Publication du rapport de l’ONL : Exercice du maintien de l’ordre et respect des droits lors des manifestations contre la réforme des retraites en 2023 à Nantes

Nous partageons ce communiqué de l’Observatoire nantais des libertés – ONL – dont la LDH est partie prenante.

Observatoire Nantais des Libertés

COMMUNIQUÉ

Le 5 juillet 2024

Les manifestations contre le projet de réforme des retraites du début de l’année 2023 ont été l’occasion à Nantes d’une escalade de la violence.

L’Observatoire Nantais des Libertés (ONL) demande une pacification du maintien de l’ordre et un respect des droits de manifestants.

L’ONL, composé d’une douzaine d’associations, publie un rapport intitulé « Exercice du maintien de l’ordre et respect des droits lors des manifestations contre le projet de réforme des retraites qui ont eu lieu à Nantes de janvier à juin 2023 » : https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2024/07/2024_07_04_Rapport_ONL_manifs_retraite_2023.pdf

Ce rapport a été élaboré à partir des observations menées par les observatrices et observateurs présent·e·s à 18 manifestations, des articles de presse et des témoignages. Il relate les faits, propose une analyse et formule des recommandations.

Vous trouverez ci-dessous les conclusions de ce rapport et un résumé des recommandations qu’il formule.

L’ONL constate que les manifestations contre le projet de réforme des retraites du début de l’année 2023 ont été l’occasion à Nantes d’une escalade de la violence.

De nombreuses interventions des forces de police ont été inadaptées et disproportionnées. Elles ont été accompagnées d’un usage massif d’armes, grenades et Lanceurs de Balle de Défense (LBD) – notamment l’utilisation intense de gaz lacrymogène. Elles ont favorisé une logique d’affrontement dont l’ensemble des manifestant·e·s ont été victimes et ont nuit à l’expression des idées pour les manifestant·e·s pacifiques.

Ces interventions, caractérisées par leur violence ont été couplées avec une multiplication des contrôles, des interpellations et gardes à vue et ont donné à voir une logique d’intimidation, de représailles et in fine de « criminalisation » des manifestant·e·s.

Elles ont eu un double effet de découragement de manifester d’un côté et de radicalisation des positions de l’autre.

Par ailleurs, les victimes de violences policières ont été souvent démobilisées de faire valoir leurs droits.

Personne ne conteste que des atteintes aux biens ou des violences à l’égard des forces de police ont été commises. Mais on ne peut pas placer sur le même plan les violences policières et les violences de manifestant·e·s. Si des personnes commettent des atteintes aux biens et aux forces de police, il s’agit d’une infraction pénale individuelle. Le pouvoir régalien d’utilisation de la force appartenant à l’État, si le recours à cette force n’est pas nécessaire et proportionnée, il s’agit le plus souvent d’une responsabilité collective des forces de police car celles-ci répondent à des ordres, même si parfois la responsabilité individuelle d’un·e policier·e peut être mise en cause.

En donnant le sentiment qu’elle traite les manifestant·e·s comme des adversaires et non comme des personnes à protéger, la police crée les conditions de son propre rejet par la population. De plus, la logique de la confrontation alimente un engrenage durable d’affrontement entre deux « camps », source de nouvelles tensions et violences à l’avenir. C’est pourquoi, à l’opposé d’une logique d’escalade, les forces de police doivent s’engager dans un mouvement de désescalade indispensable pour le maintien de l’ordre lui-même. Des pays en Europe travaillent sur cette question de la désescalade ; la France doit mener cette réflexion.

La stratégie locale du maintien de l’ordre appliquée lors des manifestations contre la réforme des retraites illustre ce que les chercheurs ont appelé l’abandon du maintien de l’ordre à distance (dite «  à la française ») pour un maintien de l’ordre privilégiant l’intervention violente destinée à neutraliser les « groupuscules violents » selon la terminologie employée par les pouvoirs publics.

Les affrontements ont ainsi eu des conséquences négatives sur les manifestations et ont pu faire passer au second plan, voire disqualifier, les demandes formulées par les manifestant·e·s. En ce sens, « le droit d’expression collective des idées et des opinions » qui caractérise l’exercice effectif du droit de manifester en a été atteint.

L’ONL constate que ses conclusions recoupent les analyses de la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, des experts des Nations Unies et de la Défenseure des droits en France.

L’ONL recommande de :

Pacifier le maintien de l’ordre
   • présence discrète et non provocatrice des forces de police ;
   • interdiction de l’usage des armes dangereuses ; 
   • cessation des pratiques agressives des unités mobiles ;
   • respect du droit et des règles de déontologie ;
   • pratique effective d’une médiation entre forces de police et manifestant·e·s ;
    
Permettre le respect des droits des manifestant·e·s et leur effectivité
   • respect des droits des manifestant·e·s et des personnes mises en cause ;
   • garantie de l’accès aux droits des victimes et la sanction des auteur·e·s pour les violences commises par les agent·e·s des forces de police. 

L’Observatoire nantais des libertés : Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse l’Association

ONL@rezocitoyen.net

Réveillons la résistance – 3 juillet 2024 à Châteaubriant

Le collectif nantais d’associations et syndicats qui agit depuis le 9 juin pour battre l’extrême droite dans les urnes dont est partie prenante la LDH invite à participer à la marche ce mercredi 3 juillet à Châteaubriant “Réveillons la résistance ! L’extrême droite on a déjà essayé, on sait où ça mène” à l’initiative du Comité Réveillons la résistance. Voir appel à télécharger ici.

RDV le 3 juillet à 14h30 place Charles de Gaulle et à 15h à la Carrière des Fusillés pour faire honneur à la mémoire de la résistance et s’engager ensemble à continuer de lutter contre l’extrême droite après les élections.

Tract inter-associations : « Dans quel pays voulons-nous vivre ? Il faut aller voter le 30 juin »

Ce tract a été élaboré et diffusé par le collectif inter-associations : « Dans quel pays voulons-nous vivre ? Imaginons et construisons un avenir solidaire. Il faut aller voter dimanche 30 juin et le 7 juillet car nous sommes contre la société que nous propose l’extrême droite… »

Chronique Jet FM de juin 2024 : Battre l’extrême-droite

Chronique jetFM de juin : Battre l’extrême droite

https://urlr.me/xTRpP

L’extrême-droite Française a marqué les élections Européennes. Dans la foulée, le président français a prononcé la dissolution de l’assemblée. Depuis, en France, se rassemblent toutes les voix opposées à cette régression annoncée, toutes s’organisent et convergent pour construire un avenir empreint d’égalité, de fraternité et de liberté pour tous et toutes. Voici celle de la LDH.

Bonne écoute !

Ensemble contre l’extrême droite : Manifestation samedi 15 juin – 14h – Miroir d’eau

Ensemble contre l’extrême droite

Manifestation Nantes

samedi 15 juin – 14h – Miroir d’eau

Rendez-vous LDH : arrêt de tram Duchesse Anne

Appel national commun

Nous, syndicats et associations, avons décidé d’agir ensemble sur tous les territoires pour battre l‘extrême droite lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024 et porter ensemble des mesures concrètes de solidarité, d’égalité et de justice. Nous en appelons à la mobilisation de toutes et tous.

La victoire des extrêmes droites aurait les mêmes conséquences dramatiques que celles qu’on a pu voir là où elles ont pu gouverner ou gouvernent. Aux États-Unis de Trump, dans la Russie de Poutine, la Hongrie de Orban, l’Argentine de Milei, la Pologne du PiS, l’Italie de Meloni, la liberté est piétinée, les droits ont été bafoués, les services publics et les politiques sociales, étranglés. Dans tous ces pays, la violence, la haine de l’autre ont remplacé les valeurs d’égalité, de solidarité, de fraternité.

Nous devons tout faire pour éviter que cela ne nous arrive.

Certes, la défaite des extrêmes droites ne suffira pas à garantir la mise en œuvre de politiques publiques répondant aux inégalités, injustices, et à l’urgence sociale et environnementale. Mais sa victoire en compromettrait radicalement la perspective.

Le recul des droits, la régression des libertés auxquels nous avons assisté ces dernières années, les choix politiques tournant le dos au progrès social, la maltraitance des précaires, l’abandon des services publics, le mépris des mouvements sociaux d’ampleur, comme le combat contre la réforme des retraites, constituent le terreau sur lequel l’extrême droite a prospéré.

Battre l’extrême droite dans les urnes, combattre son projet raciste doit se conjuguer à l’émergence d’un changement profond, de ruptures sociales et écologiques et d’effectivité des droits.

Il est donc crucial que chacune et chacun trouve dans l’exercice électoral le prolongement des mobilisations et aspirations communes. Une réponse de l’ensemble des forces politiques considérant que les droits sont les mêmes pour toutes et tous est indispensable.

Nous, syndicats et associations, serons exigeants pour que les réponses que nous portons pèsent aujourd’hui et demain dans un dialogue social et civil effectif.

Dans la société que nous voulons, la liberté, l’égalité, la démocratie, la solidarité et l’Etat de droit ne sont pas des mots vides de sens mais les principes mêmes qui organisent notre vie commune, notre avenir commun. Sur ces bases, face aux tenants de la haine, du racisme, de l’antisémitisme, du sexisme, de la LGBTQI+phobie, de la régression sociale, et de la destruction du vivant : des alternatives de rupture sont nécessaires.

Ensemble, nous en appelons à la mobilisation citoyenne. Sans attendre, nous appelons à participer dès ce week-end à toutes les manifestations partout en France.

Appel lancé par : Cimade, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), Greenpeace France, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la Magistrature (SM), Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), Union syndicale Solidaires

Signé également par : AC ! Agir ensemble contre le chômage, ActionAid France, Action contre la faim, Action Justice Climat, Action non-violente COP21 (ANV-COP21), Accueil coopération insertion pour les nouveaux arrivants (Acina), Accueil Montauriol, Agir pour la réinsertion sociale 95 (ARS95), Agir pour l’environnement, Ahlis 46, Alliance citoyenne Justice ensemble, Alliance des femmes pour la démocratie, Alternatiba, Anef Provence, Animafac, Antony Terre Citoyenne, APF France handicap, Apige, Archipel de l’écologie et des solidarités, Association Accompagnement Recherche Education Solidarité (AARES), Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association Espace Femmes Geneviève D., Association femmes, Association française des infirmier(e)s de cancérologie, Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France-Palestine Solidarité (AFPS), AFPS 46, Association des Marocains en France (AMF), Association montalbanaise d’aide aux réfugiés (Amar), Association Pacco, Association Porte accueil RHP, Association de promotion des cultures et du voyage, Association nationale d’assistance aux frontières pour les personnes étrangères (Anafé), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association pour l’accueil des travailleurs et des migrants (AATM), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), ATD Quart Monde, ATMF Gennevilliers, Attac, Attac Rennes, Audacia, Bellidée, Bio Consom’acteurs, Cap Ose, Carton plein, Cant’Orbrie, Centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active (Cemea), Cemea Ile-de-France, Cent pour un toit Oise, Centre socioculturel Etincelles, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Cercle de silence de Tours, Chrétiens-migrants, CliMates, Collectif Accès aux droits, Collectif AGIR du pays d’Aix, Collectif des associations citoyennes (Cac), Collectif catholique P.A.I.X, Collectif Changer de cap, Collectif citoyen chatenaisien, Collectif Droits des femmes et plus 14, Comité ivryen pour la santé et l’hôpital public, Comité Palestine 47 AFPS, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie (CRLDHT), Comité Marche du 23 mai 1998 (CM 98), Commerce équitable France, Confédération internationale solidaire et écologiste (Cise), Confédération nationale du logement (CNL), CNL Val-de-Marne, Confédération paysanne, Conseil départemental des associations familiales laïques 70 (CDAFAL 70), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Conseil national de la nouvelle résistance (CNNR), Construire ensemble la politique de l’enfance (CEP-Enfance), Convergence de défense et développement des services publics, Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés académiques et pédagogiques (Caalap), Coordination française pour le lobby européen des femmes (Clef), Coordination mobile accueil orientation Lille Métropole (CMAO), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale Pas sans nous, Copainville, Cultures du cœur 82, Défense des enfants international – France (DEI-France), Droit au logement (Dal), Droits ici et là-bas (Diel), Droits d’urgence, Emmaüs International, Emmaüs France, Emmaüs Roya, Emmaüs Solidarité, Enfance et musique, Ethnoart, Extinction Rebellion France, Fas Paca Corse, Fas Pays de la Loire, Fédération Addiction, Fédération Artisans du monde, Fédération des associations générales étudiantes (Fage), Fédération des mutuelles de France, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fédération Etorkinekin Diakité, Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération nationale des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF), Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Samu sociaux (FNSS), Femmes Egalité, Femmes plurielles, Foodwatch France, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, Fondation des femmes, Foyer Accueil chartrain, Français Langue d’accueil (FLA), France Amérique latine, France Fraternités, France Libertés Gironde, France terre d’asile, Frères des Hommes, Générations Futures, Generation for rights over the world (GROW), Golem, Grains de pollen, Groupe associatif PoleS, Groupe d’information et de soutien des immigré-es (Gisti), Habitat alternatif social, Home, Home Protestant, Hôtel social 93, Human Dignity, Humanity Diaspo, Ingénieurs sans frontières France, Interlogement 93, Jardin de cocagne nantais, Juives et Juifs révolutionnaires (JJR), JRS France, L’Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (L’Acort), La Communauté ivoirienne de la Grèce, La Cloche, La Jeune Garde, La main tendue, La maison clinquante, La Ressourcerie de Bièvre Valloire,  Latitude Marionnette, Le Cercle Besançon, Le Mouton numérique, Le Mouvement de la paix, Le Mouvement des régies, Les amoureux au ban public, Les convivialistes, Les midis du Mie, Les petits débrouillards, Les Pétrolettes, Les Poussières, Ligue de l’enseignement, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), L’Union étudiante, MAHRA – Le Toit, MAPEmonde, Médecins du Monde, Migraction 59, Mission d’aide au développement des économies rurales en Afghanistan (Madera), Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mouvement du Nid, Mouvement Utopia, Mutuelle des pays de Vaucluse, Observatoire international des prisons – section française (OIP),  Ocellia, Oppelia, Pas de bébés à la consigne, PasserElles buissonnières, Paris d’exil, Pantin solidaire, Patron.nes solidaires, PLACE Network, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Polaris 14, Provence Mémoire mouvement ouvrier (Promémo), Quartiers du monde, Rassemblement citoyen Viva – Nice, Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (Raar), Réseau éco-syndicaliste (Res), Réseau Education sans frontières (RESF), Réseau étudiant pour une société écologique et solidaire (Reses), Réseau euro-maghrébin citoyenneté et culture (REMCC), Réseau Euromed France (Ref), Réseau national cultures et éducation (RNCE), Ripostes – Pour une coordination antifasciste, Romeurope 94, Roya citoyenne, SOL – Alternatives Agroécologiques et Solidaires, Solidarité Laïque, Soliha, Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des médecins de PMI (SNMPMI), Syndicat national lycéen (SNL), Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU (Snuasfp-FSU), Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC-FSU (SNUipp-FSU), Syndicat unitaire des personnels des administrations parisiennes-FSU (Supap-FSU), Syndicat national unitaire des personnels de direction de l’Education nationale 33 (Snupden 33), Tous migrants, Une autre voix juive (UAVJ), Union des étudiants exilés (UEE), Un jour la paix, Union juive française pour la paix, Union nationale des étudiants de France (Unef), Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), Union syndicale lycéenne (USL), Union syndicale de la psychiatrie, Unis pour le climat et la biodiversité, Université & Réfugié.e.s, Utopia 56, Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (Visa), VoxPublic, YES Akademia, Zero Waste France, #jesuislà (Paris, le 12 juin 2024)

Signataires locaux :  Alternatiba-GIGNV, Association France Palestine Solidarité (AFPS), ATTAC 44, Cimade Nantes, Comité du Souvenir-Résistance 44, Confédération Syndicale des Familles (CSF), Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’Enseignement (FAL), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Maison des Citoyens du Monde 44 (MCM), Maison du Peuple de Nantes, Mdp en colère, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), Réseau Éducation sans Frontières (RESF), Syndicat des Avocats de France (SAF), Vilaines Filles 44, … (liste en cours)

Appel à rassemblement ce lundi 10 juin – 18h préfecture

Le CLECED appelle toutes celles et tous ceux qui refusent de voir s’installer une majorité d’extrême droite à l’Assemblée Nationale à venir se rassembler ce lundi 10 juin à 18h devant la Préfecture de Nantes.

Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites (CLECED) : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’Enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires

« Pour une alternative démocratique, sociale et écologique », résolution adoptée par le 92e congrès de la LDH

La LDH, lors de son 92e congrès national, à Bordeaux, du 18 au 20 mai 2024, a adopté une résolution générale intitulée « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique ».

Au travers de cette résolution, la LDH se propose d’être une table commune et ouverte permettant l’agrégation des différentes forces syndicales, associatives et politiques, pour faire émerger une alternative politique unitaire à même de défaire l’extrême droite dans les urnes pour les élections municipales de 2026 puis l’élection présidentielle de 2027.

Bonne lecture.

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Télécharger ici la résolution « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique »

Lire la résolution ci-dessous :

Résolution « Pour une alternative démocratique, sociale et écologique »

I. Une crise multiforme qui fragilise la démocratie – Éléments de contexte

Les politiques publiques dictées par l’agenda néolibéral se sont généralisées au fil des décennies, à mesure que se mondialisait et se financiarisait l’économie et que s’étendait la marchandisation. Loin de la « mondialisation heureuse » promise, elles ont conduit à un accroissement vertigineux des inégalités, qui ne sont pas sans conséquence sur le fonctionnement de notre démocratie. Elles ont de même conduit, notamment au travers du démantèlement progressif du droit du travail, au développement d’une insécurité économique et sociale aux dimensions multiples, et ont installé dans la précarité une part considérable de la population.

L’accès effectif et permanent aux droits économiques, sociaux et culturels les plus essentiels – comme un revenu du travail ou à défaut une allocation de remplacement permettant de vivre décemment, le droit au logement, le droit à la santé, le droit à l’éducation – a été fortement entamé. Le droit à un environnement sain a continué d’être gravement bafoué par un usage prédateur des ressources, avec la perpétuation d’un système non viable écologiquement. Or l’on constate en maintes circonstances combien l’accès à un droit conditionne celui aux autres droits, d’où un cumul des vulnérabilités sociales pour un nombre considérable de gens.

Les situations de non-accès ou de non-recours aux droits sociaux ont progressé encore plus rapidement que le nombre de personnes précarisées éligibles aux dispositifs. La dématérialisation de l’accès aux services peut constituer une maltraitance institutionnelle et est un frein considérable pour celles et ceux qui ne sont pas formés au numérique ou n’y ont simplement pas accès. Les inégalités sociales se sont creusées et territorialisées, tandis que s’accélérait la concentration des richesses dans les mains de quelques-uns.

Un détricotage du salariat, en particulier du salariat stable, s’opère dans tous les secteurs, en lien avec la plateformisation de l’économie. Aujourd’hui, près de 90 % des embauches se font en CDD et le nombre d’emplois précaires a quadruplé en 25 ans. Les travailleurs des plateformes n’ont pas un même accès aux droits conquis par les combats ouvriers comme les congés payés, l’assurance santé, les arrêts maladie, le droit au chômage, à la retraite et le régime protégé des accidents du travail.

En parallèle, le désastre écologique s’accélère, traduisant un modèle d’accaparement des richesses fondé sur la réalisation de profits à court terme. Pourtant le changement climatique global et la destruction accélérée des espèces et des écosystèmes imposent d’agir d’urgence, alors que six des neuf « limites planétaires » ont d’ores et déjà été dépassées.

La concomitance des destructions environnementales et de l’extension des précarités devrait conduire à mettre en œuvre des politiques publiques capables de faire face à l’urgence et l’ampleur des besoins actuels et futurs. Au lieu de cela, le gouvernement se focalise sur l’accompagnement des demandes des marchés. La casse de l’État social se poursuit avec la déstructuration des services publics, qui en outre ne sont plus d’égale qualité sur tous les territoires, et notamment ultramarins. La protection sociale devient une « variable d’ajustement » des déséquilibres budgétaires, fragilisant la situation d’un nombre croissant de personnes. Le modèle néolibéral continue de dominer la politique budgétaire et monétaire mise au service de marchés largement dérégulés, montrant jour après jour qu’il est le problème et en aucun cas une solution face à la décomposition des liens qui font les sociétés humaines.

Les processus démocratiques, y compris dans les pays où ils restent très développés, répondent de moins en moins efficacement aux besoins de sécurité économique, sociale, environnementale des populations. Les facteurs de cohésion de la société sont affaiblis par le recul des services publics et des politiques publiques assurant les solidarités, l’inclusion et les libertés fondamentales. La montée continue et durable des précarités et des inégalités dans un pays aussi riche que la France, un territoire aussi prospère que l’Union européenne, explique largement les doutes qui s’expriment dans des pans entiers de la société sur la pertinence même de la démocratie pour répondre aux besoins, ouvrant par là-même des opportunités d’attaques venant de l’extérieur (Russie, désinformation, intox…).

On observe en France (comme dans de nombreux pays) une défiance croissante des citoyennes et citoyens vis-à-vis de la sphère politique. Pour une partie de la société domine un sentiment d’abandon, de dépossession et de ressentiment, découlant de l’impossibilité d’influencer les politiques pour répondre aux problèmes rencontrés. Électoralement, cela se traduit par des niveaux d’abstention historiquement élevés et par une instabilité des choix électoraux d’un scrutin à l’autre. A de rapides montées peuvent succéder des chutes brutales. Les votes sont souvent davantage l’expression d’une défiance plutôt qu’une adhésion de fond.

La démocratie s’en trouve affaiblie dans sa légitimité au sein de la population, d’autant que la sphère du débat politique est de plus en plus contournée, avec la mise en place d’une gouvernance par des institutions échappant largement aux contrôles, à l’équilibre des pouvoirs et à la discussion collective des critères de décision.

De plus, L’État ne se contente pas de rogner sur son rôle d’organisation des marchés, de redistribution des richesses produites. Il développe un autoritarisme s’appuyant sur le rétrécissement des libertés publiques, avec une dépossession des prérogatives du champ judiciaire au profit du pouvoir administratif, mais aussi, dans la période récente, un mépris de l’État de droit. Aux résistances, oppositions et contre-pouvoirs, l’État, largement subordonné aux objectifs économiques, répond par l’autoritarisme et s’achemine vers le musèlement de toute contradiction.

Les acteurs de cohésion et d’alerte que sont les associations, les syndicats, les corps intermédiaires institués sont régulièrement méprisés, contournés, empêchés de porter collectivement les demandes que les institutions devraient prendre en compte – ce qui accentue le délitement du corps social. Cela ajoute encore aux doutes sur l’efficacité de la démocratie et, ultimement, sur son utilité.

Les restrictions à la liberté d’expression, de manifestation, d’association, la criminalisation d’actions militantes, notamment écologistes, et de gestes de solidarité en particulier avec les personnes exilées, participent d’une volonté d’intimidation, dont les violences policières sont l’incarnation la plus spectaculaire, la multiplication des technologies de surveillance l’avatar le plus insidieux. La dernière période voit la multiplication d’actions violentes de groupes d’extrême droite, qui privatisent la violence à l’égard des personnes agissant pour faire valoir les droits et les libertés. Cela illustre les effets délétères du climat installé par le recul de l’État de droit.

Quant à la concentration des médias, gérés en fonction d’intérêts privés à la recherche de profits, elle contribue à faire reculer l’intérêt collectif. Le débat public pluraliste, favorable à la vie démocratique, en fait les frais. Les limites croissantes au pluralisme participent de manière insidieuse à l’intimidation générale. Des lignes éditoriales en soutien aux extrêmes droites et droites extrêmes, contraires au cahier des charges fixé aux médias d’information, ont justement été soulignées par le Conseil d’État, sans conséquences notables. L’absence de gouvernance indépendante des médias, y compris de service public, accentue ce phénomène. Le champ des médias est plus que jamais un enjeu majeur pour la démocratie.

Les réseaux sociaux, s’ils contribuent à la circulation des informations, sont cependant contrôlés par des intérêts particuliers, et sous influence politique partisane (souvent d’extrême droite). Une grande partie des contenus, résultant d’un enfermement algorithmique, ont un effet destructeur sur le débat public.

La cohésion de la société est également menacée par les atteintes aux droits dans les territoires ultramarins de la France dont les populations voient leurs droits encore plus maltraités. La France a une politique à deux vitesses sur ses propres territoires comme elle l’a d’ailleurs lorsqu’il s’agit de considérer ces mêmes droits dans sa politique internationale.

II. Un affrontement politique structuré par trois approches des droits – Éléments d’analyse

Dans ce contexte de crise, la LDH, qui analyse les pays occidentaux au prisme des droits, considère que le champ politique est principalement structuré par trois approches fondamentalement différentes, qui se concrétisent dans chaque pays selon des modalités spécifiques en évolution permanente.

La première vision, dans laquelle la LDH se retrouve pleinement, est celle d’une société qui poursuit l’objectif d’assurer à toutes et tous l’accès effectif aux droits fondamentaux, une société où la richesse créée est mise au service de cette ambition. Quand les discours se traduisent en actes, cette approche s’incarne à travers des politiques publiques assurant davantage d’égalité, de justice et de solidarités, sans détruire les écosystèmes. N’ayant pas à lutter constamment pour faire reconnaître et respecter les droits, syndicats et associations peuvent concentrer leur action sur la construction de rapports de force propices à obtenir des politiques servant leur vision.

Une deuxième approche, celle du néolibéralisme développé depuis les années 1980, considère que l’objectif des politiques publiques est de créer un cadre d’opportunités pour les personnes, chacun trouvant censément sa place dans la société en fonction de ses capacités. L’octroi de droits formels doit suffire, peu importe qu’ils soient ou non effectifs. Dans les faits, cette approche culpabilisante, résumée par la formule « traverser la rue [pour trouver un emploi] » et justifiée par le slogan de « l’égalité des chances », organise la mise en concurrence de tous contre tous et un productivisme effréné. Elle conditionne l’accès aux droits aux comportements individuels, niant son caractère universel. Elle se traduit toujours et partout par l’accroissement des inégalités et la désagrégation des liens sociaux. Elle s’accompagne dans de nombreux pays, dont la France, de la répression de toute contestation. La LDH s’inscrit dans tous les combats en défense des droits que cette approche détruit.

La troisième approche est celle historiquement portée par les extrêmes droites, à laquelle des forces politiques de droite sont désormais régulièrement perméables. Cette approche met au centre de toute politique la légitimité d’exclure certaines personnes de l’accès aux droits en fonction de critères « identitaires ». Sont concernées le plus souvent les personnes étrangères, jugées « différentes », ne correspondant pas à une prétendue « culture nationale ». Exclure certaines personnes d’un droit est présenté comme la condition pour l’assurer au reste de la population (dite « de souche » ou « normale »). Cette approche vient pleinement légitimer le racisme et les discriminations. C’est la négation absolue de l’universalité des droits telle que portée par le droit international, voire de toute régulation juridique. Comme le montrent ses votes aux parlements européens et français, dans la logique de sa vision d’une population à l’identité homogène, l’extrême droite rejette la redistribution comme outil premier pour répondre aux besoins sociaux, même au sein de la « communauté nationale » qu’elle dit pourtant vouloir protéger. Au contraire, elle conforte l’inégale répartition des richesses dans la société. Ainsi ses discours sociaux ne sont-ils que fallacieux et mensongers. Jugeant largement illégitime l’engagement environnemental, l’extrême droite sert également le court-termisme qui domine l’économie financiarisée, et en accompagne les intérêts. En résumé, cette approche est la négation absolue de ce que porte la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) avec les droits humains universels, indivisibles et interdépendants.

Le champ politique des pays occidentaux est structuré par ces trois approches. Toute action visant à peser en France et en Europe sur ce champ gagne à en tenir compte.

III. La boussole des droits pour toutes et tous – Orientations structurantes

En France et en Europe, de fortes mobilisations portent régulièrement des revendications contre les précarités et les vulnérabilités tant sociales que climatiques, pour les libertés publiques, pour les droits des femmes et de toutes les personnes minorisées, pour le respect de l’État de droit et tant d’autres droits à faire valoir. Dans ce temps de montée des extrêmes droites et des politiques régressives, c’est un facteur essentiel, solide, bienvenu pour porter nos combats partagés y compris dans le champ politique. Quatre grandes exigences, d’importance égale, rassemblent de fait les forces qui participent à tous ces combats.

La première est d’œuvrer à ce que nos sociétés reposent sur un socle dont on ne saurait déroger, fondé sur le triptyque « démocratie, État de droit et effectivité des droits fondamentaux » tel qu’il est défini par le droit international. Ce socle figure dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme déclinés dans les pactes de New York pour les droits économiques, sociaux et culturels. Il est dans les objectifs de l’accord de Paris sur le climat et les conventions régionales pour la démocratie environnementale. Il est dans la Convention européenne des droits de l’Homme et sa charte sociale, la Charte européenne des droits fondamentaux, dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes (CEFDEF/CEDAW), la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CIDPH), ou encore la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE).

Dans ces textes, l’universalité des droits est systématiquement affirmée, à l’opposé de toute exclusion ou hiérarchisation. Ce socle inscrit le droit contre toute discrimination, toute forme de rejet de l’autre, qu’elles relèvent du sexisme, de l’homophobie et d’autres LGBTIQ-phobies, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de toutes les formes de racisme, du rejet en raison de la couleur de peau, de la religion, de la nationalité, du genre, de l’âge, du handicap, de la classe sociale, ou de quelque préjugé que ce soit, contre toutes ces haines liées entre elles par le refus de l’altérité.

La deuxième exigence commune aux forces qui luttent pour les droits et les libertés est celle d’un contrat social construit autour des valeurs d’égalité, de solidarité, de justice et d’inclusion, valeurs qui sont au cœur de la démocratie. Cette exigence suppose, et permet, un renouvellement de l’exercice de la citoyenneté, renouvellement qui ne se limite pas au bulletin de vote même si celui-ci est important. Ce contrat social, auquel il est fait référence dans l’article premier de la Constitution, doit être construit autour d’un cercle vertueux où la participation citoyenne est prise en compte par les institutions, où les politiques publiques répondent aux besoins de l’égalité et de l’effectivité des droits, où la diversité des aspirations présentes dans nos sociétés est non seulement reconnue mais trouve des réponses reposant sur les valeurs proclamées par le contrat social, où la laïcité est un principe de liberté.

Troisièmement, l’effectivité des droits économiques, sociaux, environnementaux et culturels doit être au cœur de la société. C’est à la fois le moyen et la condition d’une société solidaire, que construit une fiscalité redistributive de façon juste et efficace, où l’accès aux droits de l’une ou de l’autre peut être considéré comme un bien partagé par toutes et tous, ce qui garantit la solidité des processus de la démocratie dans nos sociétés complexes et diverses. Dans une telle perspective, l’effectivité des droits permet une opportunité politique pour revivifier le contrat social. En revanche, toute collectivité prenant des décisions remisant l’égalité et la justice sociale le remet en cause.

Enfin, avec la crise d’un système non viable écologiquement et construisant de façon systémique les précarités, la quatrième exigence consiste à porter l’indivisibilité de la justice sociale et d’un environnement sain et durable, avec le développement des communs à toutes les échelles et la gestion démocratique qui y correspond intrinsèquement, permettant la garantie des biens communs et une régulation publique, démocratique et sociale des activités économiques.

Répondre à la crise de la démocratie implique de traiter simultanément deux questions intrinsèquement liées : à quoi sert la démocratie dans nos sociétés complexes et diversifiées et quels processus démocratiques faut-il pour que la démocratie apporte les réponses attendues ? L’universalité et l’indivisibilité des droits forment le cadre que la démocratie doit servir pour le bien commun. Les politiques publiques doivent garantir ce cadre, pas y être contraires. La création des richesses doit être mise au service des droits et de la préservation des écosystèmes, pas se faire au détriment de leur plein respect.

IV. Défaire l’extrême droite et ses idées : construire une alternative autour de l’effectivité des droits – Appel

La LDH agit pour l’effectivité de tous les droits pour toutes et tous, pour la défense des libertés publiques. Elle n’est pas qu’une vigie, elle est un collectif de luttes et d’actions, et une force de résistance.

C’est forte de cette identité que la LDH aborde la situation présente, inédite depuis huit décennies, d’une France où l’un des possibles est l’arrivée au pouvoir d’État de l’extrême droite en 2027.

Ce qui caractérise l’extrême droite, aujourd’hui comme hier, c’est de penser chaque question à travers un prisme selon lequel les droits fondamentaux ne sont pas pour toutes et tous ; c’est de vouloir une société qui pense l’accès aux droits en partant de qui n’est pas légitime à en bénéficier, en général sur la base de critères identitaires qui excluent (nationalité, origine, religion, orientation sexuelle…).

L’extrême droite s’appuie sur les précarités que produisent massivement les politiques néolibérales pour chercher à convaincre qu’en excluant certaines personnes des droits, il y en aurait davantage à donner aux autres. Parce que par principe, par idéologie, elle tourne le dos à une société de l’égalité, de la solidarité, de l’inclusion, l’extrême droite au pouvoir est par nature une régression profonde. Le prix que les sociétés doivent payer pour s’en relever est toujours considérable.

Partie prenante des combats pour l’accès effectif aux droits, la LDH en constate le nombre et la force. Elle constate également qu’une unité inédite a été réalisée dans le champ syndical, et que le besoin de convergence des combats menés irrigue aussi le champ associatif. Dans la situation actuelle, ce sont des atouts essentiels.

Aujourd’hui, notamment à l’approche des élections de 2027, nous sommes face au défi d’un vote pour l’extrême droite plus haut que jamais. La LDH refuse de considérer l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir d’État comme inéluctable. La politique néolibérale menée ces dernières années au service des intérêts financiers, avec une succession de lois régressives, s’est accompagnée, en particulier avec la loi immigration, d’une rupture assumée vis-à-vis de l’Etat de droit (ce jusqu’à la caricature, en considérant que c’était au Conseil constitutionnel d’intervenir là où le gouvernement assumait de voter des mesures non constitutionnelles). Cette politique alimente le discours d’extrême droite tout autant qu’elle s’en nourrit. Elle rend inopérante la possibilité de battre l’extrême droite dans les urnes autour d’une candidature issue de l’approche néolibérale. La LDH affirme que seule une alternative politique progressiste est susceptible d’agréger l’ensemble des refus de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle et de mobiliser la diversité de celles et ceux qui veulent vivre dans une société guidée par l’objectif d’assurer tous les droits à toutes et tous.

La LDH considère que les fortes mobilisations de ces dernières années, ayant couvert les préoccupations dans le champ social, environnemental, des droits des femmes, des droits de toutes les personnes discriminées, en défense des libertés individuelles et des libertés publiques, contre les violences policières…, traduisent les aspirations collectives à une société inclusive, d’égalité, de solidarité. Elles doivent être amplifiées et être au fondement de l’alternative à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

Ces mobilisations tracent la voie à suivre pour des politiques publiques qui recréent les liens dont notre société a besoin, alors que leur absence la désagrège. Les exigences, mais aussi souvent les initiatives concrètes de solidarité qui leur sont liées tracent une perspective d’extension des champs de la coopération et de la justice sociale comme instruments de participation civique. Avoir une alternative politique qui corresponde à ces mobilisations est l’enjeu majeur pour pouvoir défaire les approches sociétales tracées tant par l’approche néolibérale que par celle de l’extrême droite.

La LDH fait partie de celles et ceux qui ne se résignent pas à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Elle souhaite participer à l’émergence d’une nécessaire convergence entre, d’une part, ce que portent les mobilisations organisées par les syndicats, les associations, les mouvements sociaux et, d’autre part, une offre politique inscrite dans une perspective porteuse d’émancipation, d’égalité, de solidarité, d’une société inclusive, de démocratie, de libertés publiques.

Construire cette convergence indispensable pour tenir l’extrême droite hors de la sphère du pouvoir d’État n’a rien d’une évidence. La LDH considère que c’est à partir de leurs pratiques rassemblant une diversité d’opinions présentes dans la société qu’associations et syndicats se doivent de peser maintenant sur les forces politiques qui dans leur diversité interviennent et se reconnaissent dans ces combats pour une société de tous les droits pour toutes et tous.

La LDH appelle toutes et tous, collectivement, à travailler au rassemblement contre les idées d’extrême droite et ceux qui les portent, à même d’en assurer la défaite en 2027 sur la base d’un nouveau contrat social structuré par les solidarités, fait d’inclusion, de refus des discriminations, respectueux des libertés publiques et promouvant la démocratie. La LDH affirme que c’est la présence d’une telle « offre politique » qui peut rassembler pour assurer la défaite de l’extrême droite dans les urnes.

Fidèle à son histoire, la LDH se propose d’être, à tous les niveaux et sur tout le territoire, une table commune, ouverte aux discussions impliquant tous les partenaires progressistes de la société civile, associations, collectifs, syndicats et forces politiques pour contribuer à construire une offre unitaire. Celle-ci doit assurer dans le champ électoral la défaite de l’extrême droite, mais aussi, et ce sera décisif pour la suite, doit reposer sur l’engagement de mener les politiques démontrant aux électrices et électeurs, et plus largement à toutes celles et tous ceux qui vivent sur le territoire quel que soit leur statut, que la démocratie fonctionne pour eux, que ses processus répondent aux besoins légitimes qu’elles et ils expriment pour bénéficier de l’effectivité des droits.

La LDH exhorte les citoyennes et les citoyens mus par la justice sociale et écologique, qui ressentent déception, trahison ou abandon des politiques, à ne pas renoncer à la bataille politique. En corollaire, elle exhorte les mouvements et partis politiques à travailler avec l’ensemble des acteurs de la société civile pour construire des perspectives d’espoir. Face aux complaisantes et paresseuses prophéties autoréalisatrices d’une inéluctable arrivée au pouvoir de l’extrême droite, nous construirons les conditions de la victoire d’un projet de société juste et inclusive.

Ensemble, engageons un processus pour que notre société soit pleinement une démocratie, porteuse d’espoir, c’est-à-dire qui serve à mettre en œuvre les politiques nécessaires au bien-être dans la société – ce qui implique un fonctionnement où il est normal que les citoyennes et citoyens influent sur les décisions et s’assurent de la mise en œuvre des engagements pris.

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Résolution adoptée le 20 mai 2024
Votes pour : 437
Votes contre : 0
Abstentions : 12

Chronique LDH mai 2024 sur JetFM : Votons pour une Europe qui garantisse les libertés et tous les droits pour toutes et tous

L’Union européenne, un enjeu citoyen

Nous allons, le 9 juin prochain, décider de notre avenir européen. Il n’est pas toujours simple de se situer au sein de cette Europe : comprendre les enjeux qui en découlent, la marge de manœuvre de nos députés et leur pouvoir, ou se remémorer ce qui a été fait (exemple du Pacte sur l’immigration et l’asile) pour anticiper ce qui pourrait être engagé. Voilà ce que nos inénarrables ligueur.euses vont tenter de faire ! Tous.tes à vos oreilles…

Votons pour une Europe qui garantisse les libertés et « tous les droits pour toutes et tous » et pour combattre les idées des extrêmes droites !

Lien d’écoute : https://urlz.fr/qMTu

Tribune : Alerte du comité régional Pays de la Loire LDH

Tribune :

Alerte du comité régional des Pays de la Loire LDH (Ligue des Droits de l’Homme)


Pour penser et activer nos solidarités, pour la paix civile, pour nos droits et pour nos libertés, un impératif : défaire ensemble l’extrême droite et ses idées.

Scrutin après scrutin, portées par des crises multiples qui se répètent et par une manne financière et médiatique, les idées des extrêmes droites progressent partout dans le monde. En Europe, en France, dans nos régions et dans nos quartiers, elles vont jusqu’à fausser nos manières de penser. L’autre n’est pas, n’est plus, le début de la solution, il devient le problème. De sorte que les forces politiques républicaines et démocratiques se retrouvent en position défensive, sans présenter un projet de société fondé sur l’égalité face aux défis qui se posent à l’ensemble des sociétés humaines.

L’approche historiquement portée par les extrêmes droites met au centre de toute politique la légitimité d’exclure certaines personnes de l’accès aux droits en fonction de critères « identitaires ». Sont concernées le plus souvent les personnes étrangères, jugées « différentes », ne correspondant pas à une prétendue « culture nationale ». Exclure certaines personnes d’un droit est présenté comme la condition pour assurer ce droit au reste de la population qu’ils nomment « de souche ». Cette approche raciste ou xénophobe et discriminatoire est la négation absolue de l’universalité des droits telle que portée par le droit international, voire de toute régulation juridique. Comme le démontrent ses votes au parlement européen et français, dans la logique de sa vision d’une population à l’identité homogène, l’extrême droite rejette la redistribution comme outil premier pour répondre aux besoins sociaux, même au sein de la « communauté nationale » qu’elle dit pourtant vouloir protéger. Elle conforte au contraire l’inégale répartition des richesses dans la société, allant encore plus loin que la droite républicaine. Ainsi les discours sociaux présentés par l’extrême droite ne sont que fallacieux et mensongers, ils ne trompent pas celles et ceux qui interrogent et observent au fond leurs programmes et leurs pratiques du pouvoir.

Pour exclure impunément, pour justifier l’injustice, pour éliminer les contre-pouvoirs (donc la démocratie) et pour s’installer durablement au pouvoir, les partis d’extrême-droite tels que le Rassemblement National (RN) ou Reconquête auraient à cœur, pour mettre en place leurs programmes, de désigner comme « ennemi de l’intérieur » toute personne ou tout groupe de personnes qui n’appartiendraient pas à la vision identitaire nationaliste (politique, ethnique et/ou religieuse) de leur parti.

Les exemples dans l’histoire et au présent ne manquent pas pour illustrer les conséquences funestes pour les populations tombées sous le joug de ces régimes politique fondés sur l’exclusion.

À la porte de l’Europe, nous avons la fédération de Russie aux ordres de Poutine, référence pour certains cadres de l’extrême droite. Le Kremlin multiplie les manipulations à grande échelle, les faux procès et les accusations mensongères à l’encontre de toute opposition.

En Europe, la Hongrie de Victor Orban (lié étroitement à Poutine) sert de laboratoire et d’école pour les extrêmes droites. Sa population subit un gouvernement qui détourne les fonds européens pour servir directement des intérêts privés y compris extra-européens. Un gouvernement qui met à mal les services publics, avec la suppression du statut des fonctionnaires et l’exploitation des enseignants contraints d’être corvéables à merci et assujettis à l’idéologie du parti sous peine d’être privés de moyens. Ils sont les plus mal payés de toute l’Europe et les conditions d’enseignement y sont déplorables. La justice et les médias ont perdu toute indépendance. En développant un arsenal juridique liberticide et en muselant la magistrature, Victor Orban met à mal l’État de droit dans son pays. C’est non seulement un modèle, mais aussi un rêve d’avenir pour le RN et Reconquête. C’est un cauchemar d’avenir pour celles et ceux qui sont attaché.es aux progrès sociaux et à l’universalité des droits.

Plus proche de nous, en région Pays de la Loire, sous les effets conjugués des médias aux mains de quelques milliardaires et de leurs chroniqueur·se·s, des réseaux sociaux et de la parole haineuse des responsables politiques du RN et de Reconquête, on observe au fil des mois une augmentation notable d’actes d’intimidation, de menaces, voire de violence de la part d’activistes d’extrême droite.

Ainsi, sur l’ensemble du territoire ligérien, on constate des dégradations de permanences d’élu.es, de locaux syndicaux et associatifs, des bandes armées et casquées qui s’en prennent à des personnes dans les centres-villes, comme à Angers, au Mans ou à Nantes. À Saint-Brévin-les-Pins, l’incendie volontaire de sa voiture qui s’est propagé à sa maison et à ses occupant.es a conduit le maire à démissionner. Des activistes d’extrême droite racistes et xénophobes, venus d’autres départements, ont exprimé leur opposition au projet de déménagement et d’agrandissement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile par des manifestations, des menaces de mort et cet incendie. Ce ne sont pas ces demandeuses et demandeurs d’asile ayant fui la mort et les exactions qui ont troublé la tranquillité des habitant.es de Saint-Brévin-les-Pins mais bien ces activistes d’extrême droite mus par leur haine de l’Autre.

Des évènements nationaux tel le drame de Crépol sont instrumentalisés par les partis et les médias d’extrême droite. C’est ainsi qu’ils ont pu réunir à Laval une centaine de militants venus de loin pour défiler un dimanche matin dans les rues en scandant leurs cris de haine. Or ce jour-là, des dirigeants départementaux du RN et de Reconquête étaient présents dans l’organisation de cette opération, montrant ainsi leur vraie nature.

Toutes les portes d’entrée possibles sont exploitées par ces forces réactionnaires. Des écoles post baccalauréat, à Angers et à La Roche-sur-Yon notamment, abritent complaisamment des foyers de foisonnement de leurs idées. Des élus locaux, parfois condamnés par la justice, affichent leur sympathie pour les partis d’extrême droite. Le rejet de la République et de ses principes est cultivé par des représentant·es politiques, avec toujours plus d’ardeur.

L’histoire et le patrimoine sont détournés par des groupes nationalistes et identitaires pour pousser en avant un récit national très partial, leurs idées d’exclusion, voire leurs thèses suprémacistes. Ils prônent un catholicisme identitaire et réactionnaire. Pour exemples, le spectacle controversé du Puy du Fou ou les actions d’associations du type « SOS Calvaire » qui, sous couvert de rénovation du petit patrimoine religieux, offrent une tribune à de véritables idéologues qui militent contre les principes d’universalité portés par les droits de l’Homme.

Le discours haineux du « Rassemblement Vendéen » est appuyé et relayé sur les réseaux sociaux et des sites internet, avec de nombreux « followers », comme « Riposte Laïque », et qui peuvent appeler à des actions violentes à l’encontre de manifestations citoyennes pacifiques. Ce discours trouve un écho dans d’autres villes ligériennes comme au Mans, avec le défilé annuel du « souvenir vendéen ».

Le trait commun des extrêmes droites est un projet fondé sur la guerre de civilisation, sur une prétendue hiérarchie entre les peuples. C’est la suppression de tous les moyens de régler pacifiquement les conflits, de la justice impartiale et du droit qui permettent d’éviter d’aller jusqu’aux rapports de force extrêmes.

Pour y parvenir, l’extrême droite manipule l’opinion en intégrant quelques éléments vérifiables et en les tordant pour mieux déformer les faits.

Si nous pouvons collectivement convenir que :

– notre système démocratique est loin d’être parfait, qu’il est perfectible et qu’il doit être amélioré ;

– le système néo-libéral hégémonique qui concentre les richesses et n’investit pas dans nos services publics, jusqu’à créer des inégalités insupportables, est à combattre ;

– la préservation du vivant doit maintenant être le préalable à tous les projets politiques ;

– tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits, quoi qu’en disent les extrêmes droites qui refusent ce principe universel ;

– l’extrême droite est actuellement aux portes du pouvoir en France, utilisant et manipulant les colères et les peurs avec duperie, duplicité, changement de pied permanent, diffusion de menaces et rumeurs fantasmées, il faut impérativement œuvrer à ce que cela n’arrive pas ;

Nous considérons que les fortes mobilisations de ces dernières années, ayant couvert les préoccupations dans le champ social, environnemental, des droits des femmes, des droits de toutes les personnes discriminées, en défense des libertés individuelles et des libertés publiques, contre les violences policières et institutionnelles, traduisent les aspirations collectives à une société inclusive, d’égalité, de solidarité. Ces mobilisations doivent être amplifiées et être au fondement de l’alternative à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

Partant de ce que nous sommes, des militantes et des militants engagé·es pour les droits et les libertés, préoccupé.es principalement par le grand danger que représentent les idées et les thèses propagées par les extrêmes droites envers nos sociétés et les droits fondamentaux de tous les individus, notre comité régional, au travers de l’ensemble de ses sections, souhaite, en écho à la résolution adoptée lors du 92ème congrès national de la LDH, participer à l’émergence d’une nécessaire convergence.

Nous souhaitons voir converger, d’une part, ce que portent les mobilisations organisées par les syndicats, les associations et les mouvements sociaux et, d’autre part, une offre politique inscrite dans une perspective porteuse d’émancipation, d’égalité, de solidarité, d’une société inclusive, de démocratie, de libertés publiques.

La LDH des Pays de la Loire appelle toutes et tous, collectivement, à travailler au rassemblement contre les idées d’extrême droite et contre celles et ceux qui les portent, afin d’en assurer la défaite en 2027 sur la base d’un nouveau contrat social structuré par les solidarités, l’inclusion, le refus des discriminations, respectueux des libertés publiques et promouvant la démocratie. Nous avons besoin d’une table commune, ouverte aux discussions impliquant tous les partenaires progressistes de la société civile, associations, collectifs, syndicats et forces politiques pour contribuer à construire une offre unitaire. Nous considérons que c’est l’union et la construction d’une telle « offre politique » qui peut assurer la défaite de l’extrême droite et de ses idées dans les urnes.

Tél: 07 85 98 23 48 / Mail region.paysdelaloire@ldh-france.org