire prise par le gouvernement ce mercredi 18 mars donne tous les droits aux préfets et aux employeurs pour remettre en cause le Code du travail et les statuts de la fonction publique.

Était-ce réellement l’urgence ? Mais rien sur les usines réquisitionnées pour fabriquer masques, respirateurs… Rien sur la réouverture des lits nécessaires. Rien sur le dépistage systématique qui a fait ses preuves en Allemagne et en Corée du Sud. Qu’en est-il aujourd’hui, dans notre pays, de cette logistique nécessaire pour gagner le combat contre le coronavirus ? Le pouvoir exécutif semble en décalage entre les annonces rassurantes, la volonté affichée de transparence et la réalité du terrain que les soignants font remonter sans cesse et de tous lieux. Deux exemples, ils sont aussi simples que vitaux.

Alors que depuis des années les structures hospitalières sont matériellement asphyxiées par les enveloppes budgétaires, on nous annonce la fabrication de masques sans que soient donnés d’éléments précis : combien sont produits ? Où ? Quels délais ? Quels moyens de livraison ? Quels modes de distribution ?

Alors que depuis des années, les politiques gouvernementales ont supprimé des milliers de lits de réanimation et soins intensifs (passant d’environ 26 000 lits à 13 000), le pouvoir exécutif nous annonce la mise en œuvre de moyens exceptionnels. Soit, mais la logistique étant cruciale, la confusion est mortelle : combien de respirateurs sont en cours de fabrication ?

À ce jour, quel préfet est en mesure de répondre aux soignants qui sont sur le front? La responsabilité, l’urgence, du gouvernement est de fournir les armes et les moyens de combattre. La transparence est d’en rendre compte précisément. Nous, médecins, refusons de devoir choisir entre un malade grave que nous allons soigner et un très grave que nous allons laisser mourir.

Nous, médecins, refusons d’exposer nos équipes avec des recommandations qui ne reposent pas sur les données acquises de la science mais sur les possibilités réduites de recours aux meilleurs soins. Nous faisons nôtres ces propos d’une collègue cheffe de service le 14 mars 2020 après une réunion à l’ARS et nous nous souviendrons quand viendra l’heure de la reconstruction des hôpitaux que nous n’avons pas pu compter sur vous, Messieurs et Mesdames du gouvernement :

« Madame la Directrice générale du CHU, Monsieur le Directeur général de l’ARS

Auvergne-Rhône-Alpes, je veux bien après cette réunion de crise retourner dans mon hôpital organiser les services différemment pour accueillir la médecine à la place de la chirurgie, fabriquer un service de dix lits de réanimation de toutes pièces et en urgence, nous avons d’ailleurs déjà commencé depuis vendredi, je veux bien risquer ma vie et celle de mes équipes en soignant tous ces malades qui vont arriver. Jamais je ne vous ai attendus pour prendre une telle décision. Mais, s’il vous plaît, ne me parlez pas d’union nationale, ne me parlez pas de votre efficacité, ne parlez pas de vos responsabilités ni de l’implication des ministres qui ont fermé tous ces lits et laissé périmer tous ces masques.» 

À grands coups d’« il y a trop de lits hospitaliers en France… La télémédecine va résoudre les problèmes des déserts médicaux… Le tout ambulatoire et les filières de soins régleront le problème de l’engorgement… Il faut choisir entre les malades et tenir compte du rapport bénéfice/coût », ils ont considérablement détruit notre système hospitalier depuis des années et des années.

Nous ne pouvons pas attendre la fin de l’épidémie, c’est maintenant, tout de suite qu’il faut prendre les mesures pour le rétablir. Et pour cela on ne peut compter que sur la mobilisation en direction du gouvernement

Dr Alliot Marie-Josée, médecin, 69 ; Dr Anton Johannes, anesthésiste-réanimateur, Laval ; Dr Baali Kader, président CME, Saint-Laurent-du-Pont ; Dr Bah Thierno, gériatre SSR, Saint-Geoire-en-Valdaine 38 ; Dr Balasanu Oana, hématologue CHR Metz-Thionville ; Dr Belucci Sessa Sylvia, maître de conférences honoraire des universités, médecin hématologue AP-HP; Dr Ben Maklouf Wisse, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Benet Blandine, pharmacien biologiste CHR Metz-Thionville ; Dr Bernard Isabelle, neurologue libéral, Cholet 49 ; Dr Borel Isabelle, gastro-entérologue ; Dr Brinnel Heiner, addictologue CH L’Arbresle 69 ; Dr Bruneau Catherine, médecin du travail, Lyon ; Pr Canis Michel, chirurgie gynécologique, chef de service démissionnaire CHU Clermont-Ferrand ; Dr Cardine Mathieu, PH Puma-Urgences Samu 38; Dr Carpentier Geoffrey, psychiatre, Paris ; Dr Chabernaud Jean-Louis, pédiatre réanimateur, AP-HP ; Dr Chaillet Antoine, interne, 69 ; Dr Crimu Daniela, interniste, CHU Grenoble-Voiron ; Dr Crova Philippe, réanimateur médical, CHPO Bourgoin 38 ; Dr Delon Jacques, médecin du travail, Lyon ; Dr Doguet Marie-Hélène, psychiatre, Le Havre ; Dr El Khebir Mohamed, médecin urgentiste, Samu 60 ; Dr François Patrice, département santé publique CHU Grenoble ; Dr Francony Gilles, réanimation chirurgicale CHU Grenoble ; Dr Gaillard-Régnault Jean-Luc, médecin honoraire anesthésiste-réanimateur AP-HP ; Dr Gréani Yves, médecin généraliste Propriano ; Dr Giloux Nathalie, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Guenin Monique, psychiatre CH Vinatier 69 ; Dr Houchois Émeline, interne Lyon ; Dr Khitri Yasmina, urgentiste 38 ; Dr Lemaitre Ilona, interne 69 ; Dr Lemonnier Marie-Paule, hématologie cancérologie AP-HP ; Dr Lesouple Chantal, PH retraitée Guéret ; Pr Lorin de la Grandmaison Geoffroy, chef du service d’anatomie pathologique de l’hôpital Raymond-Poincaré, 92 ; Dr Marquet Jean-luc, urgentiste CH Riom 63 ; Dr Martin Jean-Max, médecin généraliste, 44 La Haïe-Fouassière ; Dr Martin Charles-Antoine, PH ORL CH La Chartreuse Villefranche-de-Rouergue ; Dr Mesnil Adeline, gastro-entérologue CHU Grenoble-Voiron ; Dr Miroux Patrick, PH urgentiste CHU Angers ; Dr Okamba Patricia, biologiste Metz-Thionville ; Dr Pangrani Marc, médecin généraliste, Fréjus ; Dr Paquet Cyrielle, chirurgien CHU Grenoble ; Dr Paraire François, médecin légiste APHP, syndicaliste ; Dr Pichon Hervé, chirurgien 38 ; Dr Prunayre Gaspard, psychiatre CH Vinatier ; Dr Riboud Romain, chirurgien CHU Grenoble-Voiron ; Dr Rivière Pierre, psychiatre Paris ; Pr Roujeau Jean-Claude, Paris ; Dr Ruynat Luc, anesthésiste-réanimateur Hôpitaux de Lyon ; Dr Salvaing-Clauzier Pierrette, médecine scolaire, Paris ; DrSchweitzer Marc, pédopsychiatre, Paris ; Dr Tranchant Lionel, gériatre CH Saint-Laurent-du-Pont 73 ; Dr Varnet Olivier, PH neurologue au CH de Gonesse, secrétaire général SNMH FO ; Dr Venet Cyrille, anesthésiste-réanimateur CHU Grenoble-Voiron ; Dr Vienot Patrice, PH anesthésiste 39 ; Dr Woerlé Jean-Louis, psychiatre.

Lettre de la LDH-66 à Mr Chopin, Préfet des Pyrénées Orientales

Monsieur Chopin, Préfet des Pyrénées Orientales,

Nous avons appris par notre réseau de solidarité avec les personnes « sans papiers » du département, que les étrangers retenus dans le Centre de Rétention Administrative de Perpignan n’avaient pas tous été libérés – pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire – , comme dans les autres CRA.

Nous vous demandons instamment d’en aviser l’autorité judiciaire locale, afin qu’elle pèse les graves conséquences que ce fait signifie pour ces personnes comme pour celles qui les ont approchées, et qu’elle juge en toute humanité pour une libération et un suivi médical.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer l’assurance de notre considération distinguée,

Les co-président.e.s de la LDH 66