Pourquoi empêche-t-on les Roms de travailler?

Communiqué du collectif Romeurope, le 2 mars 2018

Expulsées de la Beaujoire, commune de Nantes, puis de la Porte des Sorinières, où elles n’ont séjourné que quelques jours, des familles de migrants roumains, travaillant pour la plupart dans des entreprises de maraîchage, se sont installées sur la commune de Vertou, plus proche de leur lieu de travail.
La réponse de la loi par l’intermédiaire de la gendarmerie, a été la confiscation du véhicule d’un père de famille, véhicule qui lui est indispensable pour se rendre au travail et covoiturer ses collègues. La plupart sont en contrat à durée indéterminée.

La même procédure a déjà été utilisée les 11 et 18 janvier dernier, toujours sur la commune de Vertou : confiscation de véhicule en attendant le jugement, des mois plus tard, en application du décret n° 322-4-1, innovation utilisée de façon « adéquate » en vue du départ de la commune de ces familles, les privant ainsi à la fois d’un lieu de résidence et d’un moyen de se rendre à leur travail.

Ces migrants roumains sont ainsi dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins, ce que l’État et les institutions ne cessent, à juste titre, de leur réclamer !

Malgré le dispositif MOUS de Nantes Métropole, chargé de rechercher des solutions innovantes, malgré la volonté des familles à s’installer au plus près de leurs lieux de travail, les institutions continuent la politique du harcèlement, de la patate chaude (pas ici mais pas là-bas non plus !!!) contre ces familles qui participent pour une partie à l’économie de notre territoire (maraîchage, viticulture, nettoyage industriel..).

Le Collectif Nantais Romeurope demande que cessent la stigmatisation et la pénalisation abusive à l’encontre de ce groupe installé à Vertou, tout comme pour les nombreuses autres familles migrantes, principalement roumaines, habitant les quelque quarante bidonvilles de l’agglomération nantaise.

Dernière minute : le Collectif apprend que les familles harcelées par la gendarmerie et stressées par l’enclenchement de toutes les procédures judiciaires ont quitté ce jeudi le parc de Loiry pour s’installer sur l’Ile de Nantes

Le Collectif Romeurope de l’agglomération nantaise est composé :

  • d’associations de défense des Droits de l’Homme : LDH, MRAP, GASPROM-ASTI
  • d’associations humanitaires : Médecins du Monde, CIMADE, CCFD-Terre Solidaire
  • d’associations d’éducation populaire : Ligue de l’Enseignement-FAL 44,CEMEA
  • d’associations de solidarité locale : Soleil Rom Sainte-Luce, ROMSI Indre, Sol’Rom Saint-Herblain, Ame Sam Rezé, Solidaroms Vigneux, Treillières Solidaire, Avec Carquefou, Action Solidaire Orvault, Droujba Clisson, Solida-Roms-Bouguenais, Association Solidaire Roms Nantes Est, Citoyens Solidaires Montaigu, Solidarité Nantes centre, Cell’Accueil, ADIS Sautron, Fraternité couëronnaise, Roata Nantes.
  • ainsi que de citoyens.

Appel à rassemblement le 7/03/2019 à 9h devant le Tribunal d’Instance de Nantes

Communiqué du collectif « Sans Abri » – Nantes le 1/03/19

Depuis le 26 octobre 2018, le gymnase du lycée Jeanne Bernard, à Beauséjour, est réquisitionné et occupé pour empêcher que des hommes, des mineurs isolés, des femmes et des enfants dorment à la rue. Les conditions sont très précaires mais permettent un maigre abri.
Des propositions avaient été faites au propriétaire des lieux, le Diocèse de Nantes, notamment la création d’un centre d’hébergement d’urgence dans les locaux abandonnés de l’ancien collège Notre Dame du Bon Conseil qui permettrait de bonnes conditions d’accueil. Mais malgré un projet réalisable à bas coût, le Diocèse a préféré y crée un centre commercial et des appartements.
Ce 7 mars, passera aussi au tribunal la « Maison des familles », appartenant à des promoteurs immobiliers et vide depuis 3ans. Elle a été réquisitionné pour mettre à l’abri des familles, des femmes enceintes et des enfants, qui dormaient dehors ou au gymnase. Si la maison est expulsée, ces familles retourneront à la rue.
Ce sont majoritairement des personnes exilées, qui ont fui des situations de conflits armés, de dictatures et de pauvreté extrême. Déjà marquées par un parcours extrêmement difficile et traumatique, certains ont du traverser la Méditerranée tandis que d’autres ont du franchir les enclaves grillagées de Ceuta et Melila afin de demander l’asile en France.
Or l’État ne respecte pas l’application du droit au logement et la fin de la trêve hivernale fait craindre une expulsion sans mise à l’abri de ces personnes qui ont droit à l’hébergement ! Plus de 200 personnes vivent au gymnase et plus de 5 familles sont hébergées dans la maison, toutes seront sans toit sur la tête si une expulsion est prononcée !

Nous appelons à un rassemblement devant le Tribunal d’Instance pour soutenir les habitant-es de ces deux lieux !
Le 7 mars 2019 à 9h devant le Tribunal d’instance de Nantes!

Quai F. Mitterant