A l’occasion de ce 8 mars 2021, la Ligue des droits de l’Homme appelle à rejoindre le rendez-vous prévu pour manifester à partir de 15h40 place Royale.
Ci-dessous le communiqué national de la La Ligue des droits de l’Homme (LdH).
La section de Nantes et du pays nantais de la LdH
Pour un 8 mars de combat Communiqué LDH La pandémie qui affecte le monde depuis un an a fait sortir de l’ombre de nombreux emplois essentiellement occupés par des femmes et ceux-ci ont été enfin valorisés, au moins dans les discours officiels. En réalité, beaucoup de celles qui ont permis que notre société tienne bon face à la crise sanitaire sont toujours confrontées à la précarité et aux faibles rémunérations, et dans bon nombre de secteurs, l’égalité salariale et professionnelle reste encore à conquérir. Cette pandémie a aussi amplifié les violences intrafamiliales. Dans tous les pays du monde, le confinement exacerbe les tensions et les violences envers les femmes et les enfants alors que les victimes confinées n’ont jamais eu aussi peu de marges de manœuvre pour se défendre. Cela n’a pourtant pas empêché le gouvernement actuel de projeter de livrer au marché privé le 39 19 et seule une large mobilisation de la société civile a permis de mettre ce projet en échec. Si les chiffres concernant les violences sexuelles et sexistes restent dramatiques, nous devons cependant nous réjouir que des prises de parole, parfois très médiatisées, permettent que notre société sorte enfin d’une forme de déni dans lequel elle s’est trop longtemps enfermée. Parce que toute atteinte à l’intégrité du corps, tout abus sexuel – qu’il concerne un adulte ou un enfant – est insupportable, cette prise de conscience doit offrir à toutes les victimes la possibilité de se faire entendre et de trouver réparation. D’une manière générale, lutter contre les violences sexuelles et sexistes implique des mesures concrètes de la part des pouvoirs publics et celles qui sont prises aujourd’hui ne sont toujours pas à la hauteur des enjeux. Ceux-ci nécessitent des moyens, mais aussi une remise en cause profonde du fonctionnement de notre société. L’histoire montre que toutes les crises (économique, sociale, climatique…) frappent en priorité les plus vulnérables et donc les femmes. Le risque est grand que cette crise sanitaire s’inscrive dans cette même logique. Pourtant, partout dans le monde, les femmes continuent de combattre avec courage les effets d’un système patriarcal qui entend les maintenir dans un état de subordination et réduire au silence leurs aspirations à l’égalité des droits. Le combat mené par les femmes en Argentine mais aussi en Pologne, la part importante qu’elles prennent dans les luttes pour davantage de justice ou de démocratie montrent qu’elles sont aujourd’hui une force avec laquelle tous les pouvoirs doivent compter. A l’occasion de ce 8 mars 2021, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) entend réaffirmer son engagement féministe et appelle toutes à tous à participer aux initiatives visant à construire une société conjuguant dans tous les domaines mixité et égalité. Paris, le 5 mars 2021 Télécharger le communiqué en format PDF
Communiqué du collectif d’associations pour l’organisation de cette manifestation dont la LdH Nantes et pays nantais est partie prenante, Nantes le 20/11/2020
Un constat
Aujourd’hui plus que jamais, nos combats mettent en lumière les
inégalités femmes / hommes et la nécessité de poursuivre la
construction des luttes pour les éradiquer.
La crise sanitaire que nous traversons révèle une fois de plus l’importance d’un service public fort que ce gouvernement démantèle pourtant avec hargne. La fonction publique c’est 62% de femmes : et ce sont elles qui sont les plus mobilisées pour organiser la continuité de l’État. Car ce sont les métiers les plus féminisés qui sont au front : les infirmières et aides soignantes, les personnels soignantes, les femmes dans les Ehpad, les professeures des écoles qui accueillaient les enfants des soignantes. Les employées de la grande distribution ou du commerce, les femmes de ménage, les ouvrières et ouvriers sont aussi sollicité·es car leurs activités rendent souvent impossible le télétravail.
La précarité explose. Toutes les associations caritatives la
vivent, Restau du Coeur, Secours Populaire se débattent pour assurer
le minimum vital. Les femmes seules, les jeunes, toutes celles et
ceux qui survivaient de contrats précaires et de petits boulots se
retrouvent sans rien à la fin de leur contrat. Ce qui entraîne
aussi 30 % de pensions alimentaires impayées ou
irrégulièrement. Et les loyers ne baissent pas. Et les risques de
marginalisation augmentent, pour les étudiantes qui ne s’en sortent
pas, pour les femmes isolées à la rue avec des enfants.
Une fois encore, c’est la société dans son ensemble qui a
besoin des plus méprisé·es du capitalisme dont les femmes
constituent le gros des troupes. Nous voulons dans le même temps
affirmer notre soutien à celles qui, parce que confinées avec un
compagnon violent, risquent leur vie. Ce soutien passe bien sûr par
la vigilance citoyenne
de chacun·e·s et
aussi par tous les moyens de communication
afin de
prévenir et alerter
sur les situations de violences
et secourir
les victimes.
Nous dénonçons les
difficultés encore plus grandes d’accès
à l’IVG, du fait du confinement et de l’engorgement des
hôpitaux. C’est un droit fondamental et il doit rester un acte
chirurgical prioritaire.
Le Grenelle
des violences conjugales est loin d’avoir répondu à nos attentes.
De manière
totalement incompréhensible et inacceptable la ligne d’écoute
nationale 3919, pour les femmes victimes de violences, créée et
assurée par la Fédération Nationale Solidarité Femmes est mise en
danger par l’intention de l’État d’ouvrir cette ligne à la
concurrence. Cette procédure met à
mal l’initiative
féministe et l’indépendance
associative pour le 3919 qui
a assuré la prise en charge de centaines de milliers d’appels
durant toutes ces années, y compris durant le Grenelle et la crise
du Covid, grâce au professionnalisme de ces écoutantes.
Nous voulons aussi rendre visibles les
violences au travail. Le racisme accentue la discrimination à
l’embauche, et cantonne encore davantage les femmes dans certains
emplois. 80% des femmes disent être
victimes de sexisme au travail, 20% de harcèlement sexuel au
travail, 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour en
France sur un lieu de travail. 70% des victimes disent ne pas en
avoir parlé à leur supérieur. Quand elles l’ont fait, 40%
d’entre elles estiment que le règlement leur a été défavorable
(elles ont été mutées, placardisées, voire licenciées).
Après bien d’autres milieux mis en cause, c’est au tour du milieu
sportif de faire l’actualité : harcèlements, agressions,
viols, nous voulons que les responsables, quel que soit leur niveau
de responsabilité, soient désignés, soient rejetés et surtout
jugés. Mais l’enseignement supérieur n’est pas en reste :
selon l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes, 1
étudiante sur 20 a été victime de viol, 1 sur 10 d’agression
sexuelle. Très peu parlent, jugeant que ça ne servirait à rien !
D’ailleurs la plupart pensent qu’il n’y a pas de structure spécifique
mise en place par les institutions universitaires et de recherche,
et, lorsqu’elle existe, n’en ont jamais entendu parler.
Les femmes sont toujours rendues
responsables des réactions machistes : sortant trop tard le
soir dans les rues , hier trop voilées, aujourd’hui habillées
trop court dans les écoles, perturbant les chances de succès des
garçons à l’école. Toutes
ces réactions abjectes pour justifier le contrôle du
corps des femmes. Ya basta le patriarcat !
Partout
dans le monde, les femmes sont les premières victimes des
crises économiques et du
changement climatique, surtout
en cas de catastrophes naturelles (moindre accès à l’information,
prise en charge des enfants, augmentation des distances pour les
approvisionnements en eau et en bois, recul
de la scolarisation des petites filles).
Partout
dans le monde, des
femmes, des
jeunes filles
vivent l’excision, sont
prostituées ou mariées de force, subissent
la stérilisation forcée ou sont
contraintes à des
avortements clandestins. Des femmes reléguées dans les camps de
réfugié.es se
débattent
pour
survivre à l’enfer. Les
femmes de Pologne luttent contre un Etat obscurantiste et
le mouvement « Pro-Vie » pour
obtenir un vrai droit à l’IVG. Nous
pensons à elles.
Ces derniers
mois ont vu les mobilisations féministes grandir à un point que
nombre d’entre nous n’avait pas encore expérimenté. Elles sont
le signe que nos actions au quotidien participent de cette prise de
conscience radicale : l’égalité n’est pas acquise. Nous ne
pouvons que nous réjouir de ces mobilisations
dont le caractère international est un encouragement, comme le
rappel d’un système de domination qui dépasse toutes les
frontières. Nous nous réjouissons de ces « Rosies »
dans les cortèges contre la réforme de retraite à point, de ce
gant levé qui réunit toutes les générations. Nous
nous réjouissons que le 8 mars les inégalités salariales soient
dénoncées. Nous
nous réjouissons des soutiens apportés aux femmes grévistes de la
clinique du Parc à Nantes. Nous nous réjouissons de la mobilisation
unie de plus de 2 000 manifestant.es à Nantes pour le 25 novembre
l’an passé. Ces mobilisations inventives et enthousiasmantes sont et
seront les nôtres jusqu’à la victoire !
Nous
savons qualifier
les
violences : racisme,
sexisme,
harcèlement
moral, cyberharcèlement,
harcèlement
sexuel, agression sexuelle, inceste, viol, par surprise, par
intimidation, par force, par personne ayant autorité, viol conjugal,
mutilations
sexuelles, mariage forcé,
prostitution,
qui
peuvent toucher femmes,
jeunes filles et
enfants..
Nos
revendications
Nous voulons que les discriminations à l’égard des personnes
LGBTQI+ cessent, en milieu scolaire, dans le sport, au travail comme
dans la vie courante. En 2019, 1970 victimes d’actes homophobes,
transphobes et lesbophobes ont été recensés. Les lesbiennes
subissent une double discrimination : en tant que femmes, et en
tant que lesbiennes. Nous en avons plus qu’assez des discriminations
dans l’adoption, nous voulons la PMA pour toutes les femmes et la
reconnaissance de la filiation pour la deuxième mère.
Ce dont nous avons besoin, c’est d’une politique forte des
pouvoirs publics, en matière de prévention des violences, d’accueil
des victimes, et de traitement des situations à hauteur
de leur gravité, que
ce soit en ville ou dans les zones rurales. Pour celles-ci, des
permanences et des équipes mobiles sont nécessaires ou
doivent être renforcées. La
communication la plus large possible doit permettre d’identifier de
façon claire les lieux et personnes ressources existantes pour
briser l’isolement des victimes.
Le Grenelle
des violences conjugales nous laisse sur notre
faim :
dans les situations de violences
conjugales, toujours rien d’inscrit
dans la loi sur le retrait du droit
d’hébergement, le retrait de
l’autorité parentale, du droit de visite du père, l’exclusion
de la résidence alternée, la possibilité pour les victimes de
dissimuler l’adresse des enfants ainsi que celle de leur école et
ce, sans le prononcé d’une Ordonnance de Protection.
Et il n’y a
toujours
pas assez
de places pour accueillir les femmes et leurs enfants dans des
centres d’hébergements spécifiques.
Nous
ne voulons pas d’ouverture à la concurrence de la ligne d’écoute
nationale 3919.
Et visiblement, le Grenelle n’a eu aucun effet sur le nombre de
féminicides : (nombre à préciser au dernier moment)
Nous voulons la fin de l’objection de conscience spécifique à
l’IVG et le renforcement des centres pour garantir une égalité
d’accès pour toutes.
Au travail, nous voulons en finir avec l’impunité des auteurs de
harcèlement et de violence, que cela devienne un thème obligatoire
de négociation, que les entreprises qui ne mettent pas de cadre en
place soient sanctionnées, Les salariées victimes de violences
doivent être protégées de toute sanction ou licenciement. Des
jours de congés exceptionnels devraient
leur être octroyés pour entreprendre leurs démarches. Elles
devraient bénéficier
d’aménagements d’horaires et de postes, ou de facilités de
mutation. Elles devraient bénéficier de la priorité absolue de
relogement dans le parc du 1 % patronal.Nous ne voulons plus que
les victimes de violences subissent une double peine. Nous voulons
que la norme 190 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail)
contre les violences sexistes et le harcèlement sexuel au travail
soit immédiatement transcrite par la France.
Nous voulons qu’une demande d’asile soit traitée favorablement
pour les femmes victimes de menaces d’excision, de mariage forcé ou
en raison de leur orientation sexuelle et qui se réfugient en
France. L’arrêt des violences administratives pour les femmes
migrantes, dépendantes
du statut de leur conjoint. Que
ces femmes accèdent à un statut
autonome, donc, que les lois
françaises leur soient appliquées en France. Quel que soit
leur pays d’origine, nous demandons que les résidentes ne soient pas
soumises à des lois discriminatoires.
En somme, nous voulons
une véritable loi cadre qui traite de toutes les questions à la
fois.
Mais nous constatons que dans notre département aussi, les
féminicides n’ont pas cessé. 3
meurtres connus
à ce jour (21 octobre) dans
le cadre conjugal : 1 à Saint-Herblain (18 mai), 1 à Pornic
(26 mai), 1 à Herbignac (10 juillet).
Persuadées de la nécessité d’un avenir d’égalité, qui
passera par une transformation sociale évidemment féministe, nous
ne lâcherons rien, nous nous retrouvons aujourd’hui 25 novembre 2020
pour le dire, encore et encore : nous sommes fortes, nous sommes
fières, féministes et toujours en colère.
Le collectif d’associations signataire de cet appel à manifestation et du texte ci-dessus est composé de : SOlidarité femmeS Loire Atlantique, 44 Vilaines Filles, Osez le féminisme 44, Alfa Apel EgalitE, Emulsion, Femmes Solidaires-comité de Nantes, RAFU ( Réseau d’Actions Féministes Unies), Collectif abolitionniste nantais, Ciné Femmes, Espace Simone de Beauvoir, Le Mouvement du Nid, Attac 44, LDH-Nantes, UD CGT44, FSU 44, Solidaires 44, CFDT, Ensemble!44, France Insoumise Nantes, Jeunes Communistes de Loire-Atlantique, UDB de Loire–Atlantique, Génération-s Loire Atlantique, EELV44…
Week-end du 8 Mars, Journée Internationale des droits des Femmes, pour l’égalité réelle entre femmes et hommes.
La Section de Nantes et du pays nantais invite à rejoindre la manifestation qui partira de la Place du Commerce, à Nantes, le Samedi 7 Mars, à 11heures.