Mort de Nahel : les juges d’instruction ordonnent un procès pour juger le policier auteur du tir



Nahel Merzouk, 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 d’une balle tirée à bout portant par un policier qui contrôlait le véhicule qu’il conduisait.

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la mort de Nahel. Les juges d’instruction ordonnent un procès pour juger le policier mis en examen après le meurtre de l’adolescent, annoncent, mardi 3 juin, le procureur et le président du tribunal de Nanterre. « Sous réserve de l’exercice des voies de recours et des délais qui y sont attachés, un procès pourrait se tenir devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine au 2e ou au 3e trimestre 2026 », précisent-ils dans un communiqué.

Fichage des étranger-e-s en situation régulière : après Nantes, Montreuil suspend à son tour. Jusqu’où ira la politique de Retailleau ?



Saisi en urgence par nos organisations, le tribunal administratif de Montreuil a suspendu, ce 20 mai 2025, une nouvelle note préfectorale imposant aux services de police de Seine-Saint-Denis de signaler systématiquement à la préfecture les personnes étrangères en situation régulière placées en garde à vue.

Cette décision intervient quelques semaines seulement après celle du tribunal administratif de Nantes, qui avait déjà jugé illégale une instruction identique émise par le directeur interdépartemental de la police nationale de Loire atlantique. Ce n’est donc plus un incident isolé : c’est une politique délibérée, assumée et coordonnée, qui vise à organiser, sous couvert d’ordre public, un fichage ciblé des personnes étrangères, indépendamment de toute condamnation et en dehors de tout cadre légal. Le placement en garde à vue est de surcroît censé être couvert par le secret de l’enquête et l’administration préfectorale ne peut pas y accéder.

Ce nouveau revers judiciaire constitue un camouflet cinglant pour le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dont l’obsession sécuritaire se manifeste désormais par la mise en place d’une administration parallèle des personnes étrangères, fondée sur la suspicion généralisée et le contournement des garanties les plus élémentaires. Cette dérive a notamment pris corps à travers la circulaire du 28 octobre 2024, qui a donné lieu à des pratiques de fichage illégal. Le ministre ne pouvait ignorer que ce texte ouvrirait la voie à de telles dérives.

Nous demandons l’arrêt immédiat de tous les dispositifs similaires sur l’ensemble du territoire. Il est urgent que toutes les données déjà collectées illégalement soient remises à la CNIL, seule instance indépendante à même d’en évaluer la légalité, d’en contrôler la conservation, voire d’en ordonner l’effacement.

Nous alertons : ces dispositifs n’ont sans doute pas été limités à la Loire-Atlantique ou à la Seine-Saint-Denis. Tout porte à croire que d’autres notes, fiches ou tableaux similaires ont été mis en place ailleurs, dans la plus grande opacité.

Nos organisations restent pleinement mobilisées pour faire respecter l’État de droit. Nous poursuivrons, partout où ce sera nécessaire, notre action en justice pour mettre fin à ces pratiques illégales et discriminatoires. Il est plus que temps que le ministère de l’Intérieur cesse de traiter les personnes étrangères comme des suspects permanents.

26 mai 2025

Organisations signataires :

  • ADELICO
  • GISTI
  • La Cimade
  • LDH
  • SAF
  • SM

→ Voir les éléments du dossier contentieux

« Beaucoup de collègues ne veulent pas en entendre parler » : pourquoi la police et la justice peinent à reconnaître les agressions LGBTphobes



A l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai, des victimes, des avocats et des associations réclament que les agressions LGBT+ soient mieux prises en charge par les forces de l’ordre et les magistrats.



Homophobie : la crainte d’un « retour de bâton » culturel


La France pourrait-elle connaître un « backlash » (retour de bâton) culturel comme le connaît les Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump au pouvoir ? En 2024, les agressions contre les personnes LGBT+ ont augmenté de 5 % dans l’hexagone.

Croix celtiques, tatouages et saluts nazis… Un millier de militants d’ultradroite ont défilé en plein Paris

Glaçant…



La manifestation avait initialement été interdite par la Préfecture de Police. Mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.

Les images sont glaçantes. En plein cœur de Paris, environ 1 000 militants d’ultradroite ont pu défiler samedi après-midi, encadrés et protégés par les forces de l’ordre, à l’appel du Comité du 9-mai, pour commémorer la mort de l’un d’entre eux, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994.

Dominer et soumettre : un idéal qui traverse l’histoire des institutions policières



Dans une tribune, Lucas Lévy-Lajeunesse, professeur de philosophie, membre de la LDH et auteur d’un livre sur la Brav-M, revient sur les dérives de ces brigades, alors que s’est ouvert le 3 avril dernier un procès d’agents, pour des violences commises lors d’une manifestation en 2023 contre la réforme des retraites.

Le 3 avril dernier commençait le procès d’agents de la Brav-M, mis en cause par un enregistrement effectué à leur insu en mars 2023, qui révélait leurs pratiques brutales à l’égard de personnes interpellées lors d’une soirée de manifestations. Les policiers s’en étaient particulièrement pris à la seule personne noire du groupe, Monsieur S., qui subissait coups, menaces, propos racistes, homophobes et sexistes. Son avocat, Arié Alimi, a pu faire apparaître les contradictions des agents en les conduisant par ses questions à passer, en l’espace de quelques secondes, d’une version à une autre devant le tribunal.


Encore ado et 30 000 euros à payer : la police harcèle des jeunes des classes populaires



Contrôlés à répétition, des jeunes accumulent plus de 30 000 euros de dettes d’amendes. Aline Daillère et Magda Boutros ont publié un rapport sur la manière dont des adolescents racisés des classes populaires sont harcelés par des policiers.

Les violences policières en manif’, ce sont les flics qui en parlent le mieux

« Il faut que ça détale »

 



En 2020, Valentin, photographe, a été frappé en manifestation par des policiers. Lors du procès en 2025, il est ressorti de la procédure et des agents toute la mécanique de brutalisation des manifestations par les forces de l’ordre.

Tribunal de Paris, 19 février 2025 – À la barre, le major Lionel C. et le gardien de la paix Maxime C. se tiennent droit lorsque le tribunal annonce le délibéré. Alors affectés à la BRAV-M, les deux policiers avaient violenté Valentin, 27 ans, photographe, lors de la manifestation du 12 décembre 2020 contre la Loi Sécurité Globale. Le duo est condamné à six mois de prison avec sursis et l’interdiction de porter une arme sur la même période.

Le garde des Sceaux Gérald Darmanin réemménage au ministère de l’Intérieur



L’ancien locataire de la place Beauvau est revenu vivre entre les murs de son ancien ministère avec sa famille. Même si d’autres membres du gouvernement y sont logés fréquemment, le symbole dérange.

Gérald Darmanin n’est plus ministre de l’Intérieur, mais de la Justice. La logique voudrait qu’il loge place Vendôme, dans l’appartement dédié au garde des Sceaux, des locaux pourtant prestigieux, selon une source qui connaît les lieux. Sauf que d’après le service police-justice de franceinfo, l’élu du Nord s’est de nouveau installé après sa nomination, pendant les vacances de Noël, à quelques pas de la place Beauvau, dans une rue perpendiculaire, dans le même bloc d’immeubles.



La Cour des comptes pointe « des incohérences manifestes » dans la répartition des zones de compétence entre la police et la gendarmerie


La Cour des comptes pointe notamment l’immobilisme du ministère de l’intérieur depuis dix ans maintenant.

Comment améliorer l’efficacité des services de police et de gendarmerie ? La Cour des comptes a sa petite idée. Dans un rapport publié dimanche 12 janvier, les sages s’attaquent à un serpent de mer : le partage du territoire entre policiers – affectés aux villes moyennes et grosses – et gendarmes dévolus aux plus petites villes et aux campagnes. La Cour des comptes pointe l’immobilisme du ministère de l’intérieur depuis dix ans maintenant.

Dissoudre la contestation



Les associations, maillon essentiel de la contestation sociale, permettent de créer et renforcer les liens, nourrir les échanges et la réflexion, se former, s’organiser. Or leur liberté n’a jamais été aussi menacée que depuis 2017. Délibérée a souhaité revenir, avec un sociologue et une avocate, sur les attaques répétées ciblant ces contre-pouvoirs.



Violences policières en Europe : la France parmi les pays les plus mal classés avec l’Irlande


Entre 2020 et 2022, 13 pays de l’UE ont enregistré au moins 488 décès en garde à vue ou lors d’interventions policières. La France présente les chiffres les plus élevés, suivie de l’Irlande, de l’Espagne et de l’Allemagne.

Retailleau offre la rue à Le Pen : la normalisation de l’extrême droite en marche



Le 23 novembre 2024, lors d’une marche féministe, un groupuscule identitaire a défilé sous protection policière, malgré l’opposition des organisatrices. Une stratégie d’État et un précédent inquiétant ?

Ce samedi de novembre, alors que des milliers de manifestant·e·s convergeaient pour dénoncer les violences faites aux femmes, un épisode glaçant s’est joué en arrière-plan, orchestré avec l’assentiment de la préfecture : la cohabitation imposée entre des collectifs féministes et deux entités fémonationalistes, le collectif pro-israéalien Nous Vivrons et, plus troublant encore, le groupuscule identitaire Némésis. Ce dispositif, loin d’être anodin, interroge : cette tolérance, voire cette protection accordée à ce groupe identitaire, traduit-elle une stratégie politique plus large, visant à normaliser les thèses du Rassemblement National et à consolider son agenda réactionnaire ?

« Nahel, un an après : la révolte étouffée »

Documentaire, enquêtes et témoignages sur les émeutes de 2023



StreetPress présente un documentaire inédit, ainsi qu’une série d’articles, qui reviennent sur les révoltes qui ont éclaté à la suite de la mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterre en juin 2023.

Le 27 juin 2023, le décès tragique de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre (92), a provoqué une onde de choc qui a traversé toute la France. En quelques heures, des révoltes ont éclaté dans des centaines de villes, dont certaines n’avaient jamais été touchées auparavant. Le drame a cristallisé des années de tensions non résolues entre police et jeunes.

Enfants à la rue, police, RSA

Afghanistan : Des policières font état d’abus subis par le passé et de menaces de la part des talibans



Les pays ayant financé la formation des policières devraient accueillir celles qui sont exposées à des risques.

Les autorités talibanes ont menacé des femmes afghanes qui avaient servi dans la police sous le gouvernement précédent, les exposant à des risques, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. 

A ne pas manquer la semaine prochaine


Sous fond de guerre d’Algérie, le 17 octobre 1961, la police française massacrait les Algériens manifestant à Paris contre le couvre-feu. 

Au lendemain de ce massacre l’annonce officielle est de « 3 morts et 64 blessés »… la réalité ? des centaines de morts, de blessés, plus de 12000 personnes raflées, parquées pendant plusieurs jours dans des camps improvisés…

N’eut été le travail acharné d’enfants de manifestants du 17-Octobre, de collectifs et de figures comme Jean-Luc Einaudi, la vérité serait restée étouffée par le pouvoir français.

Plus de 60 ans après, la reconnaissance de ce massacre ne semble pas encore pleinement actée. 

Historien, chercheur associé à l’Institut d’histoire du temps présent et auteur de l’ouvrage, Fabrice Riceputi apporte son éclairage sur ce qu’il qualifie d’un « crime d’État ».

Mineurs isolés à Paris : la politique des JO « d’expulsion systématique » en moins de 24h perdure



Un mois après la fin des Jeux olympiques, de nombreux migrants, dont une majorité de mineurs isolés, reviennent dans la capitale. Mais leurs campements sont systématiquement démantelés par les forces de l’ordre en quelques heures. Surtout, aucune solution de mise à l’abri n’est proposée à ces jeunes, non reconnus mineurs par l’État et livrés à eux-mêmes.



Le HCR rappelle que les migrants « ne peuvent pas être pénalisés pour entrée irrégulière »


Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés a mis à jour les règles qui régissent la Convention de Genève. L’agence onusienne rappelle que les États « ont l’interdiction de pénaliser les demandeurs d’asile et les réfugiés au seul motif qu’ils sont entrés irrégulièrement dans un pays ». Le HCR estime nécessaire cette mise au point « à un moment où les obstacles juridiques et pratiques à l’accès à l’asile se multiplient »

France: le préfet de Paris se dit «favorable» au maintien de la vidéosurveillance algorithmique utilisée lors des JO



Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, se dit « favorable » à une prolongation du recours à la vidéosurveillance algorithmique, qui avait été expérimentée pendant les Jeux olympiques.

La vidéosurveillance comportementale durant les Jeux olympiques et paralympiques a « démontré son utilité », estime le préfet de police de Paris devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Qualifiant le « bilan » de l’expérimentation de « positif », il souhaite l’étendre à toutes les manifestations sportives ou culturelles.

Pendant son audition, le préfet a réfuté les arguments de la députée de La France insoumise, Elisa Martin, de toute velléité de « surveillance généralisée » de la population. Les associations de défense des libertés numériques estiment, au contraire, que la surveillance par IA peut conduire à des dérives sécuritaires.


Bruno Retailleau envisagé au ministère de l’Intérieur : un mauvais signe pour le processus de Beauvau



Le gouvernement Barnier doit être annoncé d’ici ce dimanche 22 septembre. Certains noms filtrent déjà, comme celui de Bruno Retailleau, pour le ministère de l’Intérieur. Il y a 6 mois sur RCFM, le président du groupe LR au Sénat dénonçait un « pas dangereux » après l’accord scellé place Beauvau.




Pressentie au ministère de la Famille, l’anti-mariage pour tous Laurence Garnier provoque un tollé



Pressentie au ministère des Familles dans le gouvernement de Michel Barnier, le profil très conservateur de Laurence Garnier provoque une levée de boucliers à gauche, d’une partie du camp présidentiel et des associations de défense des LGBT.

Violences sexuelles: l’épreuve des femmes migrantes, transgenres et travailleuses du sexe qui portent plainte en France



En France, accéder à la justice pour les femmes victimes de violences sexuelles reste un véritable parcours de combattantes. Mais comment espérer obtenir justice quand il existe tant d’obstacles au dépôt de plainte ? Ces freins touchent de manière disproportionnée les femmes migrantes, transgenres et les travailleuses du sexe. Surexposées aux violences, elles hésitent néanmoins à franchir les portes d’un commissariat.

La police « guest-star » des JO: comment les médias ont préparé les esprits à la société ultrasécuritaire



Retour sur la couverture médiatique des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec une presse qui s’est enlisée jusqu’au bout dans la louange sans recul des forces de l’ordre. Enquête en 7 actes et analyse d’Au Poste sur ce relais complaisant de la communication ministérielle. Où il est question d’Hollywood, de danse avec les flics et d’effet Téflon.



Vanessa Codaccioni : « Les détecteurs de mensonges sont en pleine expansion » !


Depuis plusieurs années, la chercheuse Vanessa Codaccioni enquête sur les dispositions d’exception qui grignotent peu à peu nos libertés publiques. Son dernier livre porte sur les détecteurs de mensonges. De plus en plus perfectionnés, adossés aux neurosciences, ils ont conquis 60 pays dans le monde. Dans plusieurs États, y compris en Europe, ils sont utilisés par la justice. Rencontre avec cette passionnée qui nous met en garde contre une société en recherche toujours plus grande d’une forme d’aveu, mais à quel prix ?

Le mythe du policier guerrier



Héroïsation de la figure policière, glorification de l’action violente, occultation des principes élémentaires de l’état de Droit, le phénomène dépasse le folklore. Pour Au Poste, historiens et chercheurs sur la police le décortiquent.