En Afghanistan, une guerre acharnée contre les femmes



La surenchère démentielle à laquelle se livre le régime taliban va à rebours de l’histoire. Sa dénonciation ne doit pas être limitée aux organisations de défense des droits humains ni à des gouvernements occidentaux, dont le crédit est bien entamé.

L’enfermement des femmes se poursuit en Afghanistan. Inlassablement. La dernière décision en la matière du régime taliban, annoncée le 28 décembre, vise désormais à priver de fenêtres les murs des bâtiments d’habitation donnant sur des espaces publics. Que les femmes y soient cloîtrées le plus clair de leur temps ne suffit plus. Leur invisibilisation est jugée indispensable. En effet, « le fait de voir des femmes travaillant dans des cuisines, dans des cours ou collectant de l’eau dans des puits peut engendrer des actes obscènes », a assuré le régime dans un communiqué.

La lutte pour les droits des femmes est un combat contre l’autoritarisme

Ces militantes du droit à l’avortement célébraient devant le siège de la Cour constitutionnelle à Bogota, Colombie, le 21 février 2022. © 2022 AP Photo/Fernando Vergara


Il est clair que le progrès n’est jamais linéaire et que la défense des droits humains peut être une tâche difficile. Mais les gains en matière de droits des femmes sont particulièrement fragiles. Se retranchant souvent derrière des concepts qu’ils présentent comme inoffensifs, tels que la protection de la famille et des enfants ou la protection de traditions sociétales, les gouvernements limitent l’autonomie des femmes, comme si ces restrictions n’étaient pas motivées politiquement et n’équivalaient pas à des violations de droits humains.

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