En début de semaine, sur proposition de la Première ministre, le président a nommé l’économiste Gilbert Cette – soutien d’Emmanuel Macron en 2017 – à la tête du Conseil d’orientation des retraites. C’est confirmé : Emmanuel Macron aime placer des proches à la tête d’organismes publics censés être indépendants. Les analyses du COR n’ont pas plu. Les déclarations de son ancien président Pierre-Louis Bras ont fait dérailler la communication de l’exécutif ? Aucun souci, il suffit de le remplacer.
Le gouvernement n’a rien contre les instances indépendantes, à condition qu’elles lui donnent raison. Du point de vue de la pratique du pouvoir, on voit combien l’autoritarisme politique de Macron déborde pour venir affecter les lieux de production de connaissances, de conseils et d’expertises. Au plan institutionnel, on aperçoit une fois de plus l’étendue des prérogatives du Président dans la Ve République. On évoque souvent la supériorité législative du président sur le Parlement. Mais ce que cette affaire pointe également, c’est son formidable pouvoir de nomination – de nomination de hauts fonctionnaires, de responsables d’administration, de dirigeants d’établissements publics.