Grande Marche contre les violences faites aux femmes

Communiqué du collectif d’associations pour l’organisation de cette manifestation dont la LdH Nantes et pays nantais est partie prenante, Nantes le 20/11/2020

Un constat

Aujourd’hui plus que jamais, nos combats mettent en lumière les inégalités femmes / hommes et la nécessité de poursuivre la construction des luttes pour les éradiquer.

La crise sanitaire que nous traversons révèle une fois de plus l’importance d’un service public fort que ce gouvernement démantèle pourtant avec hargne. La fonction publique c’est 62% de femmes : et ce sont elles qui sont les plus mobilisées pour organiser la continuité de l’État. Car ce sont les métiers les plus féminisés qui sont au front : les infirmières et aides soignantes, les personnels soignantes, les femmes dans les Ehpad, les professeures des écoles qui accueillaient les enfants des soignantes. Les employées de la grande distribution ou du commerce, les femmes de ménage, les ouvrières et ouvriers sont aussi sollicité·es car leurs activités rendent souvent impossible le télétravail.

La précarité explose. Toutes les associations caritatives la vivent, Restau du Coeur, Secours Populaire se débattent pour assurer le minimum vital. Les femmes seules, les jeunes, toutes celles et ceux qui survivaient de contrats précaires et de petits boulots se retrouvent sans rien à la fin de leur contrat. Ce qui entraîne aussi 30 % de pensions alimentaires impayées ou irrégulièrement. Et les loyers ne baissent pas. Et les risques de marginalisation augmentent, pour les étudiantes qui ne s’en sortent pas, pour les femmes isolées à la rue avec des enfants.

Une fois encore, c’est la société dans son ensemble qui a besoin des plus méprisé·es du capitalisme dont les femmes constituent le gros des troupes. Nous voulons dans le même temps affirmer notre soutien à celles qui, parce que confinées avec un compagnon violent, risquent leur vie. Ce soutien passe bien sûr par la vigilance citoyenne de chacun·e·s et aussi par tous les moyens de communication afin de prévenir et alerter sur les situations de violences et secourir les victimes.

Nous dénonçons les difficultés encore plus grandes d’accès à l’IVG, du fait du confinement et de l’engorgement des hôpitaux. C’est un droit fondamental et il doit rester un acte chirurgical prioritaire.

Le Grenelle des violences conjugales est loin d’avoir répondu à nos attentes.

De manière totalement incompréhensible et inacceptable la ligne d’écoute nationale 3919, pour les femmes victimes de violences, créée et assurée par la Fédération Nationale Solidarité Femmes est mise en danger par l’intention de l’État d’ouvrir cette ligne à la concurrence. Cette procédure met à mal l’initiative féministe et l’indépendance associative pour le 3919 qui a assuré la prise en charge de centaines de milliers d’appels durant toutes ces années, y compris durant le Grenelle et la crise du Covid, grâce au professionnalisme de ces écoutantes.

Nous voulons aussi rendre visibles les violences au travail. Le racisme accentue la discrimination à l’embauche, et cantonne encore davantage les femmes dans certains emplois. 80% des femmes disent être victimes de sexisme au travail, 20% de harcèlement sexuel au travail, 10 viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour en France sur un lieu de travail. 70% des victimes disent ne pas en avoir parlé à leur supérieur. Quand elles l’ont fait, 40% d’entre elles estiment que le règlement leur a été défavorable (elles ont été mutées, placardisées, voire licenciées).

Après bien d’autres milieux mis en cause, c’est au tour du milieu sportif de faire l’actualité : harcèlements, agressions, viols, nous voulons que les responsables, quel que soit leur niveau de responsabilité, soient désignés, soient rejetés et surtout jugés. Mais l’enseignement supérieur n’est pas en reste : selon l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes, 1 étudiante sur 20 a été victime de viol, 1 sur 10 d’agression sexuelle. Très peu parlent, jugeant que ça ne servirait à rien ! D’ailleurs la plupart pensent qu’il n’y a pas de structure spécifique mise en place par les institutions universitaires et de recherche, et, lorsqu’elle existe, n’en ont jamais entendu parler.

Les femmes sont toujours rendues responsables des réactions machistes : sortant trop tard le soir dans les rues , hier trop voilées, aujourd’hui habillées trop court dans les écoles, perturbant les chances de succès des garçons à l’école. Toutes ces réactions abjectes pour justifier le contrôle du corps des femmes. Ya basta le patriarcat !

Partout dans le monde, les femmes sont les premières victimes des crises économiques et du changement climatique, surtout en cas de catastrophes naturelles (moindre accès à l’information, prise en charge des enfants, augmentation des distances pour les approvisionnements en eau et en bois, recul de la scolarisation des petites filles).

Partout dans le monde, des femmes, des jeunes filles vivent l’excision, sont prostituées ou mariées de force, subissent la stérilisation forcée ou sont contraintes à des avortements clandestins. Des femmes reléguées dans les camps de réfugié.es se débattent pour survivre à l’enfer. Les femmes de Pologne luttent contre un Etat obscurantiste et le mouvement « Pro-Vie » pour obtenir un vrai droit à l’IVG. Nous pensons à elles.  

Ces derniers mois ont vu les mobilisations féministes grandir à un point que nombre d’entre nous n’avait pas encore expérimenté. Elles sont le signe que nos actions au quotidien participent de cette prise de conscience radicale : l’égalité n’est pas acquise. Nous ne pouvons que nous réjouir de ces mobilisations dont le caractère international est un encouragement, comme le rappel d’un système de domination qui dépasse toutes les frontières. Nous nous réjouissons de ces « Rosies » dans les cortèges contre la réforme de retraite à point, de ce gant levé qui réunit toutes les générations. Nous nous réjouissons que le 8 mars les inégalités salariales soient dénoncées. Nous nous réjouissons des soutiens apportés aux femmes grévistes de la clinique du Parc à Nantes. Nous nous réjouissons de la mobilisation unie de plus de 2 000 manifestant.es à Nantes pour le 25 novembre l’an passé. Ces mobilisations inventives et enthousiasmantes sont et seront les nôtres jusqu’à la victoire !

Violences, Féminicides STOP. Violences, féminicides, STOOP

Nous savons qualifier les violences : racisme, sexisme, harcèlement moral, cyberharcèlement, harcèlement sexuel, agression sexuelle, inceste, viol, par surprise, par intimidation, par force, par personne ayant autorité, viol conjugal, mutilations sexuelles, mariage forcé, prostitution, qui peuvent toucher femmes, jeunes filles et enfants..

Nos revendications

Nous voulons que les discriminations à l’égard des personnes LGBTQI+ cessent, en milieu scolaire, dans le sport, au travail comme dans la vie courante. En 2019, 1970 victimes d’actes homophobes, transphobes et lesbophobes ont été recensés. Les lesbiennes subissent une double discrimination : en tant que femmes, et en tant que lesbiennes. Nous en avons plus qu’assez des discriminations dans l’adoption, nous voulons la PMA pour toutes les femmes et la reconnaissance de la filiation pour la deuxième mère.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’une politique forte des pouvoirs publics, en matière de prévention des violences, d’accueil des victimes, et de traitement des situations à hauteur de leur gravité, que ce soit en ville ou dans les zones rurales. Pour celles-ci, des permanences et des équipes mobiles sont nécessaires ou doivent être renforcées. La communication la plus large possible doit permettre d’identifier de façon claire les lieux et personnes ressources existantes pour briser l’isolement des victimes.

Le Grenelle des violences conjugales nous laisse sur notre faim : dans les situations de violences conjugales, toujours rien d’inscrit dans la loi sur le retrait du droit d’hébergement, le retrait de l’autorité parentale, du droit de visite du père, l’exclusion de la résidence alternée, la possibilité pour les victimes de dissimuler l’adresse des enfants ainsi que celle de leur école et ce, sans le prononcé d’une Ordonnance de Protection. Et il n’y a toujours pas assez de places pour accueillir les femmes et leurs enfants dans des centres d’hébergements spécifiques.

Nous ne voulons pas d’ouverture à la concurrence de la ligne d’écoute nationale 3919.

Et visiblement, le Grenelle n’a eu aucun effet sur le nombre de féminicides : (nombre à préciser au dernier moment)

Nous voulons la fin de l’objection de conscience spécifique à l’IVG et le renforcement des centres pour garantir une égalité d’accès pour toutes.

Au travail, nous voulons en finir avec l’impunité des auteurs de harcèlement et de violence, que cela devienne un thème obligatoire de négociation, que les entreprises qui ne mettent pas de cadre en place soient sanctionnées, Les salariées victimes de violences doivent être protégées de toute sanction ou licenciement. Des jours de congés exceptionnels devraient leur être octroyés pour entreprendre leurs démarches. Elles devraient bénéficier d’aménagements d’horaires et de postes, ou de facilités de mutation. Elles devraient bénéficier de la priorité absolue de relogement dans le parc du 1 % patronal.Nous ne voulons plus que les victimes de violences subissent une double peine. Nous voulons que la norme 190 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) contre les violences sexistes et le harcèlement sexuel au travail soit immédiatement transcrite par la France.

Nous voulons qu’une demande d’asile soit traitée favorablement pour les femmes victimes de menaces d’excision, de mariage forcé ou en raison de leur orientation sexuelle et qui se réfugient en France. L’arrêt des violences administratives pour les femmes migrantes, dépendantes du statut de leur conjoint. Que ces femmes accèdent à un statut autonome, donc, que les lois françaises leur soient appliquées en France. Quel que soit leur pays d’origine, nous demandons que les résidentes ne soient pas soumises à des lois discriminatoires.

En somme, nous voulons une véritable loi cadre qui traite de toutes les questions à la fois.

Mais nous constatons que dans notre département aussi, les féminicides n’ont pas cessé. 3 meurtres connus à ce jour (21 octobre) dans le cadre conjugal : 1 à Saint-Herblain (18 mai), 1 à Pornic (26 mai), 1 à Herbignac (10 juillet).

Persuadées de la nécessité d’un avenir d’égalité, qui passera par une transformation sociale évidemment féministe, nous ne lâcherons rien, nous nous retrouvons aujourd’hui 25 novembre 2020 pour le dire, encore et encore : nous sommes fortes, nous sommes fières, féministes et toujours en colère.

Le collectif d’associations signataire de cet appel à manifestation et du texte ci-dessus est composé de : SOlidarité femmeS Loire Atlantique, 44 Vilaines Filles, Osez le féminisme 44, Alfa Apel EgalitE, Emulsion, Femmes Solidaires-comité de Nantes, RAFU ( Réseau d’Actions Féministes Unies), Collectif abolitionniste nantais, Ciné Femmes, Espace Simone de Beauvoir, Le Mouvement du Nid, Attac 44, LDH-Nantes, UD CGT44, FSU 44, Solidaires 44, CFDT, Ensemble!44, France Insoumise Nantes, Jeunes Communistes de Loire-Atlantique, UDB de Loire–Atlantique, Génération-s Loire Atlantique, EELV44…


Motion pour rejet loi sécurité globale déposée à la préfecture ce 17 novembre 2020

Motion d’un collectif d’associations et de syndicats déposée en préfecture le 17/11/20

Monsieur le Premier ministre,

Le Parlement entame, le mardi 17 novembre, l’examen d’une proposition de loi présentée par des députés de la majorité gouvernementale « relative à la sécurité globale » qui porte lourdement atteinte à des libertés et droits fondamentaux. Elle est l’objet d’une procédure accélérée qui évince, de fait, le rôle législatif des parlementaires.

Ce texte :

– prévoit, en son article 24, la pénalisation de la diffusion d’images de policiers ou de gendarmes agissant dans le cadre de leurs missions d’ordre public, portant atteinte à la nécessaire transparence de ces opérations. Une telle mesure, si elle était adoptée, avec des sanctions très lourdes (1 an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende) empêcherait tout contrôle citoyen, voire le travail des journalistes, en favorisant l’impunité d’auteurs de violences policières ;

– projette d’instaurer une surveillance généralisée de l’espace public, en autorisant l’État à utiliser des drones avec caméras, visant explicitement le contrôle de tous les manifestants ;

 – autorise, par son article 21, l’utilisation immédiate des « caméras mobiles » portées par les policiers permettant une analyse automatisée pour reconnaître en temps réel l’identité de tous les manifestants (reconnaissance faciale) avec le risque d’arbitraire par des gardes à vue préventives ou l’empêchement de se joindre au cortège au mépris de la liberté de manifestation ;

 – prévoit également d’étendre aux polices municipales, sous le seul contrôle des maires, des compétences de la police nationale sur des missions de police judiciaire. Ils pourront aussi procéder à des contrôles d’identité et à des saisies au risque d’amplifier les abus et détournements déjà dénoncés ;

– organise une privatisation de la police en déléguant aux agents privés de sécurité des pouvoirs réservés à la police judiciaire comme la verbalisation d’infractions et le relevé d’identité pouvant conduire à la rétention de la personne contrôlée ;

Les organisations signataires demandent le rejet de cette proposition de loi liberticide et de fuite en avant sécuritaire, qui menace gravement les principes fondamentaux de notre démocratie et l’État de droit.

Signataires : Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture, Amnesty International, Association « les Filles », ATTAC, La Libre Pensée, Ligue de l’enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Observatoire Nantais des Libertés, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse, Syndicat National des Journalistes, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Union syndicale Solidaires

Lettre ouverte aux parlementaires de la Loire-Atlantique pour le rejet du PPL « Sécurité Globale »

Lettre ouverte du Syndicat des Avocats de France – Nantes et de la section Nantes et pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme – Nantes le 17/11/20

Madame la députée, Monsieur le député,

Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,

Vous serez amené-e le 17 novembre à vous prononcer sur la proposition de loi « Sécurité globale ». Nous voulons vous interpeller sur les points suivants ;

1) une procédure d’urgence

Ce projet de loi qui modifie considérablement l’équilibre républicain des droits et libertés est passé en procédure d’urgence et par la voie d’une proposition parlementaire, évitant ainsi de passer par une étude d’impact juridique. Cette procédure restreint de facto l’examen approfondi du contenu du texte et l’information éclairée de la société et ainsi de la représentation nationale : il y a là un déni démocratique auquel vous ne pouvez vous associer,

2) une conception conflictuelle du maintien de l’ordre

Ce projet de loi renforce la conception conflictuelle du maintien de l’ordre, déjà contenue dans le Schéma National du Maintien de l’Ordre. Élargissant le recours aux moyens technologiques de l’imagerie, il permet :

* l’exploitation en direct au cours des manifestations par la police des images de ses caméras piéton : c’est rendre possible de relier ces images à ses nombreux fichiers – notamment le Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) dont elle contrôle le contenu – et, par là, de renforcer les tactiques d’intervention à chaud qui créent tant de violence,

* le développement de la surveillance des manifestations par drone ce qui accroîtra également le pouvoir d’un commandement hors du terrain, déshumanisant la relation à la foule et générant ainsi des prises de décision toujours plus éloignées des fonctionnaires sur le terrain et des citoyens.

3) une loi contre-productive pour le respect de la police

Comme le souligne la défenseure des droits, une police respectée est une police contrôlée.

Or, l’article 24 de la proposition de loi prévoit de sanctionner très lourdement le fait de diffuser des vidéos dans lesquelles des policiers ou gendarmes seraient identifiables dans le but de leur porter atteinte « à l’intégrité physique ou psychique ». Au-delà de l’inquiétude majeure résidant dans la rédaction particulièrement floue de ce texte (notamment s’agissant de la notion d’intégrité psychique), cette disposition fait quasiment disparaître la possibilité de faire des vidéos en direct, par peur de la sanction et constitue donc un risque majeur pour la liberté d’informer.

Elle comporte par ailleurs un risque, plus global, d’auto-censure des journalistes et observateurs C’est donc encore la liberté d’expression qui est ainsi attaqués.

Une telle disposition ne peut que renforcer une forme de culture de l’impunité contre-productive puisqu’elle contribuerait à dégrader, un peu plus, le lien de confiance nécessaire entre les forces de l’ordre et la population.

À ce titre, l’exemplarité de la police légitimement attendue tant par les citoyens contribuables que par les responsables politiques ne peut encore qu’en souffrir.

4) Ce projet de loi, porte gravement atteinte à l’équilibre républicain des force de police et de sécurité

Au nom de la théorie du « continuum de sécurité », ce projet de loi étend certaines compétences de la police nationale aux polices municipales ce qui autorisera notamment des surenchères locales de la part de maires. De plus, il organise une privatisation de la police en contradiction flagrante avec les normes constitutionnelles en déléguant aux agents privés de sécurité des pouvoirs réservés à la police judiciaire. Ainsi l’État se déresponsabilise d’une manière dangereuse en remettant aux organes locaux et à des organismes privés le soin de gérer et de financer une mission régalienne essentielle. Une telle démarche porterait ainsi une grave atteinte à l’unité républicaine sur le territoire national. Ce n’est pas créer un « continuum » mais l’organisation de la confusion !

Non, Madame la députée, Monsieur le député, Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur vous ne pouvez pas associer votre nom à une telle évolution.

Dans l’attente d’une réponse de votre part, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre respectueuse considération.

Hommage aux morts de la rue et isolés

Chaque année, des gens meurent de la rue, à n’importe quelle saison.
Chaque année, notre association est présente  à la cérémonie que l’association « De l’ombre à la lumière » (dont nous sommes adhérent-es) organise pour elles et eux.
Nous sommes présent-es pour honorer leur mémoire mais aussi pour affirmer que le logement et l’hébergement d’urgence inconditionnel sont des droits garantis par la Constitution.Notre association défend ces droits au travers de l’inter collectif « Personne à la rue » que nous contribuons à animer.

de l’Ombre à la Lumière
Association d’Accompagnement des Morts de la Rue

de l’Ombre à la Lumière
Association d’Accompagnement des Morts de la Rue
5 bis Place de la Manu
44000 Nantes
Tel : 07 50 92 26 13 courriel : mortsdelarue44@orange.fr
Les décisions relatives au confinement ne nous permettent pas de réunir les personnes attentives aux situations de précarité pour célébrer comme à l’habitude une cérémonie commémorative. Toutefois, pour faire mémoire des vingt personnes décédées ayant vécu dans la rue ou isolées que nous avons accompagnées au cours de l’année,nous vous proposons à chacun(e) qui se sent interpelé(e) une démarche individuelle pour leur rendre hommage.

‘’de l’ombre à la Lumière’’

vous invite le samedi 7 novembre à offrir un temps de votre vie : un silence, une pensée, un geste, une prière…
en hommage aux défunts de la rue et Isolés de cette année.
Patrick M, Dominique H, Laura G, Simina F, Gilles B dit Gilou, Jean
Claude L, Marcel M, Philippe C, Yannick B, Christophe B, Jean Yves M, Bruno G, Robert B dit Bébert, Louis-Gilles J, Bernard O , Antoine F, Marcel A, Michel G, Christian L, Yves L. »

En interpellant la société, en honorant ces morts, nous agissons aussi pour les vivants.
Olivier Jobert
Président ‘’ de l’ombre à la Lumière’’

Collectif Alerte Lettre ouverte du du 26 octobre 2020

Lettre ouverte du Collectif Alerte dont la LdH est membre, le 26/10/2020

Destinataires : 

Monsieur le Préfet de région, Préfet du département de Loire-Atlantique,

Monsieur le Préfet du département du Maine-et-Loire

Copie :    

Messieurs les Présidents des Conseils Départementaux du 44 et du 49, Madame la Présidente de Nantes Métropole, Monsieur le Président de l’agglomération d’Angers, Madame la Défenseure des droits

Messieurs,

Par ce courrier, le collectif Alerte tient à partager avec vous ses vives inquiétudes concernant la situation des personnes sans domicile fixe dans la région des Pays de la Loire.numérotéePar ce courrier, le collectif Alerte tient à partager avec vous ses vives inquiétudes concernant la situation des personnes sans domicile fixe dans la région des Pays de la Loire.

Courant octobre, plusieurs expulsions de lieux de vie informels ont eu lieu, notamment sur les départements de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire. Ces opérations ont concerné un bidonville de personnes roumaines à Saint Barthélémy d’Anjou, deux squats à Angers rue Demazière et rue Boreau et les squats de la Commune à Rezé et de l’Ambassade à Nantes.

À Nantes et à Rezé, plusieurs dizaines de personnes se sont ainsi retrouvées à la rue, sans qu’aucune coordination des acteurs n’ait eu lieu pour mener une évaluation sociale préalable et orienter vers les dispositifs d’hébergement existants. À Angers et Saint Barthélemy, des hébergements très temporaires ont été proposés à certains, les autres demeurant sans solution du fait d’une situation administrative précaire.

Dans un contexte d’alerte sanitaire renforcée et de plan hivernal anticipé pour répondre à ces situations de détresse, ces opérations vont à l’encontre des engagements et textes adoptés par les pouvoirs publics pour protéger la population et les personnes les plus vulnérables.

Au mois de juillet dernier, Emmanuelle Wargon déclarait que « les sans-domiciles fixes ne doivent pas être les oubliés de cette crise sanitaire ». La circulaire du 2 juillet 2020 posait les principes de non-remise à la rue sèche et d’absence d’expulsion locative sans solution de logement et d’hébergement, réaffirmés dans l’instruction du 17 octobre 2020. De même, lundi 19 octobre, la ministre du logement annonçait l’ouverture par les préfets de places supplémentaires « pour mettre à l’abri le plus de personnes possible ».

Les pratiques préfectorales observées en Pays de la Loire ne nous semblent donc pas tenir compte de ces orientations et de la consigne générale de mise à l’abri des personnes à la rue ou sans domicile.

Plus encore, ces mesures sont inefficaces et dramatiques sur le plan social et humain, pour des populations déjà fragilisées et vulnérabilisées par leur situation.

D’une part, de telles opérations portent gravement atteinte aux droits fondamentaux, applicables quelle que soit la nationalité, la situation administrative et les trajectoires des personnes concernées. Parmi ces principes essentiels figurent notamment :

  • Le droit à un hébergement d’urgence, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité et à l’intégrité de la personne humaine et aux besoins élémentaires, le principe d’accueil inconditionnel et le principe de continuité dans la prise en charge (article 345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles) ;
  • Le droit à la santé et l’accès aux soins, ces opérations générant souvent des ruptures de parcours médical, pour des personnes souvent très fragilisées sur le plan médical en raison de la précarité de leur habitat ;
  • Le droit à la scolarisation, quand des familles avec enfants sont concernées.

D’autre part, l’existence de lieux de vie informels et d’habitats précaires résulte des carences des politiques de prise en charge, d’hébergement, de logement et d’insertion des personnes en situation de précarité économique et sociale.

Ces expulsions, au-delà de leur objectif de court terme, n’apportent aucune réponse à ce phénomène. Bien au contraire, elles favorisent le développement et la multiplication de lieux de vie informels, plus précaires encore.

Au regard de l’ensemble des éléments, nous demandons :

  • la suspension de ces opérations d’expulsion ;
  • le relogement des personnes mises à la rue si elles peuvent être identifiées ;
  • la recherche de solutions pour toute personne sans domicile fixe, à la rue, vivant en lieux de vie informels ou en habitat précaires.

Nous sollicitons également une rencontre, visant à échanger et favoriser une réflexion et une concertation collectives sur la situation des personnes vivant à la rue. Les acteurs de la lutte contre la précarité et l’exclusion, travaillant au plus près de ces publics en Pays de la Loire, jugent indispensable de contribuer, avec les pouvoirs publics, au développement de politiques publiques à la hauteur des enjeux de dignité, de santé et d’accès aux droits pour les populations concernées.

Dans l’attente de votre retour, veuillez agréer, Madame, Messieurs, l’expression de nos salutations distinguées.

Pour le Collectif ALERTE Pays de la Loire,

Caroline URBAIN

Présidente de l’URIOPSS des Pays de la Loire,Le collectif Alerte regroupe en région des associations et fédérations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Il est un lieu de réflexion, d’échange et d’interpellation sur la pauvreté, la précarité et l’exclusion. Il se veut un lieu de rassemblement et de communication inter-associatif pour être plus fort auprès des pouvoirs publics et du grand public.Présidente de l’URIOPSS des Pays de la Loire,

Le collectif Alerte regroupe en région des associations et fédérations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Il est un lieu de réflexion, d’échange et d’interpellation sur la pauvreté, la précarité et l’exclusion. Il se veut un lieu de rassemblement et de communication inter-associatif pour être plus fort auprès des pouvoirs publics et du grand public.

Les organisations membres du collectif ALERTE Pays de la Loire signataires de la lettre ouverte :

  • URIOPSS Pays de la Loire
  • Fédération des Acteurs de la Solidarité Pays de la Loire
  • Secours Catholique Caritas France
  • Médecins du Monde Délégation Pays de la Loire
  • Ligue des Droit de l’Homme Pays de la Loire
  • Association des Paralysés de France Pays de la Loire
  • Aides Région Pays de la Loire


Agir de toute urgence pour la mise à l’abri et personnes à la rue avant l’hiver

Communiqué du Collectif Personne à la rue ! dont la LdH est partie prenante, Nantes le 15/10/2020

L’inter-collectif « Personne à la rue ! » organise, à l’occasion du conseil métropolitain, un rassemblement pour demander aux nouveaux élus au conseil métropolitain :

  • d’agir de toute URGENCE pour trouver collectivement des solutions de mise à l’abri et d’accompagnement des personnes à la rue avant l’hiver (baux précaires, terrains temporaires…)
  • de construire et voter au plus vite le budget de 1% alloué pour la mise à l’abri des personnes à la rue et en grande précarité (soit 10 M€ par an) annoncé pendant la campagne municipale

Rassemblement vendredi 16 octobre de 8h à 9H30 devant l’entrée de la Cité des Congrès
Apporter vos banderoles !
Merci de faire suivre l’info dans vos réseaux et auprès des personnes à la rue ou squats
lien de l’évenement Facebook : https://www.facebook.com/events/662889877998304
Soyons nombreux en soutien aux personnes à la rue, squats et bidonvilles

invitation Fete des voisins vendredi 25 septembre de 17h à 20H30

Vendredi 25 septembre à l’occasion des Balades des ateliers d’artistes de Chantenay 
Tous les militants / bénévoles et soutiens du collectif sont invités à la 

Fête des voisins de 17H à 20H30

 Jardin de la maison de l’apiculture

(1 rue Fontaine des Baronnies)

Deux spectacles des paniers artistiques « Ouvrir l’Horizon »

Participation du chanteur Libson Diallo

à partir de 19h00 : repas partagé à prix libre préparé par

les habitants de différents pays du continent africain
Merci d’apporter vos couverts et gobelets personnels

Rencontre ouverte – Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités 2021 – mercredi 23/09

Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités 2021Depuis octobre 2019, des personnes, collectifs, associations se mobilisent pour organiser l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités 2021. Plus de 170 activités ont été proposées par près de 400 organisations pour un programme de 5 jours de rencontre, de formation, d’échange et de convergence à Nantes en août. La construction de l’événement lui-même implique des dizaines de personnes et de collectifs à différentes échelles, au sein de groupes de travail et de comités de pilotage nationaux et locaux.

Le déclenchement de la crise sanitaire a interrompu ce processus collectif et a rendu impossible la tenue de l’événement aux dates prévues et dans des conditions acceptables. Les comités de pilotage ont donc fait le choix de repousser l’événement d’une année, du 18 au 22 août 2021.

Néanmoins, les quelques mois de préparation avant le confinement ont permis de poser les bases d’un rassemblement large des mouvements sociaux, des collectifs et réseaux de lutte, des associations de solidarité du local à l’international.

Afin de relancer ce processus, de présenter les différentes formes d’engagement et de participation et d’élargir à nouveaux acteurs et de nouvelles idées, nous vous donnons rendez-vous à la Maison du Peuple, rue Louis Préaubert à Nantes, mercredi 23 septembre à 19h.

Le Comité de pilotage local de l’UEMSS 2021

Après l’état d’urgence sanitaire… l’urgence toujours pour les sans-abris et mal logés

Rassemblement suivi d’une déambulation le lundi 24 août à 14h15, aux Nefs (site de l’éléphant)

Face à la saturation inédite des dispositifs d’hébergement et à la reprise des expulsions, l’inter collectif nantais « Personne à la rue ! » alerte les autorités et la société civile sur la gravité de la situation afin que des réponses soient apportées immédiatement aux besoins.

Après la fin de l’état d’urgence le 10 juillet mettant fin à la trêve des expulsions dans un contexte de saturation des dispositifs d’hébergement, la situation des personnes à la rue et en habitat précaire sur la Métropole Nantaise est extrêmement préoccupante :

  • 110personnes : femmes isolées, femmes enceintes, femmes avec enfants et nourrissons, sontmises à l’abri par l’Autre Cantine dans la « Maison de familles » et à la Maison du Peuple ;
  • 20 Mineurs Non Accompagnés en recours sont soit à la rue, soit risquent de l’être, les squats et les hébergements solidaires étant déjà saturés.
  • 200 personnes sont réfugiées dans d’autres squats, tous menacés d’expulsion
  • Les locataires les plus fragiles ont de plus en plus de mal à payer leurs loyers, et une vague d’expulsions locatives se profile.
  • Plus que jamais le 115 est saturé et sur une logique de gestion de la pénurie :
    • Hébergement temporaire : A chaque fois une semaine au maximum assortie de période de remise à la rue.
    • Hébergement dans des hôtels de la périphérie ou dans des communes sans moyens de transport en commun et loin des différents services et lieux de démarches administratives.
    • Hébergement souvent sans possibilité de cuisiner et loin des lieux de ressource alimentaire.
    • Hébergement sans accompagnement suffisant
    • Tandis que les hommes isolés n’ont aucun espoir d’accéder à un hébergement.

Dans ce contexte, les solutions alternatives à la rue issues des mobilisations citoyennes sont saturées, qu’il s’agisse des hébergements solidaires ou des squats.

Depuis la fin de l’état d’urgence le 10 juillet, les expulsions ont repris sans que des solutions adaptées et pérennes soient mises en place : 2 bidonvilles expulsés par les forces de l’ordre, 4 bidonvilles qui ont « déménagé » sur pression de la police et 1 squat expulsé par suite d’une décision judiciaire, ce qui représente environ 550 personnes (dont de nombreux enfants en bas âge, des personnes malades) qui ont été ou sont encore en errance.

Les réseaux de solidarité, sur lesquels repose une trop grande partie de l’aide aux plus vulnérables, sont également fragilisés par la crise, les équipes sont réduites, les bénévoles et militants sont fatigués et les filets de sécurité qu’ils représentent atteignent leurs limites.

Alors que la crise sanitaire a mis en lumière les inégalités de santé et les enjeux de santé publique qui nous obligent à penser un « monde d’après » plus protecteur et solidaire,

Alors que le corona virus circule toujours et que la possibilité d’une deuxième vague, voire d’un re confinement n’est pas écartée

Les réponses des pouvoirs publics sont insuffisantes et parfois contradictoires, comme l’illustrent les expulsions passées et à venir.

L’inter collectif « Personne à la rue » dénonce l’écart entre les réponses apportées et la réalité de la situation

L’inter collectif « Personne à la rue ! » demande à la Préfecture, aux mairies, à la Métropole, au Conseil Départemental d’agir à la hauteur des enjeux et dans une temporalité qui corresponde à l’urgence de cette réalité :

  • Création de places d’hébergement adaptées aux besoins existants et aux situations des personnes
  • Moratoire des expulsions accompagné d’une amélioration des conditions sanitaires de ces lieux de vie
  • Identification des logements et bâtiments vides en vue de leur réquisition
  • Renforcement et adaptation des dispositifs d’accompagnement médico-psycho-sociaux
  • Renforcement de l’aide alimentaire et des services de réponse aux besoins fondamentaux

L’inter collectif « Personne à la rue ! » demande à être reçu par le nouveau Préfet dans le cadre de sa prise de fonction aux fins d’exposer plus précisément la situation à Nantes et dans l’agglomération, ainsi que nos propositions d’actions à mettre en œuvre afin de pouvoir assurer la mise à l’abri des personnes et tracer des perspectives humaines acceptables.