Guerre en Ukraine : quand Trump qualifie Poutine de « fou »

Par Rémy Dufaut



Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Ce poème d’Aragon évoque « l’Allemagne vaincue, brimée et affamée, [qui] puise dans son humiliation les raisons d’une vengeance », selon Bernard Scheil

Récemment , c’est Trump qui humilait Zelensky dans le bureau ovale. La revue Cerveau & Psycho considère l’humiliation comme la statégie du pire en politique.

Que cherche Trump en qualifant Poutine de « fou » ? Est-ce ainsi, en haussant le ton, que l’on s’approche de la Paix ? Pour Carole Grimaud, spécialiste de la géopolitique russe, « c’est une manière de justifier un échec diplomatique ». Selon elle, « le Kremlin n’a toujours pas transmis sa proposition pour un cessez-le-feu. Les frappes se poursuivent, les attaques de drones ukrainiens aussi, y compris sur le sol russe. Rien ne montre que la situation s’apaise. Au contraire, l’intensité a augmenté. »

Jean-Dominique Merchet évoque un tournant dans la guerre sans aucune garantie du résultat. Le « pompier » semble bien loin de garantir le cessez-le-feu et la paix.

D’autres s’interrogent sur la santé mentale de Trump lui-même,  constatant « une dégradation des facultés de l’actuel président américain depuis 2017, évoquant des discours incohérents, des troubles du langage et des signes de confusion. Malgré un test cognitif réussi, les doutes persistent. » On observe une baisse de la cohérence de ses discours, qu’on trouve plus décousus et confus, l’invention de mots lorsqu’il ne se souvient pas de ceux qu’il voulait prononcer.

Dans le livre, La Santé psychique de ceux qui ont fait le monde (éditions Odile Jacob), Patrick Lemoine interroge : « pourquoi les peuples sont-ils dirigés par des personnalités sinon déséquilibrées, tout du moins fragiles ? Ou bien, à l’inverse, serait-ce parce que ces hommes et ces femmes ont été capables de maîtriser, d’utiliser, voire de surmonter leurs fragilités qu’ils ont conquis le pouvoir ? »

Il évoque « le syndrome de l’hubris, une sorte d’intoxication au pouvoir caractérisé par un orgueil démesuré. Mais au fil des pages, d’autres troubles sont débusqués : paranoïa, délire de persécution, bipolarité, addiction, dépression, anorexie, alcoolisme, délires, stress post-traumatique… » Il mentionne « un « animal politique » contemporain, Emmanuel Macron, à qui l’auteur attribue le totem du loup…« 

Revenant sur le syndrome d’hubris, le Dr Clément Guillet estimait l’année dernière à l’occasion du « second tour des élections législatives …/… dimanche 7 juillet, [que] la question de la santé mentale de ces hommes et de ces femmes peut se poser. » Il demandait: « Mais est-ce le pouvoir qui rend fou ou bien faut-il être fou pour réussir en politique ? »

Dans la revue Les Généralistes CSMF, le même Dr Guillet pense que “La folie chez les politiques, c’est une maladie professionnelle difficilement évitable”. Il évoque « Dépression, dépendance à l’alcool, bipolarité… » et, avant de conclure par cette sentence: “On nous parle du nez de Cléopâtre, mais on ne nous parle pas des hémorroïdes de Richelieu. » et il envisage une véritable maladie professionnelle.

En 2019, le magazine Alternative santé, sous le titre »Des hommes et femmes politiques en piètre santé mentale » constatait que « l’équilibre psychologique de nos représentants – des types de personnalité aspirant à ces postes aux conséquences de l’exercice du pouvoir sur leur santé mentale – est rarement abordé. » Il proposait cependant de « rester prudent face à la tendance contemporaine à tout pathologiser par la multiplication de critères diagnostics parfois douteux. »

Jean-Marie Charron analyse cet article et cite de Sutter : “le plus cocasse, c’est que si les fous sont au pouvoir, c’est parce que nous les y avons mis justement parce qu’ils sont fous”. Parce que les électeurs cherchent des leaders séducteurs, menteurs ou manipulateurs. Nous recherchons à travers ces défauts, des hommes politiques qui nous ressemblent ou nous rassurent sur nous-mêmes. C’est peut-être cela le secret du populisme. Pour conclure il dresse une liste exhaustive des critères du syndrome d’hubris.

Ciara Boulman, établit un bilan inquiétant sur la perception qu’auraient les politiques de leur santé mentale. Constatant une libération de la parole à ce sujet, elle incrimine, outre la pression qui pèse sur les épaules des responsables politiques, un véritable harcèlement, sur les réseaux sociaux essentiellement, en particulier envers les femmes et les personnes non blanches. Les leaders politiques semblent davantage concernés que le commun des mortels mais il en est tout autant des autres professions considérées comme à haut risque (41% des responsables politiques considèrent avoir une mauvaise santé mentale, plus que dans la police (32%) ou chez les urgentistes (37%). Cette dégradation est attribuée à une multitude de facteurs, mais surtout aux fortes responsabilités qu’implique leur fonction.

Il semble que ce que l’on rencontre dans la vie des simples citoyens soit exacerbé en ce qui concerne celles et ceux qui acceptent des charges. Il suffit de se pencher sur le sort réservé aux maires: « des métropoles aux petites communautés, aucun territoire n’est épargné écrit  Benoît Floc’h dans Le Monde. La parole des édiles se libère progressivement et on s’aperçoit qu’un tiers des maires se trouvent face à l’épuisement.

Force est de constater que la prise de responsabilités en général entraîne des désagréments qui peuvent aller du harcèlement ordinaire à la violence exacerbée. Les policiers sont en butte à des violences urbaines associées aux « émeutes » des jeunes des « cités ». Les forces de l’ordre ne sont pas en reste de leur côté envers des militants manifestant pacifiquement, ou de simples observateurs pourtant clairement identifiés, avec des « bavures » associées parfaitement évitables. Les pompiers, sans doute parce que porteurs d’un uniforme sont régulièrement agressés. Ils demandent la protection de la police pour intervenir, ce qui relance les hostilités. Des insultes aux tirs de mortiers : les violences contre les sapeurs-pompiers accentuent la « perte de sens ». Il est ici question d’un contexte de « crise de l’engagement ».

Les dirigeants d’entreprise ne sont pas épargnés face aux pressions accrues, attentes multiples, sentiment d’isolement. Les dirigeants peinent à répondre aux exigences internes et externes. Épuisement, instabilité, isolement : les dirigeants français se retrouvent en « alerte rouge ».

Personne n’est épargné lorsqu’il s’agit de prendre des responsabilités. Le baromètre de France Bénévolat dresse un état inquiétant de l’engagement associatif. Les dirigeants d’associations, outre les difficultés financières croissantes du fait du désengagement de l’Etat, face aux difficultés de recrutement devant l’hémorragie constante du bénévolat (les citoyens n’hésitent pas à adhérer aux causes les plus justes mais ce n’est pas pour autant qu’ils s’y investissent réellement) peuvent voir leur responsabilité engagée et force est de constater qu’ils ne sont pas souvent enclins à déléguer, alors qu’ils ont en l’occurrence toute latitude, en fonction des statuts de l’association. Et La majorité des dirigeants ayant peur de déléguer une tâche aux adhérents, s’ensuit alors généralement pour eux une surcharge de travail et les mêmes risques d’épuisement que Président d’une nation, ministre, député, maire, responsable d’entreprise…

D’un bout à l’autre de l’échelle des responsabilités, les « pétages de plombs » sont inéluctables quand le pouvoir finit par devenir trop pesant. Mais il est indiscutable que la palme en revient aux politiques.


« La financiarisation de l’économie est un moteur des inégalités »

« Monopoly des inégalités » une expérience immersive pour sensibiliser aux inégalités.



La place prise par la finance et les actionnaires dans la vie économique contribue à l’augmentation des inégalités. Pour réduire les écarts, il faut transformer l’exercice du pouvoir dans les entreprises. Nous reproduisons un entretien avec l’économiste Michel Aglietta, décédé le 24 avril dernier.

France : ça ne tourne vraiment pas rond



« Immunité » de Netanyahou face à la CPI : « C’est un manque de connaissance juridique et une faute morale »


La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt la semaine dernière, notamment contre Benyamin Netanyahou. Etat partie de la CPI, la France a estimé que le dirigeant israélien bénéficie d’une « immunité ». Une annonce qui renforce le « deux poids, deux mesures » puisque le mandat d’arrêt pour Vladimir Poutine sera appliqué, juge Mathilde Philip-Gay, professeure de droit public.



« On parle d’humains, pas de poissons » : la gauche indignée que le ministre de la Mer réponde sur un naufrage de migrants


A l’Assemblée nationale, la députée communiste Elsa Faucillon a interrogé le gouvernement sur les naufrages de migrants dans la Manche.

Alors qu’elle s’adressait à Michel Barnier et à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, en charge de la politique migratoire, c’est le ministre de la Mer et de la Pêche qui a répondu.



Des associations écologistes dénoncent des violences « intolérables » d’agriculteurs et annoncent porter plainte


Des plaintes ont été déposées pour des faits survenus mardi dans la Manche et dans l’Indre, et vont l’être jeudi concernant des faits advenus dans les Hautes-Alpes, a affirmé le mouvement France Nature Environnement.

Trois associations de protection de l’environnement ont été ciblées par des agriculteurs au cours des dernières vingt-quatre heures, a dénoncé, mercredi 27 novembre, le mouvement France Nature Environnement (FNE) qui les chapeaute.



Les quartiers, angle mort de la santé mentale en France ?


La santé mentale a été érigée grande cause nationale pour 2025 et nous sommes tous concernés. En France, une personne sur cinq souffrirait d’un trouble psychique ou d’une maladie mentale. Mais quid de la situation quand on habite un quartier difficile ? Et plus largement, sommes-nous tous égaux devant l’accès aux soins ?

C’est le sujet de notre discussion avec Mama Sy, conseillère régionale, Dr Makasso, ethno-psychologue, et Kathia Idri, sophrologue.



Education à la sexualité : après les propos du ministre délégué Alexandre Portier, la Ciivise et le Planning familial répliquent aux pressions conservatrices


Mercredi au Sénat, ce membre du gouvernement a estimé que le projet de programme d’éducation à la sexualité n’était, « en l’état, pas acceptable », se rangeant aux côtés d’organisations conservatrices.

« Des informations mensongères » et « dangereuses ». Plusieurs organisations, telles que le Planning familial et la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ont dénoncé jeudi 28 novembre la fronde conservatrice contre le futur programme d’éducation à la sexualité. « Des voix isolées mais véhémentes se font entendre pour attaquer ce programme et le vider de son contenu, voire pousser le gouvernement à y renoncer », déplore cette dernière dans un communiqué publié sur X, après la prise de parole remarquée du ministre délégué à la réussite scolaire, Alexandre Portier (LR), mercredi au Sénat.



« Violence inouïe », « abattoir » etc : des journalistes dénoncent les méthodes de France TV


Suite à la suppression des journaux nationaux de France 3, branle-bas de combat à France Télévisions. Depuis plusieurs années, conséquence de la fusion des rédactions nationales de France 2 et France 3, des journalistes se retrouvent placardisés et relégués à faire des micros-trottoirs. Beaucoup d’entre eux se sentent dépossédés de leur métier et parlent de violence sociale. Une dérive qui se répercute sur la qualité de l’information et sur les choix éditoriaux. Malgré les alertes, notamment de la Société des journalistes de France 3, la direction ne semble pas prendre la mesure du problème.



Entre dîners clandestins et deals politiques, le RN tisse sa toile pour intégrer les cercles de pouvoir


Dans les cercles de l’élite parisienne comme chez les notables locaux, on ouvre de nouveaux accès au parti d’extrême droite, jusqu’alors cantonné à la marginalité.

Sébastien Chenu est à son aise. Le très sélect Cercle de l’Union interalliée, rue du Faubourg Saint-Honoré, reçoit du beau monde, ce soir de novembre. Coupe de champagne à la main, il badine avec l’ancien président du Medef Pierre Gattaz, salue l’ex-ministre macroniste Muriel Pénicaud, aperçoit Denis Ranque l’ancien patron de Thales. On remet, ce jour, les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Ross McInnes, le président du conseil d’administration de Safran, et « vieil ami » de Sébastien Chenu, qui l’a naturellement convié. L’élu est le seul représentant du Rassemblement national, mais sa présence ne défrise pas l’assemblée, qui réunit ce que Paris produit de mieux dans le monde politique et entrepreneurial. C’est peut-être un détail pour vous. Mais le lieutenant de Marine Le Pen à l’Assemblée nationale le note : c’est la première fois qu’il est invité à un tel événement.

Vengeance et copinage : Comment Macron reprend en main le « COR »


En début de semaine, sur proposition de la Première ministre, le président a nommé l’économiste Gilbert Cette – soutien d’Emmanuel Macron en 2017 – à la tête du Conseil d’orientation des retraites. C’est confirmé : Emmanuel Macron aime placer des proches à la tête d’organismes publics censés être indépendants. Les analyses du COR n’ont pas plu. Les déclarations de son ancien président Pierre-Louis Bras ont fait dérailler la communication de l’exécutif ? Aucun souci, il suffit de le remplacer.

Le gouvernement n’a rien contre les instances indépendantes, à condition qu’elles lui donnent raison. Du point de vue de la pratique du pouvoir, on voit combien l’autoritarisme politique de Macron déborde pour venir affecter les lieux de production de connaissances, de conseils et d’expertises. Au plan institutionnel, on aperçoit une fois de plus l’étendue des prérogatives du Président dans la Ve République. On évoque souvent la supériorité législative du président sur le Parlement. Mais ce que cette affaire pointe également, c’est son formidable pouvoir de nomination – de nomination de hauts fonctionnaires, de responsables d’administration, de dirigeants d’établissements publics.

Le « retour au peuple » : remède à la crise démocratique ?

On ne peut caractériser un régime en neutralisant la question de la nature du pouvoir qui s’y exerce. L’élection ne peut jamais constituer le critère exclusif  de la démocratie.

La relation d’autorité se trouve actuellement abîmée. Le remède résiderait dans un « retour » à ce peuple trahi ou oublié. Un certain nombre de discours parfois antagonistes se disputent le monopole de la représentation populaire.

À ce titre, ils déploient chacun à leur manière un certain ressort qui consiste à se réclamer du peuple, un peuple dont l’existence serait donnée comme une évidence et qui constituerait la source exclusive de toute légitimité politique.

Fête du travail en France: Un 1er mai «unitaire» et «combatif» contre la  réforme des retraites | Tribune de Genève

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