L’islamophobie aujourd’hui en France



Le meurtre d’Aboubakar Cissé le vendredi 25 avril 2025, à la mosquée de la Grand-Combe (Gard) a remis au premier plan de l’actualité la question de l’islamophobie. La LDH a appelé dès le dimanche 27 avril 2025 avec la Fage, la Mrap, le Raar, SOS Racisme et l’Unef à un rassemblement silencieux le jour-même à Paris pour lui rendre hommage.

Durant celui-ci, auquel se sont jointes plus de 1000 personnes de la société civile et des partis politiques, certaines tensions se sont cristallisées autour de ce sujet.

Par la suite, Le Comité National de la LDH a déclaré:

« Les membres de la LDH sont appelés à la vigilance sur la volonté qui s’exprime de disqualifier la notion d’islamophobie, par exemple en lui prêtant faussement une origine fondamentaliste iranienne, dans l’objectif politique de revendiquer la stigmatisation des musulmans. Le combat contre l’islamophobie est à relier à la défense de la laïcité ; il ne doit pas devenir un enjeu partisan, raison pour laquelle la LDH n’appellera pas à manifester le 11 mai, mais tentera de mobiliser avec ses partenaires de la société civile contre l’islamophobie, l’antisémitisme et le racisme. ».

Les questions relatives à l’islamophobie sont loin d’être nouvelles et suscitent depuis fort longtemps un débat passionné.

Il y a 10 ans, le journal Le Monde, constatant que les actes antimusulmans avaient doublé en janvier par rapport à l’année précédente, demandait: « L’islamophobie est-elle punie par la loi ? »

En 2016, le journal Orient XXI écrivait, sous le titre « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires:

« L’hostilité systématique à l’égard de l’islam est très anciennement ancrée dans la pensée occidentale. D’essence chrétienne, elle prend sa source dans l’esprit de croisade, fleurit pendant l’expansion coloniale et, après un temps de latence, reprend vigueur avec la « guerre contre le terrorisme ». Le mot « islamophobie » qui l’illustre a, quant à lui, une centaine d’années. Si désormais, au nom de la défense de la laïcité, certains intellectuels français très médiatiques ne craignent pas d’assumer la bêtise haineuse qu’il recouvre, d’autres, heureusement, s’emploient à la dénoncer. »

L’année d’après, le journal Libération posait la question de ce qu’est l’islamisme. En conclusion, Myriam Benraad, qui se qualifie de «déconstructiviste», interrogeait: «Quand on parle d’islamisme, est-ce qu’on parle de mouvement, de doctrine, d’idéologie ? Est-ce qu’on peut considérer qu’un mouvement puritain comme le salafisme quiétiste est islamiste ? Jusqu’où la définition est-elle politique ?» et estimait que, si l’on veut aujourd’hui lutter efficacement contre le terrorisme, il faut dépasser les querelles entre des analyses «pas si contradictoires, et même complémentaires».

En 2018, Alain Policar, chercheur associé en science politique (Cevipof) à Sciences Po publiait dans The Conversation, journal fondé par un panel universitaire français, un article intitulé « De la mauvaise défense de l’« islamophobie » dans, lequel il s’inquiétait que la « France autorise, voire valorise, l’expression d’un inquiétant malaise face à l’altérité que les oripeaux « républicains » ne parviennent plus à dissimuler. »

Libération demandait sous la plume d’Henri Peña-Ruiz : « A-t-on vraiment le droit d’être islamophobe ? »

Un an plus tard, toujours dans Libération, le philosophe Pierre-André Taguieff revenait « sur les origines d’un concept qu’il a[vait] contribué à forger. Selon lui, les usages polémiques discutables du terme ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’il désigne un véritable problème : la collusion entre des groupes d’extrême gauche et des mouvances islamistes de diverses orientations. »

En 2020 Chloé Leprince sur France Culture tentait de retracer « la vraie histoire du mot ».

Le CCIE (Le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe) publie chaque année son Rapport annuel sur l’islamophobie en Europe. En 2024, il constate la persistance de l’islamophobie et propose 12 recommandations pour la combattre.

Libération signale 173 actes antimusulmans signalés aux autorités et constate qu’ « après une hausse en 2023, les faits racistes envers les musulmans recensés par le ministère de l’Intérieur ont diminué de près d’un tiers en 2024.« 

Au total, 79 actes antimusulmans ont été recensés en France entre janvier et mars 2025, selon la Direction nationale du renseignement territorial, soit une hausse de 72 % par rapport au premier trimestre de 2024. Le ministère de l’Intérieur lui-même reconnaît que ces chiffres sont largement sous-évalués.

RD

Le garde des Sceaux Gérald Darmanin réemménage au ministère de l’Intérieur



L’ancien locataire de la place Beauvau est revenu vivre entre les murs de son ancien ministère avec sa famille. Même si d’autres membres du gouvernement y sont logés fréquemment, le symbole dérange.

Gérald Darmanin n’est plus ministre de l’Intérieur, mais de la Justice. La logique voudrait qu’il loge place Vendôme, dans l’appartement dédié au garde des Sceaux, des locaux pourtant prestigieux, selon une source qui connaît les lieux. Sauf que d’après le service police-justice de franceinfo, l’élu du Nord s’est de nouveau installé après sa nomination, pendant les vacances de Noël, à quelques pas de la place Beauvau, dans une rue perpendiculaire, dans le même bloc d’immeubles.



La Cour des comptes pointe « des incohérences manifestes » dans la répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie


La Cour des comptes pointe notamment l’immobilisme du ministère de l’intérieur depuis dix ans maintenant.

Comment améliorer l’efficacité des services de police et de gendarmerie ? La Cour des comptes a sa petite idée. Dans un rapport publié dimanche 12 janvier, les sages s’attaquent à un serpent de mer : le partage du territoire entre policiers – affectés aux villes moyennes et grosses – et gendarmes dévolus aux plus petites villes et aux campagnes. La Cour des comptes pointe l’immobilisme du ministère de l’intérieur depuis dix ans maintenant.

Bruno Retailleau veut un référendum sur l’immigration, plaide pour la double peine et doute de la «société multiculturelle»



Un festival de rhétorique d’extrême droite. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a donné, dimanche 29 septembre, une interview sur LCI exprimant pêle-mêle son «regret» qu’on ne puisse pas faire de référendum sur l’immigration en France, son souhait de voir rétablie entièrement la double peine ou encore ses réserves concernant une «société multiculturelle», susceptible selon lui de basculer vers une «société multiraciste».

Bruno Retailleau envisagé au ministère de l’Intérieur : un mauvais signe pour le processus de Beauvau



Le gouvernement Barnier doit être annoncé d’ici ce dimanche 22 septembre. Certains noms filtrent déjà, comme celui de Bruno Retailleau, pour le ministère de l’Intérieur. Il y a 6 mois sur RCFM, le président du groupe LR au Sénat dénonçait un « pas dangereux » après l’accord scellé place Beauvau.




Pressentie au ministère de la Famille, l’anti-mariage pour tous Laurence Garnier provoque un tollé



Pressentie au ministère des Familles dans le gouvernement de Michel Barnier, le profil très conservateur de Laurence Garnier provoque une levée de boucliers à gauche, d’une partie du camp présidentiel et des associations de défense des LGBT.