« Si la banalisation de l’extrême droite se résumait aux médias Bolloré, ça se saurait »



Pauline Perrenot est journaliste pour l’observatoire des médias Acrimed et autrice du livre Les Médias contre la gauche (Agone, 2023). Elle décrypte les mécanismes de l’extrême-droitisation des médias et rappelle le rôle essentiel des médias indés.

Basta! : Selon une information du Parisien du 19 décembre, l’émission « Touche pas à mon poste ! » (TPMP), présenté par Cyril Hanouna sur C8, s’arrêterait en février. Ça y est, c’est bon, c’est la fin de la surreprésentation de l’extrême droite à la télé ?



Les corbeaux sur nos plaines


2024 se termine. Une année sombre, qui a vu l’extrême-droite répandre encore davantage sa toile sur notre pays. Si le résultat des urnes au soir du 7 juillet a semblé offrir un semblant de sursis, il faudra bien plus qu’une mobilisation ponctuelle pour en venir à bout.



Colère agricole : comment l’extrême droite maintient l’« ordre éternel des champs »


Si de tout temps à jamais la figure du « paysan » a été un enjeu politique, le positionnement messianique de l’extrême droite à son endroit n’en reste pas moins une escroquerie intellectuelle qui tend, exactement comme le système qu’il prétend combattre, à maintenir le monde agricole dans l’« ordre éternel des champs ».

Juin 2024, quelque part en France, sous un ciel bleu marine, Jordan Bardella pose naturellement, devant un tracteur qui n’est manifestement pas le sien, main dans la poche, sourire éclatant, chemise blanche déboutonnée et visage tourné vers l’horizon.



Javier Milei : enthousiasme et hésitations médiatiques


Le premier anniversaire de l’accession de Javier Milei à la présidence de l’Argentine est l’occasion d’une médiatisation suffisamment rare à l’égard d’un chef d’État latino-américain, pour qu’elle mérite que l’on s’y attarde. Alors que l’Amérique latine est une région structurellement sous investie par les médias [1], ce traitement médiatique dénote un intérêt peu commun dont font preuve les rédactions à l’égard de ses « solutions de choc » néolibérales…

Les brèves de Jean

L’actu sous la loupe de Jean Camus


La France condamnée à l’ONU

Le Comité des droits de l’enfant a estimé que la France violait le « droit à la vie ».

Alors que la France se veut l’avant-garde en matière de normes sur le droit des enfants, la décision du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies sonne comme un désaveu cinglant.

Des familles françaises, des mineurs sont détenus arbitrairement en Syrie.

Le Comité estime que Paris viole particulièrement l’article l' »l’intérêt supérieur de l’enfant », le 2ème « son droit à la vie », le 3ème « de la protection des enfants contre des traitements inhumains et dégradants ».

« c ‘est la 1ère fois qu’une instance de si haut niveau dit aussi clairement que la France a manqué à ses obligations à l’égard de ces enfants qui ne sont accusés de rien et qui, en raison de leur âge, n ‘ont commis aucune espèce d’infraction ». Une ONG internationale.

La Cour européenne des droits de l’homme doit aussi statuer dans les prochains mois.

L’impéritie des pouvoirs publics, la gestion des crises sanitaires « à la française »

  • Le Médiator, un livre, Médiator, 150mg. Combien de mort ? (Dialogue 2010 d’Irène Frachon, médecin): ce médicament vendu comme antidiabétique, mais prescrit comme coupe-faim, sans intérêt démontré, responsable d’une centaine de morts, maintenu pendant 30 ans, remboursé par la Sécurité Sociale au taux de 65%, celui réservé aux médicaments « majeurs ou importants ».
  • La maltraitance des personnes âgées dépendantes dans des organismes privé, et le système d’optimisation des coûts, un livre Les Fossoyeurs (Fayard 2021, Victor Castanet, journaliste indépendant).

A priori, 2 affaires différentes mais, dans les 2 cas, cela démarre par la médiatisation d’un livre qui contraint le politique à se saisir de l’affaire ou, du moins en tout cas, à communiquer pour en donner l’impression. La communication ministérielle vise à faire oublier que le ministère a été pris de court.

Pourtant, pendant des années, les paroles, les témoignages de soignants, des familles, n’ont pas manqué. Aucun signal n’a été entendu. Dans l’Hexagone, il existe un tissu sans équivalent de surveillants sanitaires. Où sont les responsables ?

Comme pour le Médiator va-t-on en rester à la surface du récit, ne pas toucher au fond ? un travail d’esquive va se mettre en place de nouveau ?

La gestion de la sécurité sanitaire se fait au gré des scandales et des crises sanitaires.