Communiqué dégradations centre Nosig : Un nouvel acte de haine intolérable

Un nouvel acte de haine intolérable

Nantes, le 29 juillet 2022

Nosig, le centre dédié aux personnes LGBTQIA+ (Lesbiennes, Gay, Bisexuel·les, Trans, Queer, Intersexe, Asexuel·les & +) de Nantes a de nouveau été la cible de dégradations de ses locaux dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 juillet 2022. La devanture a été couverte de croix celtiques, symbole utilisé par des groupes d’extrême droite pour exprimer le rejet et la haine.

La Ligue des droits de l’Homme, parce qu’elle est profondément convaincue de la nécessité de faire valoir l’égalité des droits de toutes et tous sur le territoire, parce qu’elle lutte pour les libertés de toutes et tous,

– dénonce ces actes haineux, d’autant plus inquiétants qu’ils sont réitérés puisque le centre NOSIG de Nantes avait déjà été l’objet de détériorations ces dernières années et encore en février et que les couleurs des Marches des Fiertés à Nantes sont, de façon récurrente, volontairement endommagées ;

– réaffirme qu’au regard de la liberté d’expression, détériorer un local associatif n’est jamais tolérable ;

– rappelle la vigilance essentielle qu’elle continuera d’exercer sur toutes les menaces ciblant les personnes en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre ;

– continuera à apporter soutien, conseil et assistance aux personnes discriminées ;

– demande que les moyens soient mis en œuvre pour que les auteurs de ces actes homophobes soient poursuivis en justice comme la loi le prévoit.

Droit au travail pour tous

Ligue des droits de l’Homme – Communiqué de la Section de Nantes et du pays nantais

Nantes, le 27 juillet 2022

L’association Accompagnement migrants insertion (AMI) rend depuis 16 ans de nombreux services dans le pays nantais dans le domaine de l’accès à l’emploi, en permettant à des réfugiés qui ont obtenu le droit d’asile de trouver un emploi et à des employeurs du personnel, plus particulièrement dans des métiers où ils ont énormément de mal à recruter, comme le maraîchage, les vendanges ou la cueillette du muguet. L’AMI intervient également dans le domaine de l’insertion en proposant à ce public différents types d’ateliers, dont l’apprentissage du français.

La liquidation financière de l’association a été annoncée (Presse-Océan 18/07/2022). En effet, la convention qui la liait à l’État lui octroyant une subvention a été dénoncée par celui-ci. L’État reproche à l’association de trouver également des emplois pour les demandeurs d’asile qui ont pu avoir une autorisation de travailler.

Cette suppression des moyens menait l’association à la liquidation, mais grâce à une donation de dernier moment, elle a obtenu un sursis jusqu’au 6 septembre.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) fait deux observations sur cette situation.

D’une part, en retirant les moyens d’existence à une association qui remplit une forme de mission de service public en mettant en relation des réfugiés à la recherche d’un travail et des employeurs, l’État met en difficulté des demandeurs d’emploi, des employeurs qui ne trouvent pas de personnel pour effectuer certains travaux et les salariés de l’association elle-même. Ce n’est pas acceptable.

D’autre part, en permettant d’accéder temporairement à un emploi à ceux des demandeurs d’asile qui, au bout de 6 mois, peuvent obtenir une autorisation de travail, l’AMI met en œuvre les bases de l’acquisition de leur autonomie financière et augmente leur capacité à s’intégrer. Plutôt que de mettre en péril une association, nous demandons à l’État et au gouvernement de déposer un projet de loi pour y inscrire l’accès effectif au marché de l’emploi des demandeurs d’asile dès le dépôt de la demande d’asile ou de donner suite à une proposition de loi faite récemment au Sénat dans ce sens.

Tout simplement au regard du principe d’égalité, toute personne présente sur notre territoire doit avoir accès aux droits économiques et sociaux que sont les droits au travail, au revenu, à un hébergement, la santé et l’éducation.

La LDH exprime, dans cette situation, sa solidarité avec l’association Accompagnement migrants insertion, association qui, dans son action réelle, permet que les droits de l’Homme, bases légales de notre constitution, soient véritablement effectifs et respectés.

Elle demande donc aux services de l’État de reconsidérer son retrait de subventions à l’association.