40 ans d’abolition en France

ECPM

Le 18 septembre 1981, par 363 voix contre 117, l’Assemblée nationale adopte, après deux jours de débats, le projet de loi portant abolition de la peine de mort présenté, au nom du Gouvernement, par Robert Badinter, garde des Sceaux, ministre de la Justice et actuel Président d’honneur d’ECPM.  Douze jours plus tard, le texte est voté dans les mêmes termes par le Sénat, par 160 voix contre 126. Le 10 octobre 1981, après deux siècles de lutte abolitionniste, la loi est publiée au Journal officiel et la France devient le 35e État à abolir officiellement la peine capitale.

Quarante ans plus tard, 149 pays sont désormais abolitionnistes en droit ou en pratique. Des éléments déclencheurs tels que la conviction de la figure phare française de l’abolition, M. Robert Badinter, font écho et participent de l’évolution progressive des mœurs partout dans le monde. La France joue aujourd’hui un rôle primordial dans la promotion de l’abolition universelle de la peine de mort.

© Plantu

Abolition de la peine de mort  ©Plantu, dessin paru dans Le Monde du 20-21 septembre 1981

Cet anniversaire est un événement à ne pas manquer : il est à la fois l’occasion de rappeler l’importance d’entretenir les valeurs de l’abolition en France, tout en continuant de sensibiliser le grand public sur le travail restant à accomplir pour que nous vivions, enfin, dans un monde dénué de toute exécution. Il est aussi l’occasion de rappeler que la France se doit de continuer à affirmer cette position au plan international.

En Tunisie, une jeunesse contrainte à l’exil pour fuir la misère

En Tunisie, la question de l’immigration est toujours très présente à la faveur d’une crise économique et politique qui s’éternise. En juillet, environ 4 000 personnes ont rejoint l’Italie depuis la Tunisie. Près de 60% sont des Tunisiens, dont 20% de mineurs.

Dans le quartier de Bab Souika, à Tunis, il n’y a pas besoin de chercher longtemps pour trouver des jeunes qui pensent à quitter le pays. Maher, 25 ans, habite ces faubourgs de la Medina et n’a que cette idée en tête : « Évidemment, j’aimerais bien immigrer pour améliorer ma situation, comme tout le monde ici. Les gens veulent partir, de n’importe quelle manière, même clandestinement. »

Maher n’a pas peur de prendre la mer, malgré les dangers. « C’est quoi le problème ? Si je meurs dans la mer, ça ne me dérange pas. De toute façon, c’est comme vivre ici. Ça ne ferait pas de différence. Si Dieu le décide ainsi, je mourrai. »

Un avenir pour sa fille

Ils sont très nombreux dans ce cas. Le phénomène s’amplifie selon les organisations locales des droits des migrants. La crise économique accentuée par la pandémie de Covid-19 n’a pas fait baisser les velléités de départ. « Les jeunes de mon quartier sont tous partis. Il y a ceux qui sont arrivés et d’autres qui sont morts », explique encore Maher.

Le jeune homme est grand, le teint sombre, des tatouages sur les jambes. Il n’a pas de diplôme et ne trouve pas de travail. Divorcé faute de pouvoir alimenter son foyer, il souhaite une vie meilleure pour sa fille.

« Moi-même si j’avais un garçon, je l’enverrais à l’étranger parce qu’ici c’est comme être en prison. Ma fille, si je vois qu’il n’y a pas d’avenir pour elle, je la ferai partir clandestinement. Et s’il le faut, je l’accompagnerai dans le bateau. »

En juillet, ce sont près de 4 000 migrants partis de Tunisie qui sont arrivés sur les côtes italiennes.

Infomigrants

L’écoféminisme, c’est quoi ?

L’imaginaire Écoféministe contre la société patriarcale

Revue Socialter

Émilie Hache est l’une des figures du mouvement écoféministe en France, ce courant de pensée qui lie l’exploitation de la nature avec celle subie par les femmes. Maîtresse de conférence au département de philosophie de l’université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, elle a publié Reclaim ­(Cambourakis, 2016), une anthologie de textes écoféministes qui a permis de redécouvrir des écrits inédits signés des principales figures de ce mouvement. Elle revient sur l’engouement autour de cette notion qui donne des armes afin d’inventer un nouvel imaginaire post-capitaliste et post-patriarcal.

L’écoféminisme est une notion de plus en plus connue, voire même à la mode. Comment analysez-vous cet engouement ?

Je dirais que c’est dû à la conjonction de #MeToo et de l’accélération sidérante du dérèglement climatique, face auquel nous sommes de plus en plus nombreux.ses à ­chercher de nouvelles prises. Il y a encore peu de temps, cette articulation entre féminisme et écologie était impossible à entendre, tout rapprochement entre la nature et les femmes étant systématiquement associé à un risque de naturalisation (que ce lien  serait dans la « nature » des femmes). Pour Simone de Beauvoir par exemple, l’émancipation des femmes ne peut passer que par l’abandon de ce qui relèverait de la féminité, c’est-à-dire de ce qui a été mis dans la « sphère domestique » : le soin des autres, le soin du milieu dans lequel on vit, la question de l’engendrement, la culture de nos émotions, notre sensibilité au monde, etc. Mais jamais par la réappropriation de sa féminité, aussi bien par les hommes que par les femmes et par toute personne sortant du système hétéronormé dans lequel nous nous trouvons.

Que répondre aux gens qui accusent l’écoféminisme d’être essentialiste  ?

Susan Griffin, une poétesse états-unienne, a écrit que l’essentialisme était un épouvantail contenant toutes les peurs de ceux qui portent cette accusation, bien plus qu’un trait spécifique à l’écoféminisme. Cela me semble très juste. Qu’il y ait parmi les écoféministes des personnes qui tiennent parfois des propos essentialistes, c’est tout à fait ­possible… Mais ce n’est pas très grave, tant qu’elles n’empêchent pas les autres de penser et de vivre autrement. Il faut en finir avec cette maladie occidentale de la pureté, et notamment de la pureté théorique. La bonne question à mon avis est : à qui profite cette accusation ? On en a fait un débat entre féministes, mais qui compte les points ? S’il y a bien un discours violemment essentialiste, nous expliquant depuis nos premiers souffles que les hommes sont forts et plus intelligents par nature, et les femmes plus émotives et stupides parce que dotées d’un utérus, c’est cette idéologie naturaliste avec laquelle on se débat tou.te.s. C’est d’ailleurs un comble d’accuser d’essentialisme celles qui cherchent à récupérer des compétences naturalisées comme la maternité ou la question de la reproduction en général, des sujets en réalité archi-contrôlés par l’État. Ou plutôt : c’est bien joué, mais cela ne marche plus. Le fait que cette accusation d’essentialisme soit aujourd’hui en train de disparaître, ou du moins n’impressionne plus les nouvelles générations, nous indique que c’est de ce côté là qu’il faut aller.

La question de la spiritualité est également très présente dans l’écoféminisme. Cela a-t-il participé de sa décrédibili­sation ? 

Certainement, mais tout autant qu’à son immense attrait. Plutôt que de rejeter la nature ou tout rapprochement avec cette dernière, par peur de naturalisation, les ­écoféministes proposent de plonger dedans pour retrouver nos liens avec le monde vivant auquel on appartient. Au lieu de rejeter pour la millième fois les religions (Dieu est mort à tellement de reprises !), elles souhaitent se réapproprier collectivement cette dimension de l’existence. C’est une chose de critiquer les religions monothéistes pour leur incroyable misogynie et leur abandon du monde vivant autre qu’humain en général, c’est autre chose de jeter toute forme de rapport spirituel au monde. Une partie des écoféministes considère que c’est une dimension fondamentale de l’existence et qu’il n’y a aucune raison de s’en passer. Cette position est très difficile à comprendre en ­France car nous héritons d’une histoire religieuse extrêmement violente, que l’on pense aux guerres des religions ou à l’Inquisition. Pour le dire simplement, les écoféministes proposent de se réapproprier ce rapport à l’invisible qui a été capturé par une bande d’hommes blancs siégeant aujourd’hui au Vatican. Elles réaffirment que le sacré n’est pas qu’une valeur masculine, qu’il est essentiel de le rouvrir à des formes féminines, queer ou plus qu’humaines (animaux, rivières, montagnes dans les religions polythéistes par exemple) qui ont toujours existé, mais que les monothéismes ont cherché à éradiquer tout au long de leur histoire. Si cette dimension de l’écoféminisme est si critiquée, c’est qu’elle fait très peur. Ce qui est plutôt bon signe car elle touche à la question du partage du pouvoir. En l’occurrence ici, du pouvoir de l’invisible. Qui est légitime pour entrer en lien avec l’invisible ? Et que font les collectifs de leurs liens avec l’invisible ?

L’écoféminisme est né aux États-Unis, à l’époque des luttes antinucléaires. Quels sont ses liens avec l’écologie sociale de Murray Bookchin et l’écologie profonde d’Arne Næss qui se développent à la même époque ?

Avec du recul, je dirais qu’il s’agit principalement de rencontres manquées. Certes, il y a eu quelques échanges et discussions académiques entre des écoféministes et ces deux courants, mais fondamentalement, ces derniers n’ont pas du tout vu le lien entre la destruction de la nature et l’oppression des femmes. Il faut aller chercher dans les générations antérieures de penseur.seuse.s anarchistes une première élaboration de ces liens. Je pense aussi bien au philosophe ­Charles Fourier qu’à la féministe ­Emma ­Goldman. On le sait peu, mais cette dernière édita une décennie durant, au début du siècle dernier, une revue anarchiste et féministe intitulée Mother Earth. À l’inverse, si l’écoféminisme, dans ses différentes mobilisations comme dans ses pratiques quotidiennes, peut clairement être considéré comme anarchiste, peu de textes ont élaboré cette dimension. C’est à notre génération qu’il revient de déployer cette articulation comme les enjeux vitaux qui la sous-tendent.

Les sociétés matriarcales sont aujour­d’hui mal connues et peu étudiées. Quel est leur lien avec l’écoféminisme ?

La critique qu’adresse l’écoféminisme aux sociétés patriarcales et capitalistes les amène nécessairement à s’interroger sur la possibilité de l’existence d’organisations sociales non patriarcales et non prédatrices du monde vivant. Ce qui, en tant que tel, n’a rien d’extraordinaire. Pourquoi ne pourraient-elles pas exister ? L’Histoire que nous connaissons est principalement celle des États qui ne rend compte que d’une infime partie de l’histoire de l’humanité. La vraie question n’est pas de s’esclaffer devant l’idée délirante de sociétés non patriarcales, mais de se demander plutôt comment on en est venus à penser que ces dernières ne pouvaient pas exister, qu’elles n’étaient qu’un mythe. C’est ça qui est proprement délirant. La responsabilité de l’anthro­pologie dans ce mythe du patriarcat universel – pour le coup ! – est très grande. Tout d’abord dans sa version évolutionniste : certains anthropologues, à l’instar de l’américain L.H. Morgan, renvoient les sociétés matriarcales à un stade primitif irrémédiablement perdu. Quant aux structuralistes, ils préfèrent nier l’existence de ces sociétés ­plutôt que de contredire certaines caractéristiques qu’on pense propres à toutes les sociétés, comme le fameux échange des femmes pour éviter l’inceste et l’endogamie. Or, ces caractéristiques sont en réalité propres aux sociétés patriarcales. Pourtant, il existe des sociétés sans père ni mari, pour reprendre le très beau titre d’une ethnographie sur les Na en Chine. Il en existe même beaucoup, malgré leur destruction en cours, comme l’a montré la chercheuse Heide Göettner-Abendroth. Et ces sociétés sans État, matrilinéaires , se caractérisent par une profonde égalité entre les hommes et les femmes, où le viol, l’inceste comme le féminicide semblent inexistants. Elles s’avèrent aussi infiniment moins destructrices du monde vivant.

Quelles sont les différences fondamentales entre les sociétés matriarcales et patriarcales ?

On peut discuter de la pertinence d’utiliser le terme matriarcat pour désigner ces sociétés non patriarcales. Mais qu’on le fasse au moins sur de bonnes bases : ce terme n’a jamais signifié l’inverse du concept de patriarcat, à savoir la domination des femmes sur les hommes. Il faut plutôt l’entendre au sens de « femmes au commencement » (arkhe, en grec), renvoyant à la maternité. La reconnaissance de l’existence de ces sociétés ouvre des abîmes de questions : pourquoi cela se passe-t-il mieux quand le pouvoir économique est dans les mains des femmes ? Pourquoi les rapports entre les personnes composant ces collectifs semblent-ils infiniment moins ­violents ? Et comment en rendre compte autrement que par des explications essentialistes ? L’hypothèse que l’on peut faire, dans la lignée de l’anthropologue et l’ethnologue ­Pierre ­Clastres et de l’anthropologue anarchiste américain James C. Scott , est la suivante : de même que les sociétés sans État (matriarcales ou non) ne sont pas des sociétés qui sont restées en dehors de l’Histoire mais des sociétés qui refusent activement l’État, ces sociétés matriarcales rejettent activement leur patriarcalisation. Et nous, qui sommes plongé.e.s jusqu’au cou dans des sociétés patriarcales, à supposer même que leur regain de violence actuel à l’égard de tous les vivants puisse être entendu comme le dernier râle des vieux mâles, quelles formes voulons-nous pour nos sociétés non patriarcales et écoféministes ?

Cela passe-t-il par l’invention de nouveaux imaginaires ?

Absolument. Cette question est présente depuis le début du mouvement et explique pourquoi de nombreuses écoféministes ont écrit de la science-fiction, comme ­Françoise ­d’Eaubonne ou ­Starhawk, et se sont immensément nourries de SF féministe, comme celle ­d’Ursula Le Guin, qui commence à être découverte aujourd’hui en France. Le texte que vous republiez ici pose parfaitement le problème. Si notre culture est un ensemble de récits que l’on se raconte collectivement, changer ces récits est fondamental, dans nos fictions mais aussi dans nos textes de droit, en philosophie, dans nos mythes, dans notre épistémologie… Or, si cela pouvait sembler jusqu’à il y a peu insurmontable, héritant de plus de deux millénaires de récits de héros qui se font la guerre, nous ne pouvons que nous réjouir et célébrer la désertion de cet imaginaire dominant nous menant droit au désastre. Cette désertion est en cours partout, dans l’ouverture de nos histoires d’amour à de nouvelles formes de familles, choisies, avec ou sans enfants ; dans l’érotisation de nos liens au vivant et la désérotisation du pouvoir ; dans nos multiples manières de re-sentir que nous ne sommes que de passage, de renouer avec nos mort.e.s, de nous ré-ouvrir à notre animalité, à nos enchevê­trements végétaux… 

→ Émilie Hache est maîtresse de conférence en philosophie à l’université de Nanterre. Dans Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique (Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2011), elle développe une écologie fondée sur un compromis entre les différentes espèces terrestres. Par la suite, elle engage un travail de définition de l’écologie politique à travers deux ouvrages qu’elle coordonne, dont Écologie politique. Cosmos, communautés, milieux (Amsterdam, 2012). Elle est devenue l’une des figures de la diffusion de la pensée écoféministe en France avec Reclaim (Cambourakis, 2016), un recueil de textes écoféministes choisis et présentés par elle.

Méditerranée : plus de 700 migrants secourus durant le week-end par plusieurs navires

InfoMigrants

C’est un signe de l’intensité des départs d’embarcations de migrants depuis les côtes nord-africaines. Plus de 700 migrants ont été secourus, au cours du week-end, alors qu’ils tentaient de traverser la Méditerranée, a annoncé dimanche 1er août l’ONG SOS Méditerranée.

L’organisation qui affrète le navire humanitaire Ocean Viking a effectué six sauvetages, samedi et dimanche, dans les eaux internationales dont le dernier, dimanche après-midi, a permis de porter secours à 106 personnes se trouvant dans un bateau surchargé au large de Malte.

Cette ultime opération est intervenue quelques heures seulement après que l’Ocean Viking ainsi que les bateaux de Sea-Watch et de l’ONG allemande Resqship sont venus en aide, dans la nuit de samedi à dimanche, à plus de 400 personnes en perdition en Méditerranée centrale.

Plus de 550 personnes à bord de l’Ocean Viking

Ce sauvetage particulièrement « périlleux », qui a duré jusqu’au petit matin, a permis de secourir des personnes se trouvant dans une grande embarcation en bois qui prenait l’eau, a expliqué à l’AFP une porte-parole de SOS Méditerranée.

Les rescapés ont ensuite été répartis sur le Sea Watch 3 et l’Ocean Viking pour y recevoir notamment des soins.

L’Ocean Viking avait déjà recueilli 196 personnes suite à différents sauvetages au large de la Libye samedi. Le navire compte désormais à son bord 555 rescapés avec les deux opérations de dimanche. Parmi eux figurent au moins 28 femmes, dont deux sont enceintes, et 81 mineurs, dont 66 non accompagnés, avait précisé lors de son avant-dernier sauvetage SOS Méditerranée.

Le navire humanitaire réclame désormais un port sûr pour débarquer les naufragés.

De son côté, le Sea Watch 3 a désormais 257 personnes à son bord. « Ces personnes ont vécu l’horreur et ont besoin d’un port sûr de toute urgence », a insisté dimanche l’ONG.

Les départs depuis les côtes libyennes et tunisiennes sont très nombreux ces dernières semaines et les drames se multiplient. Le 26 juillet, 57 migrants sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Depuis le début de l’année, ce sont au moins 792 personnes qui sont mortes en Méditerranée centrale, d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Mécanisme de répartition

SOS Méditerranée assure de son côté avoir secouru plus de 34 000 personnes depuis février 2016, d’abord avec l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking.

Dans le même temps, plus de 15 000 personnes ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye, contre 12 000 pour l’ensemble de l’année 2020.

La porte-parole en France du Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU, Céline Schmitt, a appelé début juillet l’Europe à se doter en « urgence » d’un mécanisme de répartition automatique, prévisible et solidaire des migrants secourus.

« Si on regarde la Méditerranée centrale, l’an dernier, ce sont moins de 50 000 personnes qui arrivent », avait-elle souligné.

« C’est totalement gérable au regard de la population européenne et au vu du nombre de personnes déracinées dans le monde, qui a atteint 82 millions de personnes », relevait la porte-parole.

L’Union européenne promet 30 millions d’euros à la Lituanie pour contrer les arrivées de migrants

InfoMigrants

À l’occasion d’un déplacement en Lituanie, dimanche 1er août, la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures a annoncé un soutien de 20 à 30 millions d’euros aux autorités pour renforcer leur contrôle frontalier. Cette déclaration s’inscrit dans un contexte d’augmentation des arrivées de migrants sur le territoire européen, via la frontière extérieure entre la Lituanie et la Biélorussie.

Alors que la Lituanie durcit sa politique migratoire face à un accroissement des arrivées, l’Union européenne (UE) vient de lui promettre un soutien financier dans sa lutte contre l’immigration. Vingt à trente millions d’euros seront débloqués afin d’appuyer les autorités dans le contrôle de leur frontière avec la Biélorussie, qui constitue un point d’entrée sur le territoire européen.

Cette annonce a eu lieu à l’occasion d’un déplacement, dimanche 1er août, de la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Par ce financement, l’UE « soutient la Lituanie afin de défendre notre frontière extérieure commune avec la Biélorussie » a-t-elle déclaré, rapporte Associated Press (AP). « Nous devons montrer qu’il n’y a pas de libre accès au territoire de l’Union européenne », a-t-elle ajouté.

La Commissaire européenne a également indiqué qu’une délégation serait dépêchée sur place quelques jours, afin de « discuter en détails des possibilités de financer un système de contrôle frontalier efficient, incluant une surveillance et une protection contre les migrants illégaux ». L’allocation de ces dizaines de millions d’euros, les objectifs poursuivis et le circuit par lesquels ils transiteront seront alors précisés.

La Biélorussie accusée d’être responsable des arrivées

Le jour de la venue de la Commissaire européenne, 287 migrants sont entrés sur le territoire européen depuis la Biélorussie, soit trois fois plus de personnes que sur toute l’année 2020 – un record. Au total, plus de 3 800 migrants ont été interceptés depuis le début de l’année en Lituanie, contre 81 en 2020, selon les autorités. « Nous avons atteint nos limites » en termes de capacités d’accueil et d’hébergement des arrivants, a affirmé lundi 2 août le directeur des garde-frontières, Rustamas Liubajevas, devant AP.

Les deux-tiers des personnes entrant sur le territoire sont irakiennes. C’est la raison pour laquelle, au-delà de la réduction du nombre d’arrivées, la « plus grande attente » des autorités lituaniennes vis-à-vis de l’Union européenne reste que celle-ci « utilise sa force de négociation avec le gouvernement irakien », a souligné la Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte.

Le gouvernement biélorusse voisin, mené d’une main de fer par Alexander Lukashenko (exerçant son sixième mandat depuis août 2020), est accusé d’être responsable de cette augmentation des arrivées. Pour les autorités lituaniennes, celui-ci organise cet afflux avec le soutien de la Russie, en représailles aux sanctions économiques de l’UE et parce que la Lituanie accueille nombre d’opposants au régime. Sur place, Ylva Johansson a validé cette version, évoquant une « provocation du régime de Lukashenko ».

« Nous finirons par construire le mur »

Le 9 juillet, les autorités lituaniennes ont annoncé la construction d’un mur le long de la frontière avec la Biélorussie. La première étape consiste à dérouler des barbelés, avant d’établir un mur long de 550 kilomètres. Coût de l’opération, selon le gouvernement lituanien : plus de 100 millions d’euros.

Fracture sociale vaccinale

École, travail… Pourquoi le pass sanitaire risque de renforcer l’exclusion des plus pauvres

Représentants sociaux et institutions dénoncent le risque d’effets indésirables du pass sanitaire sur les inégalités

Le HuffPost

CORONAVIRUS – Responsable du Secours populaire dans le Puy-de-Dôme, Nicole Rouvert est déchirée lorsqu’elle repense à cette famille, refusée à l’entrée d’un parc animalier. “Ils n’avaient pas de pass sanitaire”, se remémore l’aidante. L’initiative de l’association caritative devait permettre aux plus précaires de profiter du lieu, une occasion rare. Résultat: certains n’ont même pas franchi les portes du bus qui les y conduisait.

Comme Nicole Rouvert, de nombreux acteurs sanitaires et sociaux craignent que l’extension du pass sanitaire n’exclue davantage les plus démunis, déjà moins vaccinés contre le Covid-19 que le reste de la population. “Il faut que tout le monde puisse se faire vacciner, mais il faut faire plus de pédagogie et ne pas infliger une double peine à des personnes qui déjà, se privent de tout”, confie-t-elle à l’AFP.

Face à la flambée de l’épidémie de Covid-19, le pass sanitaire, déjà obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux culturels et de loisirs, doit être étendu dès le 9 août aux cafés, restaurants, aux TGV et Intercités, vols intérieurs ainsi qu’aux patients non urgents et visiteurs dans les établissements de santé et maisons de retraite. Le périmètre est encore variable, il dépend de la décision du Conseil constitutionnel, saisi par le gouvernement et des députés de gauche. Elle devrait être rendue jeudi 5 août. La Suite Après Cette Publicité

Le pass va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”

En attendant, l’aile gauche de l’opposition conteste la généralisation “disproportionnée” du pass, marquant “plusieurs ruptures du principe d’égalité”, menaçant de se transformer en double peine pour les plus pauvres.

Pour le député communiste de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu, “le pass sanitaire risque d’exclure davantage”. Au sein des entreprises, d’abord. Selon lui, “la loi introduit également dans le Code du travail une différenciation entre les salariés en CDD ou intérimaires et les autres, avec une menace de perte sèche d’emploi” en cas de non-vaccination.

Autre sujet d’inquiétude, l’école. Le nouveau protocole sanitaire va “accroître encore un peu plus les inégalités sociales”, selon ce député. En effet, les collégiens, à partir de la 5e, et lycéens non vaccinés devront suivre les cours à distance si un cas de Covid était détecté dans leur classe.La Suite Après Cette Publicité

Dans un avis paru le 20 juillet, la Défenseur des droits alerte, elle aussi: “Les nouvelles mesures comportent le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, écrit Claire Hédon.

Une fracture sociale vaccinale

Dans Le Monde du 25 juillet, le géographe de la santé Emmanuel Vigneron s’appuyait sur les dernières données de l’Assurance maladie pour mettre au jour les disparités vaccinales. La France est bien plus vaccinée dans l’Ouest et le Nord et en retard dans le Sud-Est, la couverture vaccinale est meilleure dans les villes qu’aux périphéries et est plus forte dans les communes les plus aisées que dans les plus défavorisées.

Un écart qui ne relève pas majoritairement de l’hésitation ou de l’opposition, selon Stéphane Peu: “La Seine-Saint-Denis est le département le plus contaminé et le moins vacciné, pas parce qu’il y a plus d’antivax. Dans ce département, 30% des habitants n’ont pas de médecin traitant”, insiste le député communiste. La Suite Après Cette Publicité

“La carte des plus faibles vaccinations recoupe celle de la pauvreté, de la fracture numérique, de l’accès aux services publics. Les nouvelles mesures comportent ainsi le risque d’être à la fois plus dures pour les publics précaires et d’engendrer ou accroître de nouvelles inégalités”, souligne la Défenseur des droits, Claire Hédon, qui s’interroge “sur les moyens supplémentaires qui seront mis en place pour toucher les personnes en situation de pauvreté”.

Lundi, l’Ordre des médecins s’est également “vivement” inquiété “des conditions de la mise en œuvre” du pass sanitaire dans les établissements de santé “qui ne doit pas priver des patients de soins”. Une étude de la Dress (le service statistique des ministères sanitaires et sociaux), parue en juillet, montre que les personnes pauvres ont trois fois plus de risques de renoncer à des soins que les autres.

“Il faut plus de moyens pour aller vers ces personnes et les convaincre”, insiste Franck Dubois, responsable des solidarités familiales au Secours catholique. “Le pass sanitaire enfante les inégalités: les pouvoirs publics, en voulant nous protéger, ne font que les accroître.”

Sécurité globale : le nouvel article 24 de la proposition de loi « est encore plus grave » que le précédent, dénonce l’avocat Arié Alimi

« On va avoir en même temps dans le droit trois délits qui sanctionnent très exactement le même comportement, ça commence à ressembler à vraiment du n’importe quoi », se fâche l’avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme.

« L’article 24 de la proposition de loi sécurité globale vient d’être réécrit par les parlementaires pour créer un nouveau délit de « provocation à l’identification dans le but manifeste de porter atteinte à l’intégrité physique ou psychique des policiers, des gendarmes ou des agents des douanes », qui sera puni de cinq ans d’emprisonnement.

Pour Arié Alimi, cette formulation « ne veut pas dire grand-chose juridiquement et va donner lieu à un certain nombre de problèmes d’interprétation ». Il annonce qu’une saisine du Conseil constitutionnel « est en cours de préparation ».

L’ancien article 24 prévu par l’Assemblée nationale ne parlait que de l’image du fonctionnaire de police ou du gendarme. Là en l’occurrence l’identification ça peut être n’importe quoi. Ça peut être un élément d’adresse, ça peut être le nom, ça peut être le visage, donc c’est encore beaucoup plus large. Et c’est réprimé encore plus lourdement que le précédent article.

La notion de « but manifeste à porter atteinte à l’intégrité physique » est floue… On verra avec les tribunaux, si ce texte passe le seuil du Conseil constitutionnel parce qu’une saisine est en cours de préparation.

Et puis surtout, il y a une autre problématique c’est que la provocation à la commission d’un délit est déjà prévue par la loi de 1881. Une autre provocation à l’identification de tout fonctionnaire est en préparation dans la loi séparatismes. On va avoir en même temps dans le droit trois délits qui sanctionnent très exactement le même comportement. 

En voulant protéger les fonctionnaires de police, finalement on crée une multitude de textes. Le procureur de la République, quand il va vouloir saisir un tribunal et poursuivre quelqu’un pour un comportement, va être complètement perdu. Ça va créer des problématiques de jurisprudence. Alors qu’on cherche une simplification du droit, on est dans une complexification du droit, et je doute que cela puisse entraîner une protection des fonctionnaires de police. Avec une telle rédaction, je dois vous avouer que moi-même, je ne comprends pas l’article.Il y a un véritable problème de sécurité juridique parce que normalement c’est un article qui va permettre de renvoyer quelqu’un devant un tribunal parce qu’il aura permis éventuellement l’identification d’un fonctionnaire de police. Encore faut-il que cette personne comprenne pourquoi elle va être renvoyée devant le tribunal, pour éviter justement d’avoir à commettre le comportement qui est sanctionné pénalement.

Ce texte autorise également l’utilisation des drones… Jusqu’à maintenant, les drones sont illégaux. Le Conseil d’État l’a dit par deux fois et il a même dû le rappeler au préfet Lallement en lui disant qu’il n’avait pas le droit d’utiliser des drones sans garanties fondamentales. Aujourd’hui, avec cette loi, on instaure un système de drones. Mais évidemment ça pose problème parce qu’avec ces drones qui vont nous survoler, on instaure une société de surveillance généralisée où l’on va pouvoir déterminer, pour chaque personne, où il est, qui il est.. Alors certes, apparemment, il y aurait eu quelques restrictions qui ont été apportées au texte par les sénateurs pour apporter quelques garanties fondamentales, et notamment les lieux où les drones vont pouvoir être utilisés. Je demande à voir le texte, on attend encore la version définitive de la commission mixte paritaire. Il faudra surtout déterminer si la reconnaissance faciale automatisée à un moment ou à un autre ne pourra pas être utilisée pour ces images. »

70 personnes enfermées à Roissy : bientôt un cluster dans la zone d’attente ?

Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) dont la LDH est membre

Aujourd’hui, 70 personnes (dont 12 enfants et 46 demandeurs d’asile) sont enfermées dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy dans des conditions sanitaires inquiétantes, largement en-deçà des standards minimums exigés dans le cadre de la lutte contre la crise sanitaire liée au covid-19.

C’est la première fois, depuis le début de la crise sanitaire, qu’autant de personnes sont enfermées en même temps dans la zone d’attente de Roissy (la plus grande de France). Depuis le début de la semaine, leur nombre a largement augmenté, atteignant jusqu’à 85 personnes hier, 30 mars 2021. 

Les conditions dans lesquelles elles sont enfermées sont préoccupantes d’un point de vue sanitaire. En effet, les locaux de la zone d’attente ne sont pas aérés. Le gel hydroalcoolique n’est pas en accès libre. Les chambres, en principe individuelles, sont parfois partagées faute de place, ce qui rend la nécessaire distanciation impossible.

Jonathan, demandeur d’asile sri-lankais, est obligé de partager sa chambre depuis 9 jours avec une autre personne car il y a plus de personnes en zone d’attente que de chambres disponibles.

Aucune désinfection, notamment des téléphones et des couloirs exigus, n’est – a priori – mise en œuvre alors que ceux-ci sont très largement utilisés par les personnes enfermées. Certaines personnes portent le masque avec lequel elles ont voyagé pendant plusieurs jours.

Gisèle, reconnue réfugiée en Grèce, est arrivée à Roissy il y a 3 jours. Ce n’est qu’hier qu’elle a pu changer son masque, ignorant qu’elle avait la possibilité de s’en procurer avant.  

Il semble que les autorités fassent fi des règles qui permettent de protéger les personnes en dehors de la zone d’attente. Apparemment ces règles ne s’appliquent pas en zone d’attente, alors que des personnes qui ont été testées positives ont pu y être enfermées.

Après deux jours en zone d’attente, et afin de le renvoyer vers le Burkina-Faso, Ali, résident italien, a été soumis à un test PCR. En raison d’un résultat positif, il est admis sur le territoire et isolé chez son frère. Les autres personnes maintenues en zone d’attente en même temps que lui n’ont pas été testées.

Depuis le début de la pandémie du covid-19, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers suit l’évolution de la situation juridique et sanitaire des personnes bloquées aux frontières et notamment à l’aéroport de Roissy, dénonce les conditions dans lesquelles les personnes sont enfermées sans respect des conditions sanitaires, milite auprès des autorités pour la fermeture de ces lieux où les conditions sanitaires ne peuvent être respectées et alerte les instances de protection des droits humains.

L’Observatoire de l’enfermement des étrangers s’indigne donc à nouveau du traitement réservé aux personnes étrangères dans les zones d’attente par le ministère de l’intérieur qui privilégie le contrôle, l’enfermement et le renvoi, au détriment de leur santé, et de la protection de toutes et tous contre le covid-19.

Cette situation rappelle que la seule solution est la fin de l’enfermement des personnes.

Organisations signataires : ACAT-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers, Anafé, Comede, Droits d’urgence, Fasti, Genepi, Gisti, La Cimade, Le Paria, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau, réseau de visiteurs et l’observatoire citoyen du CRA de Oissel, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature.

Paris, le 31 mars 2021

Lettre ouverte du Collectif Alerte, dont la LDH est membre, adressée à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé

Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé,

Alors que la crise sanitaire qui touche notre pays ne faiblit pas, les associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion réunies au sein du Collectif ALERTE souhaitent vous saisir concernant leur étonnement et formuler une proposition quant à la conduite du plan de soutien exceptionnel en direction des associations de lutte contre la pauvreté.

Annoncé dans le cadre de « France Relance » en juillet dernier, cette enveloppe de 100 millions d’euros devait servir à financer des projets portés par des associations aux niveaux national et régional contribuant à la lutte contre la pauvreté. A cette date et jusqu’aujourd’hui, les financements devaient se ventiler en deux appels à projets engageant 50 millions d’euros chacun, l’un pour 2020‐2021, l’autre pour 2021‐2022. Nous avons salué ces annonces, et nos membres ont été nombreux à se mobiliser pour répondre au premier appel à projets, et sont encore nombreux à préparer une réponse au second. Toutefois, nous avons eu la surprise d’apprendre lors de différents échanges avec notamment la Direction Générale de la Cohésion Sociale qu’au vu du nombre et de la qualité des candidatures déposées lors de la première vague d’appels à projets, ces modalités étaient susceptibles d’avoir changé : l’ensemble des 100 millions d’euros seraient dépensés dès la première vague, ne laissant pas de place à une seconde vague d’appel à projets.

Les membres du Collectif estimeraient regrettable que les règles changent ainsi en cours de route, pénalisant de nombreuses associations, tant nationales que régionales, qui ont prévu de répondre lors de la deuxième vague d’appels à projets. Cela serait d’autant plus dommageable que les délais annoncés pour la première vague de réponse étaient très contraints (présentation du cahier des charges au niveau national le 24 novembre 2020 pour une date limite de dépôt au 15 janvier 2021), et ont donc empêché de nombreux acteurs de construire des projets ambitieux, à la hauteur des besoins et de l’exigence nécessaire pour lutter contre la pauvreté. Nous souhaitons donc vous alerter sur le risque de très forte déception d’acteurs qui verraient subitement disparaître l’opportunité de financer des projets sur lesquels ils travaillent depuis des mois.

Le succès du premier appel à projets et cette mobilisation pour un second démontrent par ailleurs l’ampleur des situations et des risques de grande pauvreté, dans cette période de crise violente et à l’issue incertaine ; ils démontrent aussi la capacité des acteurs associatifs à construire rapidement des solutions innovantes et qualitatives. Le gouvernement a su revaloriser ses engagements budgétaires au fil de la crise, y compris depuis l’annonce du plan de relance. Au vu de ces éléments, nous considérons que le Gouvernement a une opportunité non seulement d’éviter la déception du secteur associatif mais aussi, surtout, de renforcer l’impact de son action contre la pauvreté, en augmentant son soutien aux associations dans leurs actions de lutte contre la pauvreté et en s’appuyant sur leur force de proposition.

C’est pourquoi, le Collectif ALERTE demande au Gouvernement d’ouvrir des crédits supplémentaires aux 100 millions annoncés pour financer un grand nombre de projets retenus dans le cadre de la première vague, tout en lançant comme prévu un deuxième appel à projet dans le courant du deuxième semestre de l’année 2021.

Nous restons à votre disposition pour travailler ensemble à construire des réponses adaptées dans ce combat contre la précarité des personnes.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé, l’assurance de notre haute considération.

Paris, le 30 mars 2021

Signataires :

Christophe Devys, Président du Collectif ALERTE

Marie-Aleth Grard, Présidente d’ATD Quart Monde

Annick Berthier, Présidente d’Emmaüs France

Pascal Brice, Président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité

Thierry le Roy, Président de France Terre d’Asile

Bernard Devert, Président d’Habitat et Humanisme

Malik Salemkour, Président de la Ligue des droits de l’Homme

Alain Villez, Président des Petits Frères des Pauvres

Véronique Fayet, Présidente du Secours Catholique

Patrick Doutreligne, Président de l’Uniopss

Télécharger la lettre ouverte en pdf.

Le Collectif Alerte : 35 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion membres de la Commission lutte contre la pauvreté de l’Uniopss et des collectifs inter-associatifs locaux présents dans 10 régions (Uriopss)

Association Aurore-Foyer Aubois: « accompagner les personnes dont la vie, la dignité, la santé et les droits sont mis à mal par une situation d’exclusion ».

Dans l’Aube, le Foyer Aubois est une véritable institution du secteur associatif.

Depuis 2015, le Foyer Aubois a rejoint l’association Aurore, alliant actions d’hébergement, de soin et d’insertion, avec la même mission : la lutte contre l’exclusion.

Il comprend plusieurs services, axés sur l’hébergement, le soin et/ou l’insertion.

https://www.aurore.asso.fr/pole-accueils-sante-precarite/le-foyer-aubois-rejoint-aurore

Tous répondent à une seule et même logique : « accompagner les personnes dont la vie, la dignité, la santé et les droits sont mis à mal par une situation d’exclusion ».

https://aurore.asso.fr/

Les fondamentaux:
Tout d’abord, la dynamique associative et engagée, qui constitue un véritable creuset où se forge la solidarité de proximité.

Ensuite, la volonté forte d’associer étroitement les personnes accueillies, de les faire participer activement à leur accompagnement, en tant que citoyens, responsables. La prise en considération et la mise en valeur, également, de leur potentiel.

La mobilisation de publics variés, aussi, permettant de susciter des partenariats au sens large. L’inclusion de toutes les personnalités, tous les talents, toutes les énergies dans des projets communs pour freiner la machine à exclusion. Personnes accompagnées, salariés, bénévoles, partenaires, voisins, décideurs, médias, collectivités, artistes, lycéens, associations, sportifs… les talents locaux sont sollicités pour que circule toujours plus d’humanité, de savoir-faire et d’intelligence collective.

L’éco-solidarité, enfin. Attentif à l’impact de leurs actions sur l’environnement naturel et humain, chacun, à son niveau, est solidaire à ce principe en termes de ressources matérielles, humaines, techniques, culturelles, relationnelles.

Ainsi, le Foyer Aubois s’emploie à

Collecter

Des objets issus de dons sont collectés dans des lieux prévus à cet effet ou récupérés directement chez les donateurs. 

Valoriser

Les objets collectés sont ensuite réceptionnés dans les ateliers où ils sont triés, testés et réparés en fonction de leur état. Des encadrants techniques aux salariés en insertion professionnelle tout en passant par les bénévoles, chacun fait le maximum pour donner une seconde vie à ces objets.

Vendre

Vendre est l’aboutissement de cette démarche de valorisation ! Dans une démarche qui se veut solidaire et éco-responsable, les objets sont mis en vente à prix raisonnables dans des lieux qui permettent là-encore d’aider à la réinsertion de personnes en difficulté !

Et depuis peu, il est possible de retrouver la boutique en ligne Chiner Solidaire

https://aurore.asso.fr/
https://www.aurore.asso.fr/pole-accueils-sante-precarite/le-foyer-aubois-rejoint-aurore

Des peines après la peine… vers des peines à durée indéterminée ?

Les brèves de Jean

L’actu sous la loupe de Jean Camus Discriminations Dernier rapport du défenseur des droits, J. Toubon (fin de mission). La France toujours à la traîne. « Les discriminations fondées sur l’origine restent massives en France et affectent la vie quotidienne et les parcours de milliers d’individus ».
J. Toubon met l’accent sur « l’insuffisance des politiques publiques dans ce domaine », il dénonce « l’affaiblissement du discours public sur l’égalité au profit du discours sur l’identité ». La police et les citoyens, une étude internationale Le rapport avec la police se construit dès le plus âge. Une étude sur 9 000 collégiens montre que la discrimination est ressentie très tôt, du fait de la pratique du contrôle d’identité. Cette expérience de la discrimination est vécue par les personnes issues d’une minorité, et plus particulièrement ceux dont les parents sont originaires d’Afrique. Une différence de traitement qui ne se fonde pas sur le comportement délinquant : les multicontrôles, le déroulement du contrôle (tutoiement, fouilles, insultes). Cette étude internationale pointe des tendances ; les jeunes Africains sont plus souvent conduits au poste et leurs parents sont moins souvent contactés. A chaque étape, ces contrôles policiers génèrent des discriminations. De nombreuses études comme celle-ci mettent à mal l’efficacité de la méthode, puisque 97 % des contrôles ne se concluent par aucune suite judiciaire. De son côté, l ‘administration se refuse à remettre en cause cette pratique policière. Et pourtant, changement de philosophie des policiers de Camden (ville du New Jersey, USA) Depuis une réforme radicale de ses forces de l’ordre, la ville a enregistré une chute de la délinquance. Présence visible dans l’espace public, patrouilles à pied, à vélo, en voiture, policiers ‘’proches’’ des jeunes. « Il a fallu passer d’une mentalité de guerriers à celle de gardiens et démilitariser les interventions ». Quelques points négatifs cependant, « les fonctionnaires sont majoritairement des blancs issus de la classe moyenne ». « Le fossé culturel demeure », «  les jeunes Noirs et Hispaniques ont du mal à faire confiance à une institution qui a brutalisé leurs amis et leurs parents ». Depuis 4 ans, des représentants d’une centaine de municipalités viennent observer sur le terrain les réussites de Camden.    

Rôle des associations actives dans la défense des droits pour protéger les libertés individuelles et collectives.

https://www.liberation.fr/debats/2020/06/23/apres-la-crise-sanitaire-le-necessaire-contre-pouvoir-des-associations_1792016?fbclid=IwAR18rthXyFfGJRqS1hl5YTipJluClypr5XI8TYlLsxaPf90HkPs5i4fL2aA

Devoir de vigilance

Renouveler ou demander un titre de séjour… Mission impossible quand les démarches et les prises de rendez-vous se font exclusivement par Internet.

Le Restau Vouldy ferme ses portes

C’est avec une grande tristesse et un immense regret que nous vous annonçons la fermeture définitive de Restau Vouldy.
Depuis 2005 et son déménagement forcé de la caserne Beurnonville, l’équipe dirigeante de ce restaurant associatif s’est battue pour maintenir un service de repas à bon marché au service de tous.
Malgré des difficultés successives, l’équipe de salariés et de bénévoles a su faire vivre la solidarité au cœur de ce lieu de restauration. Malheureusement, compte tenu de toutes les contraintes sanitaires à appliquer dont le coût vient s’ajouter aux pertes générées par 2 mois et demi de fermeture obligatoire, le Conseil d’Administration a pris la décision d’une fermeture définitive. Merci aux bénévoles et aux salariés pour leur engagement. Toutes nos pensées solidaires .

Tribune collective signée par la LDH

Israël-Palestine : agir pour empêcher une nouvelle annexion

https://www.liberation.fr/debats/2020/06/21/israel-palestine-agir-pour-empecher-une-nouvelle-annexion_1791782

Régression du droit de manifester

Marche des Solidarités 20 juin 2020

Les brèves de Jean

L’actu sous la loupe de Jean Camus

Orientation sexuelle aux USA…………C’est loin, mais c’est bien …..pour elles ; eux… États -Unis ; après 10 ans de controverses, un arrêt interdit les discriminations à l’emploi fondées sur les orientations sexuelles. Victoire des LGBT à la Cour suprême, le dernier juge nommé par D. Trump a créé la surprise, il était rangé parmi les plus conservateurs.





 Terrorisme  une proposition de loi permettra de placer les personnes sortant de  prison sous bracelet électronique pendant 20 ans ; La majorité souhaite  développer la justice préventive (sic)





« On crée un dispositif juridique terrifiant qui n’existe pas pour les tueurs en série » A. Blanc, vice-président de l’association française de criminologie.



L’exposé des motifs parle de dangerosité potentielle, mais comment  l’évaluer. La commission de refonte du droit des peines reconnaît (2015)  « son incapacité à définir la notion de dangerosité »









Pourtant un dispositif existe, contrôle administratif, pointage, assignation…….



Pour l’ex-contrôleur général des lieux de privation de liberté, la philosophie du dispositif pose problème « est- ce à la justice d’assurer la surveillance d‘un homme libre ? » « un tri entre les dangereux et le pas dangereux, risque d’être inefficace et surtout entaché d’arbitraire »



A. Hazan l’actuelle contrôleuse des lieux des….. critique la prise en charge de la radicalisation à partir de critères « opaques »



Un dispositif qui s’inspire très fort de celui en 2008 de N. Sarkozy.  Une peine après la peine, contraire au principe de la justice pénale ;  une fois la peine exécutée, la dette à l’égard de la société est payée.



L’ancien monde n’est pas encore mort…