Communiqué commun : Expulsion de deux collégien-nes de Rezé pendant les vacances : non aux décisions inhumaines

Communiqué

16 avril 2025

Expulsion de deux collégien-nes de Rezé pendant les vacances : non aux décisions inhumaines

Mardi 8 avril à l’aube, Aleksandre et Anastasia, deux élèves du collège Salvador Allende à Rezé et leur mère ont été arrêté-es, et expulsé-es le jour même vers la Géorgie, pays que la famille avait fui pour des raisons politiques. Le père, absent au moment de l’expulsion, a pour le moment été épargné par cette violente mesure mais se voit donc séparé de sa famille.

L’entourage social de la famille est sous le choc de cette expulsion expéditive, mise en oeuvre pendant la période des vacances scolaires, ce qui freine bien sûr les possibilités de mobilisation. Cela n’a par ailleurs pas permis aux élèves du collège de dire au revoir à leurs camarades, et cela ne tient pas compte de leur vie familiale ni de la situation humanitaire liée aux risques qu’il et elles encourent dans un contexte de fortes tensions politiques en Géorgie.

Cette expulsion brutale a été menée au mépris de leur intégration, décrite par un proche : « Ils montraient une grande volonté de s’intégrer. Les parents suivaient les cours de français au centre socioculturel. La mère faisait des ménages dans des hôtels. La fille de 13 ans et le garçon de 11 ans faisaient de la danse et du foot*. » Les enseignants de l’école Pauline-Roland, où il et elle ont suivi leur apprentissage de primaire, attestent de la qualité de leur scolarité. La maire de Rezé a fait part de son indignation. Le principal de leur établissement, dans un message adressé aux parents d’élèves, dénonce un « acte [qui] va à l’encontre des valeurs prônées au sein du collège public Salvador Allende* ».

Plusieurs expulsions de familles géorgiennes ont eu lieu dans l’Ouest de la France (Quimper, Lorient, Pontivy, Landivisiau) le même jour, suscitant également de vives réactions.

Nous dénonçons ces décisions et interventions inhumaines qui remettent en cause les droits à l’éducation, à la vie de famille, à la dignité, ainsi que le principe de Fraternité républicaine. Nous demandons à ce que cessent ces expulsions conformes aux instructions du Ministère de l’intérieur aux services préfectoraux, répondant à une politique du chiffre et à une désignation des étranger-es comme boucs-émissaires. Nous militons pour une politique d’accueil, respectueuse des droits humains et reconnaissant l’immigration comme une source d’enrichissement au sein de la société et en aucun cas comme un fardeau.

Appel à rassemblement mardi 22 avril à 18 heures devant le collège

*Ouest France, 9 avril 2025

Signataires : Confédération Générale du Travail Education 44, FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’élèves) du collège Allende, Fédération Syndicale Unitaire 44, Gasprom, La Cimade, LDH (Ligue des droits de l’Homme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), !Collectif Enfants étrangers, Citoyens solidaires – RESF, Union syndicale Solidaires 44.

Invitation festival anti-CRA – samedi 5 avril de 14h à 2h – Ateliers de Bitche et Magellan – 3 rue de Bitche – Nantes

La Coordination COLERE Nantes CRA, ni ici, ni ailleurs dont est partie prenante la LDH Nantes et pays nantais invite à participer à la deuxième édition du Festival anti-CRA, ce samedi 5 avril 2025, de 14h à 2h, aux ateliers de Bitche et de Magellan (3 rue de Bitche à Nantes), contre le projet de construction d’un Centre de rétention administrative à Nantes (CRA).

Ci-dessous le programme détaillé. 

Pour information, Odile Ghermani, qui participe à la table ronde sur l’enfermement des personnes étrangères au titre de l’Observatoire de l’Enfermement des Etrangers (dont est membre la LDH) est une ligueuse de longue date et a été membre du comité national.
TABLE n°1 – 14H00 – TRAVAIL SANS-PAPIERS

  • Nejma Brahim (journaliste au pôle International de Mediapart et autrice de 2€ de l’heure : la face cachée de l’intégration à la française)
  • Daniel Veron (sociologue et auteur de Le travail migrant, l’autre délocalisation)
  • Christine Dupin-Manaaoui (syndicat SUD-Solidaires 44)
  • Xavier Dunezat (collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes

Animée par Camille Neve, avocate en droits des personnes étrangères à Nantes et syndicaliste au SAF.

TABLE n°2 – 16H15 – ENFERMEMENT DES PERSONNES ETRANGERES

  • Stefan Le Courant (anthropologue, auteur de Vivre sous la menace)
  • Odile Ghermani (Observatoire de l’Enfermement des Etrangers)
  • Thomas Millot (médecin démissionnaire du CRA de Lyon)
  • Coline Guyart (Intervenante Cimade au CRA de Rennes)

Animée par Nejma Dahani, avocate en droits des personnes étrangères à Nantes et syndicaliste au SAF.

TOUTE L’APRES-MIDI AUX ATELIERS MAGELLAN: EXPOS, ATELIERS STANDS…
Ateliers. Le collectif FIL proposera des ateliers déconstruction des CRA avec trois techniques d’approche différentes : l’écriture, le photomontage, la maquette. Venez détourner la programmation architecturale du CRA pour imaginer d’autres lieux à la place, dans un monde où l’hospitalité, la création de liens, la solidarité sont les priorités. Ateliers continus sur l’après-midi.

Expos. La dessinatrice nantaise Ana Pich  nous livre ses récents dessins d’audiences à la Cour Nationale du Droit d’Asile concernant les demandes de protection internationale et devant le juge des libertés et de la détention de Rennes concernant le contrôle judiciaire des placements en rétention.

Comme l’année dernière, l’expo de la Cimade “A l’intérieur c’est l’enfer” sera également présente. Une série de photos d’Alessandro Camillo accompagnée de témoignages audio recueillis entre 2020 et 2021 auprès d’ ancien·ne·s retenu·e·s du CRA du Mesnil-Amelot.

Librairie. La librairie-café nantaise Les bien-aimé.e.s sera présente avec une s&eac ute;lection d’ouvrages sur les migrations, les luttes antiracistes, les frontières et plein d’autres thèmes… romans, bandes dessinées, essais, de quoi s’armer pour mieux lutter.

Stands. Présents également, des militant-es d’Alarm Phone et du guide WATIZAT Nantes et bien sûr de COLERE Nantes.

Goûter. Un petit creux ? Crêpes prix libre et bar à disposition.

RESTAURATION – 19H – ATELIERS DE BITCHE
A partir de 19h le festival se déplace de quelques pas des ateliers Magellan vers les ateliers de Bitche pour la fête ! La House of Xtraveganza, collectif de food artists queers qui régale les espaces de fêtes et militants avec sa street food légendaire, inclusive et à prix libre, sera présente samedi soir avec ses décadents Sloopy Joe dogs !

NOOJ, JOMAR LA DISCRETION, LE MAGO – 20H00
Le Mago : Du rap sale engagé et percutant, des mots comme des gants de boxe, Le Mago oscille entre délicatesse violence et poésie quand elle nous délivre ses textes.  
Nooj : Nooj est rappeur et beatmaker. Son univers poétique nous renvoie vers un cheminement intérieur, parfois douloureux, parfois léger. Le refuge de Nooj, depuis l’enfance, c’est le hip-hop. Son flow acéré permet de rythmer ses pensées, alliant technique et authenticité.  
Jomar : Jomar La Discréti on n’a de discret que le nom. Son rap est bruyant, brut et engagé. Très attachée aux questions d’identités, elle porte des textes aux valeurs féministes et décoloniales avec énergie et puissance. Sa passion ? parler fort, quitte à faire saturer le micro !

AL GHAR – 21H30
AlGhar – le laurier en arabe, assemble des chansons suspendues entre la basse et la voix de Laurène Nour, imprégnées de soul, de poésie et de musiques d’ailleurs. Les nappes au looper, les mélodies soignées et les percussions dessinent un set hybride et nourri d’improvisation. Écrits dans plusieurs langues, majoritairement en français, les textes dévoilent un univers marqué par les questions d’identités.
Habituell ement en duo avec le batteur et chanteur Neige Arnaud, AlGhar sera cette fois-ci en binôme exceptionnel et attendu avec la chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste NEY, qui assurera les percussions et les chœurs.

MANON DEMON – 23H00

« On m’a appris à être sage. Mais ma musique n’est pas d’accord » Clôture du festival par un DJ set enflammé livré par Manon Démon du collectif des Soeurs Malsaines. Techno, Acid, breakbeat, démoniaqueries en tous genres… de quoi faire le plein d’énergies collectives pour repartir plus fort au combat contre les CRA et leur monde !

Entrées aux ateliers Magellan gratuites et soirée aux ateliers de Bitche prix libre.

Communiqué COLERE – CRA ni ici ni ailleurs : Nantes : après les rafles et les contrôles au faciès, l’État fiche les étranger.es en situation régulière

Nous vous transférons ici et repris ci-dessous, le communiqué de presse de la Coordination COLERE Nantes CRA ni ici, ni ailleurs dont la section LDH est partie prenante, suite à une note de police ciblant à Nantes les étrangers en situation régulière.

Nantes : après les rafles et les contrôles au faciès, l’État fiche les étranger·es en situation régulière

Il y a quelques semaines nous réagissions au contrôle au faciès et chasse aux sans-papiers menés à Nantes(1). Mais visiblement, ce n’était pas encore assez ! Nouvelle étape dans la politique raciste du bouc émissaire : cibler et ficher les personnes étrangères en situation régulière.

Pour quoi faire ? Pour permettre à l’administration de retirer ou de ne pas renouveler le droit au séjour de la personne. Cela aura comme conséquence de placer les personnes en situation irrégulière. Un rouage de plus dans la machine à fabrique des sans-papiers.

Note de service et fiche navette

Une note de service portant la signature du directeur de la police interdépartementale de la police nationale de Loire Atlantique détaille une nouvelle procédure ciblant les étranger.ères en situation régulière et prévoit la création d’une « fiche navette » visant à consigner les délits qu’auraient commis ces dernièr.es .

Cette fiche navette contient les éléments suivants : identité, nationalité, adresse connue, type de titre de séjour en sa possession, date de validité et d’expiration.

Un encadré concernant les faits judiciaires exposant les antécédents, motifs de l’interpellation la date du placement en garde à vue, et les suites judiciaires, figure dans cette fiche navette. Les procès-verbaux de garde à vue et la copie du titre de séjour pourront être joints à cette fiche avant d’être transmise à la préfecture et notamment à la direction des migrations et de l’intégration afin qu’elle puisse prendre une décision de retrait ou de refus, assortie ou non d’une mesure d’éloignement pouvant justifier par la suite un placement en centre de rétention administrative ou une assignation à résidence.

Un fichage sauvage raciste

Cette fiche navette, qui a tout d’un fichier sans aucun cadre légal, fait totalement fi du secret de l’enquête ainsi que de la présomption d’innocence puisqu’elle est transmise à la préfecture dans le but d’engager des procédures de retrait ou de refus de titre de séjour, sur la base de faits couverts par le secret de l’enquête et qui n’ont, en outre, pas encore été jugés.

Ainsi, alors que la personne n’a pas fait l’objet de condamnation pénale pour des faits dont elle bénéfice de la présomption d’innocence, elle risquera de voir sa situation administrative basculer.

Enfin, si la notion de trouble à l’ordre public est de plus en plus invoquée par le gouvernement et la préfecture pour justifier de telles mesures, elle englobe pourtant un très grand nombre de faits dont certains ne sont que d’une gravité très relative…

A travers sa volonté de ficher les étranger.ères, le pouvoir franchit un nouveau cap dans la mise en place de sa politique raciste et xénophobe, chaque jour un peu plus dans la surenchère à l’extrême droite et ses idées.

Ficher, exploiter, réprimer, précariser, enfermer, expulser : ça suffit ! Plus que jamais, nous avons besoin d’une mobilisation large et populaire contre celles et ceux qui s’acharnent à nous diviser en détournant la colère contre les immigré.es.

Nantes, le 28 février 2025 – COLERE Nantes

PROJECTION-DEBAT : Pour rappel ce mardi 4 mars, deux projections-débat du film SAVE OUR SOULS sont organisées par la coordination COLERE en présence du réalisateur Jean-Baptiste Bonnet et de bénévoles de SOS Méditerranée. La première est à 17h amphi D du bâtiment Tertre de la fac de lettre de Nantes et la seconde au cinéma le Concorde à 20h30 !

Communiqué de la coordination COLERE Nantes -CRA ni ici ni ailleurs: Des dizaines de millions d’euros pour enfermer les étranger.es à Nantes ! Amplifions la lutte contre le projet de CRA !

Nous vous transférons sous ce lien et repris ci-dessous, le communiqué de presse de la Coordination COLERE Nantes CRA ni ici, ni ailleurs, dont la section LDH est partie prenante, suite à la publication de l’appel d’offres pour la construction d’un CRA à Nantes.

 

DES DIZAINES DE MILLIONS D’EUROS POUR ENFERMER LES ETRANGER.ES A NANTES !

AMPLIFIONS LA LUTTE CONTRE LE PROJET DE CRA !

Ce 31 janvier 2025, le ministère de l’intérieur publiait son appel d’offres pour son projet de construction d’un Centre de Rétention Administrative en Loire-Atlantique. Il s’agira d’un « marché public global sectoriel » comprenant des missions de « conception, construction, aménagement, entretien, hôtellerie et maintenance ». Budget estimé ? 36,6 millions d’euros hors taxe ! Un coût qui n’est que prévisionnel et qui ne comprend pas les salaires des 200 policiers (environ) affectés au CRA, ni les coûts engendrés pour le ministère de la Justice !

Des millions d’euros pour une politique indigne et inutile

Un CRA est un lieu de privation de liberté. Le placement en rétention est une décision administrative, prise par le Préfet, permettant d’enfermer une personne de nationalité étrangère sans titre de séjour dans l’attente de son éloignement forcé du territoire. En réalité, c’est une prison qui ne dit pas son nom.

Les personnes n’y sont pas maintenues pour avoir commis un crime ou un délit, mais du seul fait de leur situation administrative irrégulière. Les conditions d’enfermement dans les CRA sont largement décriées par tou.te.s : nourriture insuffisante, locaux insalubres et mal entretenus, violences, accès aux soins difficile.

L’enfermement des étranger.es ne cesse d’augmenter d’année en année, 16 969 dans l’hexagone en 2023. Cette politique est inutile, indigne et coûteuse. Des millions d’euros chaque année qui pourraient être consacrés à l’accueil, au logement, etc.

Par ailleurs, la construction du CRA prévoit la destruction du bois dormant et de son écosystème, lesquels abritent des espèces protégées et représentent un des rares et derniers espaces verts pour les habitants.

Amplifions la lutte contre le projet de CRA à Nantes

COLERE Nantes vous donne rendez-vous :

• Le 4 mars pour une projection-débat de SAVE OUR SOULS à l’université puis au cinéma le Concorde

• Le 27 mars à une réunion publique à destination des riverains du projet, maison de quartier Erdre-Batignolles

• Le 5 avril pour la deuxième édition de notre festival anti-CRA aux ateliers de Bitche et Magellan

Nous invitons toutes celles et ceux qui le souhaitent à signer et faire connaître la pétition lancée par notre coordination le 29 janvier qui a d’ores et déjà réuni plus de 1 200 signatures.

Nous appelons l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques à se saisir pleinement du combat que nous portons contre le projet de construction d’un CRA à Nantes. Lutter contre la construction d’un CRA à Nantes, ce n’est pas seulement s’opposer à l’injustice de l’enfermement administratif, c’est lutter contre les amalgames racistes et les politiques de boucs émissaires qui font le jeu de l’extrême droite. Pour le dire autrement : une urgence pour toutes et tous !

Nantes, le 11 février 2025

Signez notre pétition !

Pétition – Non à la construction d’un centre de rétention administrative, ni à Nantes ni ailleurs !

Vous trouverez ci-dessous le lien de la pétition de la Coordination COLERE Nantes CRA ni ici, ni ailleurs, dont la LDH Nantes et pays nantais est partie prenante.

Cette pétition est un moyen pour toutes celles et ceux qui le souhaitent de témoigner leur soutien à la lutte contre l’implantation d’un CRA à Nantes.

Ni à Nantes, ni ailleurs.

Un moyen parmi d’autres de populariser ce combat.

Merci pour vos signatures et partages.

Pétition · Non à la construction d’un centre de rétention administrative, ni à Nantes ni ailleurs ! – France · Change.org

Monsieur le Préfet de la Loire-Atlantique et des Pays de la Loire,

En octobre 2022, le ministère de l’Intérieur annonçait sa volonté de construire 10 nouveaux centres de rétention administrative (CRA) en France, dont un en Loire-Atlantique. Nous sommes une vingtaine d’organisations nantaises (*) à nous opposer à leur construction, à Nantes ou ailleurs.

Les CRA sont des prisons qui ne disent pas leur nom. Ils ont pour but d’enfermer des personnes étrangères qui font l’objet d’une mesure d’éloignement, afin de les éloigner du territoire français. Les personnes n’y sont pas maintenues pour avoir commis un crime ou un délit, mais du seul fait de leur situation administrative irrégulière. Alors que les conditions d’accès aux guichets préfectoraux se durcissent et que les possibilités de régularisation s’amenuisent, un grand nombre de personnes étrangères peuvent aujourd’hui être privées de liberté et ce pour une durée maximum de 90 jours.

Des conditions de rétention indignes

Chaque année, des dizaines de milliers de personnes étrangères sont enfermées sur décision de l’administration française.

Les conditions indignes dans lesquelles sont enfermées les personnes en CRA ne cessent par ailleurs d’être décriées par les acteurs associatifs, institutionnels (Défenseur des Droits, Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté) et politiques : nourriture insuffisante, locaux insalubres et mal entretenus, recours abusif à la mise à l’isolement, violences policières, difficultés d’accès aux soins. Ces enfermements ont des conséquences dramatiques et trop souvent irréversibles pour celles et ceux qui les subissent. En 2024, tout comme l’année précédente, quatre personnes ont perdu la vie derrière ces murs.

L’enfermement administratif : une politique inutile et hypocrite

L’enfermement en CRA est érigé par ses promoteurs comme une réponse à l’insécurité, entraînant de facto un amalgame entre personnes étrangères et délinquance. Pourtant, rien ne justifie de lier la question de l’immigration à celle de l’insécurité. Les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Elles mettent en lumière d’autres caractéristiques favorisant la délinquance, autres que celles de l’origine et commune à tou.te.s. La précarité économique reste par exemple un des principaux déterminants de la délinquance, quelle que soit l’origine.

Par ailleurs, le nombre de personnes enfermées est en constante augmentation depuis des années, ce qui ne se traduit pas par une augmentation des éloignements du territoire. Preuve s’il en faut de l’hypocrisie, l’indignité et l’inutilité de cette politique.

CRA, ni ici, ni ailleurs

Nous ne voulons pas d’un traitement discriminatoire réservé aux personnes étrangères qui n’ont pas obtenu de régularisation administrative. Nous sommes contre le principe même de l’enfermement administratif des personnes étrangères et nous exigeons le respect de la dignité de tous les habitants de notre territoire, d’où qu’ils viennent !

Nous demandons à ce que l’État renonce à ce projet de construction d’un Centre de Rétention Administrative en Loire-Atlantique, qu’il abandonne la dizaine d’autres projets en cours et ferme tous les CRA existants.

(*) COLERE Coordination Opposée à l’Enfermement et à la Répression contre les personnes Etrangères

Membres de la coordination COLERE Nantes :

Syndicats : CGT 44 (Confédération Générale du Travail), FSU 44 (Fédération Syndicale Unitaire), SAF (Syndicat des Avocats de France), Union Syndicale Solidaires.

Associations : AFPS 44 (Association France Palestine Solidarité), ASSO Riverains & Amis de la Beaujoire (ARALB), ATTAC 44, AVEC [Nantes] (Association de Veille Écologiste et Citoyenne), Cimade Bretagne-Pays-de-Loire, DAL44 (Droit au Logement), GASPROM, L’Atelier de français de Nantes, L’Autre Cantine, LDH Nantes (Ligue des Droits de l’Homme), Les Amoureux au ban public Nantes, Les Bienveilleurs 44, MRAP Nantes (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Patron.ne.s Solidaires Nantes, Soutien exilés 44.

Organisations politiques : GDS (Gauche Démocratique et Sociale) & Ensemble!, La France Insoumise 44, Les Écologistes – EELV, Nantes en Commun, REV Pays de la Loire (Révolution Écologique pour le Vivant), UDB Loire-Atlantique (Union démocratique bretonne), UCL Nantes (Union Communiste Libertaire).

Communiqué COLERE – CRA ni ici ni ailleurs : Nantes : contrôle au faciès et chasse aux étranger.e.s

Voici le communiqué de presse de la Coordination COLERE Nantes CRA ni ici, ni ailleurs dont la section LDH est partie prenante, suite aux opérations de police nantaises de ces derniers jours.

Nantes : contrôle au faciès et chasse aux étranger.e.s

Les 21 et 22 janvier 2025, d’importantes opérations de contrôle de police ont été menées à Nantes afin, selon la préfecture, de lutter contre le trafic de stupéfiants.

Toutefois, ces contrôles ont tout du contrôle au faciès. Selon presse Océan : « ce mercredi matin [22 janvier], le cabinet du ministère de l’Intérieur reconnaît que les opérations à Nantes sont déclenchées à la demande du ministre et qu’elles visent les étrangers en situation irrégulière, avant de rectifier quelques heures plus tard : les étrangers, mais pas uniquement. » [1]

Les résultats de ces contrôles et interpellations sont pourtant sans appel. En effet : « sur une vingtaine d’interpellations menées par les deux unités de force mobile, il n’y a que des étrangers en situation irrégulière. Un seul d’entre eux est poursuivi pour détention de stupéfiants. Les cellules sont pleines, le couloir rempli d’interprètes. » [1]

Si l’objectif était réellement la lutte contre le trafic de stupéfiant, c’est une belle débauche de moyens (CRS, police aux frontières, municipales) pour un résultat quasi nul.

Si au contraire, l’objectif était d’enfermer et d’éloigner des personnes étrangères, c’est réussi, puisque « tard dans la soirée, un premier convoi de trois véhicules part pour plus de trois heures de route, en direction d’un centre de rétention administrative situé près d’Orléans. »

Ces opérations d’envergure ne sont pas nouvelles et n’ont jusque là jamais fait leur preuve contre le trafic de stupéfiants. Davantage que des opérations coup de poing, il s’agit d’opérations coup de com’ au service du ministère de l’intérieur et de sa politique.

Réunissant plus d’une vingtaine d’organisations syndicales, associatives et politiques, notre coordination, COLERE Nantes, continue plus que jamais de s’opposer au projet de construction d’un centre de rétention administrative (CRA) à Nantes. D’ores et déjà nous organisons : une projection-débat à l’université puis au cinéma le Concorde le 4 mars, une réunion publique à destination des riverains du projet le 27 mars et la deuxième édition de notre festival anti-CRA le 5 avril.

Nantes, le 23 janvier 2025

[1] https://www.ouest-france.fr/societe/police/etrangers-cibles-a-nantes-lors-de-controles-lembarras-des-autorites-53909228-d8b0-11ef-8f51-eac5203dc552

Communiqué. Manifestation Nantes samedi 14 décembre 14h. L’égalité des droits, c’est pour toutes et tous !

COMMUNIQUÉ

Au plan national, avec un appel à la mobilisation intitulé Né.e.s ou venu.es d’ailleurs, l’égalité des droits, c’est pour toutes et tous !, de nombreuses organisations associatives et syndicales invitent à des manifestations partout en France le samedi 14 décembre et à des initiatives le mercredi 18 décembre Journée internationale des migrants.

À Nantes, la manifestation le samedi 14 décembre est appelée à 14h au Miroir d’eau.

Ci-dessous, le texte de l’appel.

Né-e-s ici ou venu-e-s d’ailleurs, l’égalité des droits, c’est pour toutes et tous !

Nous ne voulons pas d’une société raciste. Nous voulons pour nos voisin-e-s, collègues de bureau, d’atelier, nos camarades d’amphi, pour notre médecin, notre boulanger-e, pour la copine ou le copain de classe de nos filles, de nos garçons… une réelle égalité des droits.

Nous vivons ensemble, et ne concevons pas la société autrement que dans le respect de ce qui nous lie. La fraternité est aux côtés de la liberté et de l’égalité sur le fronton de nos édifices publics. Ces grands principes doivent se traduire par l’accès effectif à tous les droits, pour toutes et tous ; par l’accueil et la valorisation de la diversité qui fait la richesse de notre pays, de tout pays ; par le développement des solidarités pour et avec celles et ceux qui en ont besoin.

Travailleuses et travailleurs étrangers, personnes exilées, étudiantes et étudiants internationaux… qu’ils et elles soient arrivés hier ou il y a 20 ans, toutes et tous se retrouvent la cible de politiques migratoires qui voient en l’étranger un criminel en puissance, un « indésirable ».

La loi immigration de janvier 2024 et le Pacte Asile & Immigration de l’Union européenne ont encore radicalisé des politiques répressives et brutales, généralisant la maltraitance administrative. Les politiques publiques sont aujourd’hui dévoyées et utilisées comme des outils pour surveiller, arrêter, enfermer, expulser… C’est sur cette toile de fond que prospèrent au quotidien la xénophobie, la stigmatisation et les discriminations.

Les mers ramènent sur nos côtes les corps de celle et ceux que le choix politique d’une « Europe forteresse » a condamné-e-s ; des exilé-e-s venu-e-s chercher la protection à laquelle elles et ils ont droit sont renvoyé-e-s vers d’atroces destins dans des pays qui violent les droits fondamentaux autant que le droit international ; des enfants et des adolescents sont abandonnés par les institutions qui devraient les protéger ; des personnes qui travaillent, étudient, vivent avec nous sont harcelées et traitées comme des délinquants faute de recevoir les documents qui légaliseraient et pérenniseraient leur séjour ; des résident-e-s de longue date rencontrent des difficultés indues pour la prolongation de leur titre de séjour, et se retrouvent de ce fait plongé-e-s dans une dramatique spirale, perdant leur travail, leur logement, leurs droits sociaux et leur couverture médicale.

L’extrême droite développe le fantasme d’une population « étrangère » présentée comme trop nombreuse et « inassimilable ». Elle attise auprès de la population le rejet des « étrangers » qui – selon elle – seraient la cause de tous les maux socio-économiques endurés par la société. En écho, le gouvernement instrumentalise cette peur de l’autre et prépare une énième loi toujours plus répressive qui pourrait s’affranchir, cette fois, du cadre de l’Etat de droit. Cette surenchère, contraire à nos valeurs d’humanité et de solidarité à la base de notre pacte social, abîme profondément nos sociétés.

Il faut réagir ! Nous sommes déjà nombreuses et nombreux à le faire au quotidien, en dépit des menaces qui pèsent sur nos militant-e-s syndicaux et associatifs qui s’engagent auprès de celles et ceux qui sont privé-e-s de leurs droits et de leur dignité pour une couleur de peau, une religion ou le simple fait d’être né-e ailleurs.
Des millions de citoyennes et de citoyens pensent comme nous et sont prêts à faire retentir la puissante voix de la solidarité !

Le 14 décembre, manifestons partout en France pour défendre le respect de la protection et des droits des travailleuses et travailleurs migrants, de leurs familles et de toutes les personnes exilées !

MANİFESTATİONsamedi 14 décembre

14h – Miroir d’eau – Nantes

à l’appel à Nantes de : ADEPAPE Repairs! 44, Alternatiba Nantes, Amnesty International, Association France Palestine Solidarité, association Traits-Portraits, Attac, La Cimade, Collectif de Soutien aux exilé.es, Confédération générale du travail (CGT), Confédération Syndicale des Familles (CSF), Fédération syndicale unitaire (FSU), GIGNV, Ladydenantes, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Ligue de l’enseignement-Fédération des Amicales Laïques 44, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Syndicat des avocats de France (Saf), Tissé Métisse, Union syndicale Solidaires,… liste en cours

Tissé Métisse – samedi 30 novembre – 18H : Spectacle « Quand l’espoir s’en mêle » +19H : L’extrême droite dans nos territoires. Comment fait-on ? – Cité des Congrès – Nantes

La LDH section de Nantes et du pays nantais invite à participer au Festival Tissé Métisse 2024 ce samedi 30 décembre – 15H à 1H – Cité des Congrès – Nantes.

Le billet d’entrée est unique et donne accès à l’ensemble du festival ! Prévente : 19€ – Sur place : 22€ – Étudiants & Jeunes (6 à 15 ans) : 10 € – Tarif réduit : 8 € Minimas sociaux, demandeurs d’emploi, bénéficiaires de l’AAH et ayant droit

15 spectacles, débats, courts métrages, expositions, animations, partages, échanges, tables rondes, courts métrages, lectures, programmation famille-enfance, … Programme et achat du billet : www.tisse-metisse.org

La LDH souligne deux moments en particulier :

18H – salle 450 : Spectacle « Quand l’espoir s’en mêle »

Créé et joué par des militantes et militants de la LDH, professionnelles et professionnels, amatrices et amateurs. Mis en scène par Claudine Merceron avec le « Théâtre d’ici ou d’ailleurs ». Création lumière : Jean-Marc Pinault

« Un espoir qui déjoue, dans les rires et les pleurs, les menaces qui pèsent contre les droits humains, le vivre ensemble, le vivant…

Un espoir qui aide à lutter, à résister, à désobéir… L’humour est son allié, le débat son arme, l’égalité son horizon.

La LDH se mêle de tout, de l’accueil des migrants, des retraites, du climat, du maintien de l’ordre, des violences sexistes… partout, au marché, à la cantine, en manif !

Quand l’espoir s’en mêle, il n’y a plus qu’à réfléchir, débattre, agir en commun pour démêler les fils de la complexité de notre monde. »

Venez nombreuses et nombreux.

ATTENTION : l’accès aux salles est limité en nombre de places.
Il vous faut retirer une CONTREMARQUE gratuite distribuée sur la mezzanine pour la salle 450 et en Grande Halle pour la salle 800, 30mn avant chaque spectacle.

http://www.tisse-metisse.org/?titre=quotquand-l-espoir-s-en-melequot-par-la-cie-du-theatre-d-ici-ou-d-ailleurs&mode=programmation&id=2159

19H – salle 200 : L’extrême droite dans nos territoires. Comment fait-on ?

La Fête Tissé Métisse est née de son opposition et de ses inquiétudes face à la montée de l’extrême droite au début des années 90.

Suite aux résultats des élections européennes du mois de juin 2024 (puis des législatives), Tissé Métisse a organisé un temps d’expression libre autour de ces résultats qui auront confirmé l’ancrage de l’extrême droite dans le paysage politique avec près de 11 millions de votes en leur faveur. Quelle perception avons-nous de ce vote ? Que signifie-t-il ? Comment combattre les idées trompeuses et violentes de l’extrême droite ?

Tissé Métisse souhaite porter essentiellement l’analyse au local sur la réalité du RN en Loire-Atlantique et sur la métropole nantaise. Leur cible et leur méthode ? Le risque localement du basculement du vote de gauche vers le vote RN ?

Animé par Pierre-Yves Bulteau, journaliste Avec : Bassem Asseh, représentant de la fondation Jean Jaurès, Amal Labadi, présidente adjointe de Tissé Métisse, Kévin Semiramoth, bénévole et membre du bureau de l’association LGBTQIA+ Nosig, Maxim Hupel, ancien agriculteur, militant en milieu rural et collaborateur du député Jean-Claude Raux (6ème circonscription de Loire-Atlantique)

http://www.tisse-metisse.org/?titre=lextreme-droite-dans-nos-territoires-comment-fait-on-&mode=programmation&id=2180

Invitation soirée apéritif-discussion avec Coordination COLERE Nantes – CRA ni ici ni ailleurs – jeudi 21 novembre 18h30 au Labo Diva

La Coordination COLERE Nantes – CRA (Centres de Rétention Administrative) ni ici ni ailleurs, dont la LDH Nantes et pays nantais est membre, vous invite ce jeudi 21 novembre à venir discuter autour d’un verre au Labo Diva (24 mail des chantiers – Nantes) à partir de 18h30 : venez découvrir ou discuter du sujet de la rétention et de son actualité nantaise (projet de construction d’un centre de rétention).

La récupération raciste du meurtre de Philippine a été l’occasion pour le gouvernement d’annoncer sa volonté de généraliser encore davantage l’enfermement des étranger·es. En plus de doubler le nombre de place en CRA, le nouveau ministre de l’Intérieur voudrait doubler le temps maximal de rétention.

Mais quelle est la réalité des CRA et de cette politique d’enfermement ? A quoi et surtout à qui sert-elle réellement ? Où en est le projet de construction à Nantes ?

Cet apéritif-discussion est organisé dans le cadre du festival Migrant Scène de la CIMADE.

A cette occasion, des juristes des Centres de Rétention Administrative du Mesnil Amelot et de Rennes seront également présent.e.s pour répondre aux questions et témoigner.

En espérant vous y retrouver nombreuses et nombreux.

Communiqué CRA ni ici, ni ailleurs – Meurtre de Philippine : le patriarcat ne connaît ni couleur, ni origine

Communiqué de la Coordination CRA ni ici, ni ailleurs dont la section LDH est partie prenante

Nantes, le 6 octobre 2024

Le 21 septembre était découvert dans le bois de Boulogne le corps d’une étudiante de 19 ans, Philippine, violée puis tuée. Quelques jours plus tard était arrêtée en Suisse la personne suspectée. Un ressortissant marocain faisant l’objet d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) qui fut enfermé au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Metz. Un nouveau prétexte à la surenchère raciste.

Le viol et le meurtre de Philippine marquent le 104eme féminicide de cette année 2024. Il est, comme les autres, le résultat d’un système de domination répondant au nom de patriarcat. Ce système ne connaît ni couleur, ni religion, ni situation administrative. Il traverse les frontières, les classes, les générations. L’actuel procès de Mazan ne le démontre-t-il pas une nouvelle fois ?

Et pourtant, comme à l’accoutumée, de nombreuses forces politiques, extrême droite en tête, ainsi que leurs relais médiatiques, préfèrent dénoncer l’immigration comme cause de tous les maux. La récupération politique la plus abjecte du meurtre de Philippine et de l’émotion légitime qu’il suscite, est à l’œuvre.

Les statistiques [1] démontrent pourtant que les violences sexistes et sexuelles dont les féminicides ont lieu très majoritairement au sein de la famille, sans aucun lien avec une origine quelconque. Prétendre qu’enfermer et expulser davantage les étranger.es réduirait les féminicides est une absurdité qui n’y changera rien !

Comble de l’hypocrisie, ceux qui récupèrent le meurtre de Philippine à des fins racistes sont les mêmes qui restent habituellement muets lorsque l’assassin est blanc et/ou français, les mêmes qui votent contre les droits des femmes !

Retailleau parle, le RN applaudit

Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau n’est pas en reste de cette récupération politique. Après avoir affirmé sa volonté d’inscrire dans la loi le doublement du temps de rétention des étranger.e.s faisant l’objet d’une OQTF, il s’est carrément déclaré favorable à un référendum sur l’immigration, mesure phare du RN. La porte-parole de ce parti a d’ailleurs qualifié Bruno Retailleau de « porte parole du RN », tout est dit !

Le nouveau ministre de l’intérieur tout comme le RN, ont en effet en commun de vouloir diriger la colère contre les immigré.es et non contre les capitalistes et les gouvernements qui les servent. C’est pourtant bien eux qui s’attaquent à nos droits, cassent les services publics et précarisent une partie toujours plus grande de la population, faisant par là même le terreau du racisme et de l’extrême droite.

La politique du bouc émissaire n’a jamais servi qu’à diviser les travailleurs et travailleuses et à dresser les peuples les uns contre les autres.

Immigration et insécurité : en finir avec l’amalgame

À l’opposé de ce qui est martelé depuis des années par certains politiciens et médias, rien ne justifie de lier la question de l’immigration à celle de l’insécurité. Les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil [2]. Elles mettent en lumière d’autres caractéristiques favorisant la délinquance, autres que celles de l’origine et commune à tou.te.s. La précarité économique reste par exemple un des principaux déterminants de la délinquance, quelle que soit l’origine.

Une politique qui précarise, isole, enferme et violente, non contente de ne rien résoudre, ne peut qu’accentuer les caractéristiques propres à favoriser la délinquance. L’insécurité, c’est leur politique anti-sociale, pas les immigrés !

L’enfermement, une politique inutile et indigne

Bruno Retailleau a déclaré vouloir « expulser plus » et propose pour cela de doubler le nombre de places en CRA ainsi que le temps maximal de rétention. D’une part au sein des CRA, environ 80% des expulsions sont réalisées dans les 6 premiers jours de rétention [3]. D’autre part, si le nombre d’enfermements est en augmentation constante depuis des années, on remarque qu’il ne se traduit pas par une augmentation des expulsions.

Ces deux mesures ne répondent donc même pas à la volonté affichée d’expulser davantage mais ne servent que des stratégies électorales.

En tout état de cause, les CRA sont des prisons qui ne disent pas leurs noms dans lesquelles règnent des conditions d’enfermement largement décriées par tou.te.s : nourriture insuffisante, locaux insalubres et mal entretenus, absence de soins, etc. Ces enfermements ont des conséquences dramatiques et trop souvent irréversibles pour celles et ceux qui les subissent.

Plus que jamais, notre coordination continuera à lutter contre la construction d’un CRA à Nantes.

Face au meurtre de Philippine et à tous les féminicides, nous lutterons contre le patriarcat. Face à toute récupération raciste, nous opposerons la solidarité.

[1] https://www.noustoutes.org/comprendre-les-chiffres/
[2]Immigration et délinquance : réalités et perceptions (cepii.fr)
[3] RAPPORT 2023 SUR LES CENTRES ET LOCAUX DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE – La Cimade