Jacqueline Weil nous a quitté-es

Communiqué de la section de Nantes et du pays nantais, de la Ligue des Droits de l’Homme. Le 23 mai 2013.

C’est avec infiniment de tristesse et d’émotion que nous faisons part du décès de notre amie Jacqueline WEIL survenu ce lundi 20 mai dans sa 90ème année. Jacqueline WEIL a été présidente de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme de 2001 à 2005 puis présidente d’honneur. Elle aura accompagné tous les combats pour la défense des droits et libertés jusqu’à ses derniers jours.
Un hommage de notre association lui sera rendu lors de la cérémonie d’inhumation qui aura lieu ce samedi 25 mai. La cérémonie civile, sans fleurs ni couronnes, se déroulera à 10h30 à la salle des cérémonies au cimetière parc, chemin de la Justice à Nantes.
Nous présentons à toute sa famille nos plus sincères condoléances.

Hommage

Jacqueline. Le rythme est toujours là. Le rythme de ta vie, de ton énergie qui nous entoure encore.
Nous, tes camarades de la Ligue des Droits de l’Homme  avons eu la chance de partager tes engagements ces dernières années. Jacqueline, tu as été présidente de la section nantaise de 2001 à 2005 et si tu es restée notre présidente d’honneur jusqu’à aujourd’hui, ce n’était pas seulement pour le titre mais pour ce que tu nous insufflais de dynamisme et de confiance.

Jacqueline, depuis son engagement très jeune pendant la guerre, s’est toujours tournée vers les autres, a cherché à réunir, à associer, tissant des compagnonnages humains.
Nous sommes tous témoins et héritiers de ses convictions et de ses luttes en faveur de la liberté – valeurs qu’elle a toujours eu à coeur de transmettre, en particulier aux enfants et aux jeunes. Elle savait les écouter et établir une relation de respect partagé. Nombre d’entre eux garderont longtemps  le souvenir de sa joie, de ses indignations, des récits vivants qui mettaient en scène ses expériences.
Dans sa carrière d’institutrice, elle s’est adressée à des publics qui réclamaient soutien et  attention, enfants étrangers à qui elle apprenait le français.

Jacqueline était une militante reconnue, active dans la défense des droits des étrangers.
Elle assurait des permanences à la Manu, participait aux manifestations, aux mouvements de parrainages. Jacqueline était solidaire.
Toujours très vigilante, elle accompagnait les luttes contre les discriminations raciales et religieuses, où que ce soit. Parce qu’elle était juive, sa vie fut bouleversée par les persécutions nazies. Parce qu’elle était juive, elle a participé aux luttes en faveur des Palestiniens.

Jacqueline, née en 1923, a fait très tôt des choix de femme libre. Féministe dans son  refus de la société patriarcale, cette amoureuse de la vie se révoltait contre les atteintes aux droits des femmes.
Lucide et pertinente dans sa critique de l’exploitation capitaliste, elle a toujours pensé, redéfini les luttes à mener contre toutes les formes de discrimination.
Elle n’a jamais renoncé à l’idée d’une société plus juste, plus libre.

Merci à toi, Jacqueline, tu continueras à vivre dans nos luttes et à nous transmettre sensibilité et intelligence. Tu restes, tu resteras à nos côtés.

Film.débat : Esclavage Aujourd’hui encore

SOIRÉE FILM-DÉBAT
«ESCLAVAGE AUJOURD’HUI ENCORE»

Entrée libre et gratuite

Jeudi 6 juin – 20h30
Salle de conférence de la Maison des syndicats
ex gare de l’Etat, bd de la Prairie au Duc
(entre République et Machines de l’Ile) – Nantes

Projection du film « Esclaves », réalisé en 2011 par Teresa Punzi, durée 52 mn, suivie d’un débat animé par :

Isabelle DENISE, responsable du service juridique de la Ligue des droits de l’Homme et ayant suivi les travaux de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme – CNCDH sur la traite des Êtres humains ;

Pierre DUMONT, coordinateur d’Esclavage Tolérance Zéro – Ouest, fondateur et Président d’honneur de l’association nationale.

Malgré son     abolition, il y a plus d’un siècle, des femmes, des hommes et des enfants sont chaque jour victimes des formes contemporaines de l’esclavage : esclavage domestique, travail forcé, mariage aux fins d’exploitation…

L’ampleur et la gravité de l’esclavage aujourd’hui encore est très largement méconnue et sous estimée. Des enfants, des femmes, des hommes sont victimes de traite, aux fins d’exploitation de la prostitution en particulier. D’autres formes de traite, aux fins d’exploitation par le travail sont laissées dans l’ombre. Ils, elles sont pourtant nombreux-ses dans le secteur de la construction, le travail saisonnier, l’agriculture, la restauration, mais aussi dans des domaines épargnés jusqu’ici, comme les services, l’informatique…

Nos associations sont confrontées à des cas de plaintes individuelles, à des situations de traite des êtres humains.

La question de la traite est une question de droits des femmes, une question de droit des étrangers mais pas seulement et pas toujours. La problématique de la traite est celle de l’exploitation. Tout individu peut être, au sens de l’infraction, victime de la traite dans son propre pays.

Comment voir l’ensemble des différents types de traite ?
Comment incriminer le fait d’utiliser les services d’une personne victime de la traite, en cas d’exploitation sexuelle mais aussi d’exploitation par le travail ?
Quel état des lieux juridique, quelles avancées nécessaires ?

Soirée film-débat organisée par la Ligue des droits de l’Homme avec la présence de l’association Esclavage Tolérance Zéro – Ouest à l’issue de la 1ère Rencontre Atlantique sur la Traite des Êtres Humains à la Maison des Hommes et des Techniques – Nantes.

ldh.nantes@orange.fr – 02 51 86 22 39 – etz-ouest@esclavage-stop.org – 06 52 32 39 59