Milliers de personnes expulsées de Paris pendant les JO : le collectif Le revers de la médaille dénonce « un nettoyage social »



Selon ce collectif, composé de plus de 100 associations, dont Médecins du Monde et Emmaüs, près de 20 000 personnes ont été expulsées de leurs lieux de vie informels entre avril 2023 et septembre 2024.

Le collectif dénonce « des opérations de nettoyage social par les pouvoirs publics, avant, pendant et après les Jeux« . 19 526 personnes ont été expulsées de leurs lieux de vie informels entre avril 2023 et septembre 2024, révèle ce lundi le collectif Le revers de la médaille, composé de plus de 100 associations, dont Médecins du Monde et Emmaüs. 

Les associations font un lien direct entre les expulsions de sans-abris et l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. « Il y a des images, il y a des documents internes de l’Etat qui parlent de cette stratégie, il y a des arrêtés préfectoraux d’expulsion où c’est marqué, il y a la raison olympique dessus« , a déclaré à France Inter Paul Alauzy, le porte-parole du collectif.

Loin de la fête

La LDH reste particulièrement vigilante concernant d’éventuelles remises à la rue en cette fin de JO: le NETTOYAGE SOCIAL est indigne de la France et des valeurs qu’elle proclame.

Malgré la création de 216 places d’hébergement pérennes dans la capitale, la quinzaine olympique s’est révélée synonyme de complications, de déplacements contraints et de solitude accrue pour les plus précaires.

A quelques minutes de marche de l’éphémère parc des Nations, lieu emblématique de célébration des Jeux olympiques (JO), une file d’attente qui n’a, elle, rien de temporaire, s’allonge, avenue de la Porte-de-La-Villette, dans le 19e arrondissement parisien, plusieurs centaines de personnes en situation de très grande précarité attendent un repas chaud.

« Regardez-nous, regardez comme la France est belle et propre, souffle Issam (un prénom d’emprunt). Il y a la France des JO, la France des touristes, et puis tout autour, il y a ce qu’on préfère ne pas voir, des gens comme moi pour qui rien ne bouge. » Ou presque rien : depuis un an qu’il vit à la rue, expulsé d’un foyer, cet homme de 46 ans, venu d’Algérie, n’avait jamais vécu autant de contrôles policiers. « Paris fait la fête, mais moi, je me sens encore plus regardé d’en haut. Je suis celui qui fait peur », déplore-t-il.

JO 2024 : le Paris des « invisibles » si près et si loin de la fête (lemonde.fr)

https://utopia56.org/les-jo-ce-nest-pas-la-fete-pour-tout-le-monde/

Le revers de la médaille


Alors que le monde entier a les yeux rivés sur Paris, Arte Europe l’Hebdo s’intéresse aux autres enjeux qui font les JO. Organiser les Jeux olympiques, c’est débourser des sommes astronomiques, c’est mettre en place des dispositifs de sécurité renforcée mais aussi prendre en compte l’urgence climatique. La France va-t-elle avoir sa place sur le podium ?



JO 2024 : le palmarès des pires dingueries environnementales


C’est pas JOJO. Ils auront beau être «les plus verts de l’Histoire», les Jeux olympiques et paralympiques de Paris sont loin d’être un cadeau pour l’environnement. Millions de vols en avions ou de tonnes de CO2, milliards de déchets plastiques… En attendant les résultats sportifs, voici notre palmarès des pires performances environnementales.



Paris 2024 : Des travailleurs corvéables à merci


Le coup d’envoi des Jeux de Paris est donné ce vendredi soir avec la cérémonie d’ouverture sur la Seine, qu’on promet grandiose. Et la France se gargarise : tout est prêt. Mais pour les petites mains des Jeux, embauchés par le comité d’organisation, c’est un régime spécial. Repos hebdomadaires suspendus temporairement, salaires au rabais, planning délirants et omission des risques de santé, la liste des libertés prises avec le code du travail est longue. Blast dévoile comment les textes sont piétinés, au nom des valeurs de l’olympisme. Les Jeux valent bien ça.



Paris : « mise à l’abri » de plus de 330 migrants en famille qui dormaient devant la mairie du 18e arrondissement


Plus de 330 migrants ont été évacués du parvis de l’hôtel de ville du 18e arrondissement de Paris sur lequel ils s’étaient installés il y a deux jours pour réclamer un toit. Parmi ces familles, « des gens qui travaillent » et « qui sont là depuis des années », assure l’association Utopia 56, qui dénonce depuis des mois un « nettoyage social » en vue des Jeux olympiques.

Chasser les pauvres: pour les JO 2024, le mobilier urbain anti-SDF se multiplie en France



L’association La Cloche et la Fondation Abbé Pierre craignent une volonté, à l’approche des Jeux olympiques, de chasser les personnes sans domicile des centres-villes. 

Aux abords du Musée du Louvre à Paris, les rebords de fenêtre où Mike, 26 ans, posait son sac de couchage, la nuit venue, ont été recouverts de pics métalliques du jour au lendemain. « C’était un espace abrité, il y avait des caméras de surveillance et un sentiment de sécurité », explique le jeune homme qui avait pris l’habitude de dormir dans ce quartier très touristique, l’une des vitrines de la capitale. Depuis 2023, de plus en plus de recoins comme celui-ci sont affublés de dispositifs urbains excluants. « Maintenant, je tourne parfois pendant 1h30-2h pour trouver un endroit où dormir, alors qu’avant, je mettais 10 minutes », déplore-t-il. 

Paris 2024 : plus de 5 200 personnes ont été déplacées d’Île-de-France vers d’autres régions


Le collectif Le Revers de la médaille dénonce dans un rapport « le nettoyage social » en cours avant les Jeux olympiques et paralympiques avec ces expulsions de migrants, sans-abri et travailleurs du sexe.

Avant les Jeux olympiques, plus de 5 224 personnes ont été déplacées d’Île-de-France pour aller vers d’autres régions, depuis que ce dispositif des sas d’accueil temporaire régionaux ont été mis en place, en avril 2023. C’est un chiffre de la préfecture de la région Île-de-France, que s’est procuré franceinfo. Dans le détail, 3 958 personnes ont été expulsées vers d’autres régions l’année dernière et 1 266 depuis le début de l’année 2024.