Sauver la laïcité


Congrès tenu à l’hôtel de ville de Paris les 8 & 9 décembre « Laïques de tous les pays : unissez-vous ! ». Quand la critique de la religion n’est pas permise, tous les droits humains en pâtissent. La laïcité est à ce jour la meilleure réponse à l’épineux problème que posent les religions dans une société où différentes convictions doivent pouvoir coexister. Mais savons-nous la valeur de ce principe sans cesse attaqué ?



Laïques sans frontières : pour une loi de 1905 universelle

9 DÉCEMBRE 1905, VOTE DE LA LOI SÉPARATION DES EGLISES ET DE L’ETAT

10 décembre, Journée internationale des droits de l’homme

75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme



Une nouvelle fois, Béziers forcée par la justice à retirer la crèche dans l’Hôtel de Ville

Depuis plusieurs années, Robert Ménard tente d’installer un crèche dans l’enceinte de l’hôtel de ville. Ce que la justice lui ordonne de défaire. (ALAIN ROBERT/SIPA / SIPA)


Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national de Marine Le Pen, compte déplacer la crèche sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

Lire ICI

Chrétiens d’Orient : pourquoi la France finance-t-elle des écoles confessionnelles à l’étranger ?

Emmanuel Macron lors d’une réunion sur les actions de la France en faveur des chrétiens au Moyen-Orient, à l’Elysée à Paris, le 1er février 2022. © Sarah Meysonnier, pool, AFP


Emmanuel Macron a annoncé cette semaine doubler l’aide financière accordée aux écoles chrétiennes d’Orient, qui passe à quatre millions d’euros en 2022. Une décision singulière pour la France, laïque depuis 1905, et qui s’explique, selon les experts, par la très probable candidature du président à sa réélection.

Lire ICI

La loi de 1905, toute la loi de 1905

Pour aller plus loin

LE RAPPORT DES FRANÇAIS À LA LAÏCITÉ

Loi sur le séparatisme

par Rémy Dufaut

https://idata.over-blog.com/0/01/59/34/cabu-laicite.gif



C’est le 9 décembre prochain, date anniversaire de promulgation de la loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat, que sera présenté le projet de loi sur les « séparatismes » dans le but de « préserver la laïcité et l’unité de la République » en contrant les groupes qui lui sont « hostiles ».

La date n’est de toute évidence pas anodine.

Ce qui l’est encore moins, c’est quand, dans son ambition de supprimer le système des imams détachés, le président annonce le 2 octobre : « Nous allons nous-mêmes former nos imams et psalmodieurs en France, et donc, nous devons détacher ce lien qui est celui qu’on nomme l’islam consulaire. »

Comment le gouvernement de la France compte-t-il s’y prendre pour former les « imams et psalmodieurs » ? Cela est-il du ressort du gouvernement de la République ? Qui financera cette formation ? Où sera-t-elle dispensée ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de l’article 2 de la loi qui stipule :

« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.

[…]

Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3. »

Jusqu’à preuve du contraire (et hormis certaines spécificités régionales), je ne pense pas que la formation des prêtres, pasteurs, rabbins, bonzes et autres chargés de missions pastorales soit effectuée et, à plus forte raison, financée par l’Etat français…

Dès 2018,  invoquant des « risques extérieurs, Emmanuel Macron envisageait déjà d’ « amender » la loi de 1905. Le 12 décembre 2018, nous avions été reçus par T. Mosimann, préfet de l’Aube, avec plusieurs associations de défense de la laïcité pour exprimer nos inquiétudes face aux projets d’E. Macron.

En février dernier, le président annonçait ses premières mesures contre le « séparatisme islamiste » depuis Mulhouse. Début septembre il remettait  le couvert  au Panthéon à l’occasion des 150 ans de la proclamation de la République, défendant la notion de « patriotisme républicain » et pointant, notamment, le « séparatisme ».

Selon les commentateurs, soit il tente de brouter l’herbe sous le pied de Marine Le Pen pour se positionner face à elle en 2022, soit il lui ouvre un boulevard phénoménal dans la même perspective.

Dans tous les cas, il n’a de cesse que de réformer cette loi si contraignante pour ses amis de tous bords, si désireux d’avoir les coudées franches dans leurs ferveurs calotines, fondamentalistes et réactionnaires…