Que ce soit pour le logement, pour la santé ou même pour les violences, plusieurs études montrent que la chaleur fait ressortir les inégalités dans la société française.

« Il faut bien avoir en tête que le revenu est le premier facteur d’inégalité face à la chaleur », souligne Amandine Richaud-Crambes, ingénieure urbaniste au service Organisations urbaines de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).
« Le niveau de vie est un élément déterminant pour son confort au sein du logement », poursuit-elle, appelant à prendre un compte le phénomène de bouilloires thermiques. Les chiffres de l’Ademe montrent que 37 % des foyers modestes souffrent de la chaleur, contre 18 % des plus favorisés.
« On est vraiment sur quelque chose qui tue, on n’est pas seulement sur de l’inconfort », assène l’épidémiologiste Kévin Jean, professeur junior en Santé et Changement Globaux à l’ENS-PS, rappelant qu’une première vague de chaleur, fin juin, début juillet, a provoqué un excès de 500 décès sur une dizaine de jours, selon Santé publique France.
L’épidémiologiste note également une augmentation des violences lorsque le mercure grimpe. « On sait qu’avec chaque degré de température, les troubles de santé mentale augmentent, les troubles de l’humeur, des troubles anxieux, même la schizophrénie augmente avec la chaleur ».
Pour l’architecte Éric Daniel-Lacombe, « la grande question, c’est celle du refroidissement et finalement l’inégalité dépend de votre accès au refroidissement ». Il estime que l’eau est la grande oubliée: « Si vous regardez les forces puissantes, les forces riches, sont toujours à capter l’eau alors que les personnes modestes n’y ont pas accès directement ».
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