Observatoire nantais des libertés (ONL)
Communiqué
Nantes, le 10 mars 2023
Manifestation du 7 mars contre la réforme des retraites à Nantes
Une montée risquée de la tension
L’Observatoire Nantais des Libertés (ONL) est présent à différentes manifestations, quelque soit le sujet, pour observer l’exercice du droit de manifester.
La manifestation allait du Miroir d’eau aux Nefs en passant par la préfecture et le cours des 50 Otages.
En comparaison avec les dernières manifestations, les forces de l’ordre, dont la Brigade Anti Criminalité, ont été présentes de manière plus ostentatoire, ont agi en prenant moins de précautions avec les manifestants et ont utilisé des Lanceurs de Balles de Défenses (LBD). De nombreux manifestants ont ressenti une forme de raidissement des forces de l’ordre dans leur réponse aux jets de projectiles ce qui a fait monter la tension, comme s’il fallait mettre en exergue les affrontements, et eut des conséquences négatives sur l’ensemble de la manifestation.
Ainsi, un groupe de manifestants a voulu sortir du parcours par la rue de la Barillerie et a été refoulé par les forces de l’ordre qui ont alors très largement arrosé de grenades lacrymogènes, en les tirant de cette rue et depuis la rue d’Orléans par-dessus la foule ; de la place du Cirque à la croisée des trams, tous les participants à la manifestation ont été impactés et le cortège coupé pendant un assez long moment. Des heurts ont suivi avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes.
Plus loin, un groupe de manifestants est sorti du parcours par la rue de la Verrerie en jetant des projectiles en direction des forces de l’ordre qui ont de nouveau lancé des grenades lacrymogènes en quantité importante ce qui a impacté tous les manifestants.
Des affrontements ont eu lieu bd Léon Bureau avec jets de projectiles, poubelles enflammées, tirs de grenades lacrymogènes et charges ; les manifestants en queue de cortège ont eu des difficultés pour arriver au terme de la manifestation. Par la suite, les forces de l’ordre ont contrarié, côté quai de la Fosse, le passage de personnes qui, après la manifestation, quittaient les Nefs par le pont Anne de Bretagne.
Le conducteur et les trois occupants du fourgon avec remorque de La Cantine ont été interpellés et leur véhicule pris par les forces de l’ordre alors que la manifestation était terminée et qu’ils quittaient avec les derniers véhicules l’esplanade des Nefs. Deux d’entre eux sont restés en garde à vue jusqu’au lendemain matin. Il semble que les motifs de cette interpellation soient peu clairs et ne leur aient pas été signifiés. Cette interpellation, de par son caractère arbitraire, paraît procéder d’une logique d’intimidation et de montée de cette tension.
La gestion des heurts par les forces de l’ordre a induit des atteintes au droit de manifester pour les participants à la manifestation.
L’ONL rappelle que la préfecture a la double mission de faire respecter totalement la liberté de manifester et de protéger les personnes, dont les manifestants, et les biens en accomplissant cette mission de manière adaptée et proportionnée.
L’ONL comme de nombreuses organisations et institutions au niveau national, demande depuis longtemps l’interdiction de l’usage du LBD par les forces de l’ordre dans le cadre du maintien de l’ordre, arme qui peut provoquer des dommages irréversibles aux manifestants.
L’ONL appelle à la vigilance permanente sur l’exercice des droits et des libertés.
L’Observatoire nantais des libertés avec les associations Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse l’Association