La Cour d’appel de Paris. (CARINE SCHMITT / HANS LUCAS)
L’ex-PDG, Didier Lombard et son ancien numéro 2 sont jugés devant la Cour d’appel de Paris ce mercredi. Ils avaient été condamnés en première instance, il y a plus de deux ans, pour harcèlement moral après une vague de suicides de salariés entre 2007 et 2010.
Cinq manifestants racontent pourquoi ils sont descendus dans la rue, le 1er mai 2022 à Paris. (PIERRE-LOUIS CARON / FRANCEINFO)
Résignées, inquiètes ou en colère, plus de 20 000 personnes ont défilé dimanche après-midi à Paris, dont certaines pour la première fois. Franceinfo leur donne la parole.
Les travailleurs sans-papiers de DPD avait installé un piquet de grève devant l’entreprise. Crédit : DR
Pendant un an, Samir* a travaillé avec de faux papiers pour le groupe de livraison DPD, en région parisienne. Fatigué de ses conditions de travail proches de « l’esclavage » selon lui, l’Algérien a entamé un mouvement de grève avec 70 autres collègues, eux aussi sans-papiers. Depuis quatre mois, les grévistes réclament leur régularisation.
ELLE EST QUALIFIÉE DE SINGE ET COMPARÉE À UNE ESCLAVE
Pendant des mois, Aïssata est harcelée, moquée et insultée par une collègue qui la traite de singe ou la compare à une esclave. Son supérieur, alerté, n’aurait rien fait. Un soir la jeune femme tente de mettre fin à ses jours.
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En Italie, les travailleurs saisonniers sont essentiellement employés dans l’agriculture, comme ici dans les champs de tomates de Fogia. Crédit : picture-alliance/ROPI/Fasano
La semaine dernière, le Premier ministre Mario Draghi a signé un décret qui approuve l’octroi de 69 700 permis de travail aux migrants algériens, bangladais et ivoiriens notamment. Un pas en avant pour l’intégration des exilés dans le pays, mais encore trop « timide » au regard des besoins réels des entreprises.
Un ouvrier sur un chantier, à La Défense (Hauts-de-Seine), le 15 octobre 2021. (CAROLINE PAUX / HANS LUCAS / AFP)
Depuis dix ans,« le nombre d’accidents et leur indice de fréquence ne baissent plus », relève le secrétariat d’État chargé de la Santé au travail, qui a présenté un plan pour 2021-2025.
DEPUIS UN MOIS, ILS DÉNONCENT LES MAGOUILLES DE LEUR EMPLOYEUR/ StreetPress
Après un mois de lutte, les 83 travailleurs sans-papiers employés par l’agence RSI Intérim ont obtenu les documents nécessaires à leurs demandes de régularisation. Ils ne quittent pas pour autant le piquet de grève.
Une employée de bureau dans les locaux de son entreprise. (illustration) (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Alors que le baromètre du Défenseur des droits, publié mardi, établit que plus d’un jeune sur trois est victime de discriminations dans l’emploi, franceinfo a rencontré une femme dont l’employeur lui a demandé de modifier son nom et d’en choisir un à consonance française.
Alors que la cinquième vague de Covid-19 remet sous pression le système hospitalier, des centaines de personnels soignants se sont mobilisés, samedi, à Paris pour « défendre l’hôpital public ». Saturation des services d’urgence, fermetures de lits, difficultés à assurer la continuité des soins pour les patients hors Covid… Les professionnels de santé rencontrés par France 24 se livrent sur leur quotidien compliqué.
Une étude publiée mercredi 24 novembre montre qu’à compétences égales, les candidats portant un prénom et un nom à consonance maghrébine ont beaucoup moins de chances d’être contactés par les recruteurs.
Les inégalités salariales ne diminuent pas. Pour l’organisme à l’origine de la mobilisation autour du 3 novembre, des solutions peuvent être envisagées pour agir plus rapidement sur ce sujet. (François Destoc/Le Télégramme)
Insaff Elhassini, porte-parole de l’initiative du 3 novembre sur les inégalités salariales et spécialiste des questions d’égalité dans l’entreprise, revient sur les moyens d’action pour améliorer l’égalité.
Marilyn Baldeck, secrétaire générale de l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, animait, mardi 26 octobre 2021, une session de formation à destination des producteurs, au CNC à Paris. (Le Télégramme/Sophie Prévost)
Secrétaire générale de l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail, Marilyn Baldeck livre ses impressions, après un an de formation à destination du cinéma et de l’audiovisuel.
Un délégué syndical du site H&M du Bourget a tenté de mettre fin à ses jours ce mardi matin en voulant s’immoler par le feu après une réunion au sujet de la fermeture du lieu. Ses jours ne sont pas en danger.
Vivien était technicien à la centrale de Chooz, dans les Ardennes. Salarié handicapé, il est harcelé depuis son recrutement, en 2012. EDF a profité de son hospitalisation (en urgence) pour le contraindre à accepter de partir. Demain mardi, à Rouen, il retrouve son ancien employeur devant le tribunal des affaires sociales.
Aux États-Unis, Facebook est sous le feu des critiques suite à la publication il y a quelques semaines d’une série d’enquêtes dans le Wall Street Journal. Dimanche, la lanceuse d’alerte à l’origine de ces révélations va dévoiler son identité à la télévision.
L’une des réformes phares du quinquennat d’Emmanuel Macron entre en vigueur vendredi 1er octobre. Jusqu’au dernier moment, sa mise en œuvre aura nécessité de naviguer entre les oppositions.
Il essaie de tout mettre en œuvre pour accompagner ce jeune.
Il a saisi la presse locale et fait circuler cette pétition :https://chng.it/KpbVxqLP
L'objectif est d'atteindre au minimum 200 signatures.
L’obligation de quitter le territoire qu’il a reçue avant les grandes vacances met fin à tous ses efforts d’insertion, à la poursuite de sa formation et à son contrat d’apprentissage.
Notre section et d’autres associations sont particulièrement mobilisées, plus de 50 jeunes étrangers, arrivés mineurs isolés dans l’Aube subissent le même sort depuis quelques mois…
Un contrat d'apprentissage a été signé, un budget alloué à l'apprentissage et des subventions ont été votées mais on refuse à Oumar l'accès à la fin de sa formation alors qu'il a été premier de sa classe tout au long de sa première année et qu'il souhaite simplement travailler dignement et passer son CAP.Ce jeune au destin fragile ne mérite pas l'acharnement de l'état de droit. Soutenons Oumar Konaté !!
Oumar est né en Guinée en 2003 dans un petit village à 900km de la capitale. Sa maman décède alors qu’il n’a que 7 ans. Subissant des maltraitances de la part de sa belle mère jusqu’à l’âge de 14 ans, il quitte son pays en 2017. Il passe par le désert du Sahara pour rejoindre l’Algérie puis le Maroc. Lors de sa traversée en bateau pneumatique où il crut mourir, il fut sauvé in extremis en pleine mer par la Croix Rouge.
Il rejoint Paris grâce à une ONG puis prend un train au hasard pour arriver à Troyes dans l’Aube où il sera pris en charge par le Centre Départemental de l’enfance à l’âge de 15 ans.
Il obtient son brevet des collèges avec mention.
Oumar travaille dans notre boulangerie depuis 1 an. Il vient de passer en deuxième année.
Cet été, le couperet tombe, il reçoit une OQTF en bonne et due forme au motif de documents d’états civils « mensongers » ou « frauduleux », alors que
le juge pour enfant a admis sa minorité et une carte consulaire lui a été délivrée par l’ambassade de Guinée à Paris !
C'est un jeune respectueux de la société Française, toujours à l’heure à son travail et d’un courage sans faille au vu de ses expériences de vie.
Malheureusement, ce n'est pas le seul dans notre département.
Quel est le but et la raison profonde de les maltraiter de cette façon à leurs 18 ans révolus alors qu’ils apportent à la société leurs forces de travail et leurs compétences acquises grâce à l’investissement des professeurs, des entreprises et des jeunes eux-même.
Oumar est indispensable à notre entreprise car je suis seul à la production et nous espérons que les gens se mobiliseront à sa cause car n’oublions pas que la boulangerie est un commerce essentiel, il participe à la vie de quartier.
L’employeur Frédéric B.
Pour rappel :
-la pétition lancée par la LDH en mars 2021
https://www.ldh-france.org/petition-jeunes-majeurs/
-la tribune dans Le Monde en mars 2021
https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/02/la-situation-des-jeunes-majeurs-etrangers-represente-un-terrible-gachis-humain-et-social_6071689_3232.html
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La crise sanitaire a ravivé un paradoxe : les métiers essentiels à notre société, très féminisés, sont dévalorisés. En première ou deuxième ligne, ils sont apparus indispensables à la continuité de nos vies quotidiennes, ce sont ce que l’on peut appeler avec Pierre Rimbert« les services publics vitaux », qui reposent presque exclusivement sur les épaules des femmes.
Il s’agit des soignantes bien sûr, mais aussi des aides à domicile, des agentes d’entretien ou des caissières, des assistantes maternelles et du personnel des crèches, des enseignantes ou des travailleurs et travailleuses du social. Tous ces emplois sont occupés par 80 à 90 % de femmes et ils ont en commun d’être peu rémunérés, en dessous du salaire moyen et bien souvent proches du Smic.
Pourquoi les métiers féminisés sont dévalorisés ?
Si ces métiers sont si peu rémunérés et non reconnus, c’est avant tout parce qu’ils sont très féminisés. Assimilés à des « métiers de femmes », ils renvoient à des fonctions si « naturelles » pour elles : éduquer, soigner, assister, nettoyer, servir, etc. Ce seraient au fond des « compétences présumées innées », dans le prolongement des activités familiales et domestiques que la majorité des femmes exercent dans la sphère dite privée, à une échelle plus réduite.
De ce fait, ces compétences ne sont pas reconnues comme de véritables compétences professionnelles, comme des techniques, nécessitant connaissances et savoir-faire. Or, ne pas reconnaître le caractère professionnel de ces métiers participe de leur sous-valorisation et explique en partie « le quart en moins » de salaire appliqué aux femmes.
La loi sur la « valeur égale »
Pourtant, le principe juridique de l’égalité salariale existe en France depuis 1972 et prévoit qu’un salaire égal doit s’appliquer lorsqu’il s’agit d’emplois identiques (ce qui est déjà difficile), mais aussi lorsqu’il s’agit d’emplois différents mais de valeur égale, terme défini depuis 1983 par la Loi Roudy :
« Sont considérés comme ayant une valeur égale les travaux qui exigent des salariés un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charge physique ou nerveuse. »
Les diplômes des métiers de service ne sont pas valorisés comme ceux des secteurs techniques et industriels, surtout lorsqu’il s’agit de diplômes d’Etat
Or, quand on étudie de près le contenu de ces emplois, on relève une sous-valorisation systématique : les diplômes des métiers de service ne sont pas valorisés comme ceux des secteurs techniques et industriels, surtout lorsqu’il s’agit de diplômes d’Etat. Les « capacités professionnelles » sont sous-évaluées, par exemple, les compétences relationnelles ne sont que très rarement considérées comme des compétences techniques et complexes.
De même, être constamment interrompue ou effectuer une multitude de tâches différentes au sein d’un même métier n’est pas reconnu comme de la polyvalence. Les responsabilités auprès de personnes malades ou fragilisées pourraient être comparées aux responsabilités budgétaires ou financières, ce qui n’est pas le cas dans notre société. Le fait de soutenir – physiquement et psychiquement – un patient en fin de vie, ou de passer des milliers d’articles par heure à une caisse, sont des formes de pénibilité, comparables à celles de métiers industriels et pourtant non reconnues comme telles.
Par ailleurs, ces métiers féminisés subissent bien souvent une forte précarité, avec des temps partiels courts. Enfin, les déroulements de carrière proposés dans ces professions sont quasiment inexistants.
L’exemple des infirmières
Il a fallu attendre 2010 pour que l’Etat reconnaisse enfin aux infirmières leur diplôme bac + 3 en repositionnant leur corps en catégorie A. Mais cela s’est accompagné d’une forme de chantage, puisque les infirmiers et les infirmières de la fonction publique hospitalière et territoriale des services de santé passant en A ont perdu ce que l’on appelle « la catégorie active » : c’est-à-dire un métier reconnu comme pénible et ouvrant droit à un départ anticipé en retraite.
Autrement dit, cette revalorisation liée au passage en A s’est faite au détriment de la reconnaissance de la pénibilité de leur travail. Ceci est d’autant plus problématique que la revalorisation a été faible en réalité, si on compare leur rémunération avec celle des techniciens tout au long de leur carrière.
Le Ségur de la santé de 2020 a annoncé une nouvelle revalorisation de leur rémunération et l’intégration d’un « vrai » classement en catégorie A, mais cette mesure n’est toujours pas actée, plus d’un an après.
Ailleurs, des expériences réussies
Ailleurs, il y a pourtant des expériences réussies. A commencer par le Québec, où une loi proactive, introduite en 1996 et renforcée en 2009, impose aux entreprises d’effectuer un exercice de comparaison d’emplois à prédominance féminine et masculine, et de revaloriser les emplois à prédominance féminine. D’importantes revalorisations ont ainsi été accordées, notamment pour les infirmières.
De même, au Royaume-Uni, dans les années 1990, des actions portées par les syndicats devant les tribunaux, appuyées par un cadre législatif conséquent, ont permis d’obtenir des revalorisations du salaire de base des emplois féminisés peu qualifiés et à bas salaires, notamment dans le secteur hospitalier et dans les collectivités locales (cantinières et aides-soignantes, comparées à des jardiniers et brancardiers, voir l’ouvrage de Cécile Guillaume).
Citons enfin l’expérience menée au Portugal, entre 2005 à 2008, autour d’un programme intitulé « revaloriser le travail pour promouvoir l’égalité des sexes ». Il s’agissait de développer et de tester une méthode d’évaluation du travail non biaisée du point de vue du genre, dans le secteur de la restauration et des débits de boissons. Les femmes y occupent majoritairement les emplois de cuisinière ou d’aide cuisinière, tandis que les hommes sont majoritairement dans les emplois de serveur, pâtissier, chef pâtissier et chef cuisinier.
A l’aide de critères d’évaluation pondérés et d’un questionnaire soumis aux salariés sur les tâches exercées dans leur métier, certains emplois majoritairement occupés par des femmes ont été revalorisés (par exemple, les aides cuisinières) par rapport à d’autres majoritairement occupés par des hommes (par exemple, les serveurs) dans les entreprises de la branche.
Ce programme n’aurait pas vu le jour sans un partenariat tripartite : une organisation syndicale de salariés, une fédération d’employeurs et la Commission pour l’égalité en matière de travail et d’emploi (sous la supervision du ministère du Travail).
Ces expériences ont été souvent portées dans le secteur public où l’Etat en tant qu’employeur se doit de donner l’exemple. Or, en France, c’est tout l’inverse : la mise en œuvre des politiques d’égalité dans la fonction publique est très lente et il n’y a toujours pas de vraie volonté politique de faire appel à ce type de démarche de comparaison d’emplois, malgré de nombreux guides et travaux de recherches.