Un comité de soutien s’est réuni devant le tribunal administratif de Nancy le 9 mars 2021 pour accompagner Sanoussi Diallo, un jeune guinéen arrivé mineur en France en 2018 et à qui la préfecture de Meurthe-et-Moselle refuse un titre de séjour.
Le 30 mars, le tribunal administratif a rejeté le recours à l’OQTF prononce contre lui. Les initiatives se multiplient et plusieurs associations et élus se sont mobilisés pour le défendre.
A Nice, plusieurs jeunes migrants ont été arrêtés ces derniers mois au terme d’un rendez-vous administratif avec le service du bureau de l’Enfance. Le département des Alpes-Maritimes justifie ces arrestations par un « accord » passé avec la police et la préfecture. Ces jeunes, interpellés et menottés par la Police aux frontières, ont ensuite été sommés de quitter le territoire. Un « scandale », s’offusquent les avocats et associations d’aide aux migrants.
Ce nouveau scandale nous conforte dans notre détermination à combattre la multiplication de ces mesures indignes du pays des Droits de l’Homme…
Salif TRAORE, 20 ans, est sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) et d’une assignation à résidence. Il a donc perdu son emploi de maroquinier dans l’entreprise Ateliers d’Armançon. Son employeur le soutient et vient de lancer une pétition sur change.org,.
Les cas se multiplient de façon inquiétante en France de jeunes apprentis étrangers sans papiers menacés d’expulsion.
Laye Fodé Traoré, Guinéen de 18 ans visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) en janvier dernier a pu poursuivre son apprentissage grâce à la ténacité de son patron qui s’était engagé dans une grève de la faim, ainsi qu’à de nombreux soutiens de pur bon sens. Sa situation a été régularisée.
Depuis, c’est chaque jour qu’une nouvelle OQTF est prononcée ici contre Ronaldo Mbumba, jeune aide-soignant congolais dans un Ehpad d’Aurillac, là contre Moctar, apprenti boulanger malien à Malakoff et des dizaines d’autres jeunes arrivant à l’âge de la majorité. Le Réseau d’éducation sans frontières (RESF) ferait état d’au moins 13 apprentis menacés d’expulsion dans le seul département des Hauts-de-Seine.
La loi prévoit la délivrance d’un titre de séjour aux majeurs entrés mineurs par le regroupement familial, aux jeunes majeurs entrés mineurs sur le territoire avant l’âge de 13 ans, aux jeunes majeurs nés en France et munis d’une carte de séjour, aux jeunes majeurs ayant été confiés mineurs au service de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Mais cela ne se fait pas sans quelques conditions parfois difficilement justifiables…
La situation dans notre département est révélatrice de cette forte accélération des procédures d’expulsion à l’encontre de jeunes majeurs scolarisés ou apprentis. Devant ce phénomène qui menace de nous submerger, nous avons rencontré plusieurs jeunes actuellement hébergés et suivis par le Centre Départemental de l’Enfance (CDE). Déterminés à ne pas lâcher prise, ils se trouvent néanmoins dans une situation inextricable.
Les courriers de la préfecture signifiant l’ obligation de quitter le territoire français (OQTF) leur parviennent, parfois le jour-même de leur anniversaire, au CDE.
Les recours contentieux devant le tribunal administratif sont rejetés de façon quasi systématique. Les motifs avancés par la préfecture de « présentation de faux documents », de « non conformité », de doutes sur l’authenticité »… de ceux-ci (notamment les actes de naissance ou jugements supplétifs délivrés par les autorités du pays d’origine) l’emportent sur toute autre considération.
Ce qui les mène parfois à Paris, où ils doivent se rendre seuls, lorsqu’ils ont dépassés l’âge de la majorité, munis de leurs documents, pour déposer une demande de passeport ou faire authentifier les actes d’état civil en leur possession par l’ambassade du pays de naissance. Souvent perdus dans les couloirs du métro, ils se retrouvent dans des situations pas très lointaines de celles qu’ils ont connues lors de leur long périple pour arriver en France quelques années auparavant. Tout cela pour voir finalement rejetée leur demande de régularisation, pour les mêmes motifs…
Lors des rencontres avec les bénévoles de la LDH, ils éprouvent beaucoup de mal à se livrer, manifestant, outre une immense angoisse face à leur avenir, une totale incompréhension. Mais au delà de cela, ce qu’ils expriment particulièrement, c’est de la honte, c’est l’ignominie de ne pas être en mesure de rendre au pays qui les a accueillis et formés ce qu’ils considèrent lui devoir. Pourquoi les avoir accompagnés durant des années pour les lâcher brutalement au seuil de la majorité ? Le découragement cède vite la place au désespoir, à la dépression et aux idées sombres…
Leurs employeurs sont souvent désemparés, réellement démoralisés, tout autant que les accompagnateurs. Après avoir formé un jeune durant deux ans, il leur est impossible de le voir se présenter au CAP, BEP ou Bac Pro, de lui proposer le CDI qu’ils s’étaient fixé pour objectif afin de lui permettre une véritable insertion.
Nous considérons la situation des jeunes majeurs étrangers comme l’un des axes principaux de notre action à venir. Nous sommes rattrapés par l’actualité qui nous confirme l’urgence d’agir. Nous avons l’intention de suivre de près ce durcissement très inquiétant des conditions de régularisation de ces jeunes, désireux de s’intégrer dans notre société qui les rejette avec une morgue intolérable.
… A SUIVRE
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Un rapport de l’Institut national des statistiques, Insee, met en lumière la surmortalité qui a été « 2,1 fois plus forte » chez les personnes nées à l’étranger que celles nées en France en 2020, notamment pendant la première vague de la pandémie de coronavirus. Les Africains et les Asiatiques sont particulièrement concernés.
A l’occasion des 50 ans de l’association, France terre d’asile organise tout au long de l’année 2021 une série de webinaires sur l’asile et les migrations.
Dans un rapport rendu public mercredi, l’association JRS dresse un constat alarmant de l’intégration professionnelle des demandeurs d’asile en France. Dans l’Union européenne, le pays « partage la dernière place avec la Hongrie pour l’accès effectif au marché du travail des demandeurs d’asile », alerte l’association.
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Nous recevons cette semaine Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de l’agence Frontex, qui surveille les frontières extérieures de l’Union européenne. L’agence est née en 2005, mais c’est à partir de la crise des réfugiés de 2015 qu’elle devient une pièce maîtresse du dispositif européen de surveillance des frontières externes. Alors qu’elle commence à disposer de moyens conséquents, ses actions sont aujourd’hui sur la sellette. Des enquêtes de presse, des ONG ou des instances européennes pointent des manquements, sur lesquels elle doit s’expliquer depuis plusieurs mois.
Un enquêteur indépendant a conclu mercredi que le suicide du jeune Mulubrhane Medhane Kfleyosus, un réfugié érythréen de 19 ans, en 2019, était dû à un manque de prise en compte de son état de santé mentale, rapporte The Guardian. Avant lui, trois de ses compagnons d’exil s’étaient déjà donné la mort.
Des députés du groupe Libertés et Territoires (LT) ont demandé la création d’une commission d’enquête sur l’accueil des migrants en France. Ils déplorent une « crise » de l’accueil et de la « dignité humaine ».
La préfecture du Pas-de-Calais a prolongé mardi l’arrêté visant à interdire les distributions de repas aux migrants du centre-ville de Calais, ainsi que dans le quartier du Beau-Marais. Seule une association mandatée par l’État est autorisée à opérer dans la ville.
Intitulée « Le voyage », cette vidéo dépeint le parcours d’une réfugiée depuis un lieu en proie au conflit vers la compétition internationale pour montrer combien le sport peut transformer la vie des personnes déracinées à travers le monde.
Pendant trois ans, la documentariste Madeleine Leroyer a suivi le travail de chercheurs en charge de l’identification de migrants, morts au large des côtes libyennes.
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La quatrième édition de la Nuit de la solidarité s’est déroulée jeudi 25 mars 2021, dans tout Paris. L’occasion de dresser le bilan d’un an de pandémie pour les plus démunis.