Comment éviter une 4e vague psychologique à nos jeunes



ALISTAIR BERG VIA GETTY IMAGES
Une vie étudiante et sociale entre parenthèses. L’apprentissage de la liberté, la responsabilité, parfois même la vie affective sont mis en pause. Plus de « petits boulots » pour subvenir à ses besoins primaires, pour préparer ses vacances ou parfois se divertir. Les tensions sont fortes parfois dans les familles, l’isolement pèse dans la solitude des chambres d’étudiants, l’incertitude est présente pour chacun. Des drames aussi, qu’il s’agisse de tentatives de suicide, de développement d’addictions chez les jeunes ou les étudiants.

Nous proposons 4 mesures simples et efficaces.

Par Odile Agopian et Marcel Rufo

Directrice de la Santé Mentale – Ramsay Santé

Pédopsychiatre

Lire ICI

Jeunes majeurs étrangers, sortir de l’impasse



L’actualité a mis au grand jour la situation de jeunes étrangers présents depuis des années en France, arrivés soit mineurs isolés, soit avec leur famille, en cours d’études, d’apprentissage, accédant à l’emploi souvent dans des secteurs en pénurie de main-d’œuvre et soudain victimes de refus de séjour avec obligation de quitter le territoire (OQTF) dès lors qu’ils arrivent à leur majorité.

Nous nous réjouissons évidemment que plusieurs de ces jeunes aient trouvé une solution heureuse avec l’obtention d’un titre de séjour grâce à la solidarité que leur situation a suscitée.

Au-delà de ces cas emblématiques, les jeunes en détresse sont nombreux. Depuis des années, associations, enseignants, éducateurs, chefs d’entreprise, maîtres d’apprentissage, élus sonnent l’alarme et ne sont pas entendus. Nous sommes quotidiennement témoins d’un terrible gâchis humain et social : voir des jeunes être menacés d’expulsion, réduits à vivre dans la peur, l’errance et la clandestinité, alors que la France est devenue leur pays, celui de leurs liens, de leurs amitiés, de leurs amours, et qu’ils sont prêts à rendre à la société ce qu’elle a investi dans leur formation.

Pourtant, dès aujourd’hui, il y a des possibilités d’amélioration réelle et immédiate pour au moins réduire l’arbitraire des préfectures :

  • il faut faire cesser la suspicion généralisée qui pèse sur de nombreux jeunes dont les actes d’état-civil sont régulièrement contestés, alors que leur identité a été confirmée par un juge ou par les services consulaires de leurs pays ;
  • il faut cesser d’exiger des documents impossibles à présenter pour obtenir un titre de séjour (comme des passeports guinéens, par exemple), à plus forte raison lorsque la réglementation prévoit que leur présentation n’est pas obligatoire ;
  • il faut en finir avec le blocage absurde des demandes de rendez-vous en préfecture, qui, sous prétexte de dématérialisation, revient à fermer des voies de régularisation. Ainsi, des jeunes, que la loi oblige à demander un titre de séjour avant 19 ans, sont mis dans l’impossibilité de le faire ;
  • il faut que ces jeunes puissent avoir accès à des formations ou contrats d’apprentissage, en fonction de leurs niveaux de compétences, qu’ils puissent poursuivre les parcours engagés, et plus largement poursuivre la vie qu’ils ont entamée en obtenant aisément un titre de séjour protecteur et stable ;
  • il faut régulariser de façon large et durable les personnes étrangères présentes depuis plusieurs années sur notre territoire notamment en appliquant la circulaire du 28 novembre 2018 plutôt que de mettre fin à celle-ci sans le dire et de restreindre l’accès aux droits et ainsi multiplier les situations dramatiques.

Ce sont là des mesures de bon sens, qui seraient la preuve que le message de ces jeunes, de leurs éducateurs et enseignants, de leurs employeurs, de leurs formateurs, a été entendu. Mais elles ne nous dispensent pas de réfléchir ensemble à la mise en œuvre de politiques d’accueil et de respect des droits fondées sur l’ouverture des frontières et des cœurs et non plus sur la peur et la fermeture.

Paris, le 8 février 2021

Signataires :
  • Association de solidarité avec les mineurs isolés étrangers (Asmie)
  • Association pour la défense des mineurs isolés étrangers (Admie)
  • Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)
  • Céméa
  • Centre de Recherche et d’Information pour le Développement (Crid)
  • Chrétiens dans l’enseignement public (CDEP)
  • La Cimade
  • Confédération générale du travail (CGT)
  • Comede (Comité pour la santé des exilés)
  • Emmaüs France
  • Etats généraux des migrations (EGM)
  • Fédération des associations générales étudiantes (Fage)
  • Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés (Fasti)
  • Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE)
  • Fédération éducation recherche culture de la CGT (FERC CGT)
  • Fédération générale des pupilles de l’enseignement public (PEP)
  • Fédération indépendante et démocratique des lycéens (FIDL)
  • Fédération syndicale unitaire (FSU)
  • Groupe accueil et solidarité (Gas)
  • Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés (Gisti)
  • Ligue des droits de l’Homme (LDH)
  • Ligue de l’enseignement
  • Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
  • Patrons solidaires
  • Planning familial
  • Réseau éducation sans frontières (RESF)
  • SNPES-PJJ/FSU
  • Solidarité Laïque
  • SOS Racisme
  • Syndicat des avocats de France (Saf)
  • Syndicat de la magistrature (SM)
  • Tous migrants
  • Union syndicale Solidaires
  • Unsa
  • Unsa Education
  • Utopia 56

500 € par mois pour accompagner les jeunes sortant de l’ASE





Jusqu’à 500 euros par mois pour accompagner les jeunes de plus de 18 ans sortant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) sans emploi ni formation, c’est l’aide annoncée par le gouvernement le 5 février 2021. Objectif ? Leur permettre d’avoir un toit, de subvenir à leurs besoins essentiels, de passer le permis de conduire…

Lire ICI

Journée de lutte internationale contre les mutilations sexuelles féminines





ICI

Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus


L’État condamné pour carence fautive dans « l’affaire du siècle ».

Le tribunal administratif de Paris estime que l’État a commis une « faute » en ne réduisant pas assez ses émissions de gaz à effet de serre.

Quatre ONG ( Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam, la fondation Hulot) avaient déposé un recours à la suite d’une pétition qui a recueilli plus de 2 millions de signatures en moins d’un mois.

Le Haut Conseil pour le climat a jugé sévèrement la politique du gouvernement. «  C’est un jugement révolutionnaire » ( C. Baldon, avocate de la fondation N. Hulot). Le juge a refusé l’indemnisation financière mais a reconnu la réparation en nature. Pour réparer le préjudice, les juges ont  prononcé un supplément d’instruction assorti d’un délai de 2 mois.

La suite s’avère compliquée et un long combat commence.  La reconnaissance d’une faute de l’État ouvre-t-elle la voie à des actions en justice des victimes du dérèglement climatique ?

Cette pression des ONG devant les tribunaux pourra-t-elle modifier le rapport de force, au moment où le projet de loi issu des propositions de la convention citoyenne pour le climat doit être présenté en conseil des ministres avant d’être débattu au parlement ?

« Un texte qui n’est pas à la hauteur des objectifs climatiques », selon le Conseil économique, social et environnemental  et le Conseil national de la transition écologique.

Une victoire pour les amich et leur lampe à huile cependant.


L’école tâtonne face aux transgenres

L’Éducation nationale en a pris acte. Pour l’instant on ne peut proposer de chiffre mais la tendance est à la hause. Ce sont ces jeunes qui s’affichent par milliers sur les réseaux sociaux hastags#nonbinaires, c’est l’écho rencontré par le film documentaire «  Petite fille » sur Arte fin 2020,  c’est aussi la vive émotion causée par le suicide d’une ado transgenre.

Que répondre à ces jeunes ? Les enseignants sont bousculés, les familles désorientées, l’institution en panne de réponse.  La peur de parler a dissimulé le phénomène.

Bien souvent, les jeunes se montrent plus ouverts que les observateurs « A la différence de l’homophobie, la transphobie en milieu scolaire n’émane pas des pairs, mais des directions d’établissement ou des enseignants  » (L. Jomat, vice-présidente de SOS Homophobie).

Le monde éducatif, bousculé, se tourne vers le ministère.

« Les jeunes interrogent les carcans de la  binarité en revendiquant un espace de liberté plus large avec du féminin et du masculin et aussi de la neutralité » (Karin Espineira, sociologue spécialiste des questions de transidentité).

« Vivre à l’hôtel, c’est terrifiant » : Fatima, ancienne mineure isolée, a passé plus d’un an dans des chambres d’hôtels



Les MNA représentent 95% des jeunes pris en charge par l’ASE et placés à l’hôtel, selon l’Inspection générale des affaires sociales (Igas).


Le secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des familles, Adrien Taquet, a annoncé mercredi 27 janvier une future « interdiction du placement des enfants dans les hôtels ». Aujourd’hui, 95% des jeunes pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et placés à l’hôtel sont des mineurs non-accompagnés étrangers. Fatima, aujourd’hui majeure, se souvient de ses séjours à l’hôtel. Elle raconte.

Lire ICI

ROYAUME-UNI : UNE PORTE SE FERME POUR LES MINEURS ISOLÉS ÉTRANGERS


Alors que les rares voies légales d’accès vers le Royaume-Uni, notamment au titre du règlement « Dublin III », ont cessé de s’appliquer au 1er janvier suite à l’entrée en vigueur du Brexit – les autorités britanniques n’envisagent aucune alternative sûre pour les mineurs isolés étrangers.

Lire ICI

La justice européenne impose un encadrement plus strict des décisions de renvoi des mineurs non accompagnés devenus majeurs

La Cour de justice européenne rappelle que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit prévaloir ».
Crédit : Imago

Il n’est pas possible pour les États membres de renvoyer un mineur. Mais certains pays contournent cette règle. La Cour de justice de l’Union européenne a donc rappelé que les décisions de renvoi étaient impossibles si « un accueil adéquat » n’est pas garanti à leur retour. Fait nouveau : cette règle s’applique aux jeunes qui ont eu un parcours de mineur isolé et se retrouvent expulsables dès leur majorité.

Lire ICI


Le Conseil d’État suspend la décision de geler la délivrance de visas pour rapprochement familial

Réforme de la justice des enfants : un déni de démocratie jusqu’au bout !

La France doit rapatrier les enfants français retenus en Syrie et les Français condamnés à mort en Irak

Déclaration d’entente franco-marocaine sur les mineur-e-s isolé-e-s, respecter les droits de l’enfant avant tout



Entente oui, mais pas avec l’UE…

Rabat refuse de récupérer les migrants arrivés en Europe via le Maroc

Des migrants franchissent la barrière entre Melilla et le Maroc (archives). Crédit : Reuters


Lire ICI

Les brèves de Jean

L’actu à travers la loupe de Jean Camus


Justice des mineurs

La majorité avec l’appui de députés de tous bords, vote la création d’un code de la justice pénale des mineurs. Les principes fondamentaux de 1945 ( l’éducatif prime sur le répressif) sont réaffirmés. Les députés ont ajouté un 4ème principe: l’intérêt supérieur du mineur sera pris en compte dans les conditions de sa responsabilité pénale.

  • La présence d’un avocat sera obligatoire dès l’audition libre d’un mineur.
  • La décision de placer un mineur en détention reviendra au juge des libertés et de la détention (JLD). Ce JLD spécialisé sur les mineurs apportera un double regard à côté du juge des enfants souvent chargé de juger un mineur qu’il aurait préalablement fait incarcérer.
  • La principale avancée est la durée entre le jugement sur la culpabilité dans les 3 mois et celui de la sanction devant intervenir dans les 6 à 9 mois plus dard. Un gros doute sur la faisabilité d’une telle réduction de délais compte tenu des moyens (aujourd’hui de 18 mois en moyenne).
Le ministre a refusé que la présomption d’irresponsabilité pénale en dessous de 13 ans soit irréfragable ( demande des élus de gauche) Le Monde, 13 et 14 décembre 2020

Contre le projet du code pénal de la justice mineur

Justice des mineurs : « Cette réforme va concerner des générations d’enfants »

Alors que la justice des mineurs est en train d’être réformée – un Code pénal des mineurs, promulgué au Journal officiel le 13 septembre 2019, devait entrer en vigueur en octobre 2020. Face à la crise majeure, un projet de loi prévoit de reporter sa mise en œuvre. De nombreux professionnels demandent l’abandon de ce nouveau Code.






Cinq cents personnalités et professionnels de l’enfance demandent l’abandon du Code de justice pénale des mineurs. Syndicat de la magistrature, Ligue des Droits de l’Homme, OIP, Conseil National des Barreaux, SNPES PJJ et d’autres ont ainsi signé en mai 2020 deux lettres ouvertes, une adressée à la ministre de la Justice et l’autre aux parlementaires.

Aujourd’hui, vous pouvez vous joindre à elles en signant la pétition lancée par JEAN PIERRE ROSENCZVEIG, magistrat français, président du tribunal pour enfants de Bobigny de 1992 à 2014

ICI


École

Par Rémy Dufaut

Avec le niveau de détestation rarement atteint par un ministre de l’Éducation Nationale de la part des enseignants, l’actuel récolte une école dévastée durant ces quatre dernières décennies par ses prédécesseurs technocrates. L’école française n’a jamais si mal rempli sa mission, sans tenir compte du contexte bien particulier de la dernière année. Tout semble fait pour déconstruire ce qui a été patiemment initié depuis  plus de 4000 ans par la Chine, la Grèce, la Rome antiques et qui a radicalement cessé d’évoluer dans le bon sens quand on a confié l’éducation à des comptables.

Vous avez dit « prérecrutement » ?



A part la médecine, l’odontologie, la pharmacie et les autres disciplines permettant l’accès au corps des professeurs des universités par la voie des concours nationaux de l’agrégation, les établissements publics d’enseignement supérieur seront autorisés à « déroger pour un ou plusieurs postes à la nécessité d’une qualification des candidats reconnue par l’instance nationale». Un sous-amendement visant à permettre le recrutement de professeur en s’affranchissant de « la nécessité d’une qualification » a été déposé en octobre 2020 par le sénateur LR, Stéphane Piednoir, largement soutenu par le groupe LREM. Le but officiel de celui-ci est d’ « élargir les viviers des candidats potentiels et de fluidifier l’accès aux corps ». Certes, le sénateur connaîtra sans doute quelques difficultés à le défendre jusqu’au bout, devant être prochainement entendu sous le régime de la garde à vue, pour une tout autre affaire…

Après qu’a été bradée la formation des enseignants au sein des Inspé (instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation), le mouvement atteint désormais l’enseignement supérieur.

Ainsi, les étudiants en deuxième année de fac pourront assister les enseignants avant de prendre en charge des cours. C’est ce qu’on appelle au ministère de l’Education nationale le « prérecrutement ». Pour 8 heures par semaine,  ces « assistants d’éducation » toucheront 693 euros par mois en L2, 963 euros l’année suivante pour finir à 980 euros en master 1.

On a tellement dit de mal des Espé (devenus Inspé 5 ans après leur création, aujourd’hui chargés de former l’ensemble des enseignants) et avant eux des IUFM, qu’on finit par en regretter les bonnes vieilles Écoles Normales qui, malgré leurs nombreux défauts, ont donné des générations d’institutrices et d’instituteurs, les centres pédagogiques régionaux (CPR) qui préparaient au concours du CAPES ou de l’agrégation pour les professeurs de collèges et lycées,  les écoles normales nationales d’apprentissage (ENNA) pour les professeurs d’enseignement général (PEG) et professeurs d’enseignement technique théorique (PETT) des lycées professionnels.

On s’étonne que le niveau des élèves français ne cesse de stagner (se situant à peine au dessus de la moyenne) si l’on s’en réfère au classement PISA (Programme international de l’OCDE pour le suivi des acquis des élèves) qui fait chaque année le beurre des journaux (eux-mêmes ayant par ailleurs, soit dit en passant, hélas perdu pour la plupart leurs correcteurs…)

Cet état du niveau scolaire  des élèves français est confirmé récemment par le classement international sur l’enseignement des maths et des sciences de l’étude Timss selon laquelle la France se retrouve à l’avant-dernière place…

En réponse, on ne trouve donc rien de mieux, pour des raisons inavouables,  que d’harmoniser vers le bas ce niveau à tous les stades de l’enseignement.


« Alors, si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le S.O.S !
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses !
Au milieu des tours y a trop d’pions dans le jeu d’échec scolaire
Laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires »

Grand corps Malade


En complément et sur le même sujet,  voici 3 liens vers des articles indispensables du site The Conversation que nos amis de la LDH Metz-Moselle nous ont gentiment transmis :

L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie

Marie Duru-Bellat, Sciences Po ; François Dubet, Université de Bordeaux

Le long mouvement de massification scolaire enclenché dans notre pays depuis les années 1960 était censé accroître l’attachement aux valeurs démocratiques. Mais il a produit de nouveaux clivages.


Enseignement moral et civique : un enseignement en question

Pierre Kahn, Université de Caen Normandie

C’est à la suite d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression que Samuel Paty a été assassiné le 16 octobre 2020. Apparu en 2015, en quoi cet enseignement consiste-t-il ?


Face à l’incertitude, faire entrer la réflexion éthique à l’école

Sébastien Claeys, Université Paris-Saclay

Pour maintenir l’exigence d’un débat démocratique et éclairé, sans sombrer dans la remise en cause de tous les savoirs, il est important d’initier les lycéens au débat éthique.

 

 

Face au besoin vital d’atténuer les effets de la pandémie, près de 40 millions de déplacés sont confrontés à des risques accrus de violences, de discrimination et d’abus des droits humains

Des enfants déplacés yéménites jouent dans la vieille ville d’Amran. Juillet 2017.  © HCR
Un tout nouveau rapport fait état d’une forte diminution des efforts de la communauté internationale pour protéger les personnes les plus vulnérables au monde, qui sont confrontées à des violations des droits humains, et notamment à la hausse des violences sexistes, de la traite des êtres humains et du recrutement forcé d’enfants.

Lire ICI

Non à la répression des enfants ! Oui à la protection et à l’éducation !

Les enfants ont-ils encore droit à la parole ?

Souffrances solidaires

Par Rémy Dufaut

Selon le psychiatre Serge Hefetz, qu’a rencontré mardi Frédéric Jouvet de l’Obs, « un reconfinement va aggraver la fragilité psychologique ».

À l’annonce des mesures ce mercredi soir par le président, un tel scénario est confirmé, pour tenter d’endiguer la progression du Covid-19 et risque donc d’accentuer la fragilité psychologique des Français, la situation ayant effectivement perdu son « caractère exceptionnel » par rapport au premier confinement, malgré les quelques nuances apportées cette fois-ci.

Si cette menace concerne davantage les personnes seules n’ayant pas un entourage sur lequel s’appuyer ou précarisées par cette situation ou bien encore fragiles psychologiquement, tout le monde risque évidemment d’en souffrir à plus ou moins long terme.

https://i2.wp.com/focus.nouvelobs.com/2020/05/20/411/0/4961/2475/633/306/75/0/f996847_zb-InxYGxKefsE_xsSHkrvhu.jpg?w=680&ssl=1
Le premier confinement a eu des effets psychologiques importants au sein de la population. (Photo d’illustration.) (PATRICK GELY/SIPA)

 

Pendant ce temps, les nombreux enfants restés dans les nouveaux camps de tentes à Lesbos ou dans les autres îles « hotspot » après l’incendie du camp de Moria (tous n’ont pu être déplacés) risquent de développer à long terme certains troubles mentaux, comme l’a déclaré à InfoMigrants Greg Kavarnos, psychologue de Médecins sans frontières (MSF) qui porte de son mieux assistance aux demandeurs d’asile.

Ces enfants, y compris les plus jeunes, bénéficient déjà, comme leurs parents, de traitements médicamenteux et psychothérapiques, censés les aider à mieux supporter leur situation traumatique permanente.

Le RIC de Lesbos inondé après la première pluie d’octobre 2020 | Photo: privée

Il n’est pas question de hiérarchiser les niveaux de souffrance, mais il me semble que les enfants de Lesbos se trouvent dans une situation présentant un autre caractère d’urgence que le malheureux Français condamné à prendre pendant quelques semaines l’air sur son balcon, en sortant son chien ou en quête de papier hygiénique au supermarché, quand bien même il aura hélas perdu temporairement, voire durablement, son emploi. La solidarité, malgré les apparences, fonctionne toujours mieux sous nos latitudes qu’ailleurs… Elle en a encore les moyens.

Et c’est précisément pour cette raison qu’il faut l’entretenir et l’appliquer autant au Français confiné qu’à tous ceux qui en ont  besoin, ici ou ailleurs, qu’ils soient nés « chez nous » ou autre part…