Le président du parti d’extrême droite Reconquête ! a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris mardi 10 juin pour des propos niant la déportation des personnes homosexuelles pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le sort des triangles roses dans l’Europe nazie est désormais attesté par de nombreux travaux historiques. D’après le Mémorial de la Shoah, sur près de 100 000 homosexuels fichés par le régime nazi, 50 000 environ firent l’objet d’une condamnation au titre du paragraphe 175 du Code pénal allemand de l’époque, entre 5 000 et 15 000 furent envoyés en camp de concentration, où la plupart périrent. Cette réalité, longtemps niée, n’a pu être mise en lumière qu’à la faveur d’un large mouvement de libération gay et lesbien dans les années 1970 et sa reconnaissance officielle ne date que de 1995.
Dans un contexte de montée continue des actes LGBTphobes en France, cette audience pourrait marquer une avancée significative vers une reconnaissance judiciaire des persécutions subies par les homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale, en tant que crime contre l’humanité ».
Huit associations parties civiles
Pour ces propos, le président du parti d’extrême droite Éric Zemmour comparaîtra mardi 10 juin, à 13 h 30, devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris pour contestation ou minimisation d’un crime contre l’humanité.
Huit associations se sont portées parties civiles : Quazar, basée à Angers, l’Inter-LGBT, SOS homophobie, Stop Homophobie, Adheos, la Ligue des droits de l’Homme, Beit Haverim et Mousse.
Elles rappellent que ces discours négationnistes contribuent à l’invisibilisation des personnes LGBT dans l’histoire, à la minimisation des persécutions qu’elles ont subies, et au climat de défiance à leur égard .
« Ils préparent le terrain pour que les gens partent »
Ça fait une semaine qu’on est en train de revivre l’enfer. Après la décision de Nétanyahou de reprendre la guerre à Gaza, ou bien contre Gaza, c’est ce mot « enfer » que tout le monde est en train de reprendre. Ça a commencé par le président Trump, qui a menacé la population de Gaza de l’enfer. Après ça a été repris par Israël Katz, le ministre de la guerre, et là c’est Nétanyahou. Apparemment tout le monde est d’accord pour faire de la vie des Gazaouis une vie d’enfer.
Gaza : une poursuite de la guerre sans réaction internationale ?
Depuis la fin du cessez-le-feu à Gaza, Tsahal a multiplié ses attaques sur le territoire palestinien. Plus de 800 personnes seraient mortes en dix jours, selon les autorités locales. En Israël, des dizaines de milliers de citoyens ont manifesté contre la politique du Premier ministre, Benyamin Nétanyahou ; à Gaza, plusieurs centaines de personnes ont protesté contre le Hamas. Le conflit israélo-palestinien ne doit pas sombrer dans l’oubli, fait valoir la presse européenne.
Bardella à Jérusalem: l’extrême droite française affiche son soutien à Israël
« C’est une guerre menée méthodiquement contre la presse » : des journalistes ciblés par Israël à Gaza, selon Forbidden Stories
Depuis le 7 octobre, plus de 100 journalistes ont été tués, d’après le décompte de « Forbidden Stories » qui a enquêté sur les circonstances de la mort de ces journalistes, mais aussi sur tous ceux qui ont été visés, menacés ou blessés en Cisjordanie et à Gaza.
Les révélations de l’enquête « Gaza Project » coordonnée par Forbidden stories(Nouvelle fenêtre) sont accablantes : les journalistes utilisant des drones sont systématiquement ciblés par l’armée israélienne, et l’État hébreu essaie de s’exonérer de ses responsabilités devant les juridictions internationales. Franceinfo a pu recueillir le témoignage de Youssef, un des journalistes de Gaza, qui fournit des informations à distance. Car Israël et l’Égypte interdisent toujours l’accès au territoire aux journalistes étrangers.
Pire que les bombardements
Ma plus grande angoisse en entamant cette chronique est de choisir quelle histoire crève-cœur je devrais vous raconter pour parler de la détresse et de la colère qui règnent dans la bande de Gaza depuis qu’Israël a mis fin au cessez-le-feu le 2 mars en freinant l’entrée de tous les vivres dans l’enclave palestinienne assiégée puis en reprenant les bombardements deux semaines plus tard.
Devrais-je vous relater l’histoire d’Hossam Shabat, ce journaliste d’Al-Jazeera, âgé d’à peine 23 ans, qui avait prévu sa mort et laissé une lettre posthume ? « Si vous lisez ceci, cela signifie que j’ai été tué – très probablement ciblé – par les forces d’occupation israéliennes », y avait-il écrit.
Et, de l’aveu même des forces armées israéliennes, Tsahal, c’est exactement ce qui est arrivé. Le véhicule à bord duquel se trouvait le correspondant de la chaîne qatarie a été visé par un drone israélien le 24 mars. Tsahal affirme, sans fournir de preuve, que M. Shabat était un « tireur d’élite du Hamas », le mouvement islamiste qui dirige la bande de Gaza et a perpétré les attaques du 7 octobre 2023 en Israël.