Communiqué de presse du Collectif de soutien aux expulsés de le rue des Stocks formés de personnes migrantes et d’associations dont la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Nantes, le 12 juin 2015.
Une délégation de personnes migrantes – mises à l’abri dans des squats à Nantes ouverts après leur expulsion brutale de la rue des Stocks en juillet 2014 – et de leur collectif de soutien a rencontré ce jour les représentants du préfet de Loire Atlantique, de la mairie et du diocèse de Nantes.
Les personnes migrantes et le collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks demandent depuis le début de l’occupation de ce bâtiment la tenue d’une table-ronde visant à définir des solutions pour l’hébergement ou le relogement des personnes migrantes contraintes de vivre à la rue ou en squat.
A été proposé ce vendredi – après 10 mois d’attente – la signature d’un « accord de méthode visant à trouver une issue à l’occupation illégale du presbytère de Doulon à Nantes», pour que « la paroisse de Doulon redevienne maîtresse de l’usage du presbytère de Doulon », pourtant inoccupé depuis 2007.
L’ « accord de méthode » engagerait chacune des parties dans une discussion de deux mois. Les engagements ne sont cependant pas symétriques. En échange d’une étude au cas par cas de leur situation par la préfecture, les personnes migrantes devraient s’engager à quitter le bâtiment, sans garantie d’obtenir une proposition de relogement.
Comme récemment à Paris cette position aboutirait à la remise rapide à la rue de nombreuses personnes migrantes, à la destruction de leurs biens et des réseaux de solidarité mis en place depuis juillet 2014 qui leur permettent de survivre dans des conditions précaires après leur périlleuse traversée de la Méditerranée.
Nous n’y souscrivons pas.
Déterminés que leur soit au contraire réservé un accueil respectant à la fois leur dignité humaine, leurs droits et un hébergement pérenne, nous avons fait part de nos propositions permettant une amélioration concrète de la situation :
– Ouverture de nouveaux lieux d’hébergement collectifs par la mise à disposition ou la réquisition d’immeubles inoccupés par la mairie de Nantes et l’État.
– Augmentation des moyens et du nombre de travailleurs sociaux.
– Une prise en compte de la réalité des migrations : les entraves à la venue et à l’installation des personnes migrantes constituent une maltraitance massive (mort, misère, précarité), une politique d’accueil est nécessaire.
Nous rendrons compte de cette entrevue lors de la réunion hebdomadaire de notre collectif de soutien avec les personnes migrantes et déciderons des modalités de la poursuite de l’action menée depuis Juillet 2014.
Les personnes migrantes et le Collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks.
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