Les Sorinières – Lettre ouverte à Madame la Maire

 

 

 

Nantes le 28 juin 2018

 

Madame la Maire des Sorinières

Vous avez appelé les habitants des Sorinières à se rassembler le jeudi 21 juin dernier devant la mairie pour exprimer leur mécontentement à la préfète sur les occupations de terrains par des caravanes de «gens du voyage » dans votre commune et réclamer l’aide de la police nationale afin de les évacuer.

Vous avez dit : « Plusieurs communes de Nantes Métropole ne respectent pas leurs obligations en matière d’aire d’accueil des gens, ce qui n’est pas notre cas… ». Pour autant, vous n’aviez nul besoin de solliciter vos administrés pour demander à ce que des solutions soient trouvées pour permettre un accueil des gens du voyage dans des conditions respectant la légalité. En effet, vous pouvez faire valoir votre point de vue dans le cadre des instances politiques locales auxquelles vous participez : la commune des Sorinières fait parte intégrante de Nantes Métropole qui a la responsabilité de la mise en œuvre de la politique d’accueil et d’habitat des gens du voyage sur son territoire, dans le cadre du Schéma Départemental pour l’accueil et l’habitat des gens du voyage (SDAHGV) dont la préfecture assure le pilotage.

En l’occurrence, le recours à un rassemblement organisé par vos soins, présenté comme moyen de pression, a surtout été l’occasion pour ceux qui ont répondu à votre appel d’exprimer leur rejet de la présence de « ces gens du voyage » dont on sait qu’ils sont régulièrement l’objet de racisme et victimes de discrimination. Votre responsabilité est de favoriser le vivre ensemble et l’égalité de tous devant la loi et non de flatter les tendances à penser que « ces gens-là » bénéficient de privilèges, ce qui est loin d’être le cas.

Ce rassemblement participe d’une tendance populiste à favoriser le rejet de l’autre au détriment d’une solution raisonnée et négociée des problèmes. Il est, à notre connaissance, une première de ce type organisé sur Nantes Métropole, voire sur le département et constitue pour nous un exemple à ne pas suivre.

Nous vous exhortons, Madame la Maire à renoncer à ce type de moyen de vous faire entendre, peu digne des valeurs que vous défendez.

Vous comprendrez qu’au regard de la portée de cette question, nous rendions publique cette lettre.

La présidente de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme

Stop au discours qui veut opposer les résidents de notre pays

Communiqué de la section Nantes et pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme, le 22 juin 2018

La loi de notre pays dit que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence » (art. L345-2-2 du code de l’action sociale et des familles). Au delà de la loi, il est un principe de droit : toute personne humaine a droit à un toit.

Or, dans un communiqué (Ouest France – Loire-Atlantique – 22 juin), le Rassemblement National (RN), nouveau nom du Front National, veut faire croire que le « financement [des hébergements] des migrants […] met en péril nos finances ». C’est faux comme le démontre encore une fois une étude publiée le 20 juin sur l’effet positif des migrations sur l’économie. Le discours du RN est destiné à diviser les résidents de notre pays. Ce discours mène à la haine de l’Autre.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) affirme qu’il appartient à l’État de rendre effectif pour toutes les personnes présentes dans notre pays le droit à un hébergement d’urgence digne, à l’alimentation, à la santé et à l’éducation.

La LDH appelle les citoyennes et les citoyens à agir pour l’égalité d’accès aux droits pour toutes et tous.

 

Prochain Cercle de Silence, mardi 26 juin 2018 de 18h30 à 19h30, place Royale

Communiqué des Cercles de Silence, le 21 juin 2018

Vous êtes cordialement invité-e-s au prochain Cercle de silence mardi 26 juin 2018 de 18h30 à 19h30,  place Royale à Nantes.

Dans les cercles de silence, des hommes et des femmes se retrouvent en silence pour dénoncer la situation faite aux étrangers et plus particulièrement les violences dans les centres de rétention (CRA) et sensibiliser les passants à cette situation. La participation, même un court instant, est la bienvenue pour soutenir cette action de défense des libertés.

« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » art. 3 DUDH.

http://cercledesilencenantes.unblog.fr

https://www.facebook.com/cercledesilence.nantes/

Les Cercles de silence nantais ont lieu le dernier mardi de chaque mois de 18h30 à 19h30 Place Royale (ou Place Graslin durant le marché de Noël fin novembre).

La section LDH de Nantes et du pays nantais participe à cette action.

Soirée Dulcie September – le 13 juin 2018 à 18h45 – Cinéma Le Katorza

Mustapha Boutadjine, Portrait de Dulcie September, Graphisme – Collage, Paris 2004

Il y a 30 ans, le 29 mars 1988, Dulcie SEPTEMBER

était assassinée à Paris.

Militante anti-apartheid,elle était la représentante officielle pour la France, la Suisse et le Luxembourg, de L’A.N.C. (Congrès National Africain), alors principale organisation d’opposition au régime sud-africain de l’apartheid.

Cet assassinat politique reste non élucidé.

La Ligue des droits de l’Homme de Nantes et du pays nantais organise une

Soirée Dulcie SEPTEMBER,

le 13 Juin 2018, 18h45 – Cinéma Le Katorza. Nantes.

  • Court métrage:  Qui se souvient de Dulcie September ?  – Conception de Paskal Cholet-Roux et réalisation de François Gauducheau. En présence du réalisateur .
  • Interventions de :
    • Jacqueline Dérens, La France et le régime de l’apartheid : une relation trouble.
    • Bachir Ben Barka, Assassinats politiques en France et raison d’État(s)
  • Échanges, débats avec la salle.

Les intervenants :

Bachir Ben Barka,

Fils de Mehdi Ben Barka, enseignant retraité de l’université de Franche-Comté, Président de l’Institut Mehdi Ben Barka – mémoire vivante, co-Président de Mémoire, Vérité, Justice sur les assassinats politiques en France, mem au TGI de Paris pour enlèvement, séquestration et assassinat.

Jacqueline Dérens,

Militante anti-apartheid, traductrice et auteure. Elle a écrit L’Année Mandela ; Nous avons combattu l’apartheid , Ed. Non-Lieu, Paris 2006 ; elle a contribué à l’ouvrage collectif The Road to Democracy in South Africa , publié par Unisa en Afrique du Sud ; elle a écrit la biographie de Dulcie September, Dulcie September, une vie pour la liberté, Paris 2013. Traductrice, elle a recueilli les témoignages des veuves des mineurs tués à Marikana, publiés dans Les Voix des Veuves de Marikana , éd. Clara Magazine, Paris. Elle a été secrétaire générale de Rencontre Nationale Contre l’Apartheid de 1986 à 1994 ; fondatrice de Rencontre nationale avec le Peuple d’Afrique du Sud en 1994. Elle contribue à diverses revues.