
Une enquête du collectif #NousToutes révèle une amélioration de la couverture médiatique des féminicides en France entre 2017 et 2022. Mais cette avancée cache des biais persistants et une récupération politique du concept.

Une enquête du collectif #NousToutes révèle une amélioration de la couverture médiatique des féminicides en France entre 2017 et 2022. Mais cette avancée cache des biais persistants et une récupération politique du concept.
Le meurtre de l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, aspergée d’essence et brûlée vive dimanche 1er septembre par un homme présenté par la police comme son compagnon, a provoqué un émoi considérable. Elle avait 33 ans et avait couru le marathon aux Jeux olympiques de Paris. Un féminicide emblématique, mais le fléau est mondial. La sociologue Lybie Biby Méghuiope, responsable de l’antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes pour l’ouest du Cameroun, est l’invitée d’Afrique midi.
Ce recensement, habituellement publié par les services statistiques du ministère de l’Intérieur entre fin août et début septembre, et sa publication hâtive sont contestés par certains décomptes associatifs établissant un recensement plus élevé.
Le 29 juin 2023, le Parlement belge a adopté un texte de loi baptisé « Stop Féminicide ».
C’est une première en Europe.
Secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres en Belgique pendant trois ans, Sarah Schlitz a impulsé la création d’une loi sur les féminicides. Les Belges, qui ont officiellement compté 24 féminicides en 2022 (la France en compte, elle, 147), ont donc désormais une loi spécifique à ce sujet. Elle s’appliquera d’ici les prochaines semaines.
Cette loi est le fruit d’un travail commun avec les associations de terrain. Cette donnée est fondamentale pour moi, parce que c’est typiquement un projet qui permet de remettre la société civile au cœur du politique et, à tout le monde, de se sentir concerné.
L’OBS, publié le 14 juillet 2023
L’assassinat d’une universitaire en plein Paris et l’arrestation de son ex-mari, chef d’entreprise et normalien, rappellent que les violences masculines touchent toutes les catégories sociales. Même si elles ne s’exercent pas partout de la même façon.
Il s’agit de la première enquête internationale sur les féminicides politiques. Le collectif de journalistes d’investigation « Femmes à abattre » met au jour les mécanismes d’effacement, d’élimination, de femmes qui ont osé s’engager pour défendre leurs droits, leur communauté, l’environnement, les minorités ou tout à la fois : 300 partout dans le monde. L’assassinat de la militante brésilienne Marielle Franco, il y a tout juste 5 ans, est un cas d’école.
La victime, âgée de 24 ans, s’était présentée quelques heures plus tôt au commissariat de la ville du Loir-et-Cher, mais il lui avait été demandé de revenir le lendemain.
L’étude annuelle du ministère de l’intérieur fait état d’un doublement des faits enregistrés par les forces de sécurité depuis 2016.
La moitié des féminicides a lieu en milieu rural, où l’on ne compte pourtant que 30 % de la population. Dans le Tarn, une association se mobilise pour briser la loi du silence.
Les associations organisatrices ont fait preuve d’un sens de l’organisation sans faille au rassemblement d’environ 200 personnes aujourd’hui à Troyes.
Le LDH était également présente à la projection du documentaire « Riposte Féminine » au cinéma CGR ce jeudi 17 novembre.
La mobilisation eût mérité pour l’une comme pour l’autre une présence plus massive car nous sommes réellement tou(te)s concerné(e)s, par ce fléau des violences faites aux femmes.
En 2021, 32 des 122 femmes tuées avaient déjà été victimes de violences alors que 74 % d’entre elles l’avaient signalé auparavant aux forces de l’ordre, toujours selon les données publiées par la place Beauvau. (Source)
En 2022 (à ce jour et a minima), on dénombre 100 féminicides par (ex)compagnons (+15 tiers dont 9 enfants), dont 84 femmes tuées à leur domicile…(Source)
RD
Le gouvernement fédéral a adopté vendredi un projet de loi cadre visant à doter la Belgique d’un ensemble d’instruments de protection des victimes de féminicides et de mesure de ces crimes, a annoncé samedi la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, Sarah Schlitz.
La future législation définit la notion de féminicide officiellement, permet de collecter des données statistiques, améliore les droits et la protection des victimes et prévoit de former la police et les magistrats, selon un communiqué de la mandataire Ecolo.
Sohane Benziane est morte brûlée vive dans un local à poubelle d’une cité, à Vitry-sur-Seine, le 4 octobre 2002. Elle avait 17 ans. Ce premier crime sexiste reconnu par la justice mettait en lumière la condition des filles des quartiers populaires, en proie au machisme, au sexisme et à la violence. Vingt ans plus tard, le combat contre les féminicides continue.
Sortie prochaine
Petit précis à usage quotidien pour lutter contre les extrémismes.