Refusons la déchéance de nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence

Communiqué de presse du Collectif nantais Sortir de l’état d’urgence – Le 27 janvier 2016

Le Collectif nantais Sortir de l’état d’urgence invite à :

  • participer à une Réunion-Débat jeudi 28 janvier 20h30 Manufacture des tabacs 10bis bd de Stalingrad avec Henri LECLERC, Avocat, Président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme et Serge PORTELLI, Magistrat, membre du Syndicat de la Magistrature ;
  • manifester samedi 30 janvier 14h30 quai F. Mitterrand du Palais de justice (puisqu’avec l’état d’urgence, l’exécutif s’accapare le pouvoir et relègue le pouvoir judiciaire gardien des libertés) à la Préfecture (pour interpeller le Président de la République et le gouvernement), en passant par la passerelle Victor Schoelcher, la place de la Petite Hollande, l’allée Brancas et le Cours des Cinquante Otages.

Sortons de l’état d’urgence !

JEUDI 2 AVRIL À 18h30 : projection débat au Pôle Etudiant du documentaire, « Caricaturistes Fantassins de la Démocratie »

JEUDI 2 AVRIL À 18h30 : projection débat au Pôle Etudiant

L’AEPE (Associations des Etudiants du Parcours Europe) organise une projection débat du documentaire, « Caricaturistes Fantassins de la Démocratie » le  2 avril à 18h30 en présence du caricaturiste nantais FRAP, au Pôle  Etudiant – Université de Nantes, chemin de la Censive du Tertre. L’AEPE invite la section de Nantes et du pays nantais de la LDH à cette projection et souhaite la participation d’un/une ligueur(se) lors de la discussion citoyenne, suite à la projection.

Synopsis et détails

12 fous formidables, drôles et tragiques, des quatre coins du monde, des caricaturistes qui défendent la démocratie en s’amusant, avec comme seule arme, un crayon, au risque de leurs vies. Ils sont: français, tunisiens, russes, mexicains, américains, burkinabés, chinois, algériens, ivoiriens, vénézuéliens, israéliens et palestiniens.

Caricaturistes, fantassins de la démocratie est un film documentaire français réalisé par Stéphanie Valloatto, sorti en 2014. Produit par Radu Mihaileanu, il est présenté hors compétition au Festival de Cannes 2014.

Première sortie : 28 mai 2014 (France) RéalisatriceStéphanie Valloatto

Durée : 106 minutes – Bande originaleArmand Amar – ScénarioRadu

MihaileanuStéphanie Valloatto

CAFE-CITOYEN Vidéo-surveillance Faut-il vraiment en avoir peur ?

CAFE CITOYEN CHAPELAIN

cafecitoyenchapelain.blogspot.fr

Vous êtes amicalement conviés à participer au prochain café-citoyen, dont le thème pourrait un jour ou l’autre alimenter le débat public local …

CAFE-CITOYEN

Vidéo-surveillance

Faut-il vraiment en avoir peur ?

avec

Dominique Talledec, adjoint au maire de St Herblain

Philippe Legrand, militant à la Ligue des Droits de l’Homme

Jeudi 9 avril 2015 à 20h30

Café le Cheval blanc

Nos invités ont des points de vue opposés. C’est donc l’occasion de vous faire votre propre idée.

D’ores et déjà laissons leur la parole :

Pour la LDH, la vidéosurveillance de quoi parle-t-on ?

Depuis la loi Loppsi 2 (Loi n° 2011-267 du 14mars 2011 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure), la vidéosurveillance est appelée « vidéoprotection ». Selon le ministre de l’intérieur, lors du vote de la loi, « le mot de « vidéosurveillance » est inapproprié car le terme de « surveillance » peut laisser penser à nos concitoyens, à tort, que ces systèmes pourraient porter atteinte à certains aspects de la vie privée. Dès lors, il y a lieu de remplacer le mot « vidéosurveillance » par le mot « vidéoprotection », qui reflète plus fidèlement tant la volonté du législateur que l’action conduite en faveur de nos concitoyens »

La vidéosurveillance est omniprésente dans notre quotidien. Chez nos voisins européens également. Londres compte 500 000 caméras. Néanmoins, un tel dispositif n’a pas su déjouer les attentats meurtriers de 2005 qui ont fait 56 morts et 700 blessés. Il peut être source d’erreurs dramatiques puisque quelques jours plus tard, la police londonienne a abattu un jeune brésilien signalé à tort par la vidéosurveillance comme poseur de bombes…

Les systèmes de vidéosurveillance et leur multiplication anarchique sont attentatoires à la liberté fondamentale de circuler sans entrave ni surveillance, à la vie privée et sont un outil de contrôle social. Dans le même temps, le législateur n’accorde pas aux citoyens une augmentation des moyens de contrôle des systèmes de vidéosurveillance… Et puis sur la place Tian’anmen à Pékin en 1989, les caméras ont permis d’identifier les opposants. Une majorité municipale peut toujours évoluer…

Le lien social est en perte de vitesse. Croire que la technologie permettrait une protection absolue contre les risques de la vie est une illusion. On ne répond pas au mal-être avec des machines. La sécurité se construit dans les pratiques sociales, des systèmes de solidarité et avec des moyens humains.

Pour Dominique Talledec

La vidéo-surveillance ou la vidéo-protection n’est plus vraiment un sujet de débat. Elle est d’une façon générale communément admise voir réclamée par les citoyens. Si au début des années 2000, il était plus que délicat d’afficher, voir de développer des projets en la matière. Aujourd’hui, force est de constater qu’il est extrêmement difficile d’en refuser l’implantation.

Cependant, la vidéo protection n’est pas « l’arme absolue » contre la délinquance, c’est un maillon d’une chaine qui se nomme la sécurité publique.

Elément de la prévention situationnelle, elle aussi indispensable que la prévention sociale, de la récidive, et de la sanction pour ne nommer que les principaux.

La vidéo protection doit donc s’envisager dans une stratégie précise, en prenant en compte l’ensemble des problématiques de sécurité publique d’un territoire déterminé.

La vidéosurveillance n’est pas une solution !

Communiqué de presse de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 16 mars 2013.

Dans l’agglomération nantaise, jusqu’à une date récente, la vidéosurveillance destinée à surveiller les espaces publics était seulement présente sur deux communes : Saint Herblain – depuis 2000 – et Orvault – depuis 2003. Elle a été récemment installée sur deux autres communes : Treillières et Sautron. Et aujourd’hui, sa mise en place est discutée par différentes listes candidates aux élections municipales dans d’autres communes : Bouguenais, Carquefou, Les Sorinières, Nantes, Rezé.
La Ligue des droits de l’Homme refuse ce qu’implique la banalisation de la vidéosurveillance rebaptisée de façon trompeuse « vidéoprotection » . D’autant que sa mise en place est rarement accompagnée d’un large débat sur le bien-fondé de son utilisation. Les arguments avancés pour défendre la vidéosurveillance de la population posent plus de problèmes qu’ils n’apportent de « solutions ».

De faux arguments
« La vidéosurveillance est le moyen d’identifier après coup des personnes délinquantes ». Or dans pareilles situations, les délits sont déjà commis, les caméras ne les ont pas empêchés.
« La vidéosurveillance n’est pas à craindre quand on n’a rien à se reprocher ». Mais, la vidéosurveillance fait de tous les citoyens des suspects potentiels. Il s’agit, d’une inversion du droit, lequel considère chaque personne comme innocente jusqu’à ce qu’elle franchisse les limites de la loi, après quoi – et pour cela – elle pourra être sanctionnée.
De plus, la vidéosurveillance coûte cher et elle est inefficace pour faire respecter la « sécurité » : la délinquance s’adapte et se déplace. Par conséquent, la logique de la vidéosurveillance implique de mettre de plus en plus de caméras. Mais peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ? Quelles en seraient les conséquences pour les libertés ?

Un risque pour la liberté et la démocratie
Être surveillé amène les personnes, même bien intentionnées, à « normaliser » leurs comportements, à s’autocensurer. Et c’est là une première atteinte sournoise à la liberté d’aller et venir et au libre arbitre. L’enregistrement et la diffusion d’images d’une personne sans son consentement, même avec le cadre de la réglementation, reste une atteinte à la vie privée et menace les libertés individuelles. Comment s’assurer de l’utilisation qui pourrait en être faite à l’avenir ? Bien sûr, nous sommes en démocratie, mais sur la place Tian’anmen, en Chine, les caméras ont permis d’identifier les opposants au régime lors de manifestations. L’opposition citoyenne et les mouvements sociaux font partie de l’activité démocratique. Une majorité municipale peut toujours évoluer. Raison pour laquelle, il faut s’opposer par principe à la vidéosurveillance.

Une suspicion à l’encontre du lien social
La vidéosurveillance détruit le lien social. On ne peut répondre au « sentiment d’insécurité » des citoyens par un artifice technique. Là où on attend au contraire des solutions basées sur le contact humain : renforcer la présence d’enseignants, d’aide-éducateurs, de travailleurs sociaux, d’animateurs, de médiateurs, de concierges, de correspondants de quartiers, de policiers de proximité et développer des espaces de rencontres et d’échanges pour rendre les gens acteurs de leurs espaces de vie collective.
La vidéosurveillance déresponsabilise les citoyens qui auront tendance, en cas d’incident, à ne pas réagir, à détourner le regard et enfin à se décharger sur l’agent imaginé derrière la caméra. La vidéosurveillance menace la solidarité et renforce l’individualisme.
Les moyens techniques ne peuvent garantir une protection absolue contre tous les risques de la vie. Cette illusion conduit à accepter d’inacceptables restrictions aux libertés et aux atteintes à la vie privée sur lesquelles il sera ensuite impossible de revenir, le tout en affaiblissant au passage des valeurs sociales et démocratiques de notre société. Au final, la vidéosurveillance est une sorte de renoncement. Pour la LDH, mieux vaut s’attaquer aux causes des problèmes plutôt que d’en sanctionner les seuls effets.

La Ligue des droits de l’Homme se tient à disposition de toutes les personnes ainsi que des pouvoirs publics pour débattre des graves questions posées par la vidéosurveillance. Et elle appelle tous les habitants à se saisir de ces questions.

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