EN ALABAMA, ROCKY MYERS DANS LE COULOIR DE LA MORT DEPUIS 27 ANS



En Alabama, Rocky Myers se trouve dans le couloir de la mort depuis 27 ans. Le cas de cet homme noir handicapé mental est emblématique de toutes les failles dans l’application de la peine de mort aux États-Unis.


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Loi Climat : un immense « gâchis », selon les ONG



Plusieurs ONG environnementales ont organisé une conférence de presse pour dénoncer le décalage entre l’ambition portée par la loi Climat et les amendements adoptés par les députés. Elles espèrent que la société se mobilisera dimanche 9 mai pour de nouvelles marches pour le climat.


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Pas d’asile sans accueil digne

Biden va commencer à réunir les familles de migrants séparées par la politique frontalière de l’ère Trump


Des membres de la Garde nationale mexicaine demandent aux gens de quitter un parc, au bord du fleuve Rio Bravo, alors qu’ils tentent de contrôler l’afflux de migrants qui traversent vers les États-Unis, à Ciudad Juarez, au Mexique, le 4 février 2021. REUTERS / Jose Luis Gonzalez


Les États-Unis réuniront cette semaine quatre familles de migrants séparées à la frontière américano-mexicaine sous l’administration Trump, ont déclaré des responsables américains, un petit pas vers la réalisation d’une promesse électorale du président Joe Biden.

Les familles seront autorisées à entrer aux États-Unis grâce à un processus d’urgence connu sous le nom de «libération conditionnelle humanitaire», a déclaré dimanche Michelle Brane, qui dirige un groupe de travail créé par Biden qui vise à réunir les familles séparées.

«Dans ces cas dont nous parlons cette semaine, les enfants sont aux États-Unis et les parents viennent les rejoindre», a déclaré M. Brane.

Le département américain de la sécurité intérieure (DHS) envisage de leur accorder un statut d’immigration à plus long terme, a-t-elle déclaré.

Lee Gelernt, avocat principal de l’American Civil Liberties Union, qui a poursuivi l’administration de l’ancien président Donald Trump pour la politique de séparation, a déclaré que son organisation ne savait pas combien d’enfants restaient séparés de leurs parents, mais que le nombre était probablement supérieur à 1000.

L’administration Biden a été aux prises ces derniers mois avec une forte augmentation des passages de migrants à la frontière, y compris des mineurs non accompagnés et des familles avec de jeunes enfants, principalement d’Amérique centrale.

L’administration Trump, connue pour sa position ferme sur l’immigration, a adopté une politique générale de «tolérance zéro» consistant à poursuivre tous les frontaliers non autorisés au printemps 2018, entraînant la séparation massive des parents de leurs enfants.

Trump a renversé la politique cet été-là au milieu d’un tollé international, mais les partisans et les chiens de garde du gouvernement ont constaté que les séparations avaient commencé avant la politique et se sont poursuivies après. Dans certains cas, les parents ont été expulsés et les enfants sont restés aux États-Unis avec d’autres parents ou parrains.

Biden a qualifié les séparations familiales sous Trump de «tragédie humaine».

Le secrétaire du DHS, Alejandro Mayorkas, qui a également participé à l’appel avec les journalistes, a refusé de fournir des détails sur les familles, invoquant des problèmes de confidentialité, mais a noté que l’un était hondurien et un autre mexicain.

Les deux sont séparés depuis 2017, a-t-il déclaré, ajoutant que les réunifications de cette semaine seraient «les premières d’une longue série».


Mimi Dwyer, Ted Hesson

Source: REUTERS (traduction automatique)

Le Mai des ouvriers




La CGT a déploré « 21 blessés dont quatre graves » lors de « violences inacceptables contre le monde du travail », samedi 1er mai après la traditionnelle manifestation parisienne pour célébrer la journée internationale des travailleurs durant laquelle elle s’est sentie « particulièrement ciblée »

Aujourd’hui, une petite piqure de rappel s’impose. Relisons Judith Blanchon dans le N°12 du magazine L’HISTOIRE de mai 1979.


II fut un temps où le 1er Mai n’avait rien d’une fête, où les forces de l’ordre étaient, ce jour-là, sur le pied de guerre.

Le 1er Mai a pris aujourd’hui les tournures d’une fête bon enfant : l’Etat en a fait une journée chômée, l’Église la fête de saint Joseph charpentier et, on ne sait quelle tradition, la foire du muguet. Il fut un temps où le 1er Mai n’avait rien d’une fête, où les bons chrétiens redoutaient les fureurs prolétariennes et où la rouge églantine remplaçait aux boutonnières les clochettes porte-bonheur. L’idée que ce pût être la « fête du travail » jetait dans l’indignation les militants de jadis, tel Émile Pouget, alias le « Père Peinard », disant de ces tentatives de « récupération » : « Pour un peu, les richards auraient payé les violons afin que leurs prolos se trémoussent ferme, car « qui danse dîne ! » Et le populo a mordu à l’hameçon que lui ont tendu les foireux politiciens qui se sont fichu un masque socialard. » Dans son style anar, Pouget dénonçait l’évolution, vers les flonflons rassurants, d’une histoire qui avait commencé dans le sang. Nous n’en étions pourtant qu’aux premières années du XXe siècle et Pouget n’avait pas tout vu !

Les pendus de Chicago

L’histoire du 1er Mai est faite de deux éléments principaux qui ont fini par s’assembler et devenir explosifs : la revendication des huit heures de travail et l’instrument de la grève générale [1].

Au début de la révolution industrielle, il n’y a pas de limitation légale du temps de travail. Dans les manufactures puis dans les usines, hommes, femmes, enfants passent douze à dix-sept heures quotidiennes, sans que l’Etat intervienne. Quelques individus, philanthropes, utopiques, dénoncent, d’abord en Angleterre, où l’industrialisation a été précoce, l’exploitation sauvage du travail humain. Parmi eux, Robert Owen, industriel aux idées avancées, champion d’un socialisme communautaire et expérimental, fondateur d’utopies concrètes, homme de cœur et d’action n’épuisant pas ses facultés de compassion dans le communisme littéraire, est un des tout premiers, sinon le premier, à concevoir et à proclamer les huit heures comme temps de travail idéal pour la condition humaine.

Dans un Catéchisme qu’il diffuse au cours des années 1830, il déclare : « Huit heures de travail et une bonne organisation du travail peuvent créer une surabondance de richesses pour tous. » Des patrons éclairés lui emboîtent le pas, en attendant que le mouvement ouvrier anglais, appuyé sur ses trade-unions et sur des comités spéciaux, reprenne avec force cette revendication qui devient un mot d’ordre pendant plus d’un demi-siècle.

En Angleterre donc, en France, aux États-Unis, on réclame la réduction des horaires de travail. Pour l’obtenir, des grèves ont lieu, éparses, interdites, réprimées… Un début de législation sociale suit. En Angleterre, le Parlement est poussé à voter, le 8 juin 1847, le bill des dix heures, après avoir fixé des maxima au travail des enfants. En France, la révolution de 1848 marque une étape décisive. Le 2 mars, en effet, le gouvernement décrète: « La journée de travail est diminuée d’une heure. En conséquence, à Paris, où elle était de onze heures, elle est réduite à dix ; et, en province, où elle avait été jusqu’ici de douze heures, elle est réduite à onze. » Toutefois, la montée de la contre-révolution, renforcée par l’épisode sanglant des journées de Juin, efface ce premier effort de législation du travail en France : le décret du 2 mars se trouve abrogé par la loi du 9 septembre qui fixe à douze heures le maximum de travail horaire dans les usines et les manufactures et autorise tant de possibilités de dérogation qu’elle redonne à peu près son pouvoir discrétionnaire au patronat.

Toutefois, dans la seconde moitié du XIXe siècle, le mouvement ouvrier, en Angleterre, en France, en Allemagne, aux États-Unis, et bientôt dans une vingtaine de pays, cesse d’être une simple idée, quelques révoltes épisodiques ou du papier imprimé : on s’organise. Le régime autoritaire du Second Empire doit même, la même année 1864, tolérer le droit de coalition (c’est-à-dire la grève) et la création de l’Association internationale des travailleurs, plus connue sous le nom de Première Internationale. Celle-ci reprend bientôt à son compte ce qui était devenu la vieille revendication des huit heures. Pourtant, c’est plus tard, dans la lointaine Amérique, qu’on trouve l’origine directe du 1er Mai.

Les Chevaliers du Travail, organisation ouvrière issue d’une société secrète, connaissent leur apogée en 1886, date à laquelle ils comptent 700 000 adhérents ; leurs actions sont multiples : coopératives, grèves, boycotts… Ils vont soutenir alors de toute leur puissance un mot d’ordre lancé par la Federation of Organised Trades and Labor Unions, en son congrès de Chicago en novembre 1884 : qu’à partir du 1er mai 1886, la journée légale de travail serait de huit heures. La campagne d’agitation fut suivie au jour dit de grèves et de manifestations. Selon Gabriel Deville, le jour du 1er mai avait été choisi en raison de la place tenue par cette date dans le calendrier : c’était le commencement de l’année de travail pour le louage des services (le moving-day). Les grèves et les manifestations furent suivies, le 3 mai 1886, d’un meeting organisé par les anarchistes à Chicago. Au cours de cette réunion tenue à Haymarket square, une bombe est jetée sur le service d’ordre, blessant une soixantaine de policiers. La répression qui s’ensuit est impitoyable et s’achève par un procès truqué de huit militants inculpés sans preuve : cinq d’entre eux sont pendus. L’attentat de Haymarket brise la sympathie de l’opinion pour les syndicats. C’est dans une atmosphère haineuse de lynchage qu’a lieu le procès et le mouvement ouvrier américain en sort gravement atteint. Mais les pendus de Chicago sont devenus les martyrs de la cause ouvrière : l’histoire du 1er Mai commence.

« Flotte au vent rouge drapeau »

En Europe, l’échec de la Commune de Paris avait précédé de quelques années la disparition de la Première Internationale. Les années 1880 connaissent un nouvel essor syndicaliste et socialiste. Les huit heures reviennent à l’ordre du jour. En 1888, le syndicat des ouvriers du meublé de Stockholm propose une manifestation internationale à date fixe pour propager les revendications ouvrières. De fait, en février 1889, des journées nationales sont organisées en Suède, en France, aux États-Unis : restait à n’en faire qu’une seule et dans tous les pays. Ce fut le premier congrès de ce qu’on appela la Deuxième Internationale, réuni à Paris en juillet 1889, qui en décida. Il fut alors prévu « une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail… » Le 1er Mai fut la date retenue: on s’alignait ainsi sur la décision prise l’année précédente par l’AFL (Américain Federation of Labor) d’organiser une grande manifestation ouvrière pour le 1er mai 1890.

En raison des dissensions profondes qui affaiblissent alors le mouvement socialiste, de l’hostilité des anarchistes à Paris qui récusent l’origine « politicienne » de la journée, ce premier 1er Mai international n’eut pas toute l’ampleur souhaitée par ses organisateurs, d’autant qu’en France, le ministre de l’Intérieur Constans, fort de ses succès sur les boulangistes, avait prodigué les mesures d’interdiction et d’intimidation. Il y eut pourtant des affrontements et une délégation ouvrière fut reçue par le président de la Chambre. C’est à Vienne, dans la Drôme, que le 1er Mai fut le plus chaud. Louise Michel en avait été l’âme ardente.

A cette époque, l’ancienne communarde, la « Vierge rouge », l’ancienne proscrite de Nouvelle-Calédonie, était devenue l’un des missionnaires les plus fervents de l’anarchie. De ville en ville, elle va prêchant l’amour du genre humain et la haine de l’oppression. Le 29 avril, elle est à Vienne : « La terre suffit à tous, crie-t-elle. Ne mendiez pas, le 1er mai, ce que vous avez le droit d’exiger. Marchez la tête haute. Souvenez-vous que vous êtes la force. La manifestation du 1er mai doit revêtir un caractère révolutionnaire, annoncer l’avènement de la Révolution sociale. Nos amis de Chicago sont morts pour une idée, pour l’idée révolutionnaire. C’est le sort que je souhaite pour moi. » Le lendemain, Louise Michel est arrêtée à Paris, à la gare de Lyon. A Vienne, la grève le 1er mai est à peu près générale.

Tous les ans, désormais, la grande manifestation internationale a lieu. En 1891, surgit le drame de Fourmies, petite cité ouvrière du Nord. Lors d’incidents éclatés entre grévistes et non-grévistes, la troupe appelée par le sous-préfet sur la demande du patronat local charge une première fois ; lors d’un autre affrontement, dans l’après-midi, avec les ouvriers, les soldats font feu sans sommation : quatre-vingts personnes sont touchées ; on compte finalement dix morts. Quelques jours plus tard, à la Chambre, Clemenceau lance à une majorité hostile cet avertissement: « Il y a quelque part sur le pavé de Fourmies une tache de sang innocent qu’il faut laver à tout prix… Prenez garde ! Les morts sont de grands convertisseurs… »

Ironie de la politique ! C’est le même Clemenceau, mais devenu ministre de l’Intérieur, qui doit affronter une des plus dures batailles de l’histoire du 1er Mai : celle de 1906. La façade de la Bourse du Travail avait fièrement annoncé sur une large banderole: « A partir du 1er mai 1906, les travailleurs ne feront plus que huit heures. » Nous étions alors aux heures de gloire du syndicalisme révolutionnaire ; les grandes accordailles du radicalisme et de l’extrême gauche qui avaient suivi l’Affaire Dreyfus n’étaient plus de saison. La CGT, aux mains des « anarcho-syndicalistes », attendait la révolution de la grève générale. Dans les jours qui précédèrent le 1er mai, la bourgeoisie de la capitale donna des signes visibles d’affolement : dans tous les beaux quartiers on dévalisait les magasins d’alimentation pour entasser des provisions ; ceux qui le pouvaient fuyaient Paris pour Londres ou Genève; partout on improvisait des fortifications. Quant à Clemenceau, il ne perdait pas son temps et démontrait ses talents d’homme d’ordre, déployant à travers Paris plus de 50 000 soldats. Au jour « J », ce fut une série de bagarres, des ruades lancées par les gardes républicains à cheval, des centaines d’arrestations…

C’est encore Clemenceau, cette fois chef de gouvernement, qui eut à affronter cet autre 1er Mai resté dans les mémoires : celui de 1919. Le 23 avril, le Parlement français avait enfin voté la loi des huit heures mais, lors de ce 1er Mai d’après-guerre, en ce printemps où l’Europe brûle presque partout d’une fièvre révolutionnaire, la grève générale atteint des proportions record.

Les années passant, la journée autrefois redoutée a été peu à peu légalisée. Fête légale, la journée du 1er Mai le devint d’abord en URSS, puis dans l’Allemagne de Hitler, dans la France de Pétain (loi du 12 avril 1941)… Ce n’était pas tout à fait cette « fête de l’Histoire » qu’avait chantée Eugène Pottier :

« Nous chantons notre Premier Mai
Notre union, c’est la victoire.
Lorsque nous crions : En avant !
Sous notre élan, la terre bouge,
Et sur notre front claque au vent
Le grand frisson du drapeau rouge. »

NOTE

1. Voir l’irremplaçable Histoire du Premier Mai, par Maurice Dommanget, Paris,. Editions de la Tête de Feuilles, 1972, 452 p.


La sous-traitance de services publics représenterait, chaque année, l’équivalent du quart du budget de l’État

La sous-traitance de services publics fait-elle vraiment faire des économies ? © Maxppp / Le Pictorium / Nicolas Landemard


160 milliards d’euros : c’est ce que représenterait la sous-traitance de services publics chaque année. L’estimation est réalisée par le collectif « Nos services publics » qui vient de se créer. Il regroupe une centaine de hauts fonctionnaires qui dénoncent ce qu’ils estiment être des dysfonctionnements.


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LUTTER CONTRE LES AMALGAMES ET LA DÉSINFORMATION VISANT LES PERSONNES ÉTRANGÈRES




Les amalgames visant les personnes étrangères sont récurrents depuis de nombreuses années dans les milieux politiques et médiatiques. Depuis quelques mois, le phénomène s’est encore intensifié. Afin de lutter contre les stigmatisations visant injustement les personnes étrangères, La Cimade publie un document visant à rétablir les faits.

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Près de 30 000 personnes déplacées par les attaques du mois de mars au nord du Mozambique


Une déplacée interne, photographiée avec ses enfants, va collecter de l’eau sur le site de déplacés d’Intele dans le district de Montepuez, Cabo Delgado, Mozambique.   © HCR/Martim Gray Pereira


Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Babar Baloch – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 30 avril 2021 au Palais des Nations à Genève.


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Communiqués

Jardins de l’Engrenage : le maire de Dijon préfère le béton à la vie



Le 20 avril, les jardins de l’Engrenage ont été expulsés. Fini le lieu de vie. Terminées, les cultures potagères. Les gestes que le maire François Rebsamen a ordonnés ne laissent aucun doute : «Bétonner, emmurer ceux qui contestent la politique aménagementiste, c’est vouloir contrôler, égaliser le vivant», écrivent les auteurs de cette tribune.


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L’argent public pour les actionnaires ?


Un groupe de militants bloque l’entrée de la tour Total à La Défense en avril 2019. //PHOTO Guénolé LE GAL / Les Amis de la Terre / ANV-COP 21 / Greenpeace


Les entreprises du CAC 40 vont verser 51 milliards d’euros à leurs actionnaires. Leur chiffre d’affaires s’est pourtant effondré globalement de 55% cette année. Mais où les actionnaires trouvent-ils l’argent pour se rémunérer ?


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Le passé trouble de Jean-Pierre Fabre-Bernadac, l’auteur de l’« appel des généraux »

© CABU – CHARLIE HEBDO



Avec 5 000 signatures récoltées en quelques jours et des réactions de tout l’échiquier politique, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ex-capitaine de gendarmerie, a élargi au-delà de ses espérances l’audience de sa lettre dénonçant le « délitement » de la France. Son parcours révèle sa proximité avec le parti des Le Pen…


Non, messieurs les militaires en retraite, 90% des Français ne pensent pas comme vous !

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LE PARTI DE LA VENGEANCE

Par Rémy Dufaut



Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Les sept vieillards – XLVII, STEINLEN Aimé-Daniel, 1976, Paris


Tels Baudelaire transformant en « monstres hideux», « infâmes » et déshumanisés mais néanmoins « éternels » les 7 vieillards qui hantent ses Tableaux Parisiens dans Les Fleurs du Mal, les gouvernements italien et français persistent dans leur traque hallucinée et paranoïaque des membres des Brigades rouges  italiennes, dont 7 d’entre eux ont été arrêtés en France ce mercredi matin.

Condamnés en Italie pour des faits commis dans les années 70-80, ils approchent tous les 70 ans et n’ont commis aucun acte répréhensible durant 4 décennies.

Alors que l’on constate que rien n’a changé en 40 ans dans le droit italien, l’État français revient sur sa politique à la demande d’un autre État, alors que les procédures utilisées pour imposer les peines avaient été jugées, à l’époque, incompatibles avec les principes de l’État de droit français.

L’empressement de Mario Draghi, Premier ministre et de  Luigi Di Maio, ministre des Affaires étrangères à se venger, est incompréhensible sur le plan historique et juridique.

« Les réfugiés italiens […] qui ont participé à l’action terroriste avant 1981 […] ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s’étaient engagés, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont insérés dans la société française […]. J’ai dit au gouvernement italien qu’ils étaient à l’abri de toute sanction par voie d’extradition. » François Mitterrand, 21 avril 1985

« Les policiers étaient très favorables à accorder l’asile aux Italiens. Les filatures avaient démontré qu’ils ne présentaient aucun danger. Les autorités italiennes n’étaient pas hostiles non plus. Leurs prisons étaient pleines. C’est comme ça [qu’a été] élaboré le pacte qui deviendra la doctrine Mitterrand : l’asile pour les Italiens qui n’avaient pas commis de crime de sang en échange de la sortie de la clandestinité et du renoncement à toute forme de lutte armée des deux côtés des Alpes. »  (M Le Monde)

Que la « doctrine Mitterrand » soit aujourd’hui aussi violemment reniée n’est pas anodin et ne peut rien présager de bon pour l’avenir, notamment le jour où un petit dictateur, à la tête d’un régime autoritaire et anti-démocratique, voire n’importe quel obscur autocrate, réclamera la tête de réfugiés politiques au pays des Droits de l’Homme, ce à quoi l’État français s’empressera de céder, dans un souci de « bon voisinage »…


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Communiqués


ENFERMEMENT ILLÉGAL À LA FRONTIÈRE FRANCO-ITALIENNE : LE CONSEIL D’ETAT S’EN LAVE LES MAINS

NOUS DEMANDONS UNE CENSURE DE LA LOI SÉCURITÉ GLOBALE


REVIREMENT INQUIÉTANT DE LA FRANCE POUR LES RÉFUGIÉS ITALIENS

En France, 35 ans après la catastrophe de Tchernobyl, la désinformation est plus que jamais à l’œuvre


Carte météorologique diffusée sur Antenne 2 le 30 avril 1986


La CRIIRAD s’alarme en constatant : « Aujourd’hui pourtant un nombre croissant d’articles assure que les autorités n’ont pas menti. Les procédés utilisés sont assez grossiers mais ils semblent fonctionner car, le temps passant, la mémoire s’efface. »

Elle a publié un certain nombre de documents que vous trouverez ci-dessous:

Communiqué de presse du 22 avril 2021.

En complément, un premier volet du dossier rappelle les déclarations choquantes, et sans fondement scientifique, des services officiels français sur l’ampleur de l’accident et son impact en Union soviétique. Le second volet traite du fameux bouclier anticyclonique qui aurait protégé la France (avec le panneau STOP sur la frontière française).

Pour une vision d’ensemble, nous vous proposons un document de synthèse : « 35 ans après la catastrophe, la France n’en a pas fini avec le Mensonge de Tchernobyl ».



En complément


Trente ans avant Tchernobyl, la catastrophe nucléaire de Kychtym

Trente ans avant Tchernobyl, la catastrophe nucléaire de Kychtym

Alors que la catastrophe nucléaire de Tchernobyl s’est produite il y a trente-cinq ans, une autre explosion, survenue en 1957 en Russie dans le centre nucléaire militaire de Mayak, continue d’empoisonner la région. Retour sur cette catastrophe tenue secrète pendant plus de vingt ans.


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Communiqués

CECI N’EST PAS UN SPECTACLE !

Par Nicole François



Partout on voit fleurir des occupations de théâtres ou autres lieux culturels, des concerts dans la rue, du théâtre de rue…

En France, une centaine d’endroits sont investis, à Paris et dans de nombreuses villes, dont Troyes. Le mouvement essaime en Belgique et en Italie.


A première vue, on pourrait penser que la SEULE revendication des artistes est la réouverture des lieux de cultures.

En regardant de plus près, non :

« CECI n’est pas un spectacle mais une manifestation revendicative ! »

Un besoin de vivre ensemble, un besoin de rencontres, de danse et de joie cristallisé autour d’une chanson devenue symbole de contestation, de textes déclamés dans la rue, un besoin de culture… ?

Pas seulement non plus !

Les artistes sont rejoints par les syndicats, les associations, avec le sentiment, disent-ils, « d’avoir des destinées communes et de ne pas être seuls ».

Petit à petit, les problèmes des professionnels de la culture sont devenues le miroir des problèmes de tous les autres secteurs professionnels. Récemment, ce sont les agriculteurs qui les ont rejoints.

La culture, un catalyseur …

Les occupants des théâtres, les éclaireuses et les éclaireurs de la lutte contre la précarité généralisée

Parce que les arts servent aussi à pointer les dysfonctionnements de nos sociétés, les différents collectifs qui se créent partout soutiennent les luttes sociales…


C’est le cas du collectif aubois « Arts En Résistance ».

L’occupation du théâtre de la Madeleine depuis le 2 avril est l’une des nombreuses actions que souhaite développer ce collectif.

Présents sur place 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 les résidents ont créé des espaces d’échanges, de réflexion, de partage et de rencontres, le tout dans le respect des normes sanitaires en vigueur, afin de protéger la population et prouver aux institutions qu’il est possible d’accéder à des événements culturels sans prendre de risques.

Ils demandent une concertation, une meilleure écoute et prise en compte de leurs revendications : la réouverture à court et moyen terme des lieux culturels, la prolongation de l’année blanche, un plan de relance spécifique et l’annulation de la réforme de l’assurance chômage.

« L’art infuse, diffuse, ici et maintenant, il est dans la vie de la cité, dans la rue, les écoles, les théâtres, les salles de concerts, les expositions, sur les immeubles, les monuments, les places, à la télévision, sur internet, sur nous, en nous, partout où il y a de la vie humaine. Il est notre humanité. Il est entier, indivisible, il est un tout.

Depuis plus d’un an, les salles de spectacles, les musées, les théâtres, les festivals sont fermés, situation inédite dans l’histoire de France. Aucune concertation sérieuse n’a été engagée, ni au niveau national, ni au niveau local depuis lors pour trouver des solutions. Bien que le premier confinement nous ait tous pris par surprise, par la suite, il y aurait dû y avoir une envie farouche de trouver des solutions pour palier la situation actuelle et réfléchir aux moyens de prévenir un avenir incertain. Le ministère de la culture et les institutions chargées de défendre la culture ne semblent plus investis de cette mission.

Aujourd’hui, les artistes et les techniciens sont sommés de ne pas travailler puisque les lieux culturels sont fermés et que les perspectives de réouvertures restent floues et sans moyen pour palier de nouvelles restrictions sanitaires à venir. De plus, nous devons subir l’incertitude de la pérennisation de nos statuts et la peur de basculer dans la pauvreté si la réforme de l’assurance chômage est votée.

C’est pourquoi nous rallions le mouvement national d’occupation des lieux culturels public initié par l’occupation du théâtre de l’Odéon.



Même chose dans une petite ville du Sud-Ouest, exemple parmi tant d’autres, où la mobilisation s’amplifie, soutenue par des partenaires associatifs, culturels, sociaux, syndicaux (santé, retraites, éducation, etc.) et politiques. Des A.G. hebdomadaires sont organisées. Jour et nuit, des personnes sont présentes sur site.

Elles s’écoutent, se respectent, ont le sentiment de vivre un moment important, au-delà même de la revendication centrale des droits des intermittents et de la réouverture des lieux de culture. Il leur importe de poursuivre sur la durée, de mener des actions réfléchies et non violentes, sans jamais donner prétexte au pouvoir d’évacuer.

« Nous nous inscrivons dans le mouvement national d’occupation des espaces culturels, avec plus de 100 lieux occupés en France.

Au travers de nos revendications (abrogation de la réforme de l’assurance chômage, ouverture du RSA aux moins de 25 ans, etc.), nous luttons contre la précarité et pour la reconnaissance du rôle essentiel de la culture dans l’épanouissement de toute la société.

De l’argent il y en a. Construisons de nouveaux droits ! »


Le collectif a interpellé le Préfet en ces termes :

« Monsieur le Préfet,

Dans la volonté d’être dans le dialogue avec vous et l’ensemble des forces de l’ordre, nous vous adressons cette lettre.

Toutes nos actions sont revendicatives. TOUTES ! Nous sommes en droit de leur donner le caractère et la forme que nous voulons.

Aujourd’hui, les manifestations ne sont plus uniquement des marches dans la rue avec quelques pancartes, les manières de revendiquer ont changé et tous les modes de revendication sont légitimes.

Nos actions musicales et performatives s’inscrivent pleinement dans notre mouvement revendicatif.

En jouant ici gratuitement, les artistes dénoncent les conditions d’accès à l’intermittence du spectacle.

Aujourd’hui, il faut justifier de 507 heures de travail payées pour obtenir et valider le statut d’intermittent.

Mais avec le prolongement de la fermeture des lieux culturels, la grande majorité ne sera pas en mesure de déclarer ces 507 heures d’ici la fin de l’année blanche, en août 2021. C’est donc un grand nombre d’artistes et technicien.ne.s qui vont se retrouver à la rue ! A la rue !! Puisque cela équivaut à une perte d’emploi.

Comment un tel message sortirait-il du cadre juridique d’une manifestation revendicative ? Cela nous échappe !

Ce que nous revendiquons avec l’occupation des lieux culturels depuis le début, ce sont des « moyens convenables d’existence » pour toutes et tous (Article 11 du Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946).

Nous nous battons donc CONTRE la Précarité et POUR la Culture. Raison pour laquelle nous exigeons et continuerons de manifester.

Pour cela, nous avons besoin de la certitude de pouvoir poursuivre nos manifestations musicales et performatives sans risque de saisie du matériel et de verbalisations.

De notre côté, nous nous engageons à faire respecter les gestes barrières et les normes sanitaires lors de nos manifestations, engagez-vous à faire respecter notre liberté d’expression. »




En occupant des lieux partout en France, les travailleurs de la culture ont engagé un mouvement à la fois radical et large.

Tout a commencé début mars lorsque, dans plusieurs villes de France, des manifestations « Culture en colère » défilent dans les rues. À Paris, un groupe entre dans le théâtre de l’Odéon avec l’idée d’y passer au moins une nuit. Plus d’un mois plus tard, l’occupation de l’Odéon dure toujours et de nombreux théâtres, opéras, scènes de danses et lieux culturels sont occupés un peu partout en France.

« Dans les cortèges des manifestations “Culture en colère”, nous étions au côté d’organisations patronales de la culture dont les mots d’ordre se limitaient à la réouverture des lieux. On pensait que c’était insuffisant et qu’il fallait commencer à élargir le mouvement »

C’est ainsi que, côte à côte, salariés permanents de la culture, intermittents, petites compagnies, syndicat du spectacle musical, syndicats des entreprises artistiques et culturelles, fédération des employeurs du spectacle vivant, associations de producteurs, d’entrepreneurs du spectacle ou de télévisions locales, se rassemblent autour du seul mot d’ordre « la réouverture des salles ».

Mais très vite surgissent des revendications qui excèdent le seul domaine culturel, une volonté de durcir le mouvement et de l’élargir à d’autres franges de la société: aux précaires.


« Pourquoi se tourner vers les précaires ? Mais parce que nous sommes nous-même des précaires ! »


Et ce n’est pas seulement parce qu’elle est d’actualité que la réforme de l’assurance chômage est au cœur de la bataille des théâtres. La survie même du métier d’intermittent du spectacle dépend de ses conditions particulières d’accès au chômage. Or, l’actuelle réforme de l’assurance chômage, s’il elle ne s’en prend pas directement aux intermittents, s’en prend à leurs semblables : ceux qui alternent périodes de travail et périodes de chômage et qu’on appelle « intermittents hors spectacle ».

« Les saisonniers, les salariés de la restauration, toutes ces professions précaires… c’est elles qui vont être les plus touchées par la réforme ! Le gouvernement le dit clairement : il n’accepte plus que l’assurance chômage leur assure un revenu décent pendant les périodes où ils sont hors de l’emploi. Or c’est bien sur ce principe de solidarité que repose le statut d’intermittent : à partir du moment où on a travaillé un certain nombre d’heures, on est assuré d’avoir un revenu toute l’année, même quand on n’est pas en emploi. En 2022, les annexes 8 et 10 de l’assurance chômage, qui régissent notre statut, seront renégociées. Si on ne se bat pas dès maintenant, on peut être sûr que ce régime sera perdu. »




En mettant la question du chômage dans leur viseur, les occupations réussissent à rassembler au-delà des seuls intermittents.

A Marseille, « des membres de syndicats de précaires, des salariés d’entreprises en lutte , des membres d’associations culturelles passent nous voir, ils sentent que l’on mène un combat commun ».

À Rennes, une coordination d’intermittents et de précaires est renforcée par des travailleurs de l’éducation, et encore des postiers en grève.

A Toulouse , « nous avons établi un décompte, plus de 1000 personnes sont passées par notre occupation ».

A Paris, de nombreux étudiants en art se sont également emparés de ce mode d’action particulier qu’est l’occupation en ouvrant le théâtre de la Colline à Paris, un des premiers lieux occupés après l’Odéon. « À l’heure actuelle, on demande aux étudiants de se projeter sur un marché de l’emploi qui n’existe pas. C’est bien normal qu’ils soient angoissés ! Ce que nous attendons de cette occupation c’est qu’elle puisse toucher les gens au-delà des habitués du théâtre ».


 
Une mobilisation solidaire

Au-delà de l’ampleur que prend cette mobilisation, elle porte en elle un combat qui dépasse le seul sujet des arts et de la culture.

Les occupants de l’Odéon, puis toutes celles et ceux qui ont suivi et continuent de suivre leur démarche, ont fait le choix de se battre non uniquement pour leur condition de travailleurs de l’art, mais pour l’ensemble des citoyennes et citoyens.

Convergences

Convergence des revendications

Convergence des luttes

Convergences des espérances 

Déflagrations, des dessins d’enfants pour parler de la guerre et des violences

« Déflagrations », exposé au Mucem, c’est la guerre des adultes vue à hauteur d’enfants à travers une collection exceptionnelle de plus de cent cinquante dessins, de la Première Guerre mondiale à la Syrie contemporaine. L’exposition est un hommage au geste de création des enfants qui dans ces guerres, ont repris une forme de langage, celui de tracer, de dessiner, de se dessiner.  © ©Mucem/Julie Cohen



En attendant la réouverture du Mucem, découvrez l’exposition “Déflagrations” à l’occasion d’une émission spéciale diffusée sur les réseaux sociaux le dimanche 25 avril 2021 et visible ci-dessous.


Ces « bons samaritains » qui viennent en aide aux migrant

Ce sont de simples citoyens, de toutes conditions sociales et de toutes professions. En France, ils sont des milliers, organisés en association ou seuls. Ils ont en commun de vouloir aider les migrants venus d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est, d’Asie centrale et d’ailleurs. Ceux qui veulent rester, ceux qui veulent traverser la Manche pour rejoindre l’Angleterre.


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Génocide arménien : la Turquie convoque son ambassadeur américain après la décision de Joe Biden


Le ministre turc des Affaires étrangères a convoqué samedi l’ambassadeur américain pour protester contre la décision de Joe Biden de reconnaître le génocide arménien, durant lequel un million et demi d’Arméniens ont été massacrés par l’Empire ottoman en 1915.


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