La journée « Ce que soulève la jupe »

Communiqué de presse commun, dont la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme est signataire. Nantes, le 16 mai 2014.

La journée « Ce que soulève la jupe » dans les lycées est une journée de lutte contre le sexisme et les discriminations. Elle est née en 2006. Et, la journée précédente le 12 avril 2013 s’est très bien passée. Cette journée appartient aux lycéen-nes. Elle est à l’initiative des jeunes du Conseil Académique à la Vie Lycéenne.

Ces jeunes veulent travailler contre les discriminations. Ils veulent s’emparer de ces questions de société. Nous apportons notre soutien à leur initiative. Nous apportons notre soutien à cette liberté d’expression attendue par la jeunesse à l’intérieur des lycées.

Des groupes de personnes, « Les Nantais pour la famille » et « Les sentinelles », manifestent devant des lycées. Ces groupes instrumentalisent les faits.

En effet, agir contre les discriminations et le sexisme, ce n’est pas nier la différence physiologique entre fille et garçon, c’est au contraire agir contre les inégalités. C’est pourquoi, en parlant de jeunes qui « se griment », « Les Nantais pour la famille » et « Les sentinelles » nous disent refuser ce mouvement d’émancipation et refuser que ces jeunes agissent pour les droits. Ces groupes disent en fait qu’ils veulent maintenir un ordre patriarcal, cantonner hommes et femmes, filles et garçons à une place déterminée et perpétuer d’autres différenciations entre les hommes et les femmes que la différence physique. C’est refuser l’égalité de toutes et tous dans le champ politique, social et dans la vie privée et familiale. C’est participer à un mouvement qui attaque les droits des femmes et menace ce qui a été acquis après de longues luttes par les femmes et les associations féministes.

Pour nos organisations associatives et syndicales, c’est justement la mission du système éducatif de faire réussir filles et garçons, de la maternelle à l’enseignement supérieur. Cette réussite implique que les valeurs d’égalité et de respect entre les femmes et les hommes soient transmises, dans tous les espaces de la société.

Laissons aux jeunes la possibilité de construire la société de demain.

Signataires : Association de la Fondation Étudiante pour la Ville (AFEV), Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active, Fédération des Conseils de Parents d’Élèves (Céméa), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Ligue de l’Enseignement, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Office Central de Coopération à l’École, Union Nationale des Étudiants de France (UNEF).

Pour une Europe des droits de l’Homme Votons le 25 mai

Communiqué de presse du Comité régional Pays de la Loire de la Ligue des droits de l’Homme, auquel est rattachée la section de Nantes et du pays nantais. Le 14 mai 2014.

Les 9 sections de la LIGUE des DROITS  de l’HOMME dans la région des Pays de la Loire appellent les citoyens à utiliser leur bulletin de vote le 25 mai prochain pour défendre les droits et les libertés en Europe et promouvoir dans cet espace commun des politiques publiques solidaires . Pour cela il faut élire au parlement des femmes et des hommes  attachés à réduire les inégalités et à mettre les droits pour tous et partout au cœur du projet européen. Pourquoi faut il aller voter ? Pour que l’Union européenne avance dans une autre direction, celle de la citoyenneté partagée et du progrès social.

La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen a établi le droit de vote, il est à la base de notre démocratie. Il faut constater que lors des dernières élections municipales dans notre région, comme ailleurs,  beaucoup de nos concitoyens se sont abstenus.

Nos concitoyens doivent être conscients de la montée inquiétante des différentes formes de populismes et nationalismes réactionnaires, porteurs de racisme, de propositions violentes vis-à-vis des étrangers, d’exclusion de groupes pour des raisons ethniques ou religieuses. Notre vote est  l’une des occasions pour montrer à tous les fabriquants de haine, quels qu’ils soient, qu’ils n’ont pas le chemin libre et qu’une autre Europe est possible.

Ces élections du 25 mai 2014 nous concernent TOUS et TOUTES au plus haut degré.

Ne nous abstenons pas. VOTONS !

Les présidentes et présidents  des sections de la LDH :
Angers/Maine et Loire – Laval/Mayenne – La Roche sur Yon/Vendée – Le Mans/Sarthe – Les Sables d’Olonne – Luçon – Nantes et du pays nantais – Noirmoutier Nord Ouest/Vendée –  Saint Nazaire – Le délégué régional Pays de la Loire de la LDH.

Squat rue de Crucy à Nantes : après 18 mois d’occupation, l’expulsion comme réponse

Communiqué de presse de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 6 mai 2014.

Une centaine de personnes, pour la plupart des demandeurs d’asile, régularisés ou sans papiers ont été évacuées ce matin du squat qu’elles occupaient rue de Crucy à Nantes par les forces de l’ordre arrivées en nombre dès 7 heures. La trêve hivernale a pris fin le 1er avril. Le droit de propriété a retrouvé ses couleurs. L’immeuble est propriété de l’Etat.

Ces personnes vont ainsi rejoindre les dizaines de milliers de personnes expulsées les années précédentes. Leur droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est régulièrement bafoué sous prétexte d’un manque de places. Toutes subissent aussi la fermeture de milliers de places d’hébergement d’urgence, et sont condamnées à subir les violences de la vie dans la rue, comme si vivre et dormir dehors hors gel était absolument sans danger. Or, ceux qui vivent ainsi meurent en moyenne à l’âge de 49 ans.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites précise qu’il convient « d’assurer un traitement égal et digne à toute personne en situation de détresse sociale ». Cela suppose d’établir, « chaque fois que possible, un diagnostic et rechercher des solutions d’accompagnement, dans les différents domaines concourant à l’insertion des personnes ». Il ne semble pas que les services de la Préfecture aient procédé ainsi puisqu’un rendez vous a été proposé à ces personnes avec des travailleurs sociaux ce mardi 6 mai dans la matinée, donc seulement après l’expulsion, pour faire une évaluation au cas par cas de leur situation et définir avec eux, en téléphonant au 115, la possibilité d’un relogement éventuel d’une ou deux nuits.

Nous savons par expérience, comme maintes fois signalé aux autorités compétentes, que, pour la plupart des personnes, cette la solution d’urgence proposée restera vaine car les dispositifs d’hébergement sont par trop souvent saturés.

Dans toutes les villes où sévit la crise du logement, des sans logis occupent des immeubles vides, ou s’installent sur des friches. Ce n’est pas un délit, c’est une nécessité légitime, car les lois qui devraient les protéger ne sont pas respectées. Le droit à l’hébergement est trop souvent bafoué, la loi Dalo et la loi de réquisition trop souvent inappliquées, alors même qu’il subsiste plus de deux millions de logements vacants en France, dont certains sont propriétés de l’Etat.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que pouvoir se loger et se maintenir dans un logement décent est une nécessité vitale pour chacun. Elle réitère ses demandes à l’attention des pouvoirs publics quant à la mise en place urgentes de réponses adaptées et suffisantes pour le respect du droit à l’hébergement à Nantes et en Loire-Atlantique.