Communiqué de l’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence Le 4 octobre 2016
Au cours des mobilisations contre la loi Travail, la Préfecture de Loire-Atlantique a interdit des défilés à Nantes appelés dans des réseaux sociaux, les 19 et 26 mai, 9 et 14 juin et ce 15 septembre.
A l’occasion de l’événement Climate Chance, la Préfecture a, de nouveau, interdit un défilé à Nantes appelé le 26 septembre.
Le lendemain 27 septembre, à l’occasion de la venue à Nantes du Premier ministre, le rassemblement appelé par des organisations syndicales a été empêché de se déplacer et tenu bloqué à une distance de 500m du Parc des expositions par un dispositif policier très important.
L’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence s’est exprimé à différentes reprises pour dire qu’interdire les manifestations n’est pas une solution. Parce que l’interdiction porte le risque de décision arbitraire. Parce qu’il faut toujours craindre pour les libertés publiques et la démocratie quand on commence à interdire de manifester.
L’interdiction de manifester paraît s’instituer. Comment justifier qu’on interdise tel ou tel défilé alors que toutes les manifestations sont susceptibles de connaître, à leur marge, des violences ? Cela reviendrait à dire que tout défilé peut être interdit dès lors que l’autorité pense que des dégradations peuvent à sa marge être commises.
La Préfecture a une double mission de maintien de l’ordre public : protéger les personnes – passants, usagers des espaces publics comme manifestants – et les biens et faire respecter les libertés dont le droit de manifester. Les personnes qui veulent manifester doivent pouvoir le faire librement et en sécurité.
Manifester publiquement est une des nombreuses formes d’expression de la citoyenneté, de la démocratie et de son apprentissage. Pouvoir contester collectivement ce que l’on estime injuste est une liberté publique fondamentale.
L’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence appelle à la vigilance permanente sur l’exercice des droits et des libertés dont le droit de manifester.
L’Observatoire nantais des libertés dans l’état d’urgence composé d’associations (Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Les Amoureux au ban public, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse), de syndicats et de citoyen-ne-s a été mis en place le 15 décembre dernier.