CEDH, regroupement familial et flux migratoires: la vérité

par Rémy Dufaut

La campagne pour la présidentielle étant déjà bien engagée pour certains, qui jouent la surenchère en matière de lutte contre l’immigration, la question à propos de la CEDH qui empêcherait de restreindre le regroupement familial, et donc sa remise en cause, nécessitent que l’on rappelle le rôle de cette commission, son caractère régalien et les chiffres réels de l’immigration en France.


La Cour européenne des droits de l’homme est une juridiction du Conseil de l’Europe chargée de veiller au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les 47 États qui l’ont ratifiée.

Rappelons que  cette convention, signée à Rome le 4 novembre 1950 par les États membres du Conseil de l’Europe, ratifiée par la France en 1974, s’inscrit dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.


«La jurisprudence fait fi de la loi nationale. D’une certaine manière, le juge s’est mis à faire la loi» Philippe Juvin

«Aujourd’hui on a un droit (…) au regroupement familial. Il faut que ce soit la France qui retrouve le droit de choisir qui elle accueille. Je propose tout simplement d’arrêter le regroupement familial, en tout cas son caractère automatique, a déclaré sur BFMTV Éric Ciotti lors du deuxième débat de LR. Mais il y a la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), notamment son article 8 qui garantit la continuité de la vie familiale et qui prive le législateur français de toute capacité d’action.»

Michel Barnier, quant à lui, propose d’instaurer un «moratoire sur l’immigration» et de créer un «bouclier constitutionnel» pour le mettre en oeuvre…

Pour Marine Le Pen, « Il faut arrêter le regroupement familial et l’immigration, supprimer le droit du sol, modifier le code de la nationalité. »

Manuel Valls et Eric Zemmour ont également proposé de suspendre le regroupement familial

Le polémiste, qui prône cette mesure depuis plusieurs années, estime qu’il faudrait l’arrêter pour réduire « les flux migratoires » qui ont « explosé ». Comme Brice Hortefeux en 2016 et Eric Ciotti en 2019, il brandit le chiffre de « 90 000 personnes par an » entrant en France chaque année par la voie de l’immigration familiale.

C’est ne pas tenir compte de la distinction entre deux notions : l’immigration familiale et le regroupement familial.

Hors, le regroupement familial constitue seulement 13 % de l’immigration familiale, comme le rappelait le ministère de l’intérieur (2019), qui concernait effectivement 90502 personnes.

Il n’a concerné que 12 113 personnes (époux et enfants d’étrangers résidant en France) en 2019, selon le ministère de l’intérieur : un chiffre stable par rapport à 2018 (12 149 personnes).

En 2020, la primo-délivrance de titres de séjour était en baisse de 20,9% en 2020 par rapport à 2019 et, en particulier, de 16,6 % pour le regroupement familial.


Nous sommes encore loin du « grand remplacement »

En 2020, 6,8 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,2 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 36 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.

La population étrangère vivant en France s’élève à 5,1 millions de personnes, soit 7,6 % de la population totale. Elle se compose de 4,3 millions d’immigrés n’ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.

1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l’étranger. Avec les personnes immigrées (6,8 millions), au total, 8,5 millions de personnes vivant en France sont nées à l’étranger, soit 12,7 % de la population. (INSEE)


Les tentatives de passage de la frontière Pologne-Biélorussie diminuent ?


(Crédits : Kacper Pempel)


VARSOVIE (Reuters) – Les tentatives de traversée illégale de la frontière polonaise par des migrants depuis la Biélorussie ont continué de diminuer vendredi, selon les données du corps des gardes-frontières polonais, mais les autorités du pays ont prévenu que la crise migratoire était loin d’être terminée.

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Une centaine de migrants arrêtés en Pologne après avoir franchi la frontière


Des milliers de migrants campent près de la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Crédit : Reuters


Dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces de sécurité polonaises ont arrêté une centaine de personnes qui venaient de traverser la frontière avec la Biélorussie, près du village de Dubicze Cerkiewne. Depuis plusieurs semaines, 4 000 migrants se massent le long de la frontière dans l’espoir d’entrer en Pologne, membre de l’Union européenne.

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Crise migratoire à la frontière entre Pologne et Biélorussie : « Nous sommes devenus des pions »


Dans un camp de la région de Grodno, en Biélorussie, près de la frontière polonaise, le 14 novembre 2021. OKSANA MANCHUK / AFP


Chair à canon du régime Loukachenko, des milliers d’exilés, souvent des Kurdes irakiens leurrés par des réseaux mafieux, sont poussés vers la frontière polonaise, après avoir subi un calvaire d’humiliations et de mauvais traitements.

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France : plus de mille migrants évacués d’un campement à Grande-Synthe


Les forces de l’ordre pendant le démantèlement d’un campement de migrants à Grande-Synthe (Nord) le 16 novembre 2021. © Louis Witter, AP


Les forces de l’ordre françaises procédaient mardi au démantèlement d’un campement d’environ un millier de migrants à Grande-Synthe, dans le nord de France, sur fond de tension entre Paris et Londres autour de la question migratoire et de contestation du traitement réservé aux exilés sur le littoral français.

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Crise migratoire : la Biélorussie veut éviter une « confrontation ardente » avec l’UE


Des migrants du Moyen-Orient font la queue pour accéder à un point d’eau à la frontière séparant la Biélorussie et la Pologne, près de la ville biélorusse de Grodno, le 16 novembre 2021. © Leonid Shcheglov, AP


Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a assuré, mardi, vouloir éviter que la crise migratoire à la frontière avec la Pologne, qu’il est accusé d’avoir orchestrée, ne dégénère en confrontation avec ses voisins européens.

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Leçon d’histoire à l’attention de Gérald Darmanin



Si la France n’a pas de leçon à recevoir des Britanniques, Gérald Darmanin mérite de réviser son histoire de France et en particulier le chapitre sur l’immigration. Patrick Weil est l’auteur d’un texte sur la politique française d’immigration de novembre 1988 dans la revue Pouvoirs, qu’il est utile à chacun de relire aujourd’hui pour bien comprendre le phénomène et pour constater combien est inquiétante l’évolution actuelle des esprits. Patrick Weil a d’ailleurs récemment rappelé que « L’immigration, c’est de l’addition, pas du remplacement » .

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Migrants : la France n’a « pas de leçons à recevoir des Britanniques », lance Gérald Darmanin


Les Britanniques « doivent arrêter de nous prendre pour des punching-balls de politique intérieure », a lancé Gérald Darmanin ce lundi matin sur CNews. (Ludovic Marin/Pool/EPA)


Gérald Darmanin est revenu ce lundi matin sur la crise entre la France et la Grande-Bretagne concernant les migrants qui tentent de traverser la Manche. Le ministre de l’Intérieur recevra dans la soirée son homologue britannique.

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La traversée des Alpes: des exilés dans le froid

A Briançon (Hautes-Alpes), la situation est dramatique : le 24 octobre, le lieu d’accueil d’urgence des personnes en parcours d’exil a dû interrompre l’accueil pour faire face à des arrivées dépassant largement ses capacités d’accueil (= de 200 personnes présentes pour une capacité de 80).

Depuis 2015, citoyens Briançonnais et associations solidaires locales et nationales, se mobilisent pour accueillir les personnes en parcours d’exil et pour éviter des drames inhérents à la traversée périlleuse de la montagne. Particulièrement en période hivernale, ils s’inquiètent car de plus en plus de familles (afghanes, iraniennes…) avec de très jeunes enfants traversent les Alpes.

Le 4 novembre, alors que les premières neiges tombent à Briançon, 60 personnes ont dû être hébergées dans un centre paroissial et sous tentes. Malgré de très nombreuses demandes, les pouvoirs publics ne répondent pas au besoin de solutions d’hébergements d’urgence complémentaires dans les plus brefs délais.

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Un test ou la prison

Depuis octobre, des étrangers maintenus dans des centres de rétention administrative (CRA) ont été envoyés en prison pour avoir refusé un test PCR. Une pratique jugée « illégale » par les avocats en droit des étrangers qui dénoncent une violation « des droits fondamentaux ».

La cour du centre rétention du Mesnil Amelot, à proximité de l'aéroport de Roissy Charles-De-Gaulle en mai 2019. Crédit : InfoMigrants

« Cette mesure relève d’un détournement de la procédure pour permettre un enfermement sans fin ». « On fait comprendre aux étrangers que leur corps ne leur appartient plus. On espère les faire craquer en bafouant leurs droits fondamentaux ».

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Migrants : « La France est dans une maltraitance d’État »

« C’est aux frontières que les dysfonctionnements sont les plus visibles, les plus exacerbés. À Calais, on a l’impression que c’est une battue de sangliers, quand on va évacuer les campements ».

Le droit d’être soigné, titre de séjour ou pas: un rapport extrêmement sévère sur la politique française en matière migratoire. Le constat est « dramatique et alarmant ».

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Crise des migrants à Calais : l’exécutif propose des hébergements « systématiques »


Des policiers patrouillent près d’un camp de migrants à Calais, dans le nord de la France, le 14 octobre 2021. © Christophe Ena, AP


Le gouvernement s’est engagé mardi à proposer « systématiquement » un hébergement aux migrants délogés de leurs campements de fortune à Calais. Mais ces annonces n’ont pas convaincu les humanitaires, au 23e jour d’une grève de la faim initiée par trois militants associatifs.

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Près de 300 migrants secourus dans la Manche en tentant de rejoindre l’Angleterre


En 2020, les traversées et tentatives de traversées avaient concerné quelque 9 500 personnes, contre 2 300 en 2019 et 600 en 2018 – ici, à Calais, le 14 octobre. CHRISTOPHE ENA / AP


Les opérations de secours, et de reconduction vers la côte française, ont eu lieu mardi. Depuis la fin de 2018, les traversées illégales se multiplient.

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Le parlement polonais approuve un mur anti-migrants à la frontière biélorusse


Des migrants irakiens encerclés par des gardes-frontières et des policiers après avoir franchi la frontière biélorusso-polonaise à Hajnowka, en Pologne, le 14 octobre 2021. © Kacper Pempel, Reuters


Le Parlement polonais a donné vendredi son feu vert définitif au projet gouvernemental de construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie pour empêcher les migrants et les réfugiés de passer en Pologne.  

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Migrants : intervention de la police contre l’installation de tentes devant l’hôtel de ville de Paris


La police est intervenue sur la place de la Libération, devant l’hôtel de ville de Paris (illustration). / © LUDOVIC MARIN / AFP


Alors que l’association d’aide aux migrants Utopia 56 a organisé une manifestation sur l’Esplanade de la Libération, afin de réclamer « un hébergement digne » pour plusieurs dizaines de personnes SDF, la préfecture de police de Paris est intervenue.

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Macron va taper les gens du voyage « là où ça fait mal : au porte-monnaie »


UNE CATÉGORIE D’AMENDE RIEN QUE POUR EUX…


Sarkozy en rêvait, Macron l’a fait : les voyageurs stationnés en dehors des aires d’accueil s’exposent à des amendes de 500 à 1.000 euros. En cas de récidive, ils risquent la prison. Une attaque en règle contre leur mode de vie.

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La France durcit les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie


Le nombre de visas délivrés par la France baissera de 50% pour les Marocains et les Algériens, et de 33% pour les Tunisiens (illustration). Crédit : Picture alliance


La France met ses menaces à exécution et a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, a annoncé mardi le porte-parole du gouvernement. Ces trois pays rechignent à reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière sur le territoire français.

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Les expulsions “indirectes” vers l’Afghanistan inquiètent les défenseurs des droits des exilés

La France n’expulse pas directement vers l’Afghanistan, mais renvoie en Croatie, en Autriche… des pays qui eux vont exécuter les mesures d’éloignement et où il n’y a aucune garantie sur l’examen des demandes d’asile. Hypocrisie…

Un Taliban armé surveille des personnes faisant la queue devant une banque de Kaboul, le 4 septembre 2021. Crédit : Reuters
Car si la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède ou la Finlande ont indiqué clairement qu’ils cessaient ces expulsions, nombre d’autres membres des 27 ne se sont pas positionnés officiellement, entretenant une zone d’ombre sur l’avenir de ces migrants.

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L’Union européenne fragmentée face à la crise en Afghanistan

Équipe plaidoyer de France terre d’asile

Alors que l’arrivée au pouvoir des Talibans constitue une menace pour la population afghane, les États membres de l’Union européenne ne parviennent pas à s’accorder sur une politique commune d’accueil et de retour de ceux déboutés de leur demande d’asile au sein de l’Union.

Afghanistan : Pradié dénonce "une forme de lâcheté collective et  d'impuissance" de l'Occident
Si des dizaines de milliers d’Afghans ont pu être évacués vers l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Espagne, la Belgique ou encore le Royaume-Uni avant le retrait des troupes américaines le 31 août, des milliers de personnes en besoin de protection demeurent toujours bloquées en Afghanistan.

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