Communiqué de l’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence – Le 22 juin 2016
La Préfecture de Loire-Atlantique a interdit des défilés à Nantes appelés dans des réseaux sociaux, les 19 et 26 mai, 9 et 14 juin. L’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence avait communiqué pour dire qu’interdire les manifestations n’est pas une solution. L’interdiction porte le risque de décision arbitraire. Il faut toujours craindre pour la démocratie quand on commence à interdire de manifester.
Et voilà que ce jour après que le gouvernement et la Préfecture de Paris ont annoncé l’interdiction de défiler demain jeudi 23 à Paris contre la loi Travail, les organisations syndicales ont finalement obtenu de pouvoir manifester sur un parcours proposé par le ministre de l’Intérieur.
L’annonce d’interdiction qui a été faite est d’une extrême gravité pour les libertés publiques. Comment justifier qu’on interdise tel ou tel défilé alors que toutes les manifestations peuvent connaître, à leur marge, des violences ? Cela reviendrait à dire que tout défilé peut être interdit dès lors que l’autorité pense que des dégradations peuvent à sa marge être commises.
Les organisateurs des manifestations ne peuvent être rendus responsables de tout ce qui s’y passe. S’ils ont bien un rôle à jouer en la matière, rappelons aussi que Préfecture et police ont, elles, la double mission de maintien de l’ordre public : protéger les personnes – passants, usagers des espaces publics comme manifestants – et les biens et faire respecter les libertés dont le droit de manifester.
Les personnes qui veulent manifester doivent pouvoir le faire librement et en sécurité.
Manifester publiquement est une des nombreuses formes d’expression de la citoyenneté, de la démocratie et de son apprentissage. Pouvoir contester collectivement ce que l’on estime injuste est une liberté publique fondamentale.
L’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence composé d’associations (Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Les Amoureux au ban public, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse), de syndicats et de citoyen-ne-s a été mis en place le 15 décembre dernier.
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