Une soixantaine d’organisations de la Région Pays de la Loire fédérées autour de notre Délégation Régionale écrivaient le 21 février 2017 une lettre ouverte au Préfet de la Région Pays de la Loire pour lui rappeler les engagements de l’État aux migrants évacués de Calais et transférés dans les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) de la Région. A ce jour aucune réponse.
Une belle manifestation a été organisée le 18 février 2017 sur le Pont de Noirmoutier. Les très nombreux manifestants ont formé une chaîne humaine sur le thème « Construisons des ponts et pas des murs ! ».
La Chaine Humaine sur le pont de Noirmoutier le 18/02/17
La banderole de St Brévin
Les échos dans la presse locale n’ont pas manqué même si nous aurions voulu encore plus :
Ouest France le 19/02/17
Ouest France le 24/02/17
- Presse Océan le 24/02/17
Le Courrier Vendéen
Nous avions ici déjà publié la pétition lancée sur le site Pétition24.net par nos amis de la section de Noirmoutier adressée au Préfet de Vendée et qui a reçu au moins 1160 signatures. Nous la reproduisions ci-dessous :
DEVOIR DE SIMPLE HUMANITE, Monsieur le Préfet de Vendée ! REFUS DE L’EXPULSION DE NOS MIGRANTS
Respect des demandes d’asile des réfugiés de Noirmoutier.
Que se passe-t-il sur l’île de Noirmoutier ? L’île a accueilli fin octobre 2016, huit personnes venant de la Jungle de Calais (4 Afghans et 4 Pakistanais). Cela représente donc en période hivernale moins de 8 millionième de la population de l’île.
C’est bien loin de l’invasion annoncée par certains ! et ce sont des gens qui ont vécu des horreurs, n’ont plus de maison, plus de vie, pour certains même, plus de famille et ne cherchent qu’a connaître enfin un peu de stabilité, d’autonomie … pouvoir travailler, ne pas dépendre toujours des uns et des autres pour manger, se vêtir…. Pouvoir se rendre utiles, ne plus se cacher, ne plus avoir peur… SIMPLEMENT VIVRE.
En trois mois de temps, ils se sont bien acclimatés, se sont faits des connaissances, des amis, apprécient le quiétude de l’île après tout ce qu’ils ont traversé.
– l’un a 20 ans, a quitté son pays à 14 ans et traversé de nombreux pays à pied, il a marché pendant 6 ans !!!! avant de se retrouver à Calais sans trop savoir comment ni pourquoi…
– un autre a vu sa maison saccagée par les talibans, sa famille exterminée…. Aujourd’hui, on le renvoie vers l’Italie alors qu’il a encore un oncle et une tante à Londres (la seule famille qui lui reste) et qui sont prêts à l’accueillir… Mais c’est NON !
Qu’ajouter de plus ? Comment penser que c’est de gaîté de cœur qu’ils ont fui à travers les montagnes pendant plusieurs années (deux ans dans le meilleur des cas) ? Alors, pourquoi les chasser maintenant après leur avoir promis l’asile ?
Le Ministre de l’Intérieur avait annoncé fin 2015 que toute personne « dublinée » (c’est-à-dire ayant donné ses empreintes dans un autre pays Européen) ne serait pas renvoyée dans ce pays et pourrait demander l’asile en France.
Cette promesse avait aussi été réaffirmée au moment du démantèlement de la Jungle de Calais fin octobre 2016 et L’OFPRA (Office Français pour la Protection des Réfugiés et Apatrides) avait confirmé cette promesse aux diverses communautés de la Jungle de Calais.
La réglementation Dublin stipule d’ailleurs qu’il est tout à fait possible et légal de permettre à un réfugié de demander l’asile dans le pays de son choix. Il y a une clause humanitaire et une clause discrétionnaire à ce sujet.
Pourtant de nombreuses préfectures ne respectent pas cette promesse et continuent d’appliquer la procédure Dublin III de 2014 en renvoyant ces personnes dans le pays dit ‘Dublin’.
C’est aujourd’hui d’autant plus traumatisant pour les demandeurs d’asile qui avaient fait confiance au gouvernement français qu’aujourd’hui à Noirmoutier : cinq sur huit risquent d’être renvoyés dans des pays DUBLIN, tels que :
– la Bulgarie où l’on connaît le niveau de violence et de maltraitance de ces populations
– et l’Italie désormais dans l’incapacité d’intégrer de nouveaux déracinés. Les réfugiés statutaires ne trouvent ni travail ni logement ni aide pour commencer leur nouvelle vie.
Les trois autres risquent de se voir renvoyer en Afghanistan qu’ils ont fui pour ne pas être exterminés comme le reste de leur famille.
Nous en appelons donc au Préfet de Vendée, à son sens de l’humanité, afin qu’il respecte les engagements du Ministre de l’Intérieur et permette à ces jeunes de rester en France comme ils le souhaitent et ne pas les reconduire aux frontières au risque de les envoyer vers des destins funestes.
Annie BRUNEL Présidente de la LDH Noirmoutier Nord Ouest Vendée Coordinatrice Bénévoles Migrants