Communiqué CLECED : En finir avec les menaces des extrêmes droites

CLECED

Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites avec : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’Enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires

Communiqué

Nantes, le 12 mai 2023

En finir avec les menaces des extrêmes droites

Le maire de St Brévin a démissionné et quitte sa commune. « J’ai pris cette décision pour des raisons personnelles, notamment suite à l’incendie criminel perpétré à mon domicile et au manque de soutien de l’État » explique, mercredi 10 mai, Yannick Morez.

C’est très grave. Le maire a par ailleurs reçu des menaces de mort. L’extrême droite opposée au déménagement du Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) a menacé et intimidé des personnes habitant la commune et cherché à instaurer une politique de la peur, par des méthodes fascistes comme à Callac en Bretagne.

Le CLECED dénonce les idées d’extrême droite selon lesquelles les personnes étrangères seraient responsables de tous les maux ce qui conduit aux discriminations, au racisme, au rejet puis à la haine de l’autre et de celles et ceux qui soutiennent les migrant.e.s et, finalement, à des actions violentes voire criminelles. Les tenants de la haine xénophobe et raciste n’arriveront pas à leurs fins. Les actes criminels d’extrême droite doivent être punis.

Le CLECED interroge la responsabilité de l’État qui porte le projet de CADA et n’a pas pour autant soutenu le maire de St Brévin, malgré les nombreuses alertes des élu.e.s, associations et syndicats, et ce, depuis le début de l’année 2023. Mme Borne et MM. Darmanin et Macron étaient muets depuis le 22 mars, date de l’incendie criminel dont le maire de St Brévin et sa famille ont été les victimes.

La « solidarité de la Nation » que vient d’exprimer Emmanuel Macron arrive si tardivement qu’elle en est inopportune et déplacée alors que l’agression subie par le maire date déjà de deux mois. Et voila qu’Élisabeth Borne dit que « l’extrémisme vaut des deux côtés », renvoyant ainsi dos à dos, extrême droite et extrême gauche. C’est mensonger. Il n’y a pas de comparaison qui vaille quand on a vu les manifestants d’extrême droite à St Brévin faire le salut nazi lors de manifestations. Il ne peut être question de mettre sur le même plan les mouvements d’extrême gauche appelant à la démocratie et des mouvements s’appuyant sur des méthodes criminelles. Aucun parallèle ne vaut enfin quand, dans l’hémicycle, les  élus de l’Assemblée nationale se lèvent pour ovationner le maire tandis que seul.e.s, les député.e.s du Rassemblement national restent assis.

Cette démission du maire est d’autant plus frappante qu’elle intervient dans un contexte national particulier où l’exécutif ne dit rien avant la manifestation à caractère néofasciste du 6 mai à Paris mais cherche à interdire ou contrecarrer les casselorades s’opposant à la réforme des retraites.

Le CLECED renouvelle ses condamnations des violences dont les militant.es d’extrême droite ont fait preuve à Saint Brévin, envers le maire, M. Yannick Morez et sa famille, ainsi que des menaces qui ont été envoyées aux Brévinoises et aux Brévinois qui se sont montré.e.s solidaires envers les migrant.e.s. 

Il appelle à la mobilisation large et unitaire contre les idées et les actes des extrêmes droites, continuera d’y opposer les valeurs de l’égalité et de la solidarité. Les personnes étrangères qui demandent l’asile sur le territoire français doivent être accueillies. Le CLECED attend de l’État que soit mené à bien l’établissement du CADA.

Invitation réunion débat : Non au projet de loi Darmanin – jeudi 4 mai 2023 – 20h

Décidé à contrôler les frontières, à protéger l’ordre public et à lutter contre l’immigration irrégulière, G. Darmanin a présenté un projet mensongèrement équilibré entre humanité et fermeté.
Les sénateurs de la commission des lois l’ont trouvé « timoré » et ont adopté de multiples amendements « pour rectifier le tir ».
Après l’annonce présidentielle d’un découpage du projet en plusieurs textes le 22 mars, la Première ministre vient d’annoncer que « le gouvernement ne présentera qu’à l’automne un projet de loi sur l’immigration afin de se donner le temps d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, possiblement avec les Républicains ».

D’ores et déjà les enjeux contenus dans le projet de loi Darmanin :     

– portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes exilées

– multiplient les conditions restreignant l’accès au séjour et son renouvellement      

– renforcent les mesures répressives associant immigration et délinquance


Débattons-en :

– pour dénoncer toutes les mesures qui seront prises contre les personnes exilées 

– pour continuer à défendre l’accueil, la dignité et les droits de toutes celles et tous ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les dégâts environnementaux. »

Rendez-vous le jeudi 4 mai 2023 à 20h salle A (1er étage) de la Manufacture des tabacs – 10 bis bvd de Stalingrad 44000 Nantes.

Rassemblement Nantes 29 avril – 17h : Non à l’immigration jetable ! Continuons la mobilisation

Le collectif UCIJ national (Uni.es Contre Une Immigration Jetable) dont notre association est partie prenante appelle à un rassemblement le 29 avril sur tout le territoire, pour dire « Non à l’immigration jetable ! Continuons la mobilisation » et « Non à l’opération Wuambushu (à Mayotte)! » et  » Non aux mesures Darmanin ! « 

A Nantes, la LDH et d’autres associations et organisations, soutenues par des partis politiques, vous invitent à rejoindre le rassemblement prévu, le 29 avril à 17h au miroir d’eau.
En effet, même si Emmanuel Macron a affirmé que la loi immigration serait découpée en plusieurs textes et si Elizabeth Borne annonce le report de son examen à la rentrée prochaine, ne baissons pas la garde et continuons d’alerter comme nous l’avons fait le 18 février pour dénoncer les Centres de Rétention Administrative (CRA), et les 4 et 25 mars pour dénoncer le projet de loi immigration. Par ailleurs, les opérations d’expulsions qui ont lieu actuellement à Mayotte et qui sont la honte de la France exigent notre mobilisation pour alerter sur la situation et exiger leur arrêt immédiat. Merci de venir nombreuses et nombreux!

Dans le cadre de l’Appel national (image ci-dessus et téléchargeable ici), une nouvelle mobilisation nationale a lieu ce samedi 29 avril « Non à l’immigration jetable ! Continuons la mobilisation » auquel s’est ajouté « Non à l’opération Wuambushu ! Non aux mesures Darmanin ! »

RASSEMBLEMENT
samedi 29 avril 17h Miroir d’eau – Nantes
Non à l’immigration jetable ! Continuons la mobilisation
Non à l’opération Wuambushu ! Non aux mesures Darmanin !

Signataires locaux : Attac, Collectif Romeurope, Collectif Soutien migrants, Confédération Générale du Travail Spectacle, Confédération syndicale des Familles, Droit au Logement, Égide Solidarité, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Gasprom-asti, La Cimade, Ligue des droits de l’Homme, Maison du Peuple, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Réseau Éducation Sans Frontières, Safe Migrants, Union syndicale Solidaires
Soutenu par : Ensemble !, Gauche Démocratique et Sociale, La France Insoumise

Action symbolique du Collectif des Brévinois attentifs et solidaires à St Brévin le samedi 29 avril

Nous relayons ci-dessous un communiqué de presse du Collectif des Brevinois attentifs et solidaires (CBAS).
Parallèlement à la présence de membres d’autres organisations du Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble Contre les idées et les actes des Extrêmes Droites (CLECED) dont est partie prenante à Nantes la section LDH, deux personnes de la section de Nantes et du pays nantais représenteront celle-ci lors de cette action symbolique.

L’équipe d’animation de la section

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Communiqué de presse du Collectif des Brévinois Attentifs et Solidaires

Une nouvelle fois, une petite poignée d’opposants locaux au transfert du CADA convoque la fachosphère inter régionale, l’Action française (Royalistes), Civitas (cathos intégristes) et bien sûr le Parti de Zemmour, Reconquête, pour déverser des propos haineux, xénophobes et racistes sur le parvis de la Mairie, y faire des saluts nazis et réciter du latin sur le parvis de l’église.

Quelle honte après l’attentat contre le Maire, sa famille et ses biens.

Le Collectif des Brevinois Attentifs et Solidaires, après consultation de l’ensemble de ses membres, n’appelle pas à une contre-manifestation cette fois-ci. En effet, nous avons montré le 25 février que les idées d’accueil de réfugiés à Saint-Brevin sont majoritaires. Nous étions 1200 alors que ces opposants étaient à peine 300. Être dans la réaction en permanence, c’est mettre en relief la politique d’agitation de l’extrême-droite.

Nous préférons consacrer notre énergie à accompagner les réfugiés dans leur intégration et dans la préparation d’un rassemblement festif et musical « Saint-Brevin terre d’accueil » à laquelle participeront tous les « étrangers » vivant à Saint-Brevin : familles ukrainiennes, travailleurs détachés des chantiers et bien sûr demandeurs d’asile du CADA.

Par contre, une action symbolique se déroulera samedi 29 avril à 11H à laquelle la presse est conviée devant le futur CADA, Allée des Pierres Couchées. Le CBAS invite les représentants des divers mouvements, associations qui partagent nos valeurs à se joindre à nous. Le but n’est pas d’être nombreux, mais de montrer notre diversité et notre attachement à ces valeurs communes de fraternité. Il y sera lu un texte émouvant écrit par un réfugié afghan ayant séjourné à Saint-Brevin en 2016 et 2017. Ce texte sera également distribué sur les marchés.

A Saint-Brevin le 24 avril 2023.

18 décembre : Journée internationale des migrants, pour l’égalité des droits

14.12.2022

18 décembre : Journée internationale des migrants, pour l’égalité des droits

Communiqué LDH

Personnes migrantes, exilées, demandeuses d’asile, étrangères, sans-papiers sont représentées à longueur d’année comme des problèmes, voire des délinquantes. Ce parti pris, sans aucun rapport avec la réalité, a permis en trente ans de voter vingt lois répressives. On les menace aujourd’hui d’une vingt troisième conçue pour précariser davantage leur situation, quel que soit leur statut, au mépris des droits les plus fondamentaux : les leurs, les nôtres.

Quel que soit notre pays d’origine, nous sommes de plus en plus nombreux à nous déplacer pour aller travailler, vivre ailleurs. Ces migrations, les cultures dont elles participent aujourd’hui comme hier, s’enrichissent les unes les autres. Cela fait partie de l’histoire de notre pays comme de celle de beaucoup d’autres.

Malheureusement, les discours racistes, les fantasmes tels celui du « grand remplacement », font aussi partie de l’histoire de l’humanité, ils en sont une des pires tares et l’une des plus mensongères.

Toutes les études scientifiques le montrent : les migrations ne sont non pas un coût mais une source de richesses lorsque les conditions d’accueil sont à la hauteur.

La place des personnes étrangères, y compris les plus précaires, parmi les « premiers de corvée » pendant la crise sanitaire a démontré, qu’en outre, elles occupent des emplois indispensables. C’est exactement ce que reconnait le gouvernement en reprenant l’idée de régulariser celles et ceux qui occupent des « métiers en tension ».

A l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) réaffirme les mesures prioritaires qui devraient figurer dans les projets gouvernementaux sans même qu’une énième loi sur l’asile et l’immigration soit le plus souvent nécessaire :

– ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières ;

– régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires ;

– respect des droits les plus fondamentaux (mise à l’abri, santé, accès à l’eau et aux distributions de repas) et fin du harcèlement dont sont victimes les personnes exilées, notamment à Calais ;

– respect du droit d’asile et particulièrement fin des refoulements systématiques aux frontières françaises et des procédures accélérés contraires à la convention de Genève ;

– remise en cause du règlement de Dublin qui condamne des dizaines de milliers de personnes à l’errance en les forçant à demander l’asile dans le premier pays européen où elles ont posé les pieds ;

– respect de l’intérêt supérieur de l’enfant (refus de l’enfermement, non-séparation de leurs parents, droit au séjour des parents étrangers d’enfants français, accès à l’éducation…) ;

– présomption de minorité et mise sous protection pour toute personne mineure dont l’âge est remis en cause, au moins jusqu’à ce que leur âge soit établi via une juste évaluation ;

– arrêt des obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées de façon de plus en plus systématique par les préfectures, notamment aux jeunes majeurs ;

– fin de la dématérialisation comme seul moyen d’accéder aux droits, notamment au séjour, dans le respect de la décision du Conseil d’Etat en ce domaine ;

– signature de la convention internationale par la France sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille qui est à l’origine de cette journée internationale.

Partout en France, le 18 décembre mobilisons-nous autour de ces propositions.

Ciné-débat « Visa pour la liberté » au Concorde le lundi 23 mai, 20h30

La section nantaise de la Ligue des droits de l’Homme propose, en association avec NOSIG le centre LGBTQI+ de Nantes, un ciné-débat autour du film « Visa pour la liberté » (Titre original : Mr. Gay Syria)

lundi 23 mai à 20h30 au Concorde

Le débat qui suivra, animé par des militants de la LDH et de NOSIG, sera l’occasion d’évoquer les entraves aux libertés de circulation, les atteintes aux droits, les discriminations faites aux personnes homosexuelles, notamment en Syrie, puis en Turquie, sujet de ce film.

Ce film est soutenu nationalement par la LDH :

Prochain Cercle de silence se réunira PLACE ROYALE le mardi 25 février 2020 de 18h30 à 19h30.

Communiqué du collectif « Cercle de SIlence », dont la LdH est partie prenante, Nantes le 18/02/2020

Le prochain cercle de silence se réunira

PLACE ROYALE
le mardi 25 février 2020 de 18h30 à 19h30.

« Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » – art. 3 DUDH

Dans les cercles de silence, des  personnes se retrouvent en silence pour dénoncer la situation faite aux étrangers et plus particulièrement les violences dans les centres de rétention (CRA) et sensibiliser les passants à cette situation.

Rappel :
Pour que le cercle se tienne, la présence d’une dizaine de personnes est un minimum.
Aussi, si vous décidez de venir, nous vous proposons de vous inscrire au plus vite. Si 8 personnes au moins sont inscrites, le cercle est assuré de se tenir.
Le tableau d’inscription est là : https://lite.framacalc.org/cercle-de-silence-nantes
Le Cercle de silence de Nantes.

Notre page facebook : https://www.facebook.com/cercledesilence.nantes/
Notre blog : http://cercledesilencenantes.unblog.fr/

lettre ouverte envoyée au Préfet par l’Inter Collectif « PERSONNE À LA RUE! » :

Communiqué du collectif « Personne à la rue », Nantes le 21/10/19
Monsieur le Préfet de la Région Pays de la Loire, Préfet du département de Loire-Atlantique,

Nous voulons vous dire les choses suivantes :

Vous avez déclaré, il y a deux semaines, que ce sont les associations de soutien aux migrants « qui ont ouvert illégalement la porte du gymnase et ont mis les migrants dans cette situation ». Vous avez ajouté que « quelques collectifs instrumentalisent la question migratoire en violant la propriété privée ».

M. le Préfet, chacune et chacun savent parfaitement qu’environ soixante migrants sans abri sont allés en octobre 2018, sans aucune violence, dans ce gymnase désaffecté après avoir été expulsés de sous le toit du jardin des Fonderies puis de sous le pont du square Vertais. Ces migrants, rejoints par d’autres ensuite, ont été conduits à se mettre dans la situation indigne du gymnase Jeanne Bernard parce que l’État n’a pas rempli à leur égard sa mission, inscrite dans la loi, de fournir un hébergement d’urgence à toute personne sans abri en situation de détresse.

Les personnes sans abri existent, dans l’agglomération nantaise comme ailleurs. C’est une évidence. Elles ne sont pas ici, à la rue, sous les ponts, dans des squats, des bidonvilles ou dans leurs voitures, parce que les associations sont allées les chercher. Elles ne sont pas dans des squats parce que les associations les y ont mises. Elles sont ici, sans toit, au seul motif que l’État n’a pas rempli son obligation à Nantes ou ailleurs de leur fournir un abri.

Chacune et chacun savent parfaitement qu’il arrive que même le personnel du 115 oriente des personnes vers des squats – dont le gymnase Jeanne Bernard – car il n’y a pas suffisamment de places d’hébergements d’urgence à proposer, y compris pour les femmes et les enfants. 

Après l’opération de recensement de ce mardi 8 octobre, vous avez dit que « des individus ou des collectifs ont incité ces personnes fragiles à venir dans un lieu parfaitement insalubre et inadapté à leur situation. Ce type d’attitude qui consiste à manipuler des personnes migrantes, des femmes et des enfants, à les mettre dans des lieux qui ne sont pas faits pour eux, à les mettre en danger… ».

C’est précisément l’inverse. Chacune et chacun savent parfaitement que les membres de l’Inter-collectif Personne à la rue n’ont eu de cesse que de faire sortir de l’enfer du gymnase en priorité les femmes et les enfants en les invitant à appeler le 115, en signalant leur situation de détresse à l’OFII et à la DDCS, et à défaut de réponse, en leur proposant de rejoindre des squats avec de moins mauvaises conditions que celles du gymnase. C’est ainsi que des familles sont allées dans une maison dite justement « des familles » rue de l’Amiral Courbet, dont elles ont malheureusement été expulsées depuis. C’est ainsi également que des femmes et des enfants sont allés dans une maison dite « du peuple » dans le quartier Doulon, elle-même expulsée par les autorités.

Chacune et chacun savent parfaitement que les associations nantaises ne font rien d’autre que d’exercer un devoir qui peut être appelé humanité, solidarité ou encore fraternité à l’égard de personnes qui souffrent. Les associations ne font pas autre chose que d’aider ces personnes à accéder à leurs droits fondamentaux : un hébergement d’urgence, la nourriture, la santé, l’éducation. Et vous ne pouvez pas ignorer tout le travail qu’ont fait au quotidien ces bénévoles, ces voisins du gymnase et les associations de l’Inter-collectif, pour veiller à la survie des occupants. Ainsi, ces bénévoles ont ressenti comme un terrible échec la mort d’un homme au gymnase.

M. le Préfet, vous dites vous-même que ce lieu est insalubre au point d’ailleurs que tous les policiers sont entrés le mardi 8 octobre dans le gymnase avec des masques sanitaires. Chacune et chacun savent parfaitement depuis octobre dernier que ce lieu n’est pas approprié à l’hébergement de plusieurs centaines de personnes avec toutes les difficultés découlant des conditions d’hygiène et de promiscuité. Pourquoi alors avoir attendu près d’un an et une assignation au tribunal administratif pour agir ?

Dans ce contexte, nous vous demandons de revenir sur vos propos mettant en cause nos associations et collectifs.

Nous demandons aussi de mettre à l’abri de façon durable :

–  les personnes que nous avons sorties du gymnase et qui se sont installées dans des squats faute de prise en charge par l’OFII ou le 115 ;

– celles aussi qui dormaient habituellement au gymnase mais n’étaient pas sur place au départ du recensement ;

– enfin, celles qui vont continuer à arriver à Nantes pour déposer leur demande d’asile.

Par ailleurs, nous vous demandons également la possibilité pour les associations de récupérer le matériel leur appartenant qu’elles avaient pu amener au gymnase pour améliorer la vie des personnes présentes.

Le gymnase Jeanne Bernard semble être transformé en centre d’hébergement provisoire. Nous vous demandons de mettre à l’abri sans attendre dans d’autres lieux et des conditions dignes toutes les personnes qui étaient dans le gymnase Jeanne Bernard.

Dans l’agglomération nantaise, cet été :

– un bébé est mort dans un bidonville, brûlé vif dans l’incendie d’une caravane sur un terrain surchargé ;

– un homme sans domicile fixe est mort sous une aubette ;

– un homme est mort au gymnase dans des conditions indignes.

Ces situations ne sont pas tolérables. Il faut en finir avec ces évènements honteux.

Nous vous demandons l’application effective de la loi qui prévoit que « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Cette loi s’applique à toute personne présente sur le territoire quel que soit son statut.

Qui peut croire qu’il ne serait pas possible de mettre à l’abri les quelque 3500 personnes, hommes, femmes, familles, femmes enceintes seules avec enfants, mineurs non accompagnés qui vivent chaque jour dans l’agglomération dans l’incertitude sur l’endroit où ils dormiront le soir ?

C’est pourquoi, nous continuons à vous demander un recensement des bâtiments vides publics et privés permettant de fournir des lieux d’abri.

C’est pourquoi également, nous continuons à vous demander un lieu d’échanges – que nous avons appelé table ronde – avec tous les acteurs : associations et collectifs, collectivités territoriales et État.  

Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, à nos salutations respectueuses et à notre attachement à la valeur de la fraternité.

L’Inter-collectif Personne à la rue !       

ATD Quart Monde, ATTAC, Afrique Loire, Asamla, CIMADE, Collectif des Hébergeurs solidaires de Nantes et alentours, Collectif des Sans-Papiers de Nantes, Collectif Refus de la Misère, Collectif Solidarité Indrais, Collectif Soutien migrants Nantes, Collectif Urgence jeunes migrants 44, CSF, DAL, Du Monde dans la classe, Emmaüs 44, GASPROM, GREF, Habitat & Humanisme, JRS Loire-Atlantique, L’Autre Cantine, L’Autre Classe, La Maison, LDH, Le Logis Saint Jean, Les Bienveilleurs 44, Ligue de l’enseignement – FAL 44, Médecins du Monde, MRAP, RESF, Prépa Solidaire, Romeurope,

 L’Intersyndicale 44 (UD CGT – CFDT – FSU – UNSA – SOLIDAIRES 44)   

L’hébergement décent est un droit universel

Communiqué commun LdH – Mrap, Nantes le 20/09/19

Depuis bientôt une année, des centaines d’hommes, femmes et enfants vivent au gymnase Jeanne Bernard à Saint-Herblain dans des conditions indignes. Malgré une multitude de démarches, notamment de l’intercollectif « Personne à la rue », y compris durant tout l’été, la préfecture ne bouge pas et paraît vouloir jouer le pourrissement.

C’est pourquoi, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ont déposé ce jour une requête auprès du Tribunal administratif de Nantes, dans le prolongement de celle de la Cimade et du Secours catholique, pour que l’État qui a la responsabilité de fournir un hébergement à toute personne vulnérable respecte ses obligations.