Communiqué SAF, LDH, SM : Une décision décevante au regard de la liberté de manifester

Pour les manifestations appelées ce dimanche 11 juin depuis Saint-Colomban et Héric vers Nantes intitulées « Fin de carrières 44 », la préfecture de Nantes a pris le 9 juin un arrêté interdisant toute manifestation ou rassemblement, du samedi 10 juin 6h au lundi 12 juin 8h, dans des secteurs géographiques très larges de 10 communes de Loire-Atlantique.

Le Syndicat des Avocats de France, la Ligue des droits de l’Homme et le Syndicat de la Magistrature ont demandé, dans la soirée du 9 juin, par un référé-liberté au Tribunal administratif de suspendre cet arrêté.

Les organisations considèrent que l’arrêté préfectoral porte atteinte à la liberté de manifester en mettant en cause ainsi la liberté d’aller et venir et la liberté d’expression collective. En effet, cet arrêté ne respecte pas les principes de nécessité, d’adaptabilité et de proportionnalité dont l’État doit absolument tenir compte s’il veut restreindre les libertés en arguant de considérations d’ordre public.

De plus, il couvre une partie extrêmement étendue du département de Loire-Atlantique avec des limites géographiques imprécises pendant une durée de plus de 48 heures de sorte qu’il comporte des risques d’application arbitraire pouvant impacter tous les administré.es dans les secteurs géographiques concernés.

Nous assistons depuis plusieurs semaines à une inflation d’arrêtés préfectoraux en Loire-Atlantique comme au plan national portant préjudice à la liberté d’expression collective – comme par exemple, les arrêtés autorisant la surveillance des manifestations par drones.

Le juge n’a pas retenu les arguments développés par les organisations et n’a pas suspendu l’arrêté préfectoral. Nos organisations regrettent cette décision.

Rassemblement logement – mercredi 14 juin à 17h devant la préfecture de Nantes

Le 14 juin, la loi Kasbarian Bergé repasse pour vote au sénat. Sous couvert de protéger les petits propriétaires contre les squatters (alors que le dispositif judiciaire sur ce sujet est largement suffisant), c’est une loi brutale qui criminalise les plus précaires, mais aussi, par extension, les militants qui occupent, pour les signaler, des logements vides ou les syndicalistes qui occupent leurs lieux de travail.

Le collectif « Personne à la rue! » dont la LDH est partie prenante appelle, sur une initiative du DAL (Droit au Logement) – voir documents ci-dessous et ci-joint, à un rassemblement,

le mercredi 14 juin à 17h devant la préfecture de Nantes.

Venez nombreuses et nombreux pour exiger :

– le retrait de la loi Kasbarian-Bergé 

– l’arrêt des expulsions, des coupures d’énergie et des remises à la rue

– l’application de la loi de réquisition des logements vides et de la loi DALO

– le respect du droit à l’hébergement pour tous sans conditions

– la baisse et l’encadrement des loyers et des charges, la réalisation massive de vrais logements sociaux.