À Cayenne, plus de 350 demandeurs d’asile vivent dans un camp d’accueil de la préfecture aux airs de bidonville. Fustigée par les associations, la « Verdure » incarne l’incapacité des pouvoirs publics à s’adapter à la nouvelle donne migratoire.
Cayenne, Guyane (973) – Sur l’une des photos, il y a des abris de fortune construits à l’aide de palettes recyclées. Les toits faits de bâches s’entassent sur les contreforts d’anciens locaux préfectoraux de Cayenne, désormais fermés au public. Sur une autre, des familles sont agglutinées le long de points d’eau, bidons vides à la main. Karim (1), un demandeur d’asile, fait défiler les photos sur son téléphone. Elles illustrent un quotidien précaire. Depuis sept mois, il a quitté la place du centre-ville où il dormait dehors pour le « centre d’accueil temporaire » de la « Verdure ». Une initiative tout à fait officielle de la préfecture de Guyane, installée en décembre 2023. Seulement trois robinets, une dizaine de douches mobiles – dont certaines ne fonctionnent pas tout le temps – et une vingtaine de toilettes de chantier pour 350 personnes, achèvent de dresser le portrait d’un quotidien extrêmement précaire.
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Les Sages avaient été saisis par des avocats pénalistes afin d’imposer des garanties légales pour contraindre les autorités à assurer des conditions dignes aux gardés à vue.
Le gouvernement britannique a acheté des tentes pour y loger jusqu’à 2 000 migrants dans les prochains mois. Les autorités entendent ainsi faire des économies, l’hébergement en hôtels coûtant trop cher, selon elles. Les associations dénoncent un « projet cruel ».
À côté de l’aéroport Paris CDG, des exilés sont enfermés dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot en attendant d’être expulsés. Le mois dernier, la Cimade, seule asso sur place, s’est retirée pour dénoncer les conditions indignes des retenus.
Plus d’un millier de détenus sont incarcerés à la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse, prévue pour 600 personnes. (THIERRY BORDAS / MAXPPP)
L’Observatoire international des prisons et l’Ordre des avocats de Toulouse ont saisi la justice pour dénoncer les conditions d’incarcération des détenus, qui vivent dans des conditions insalubres, au milieu des cafards. C’est la deuxième fois en deux ans.
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