Communiqué d’un groupe d’association et de syndicats, Nantes le 03/12/20
Vendredi 27 novembre, à
Nantes, Saint-Nazaire et Châteaubriant et le samedi 28 dans tout
le pays, les manifestations pour le retrait de la proposition de
loi relative à la « sécurité globale » ont connu une affluence
massive : 500 000 manifestants, dont beaucoup de jeunes, ont
marché pour les libertés.
Fragilisé par une telle
mobilisation, le gouvernement tente de manœuvrer en essayant de
réécrire l’article 24. Nous demandons le retrait pur et simple
de cet article qui met en cause la liberté de la presse et la
liberté d’observer. Mais nous exigeons également l’abandon de la
totalité du texte car il porte atteinte aux libertés. Il
s’attaque en particulier à la liberté de manifester par
l’utilisation d’outils de surveillance et d’identification des
manifestants, caméras et drones. Sur de trop nombreux points, la
proposition de loi, qui va dans le même sens que le Schéma
national du maintien de l’ordre, s’oppose aux principes
républicains. La privatisation de missions de sécurité publique
vers des entreprises de sécurité, les nouvelles prérogatives
données aux polices municipales, constituent également des
dérives inquiétantes pour la démocratie.
La suppression des crédits
de réduction de peine (article 23) pour les auteurs
d’infractions contre les forces de l’ordre (notamment) est
critiquée, y compris par certains syndicats de la pénitentiaire
: une fausse bonne idée, au caractère dissuasif illusoire et
contraire à la prévention de la récidive en réalité.
Plus globalement – et dans
un contexte de montée du chômage et de la précarité, de
démantèlement des services publics et de remise en cause des
droits et garanties collectives, de l’assurance chômage et des
retraites – la proposition de loi amplifie comme jamais une
logique « sécuritaire » dans laquelle la surveillance
généralisée de toute la population devient la norme. Cette
logique ouvre la porte à de graves tensions sans que la sécurité
de toutes et tous soit mieux assurée.
Dans ce contexte et
dans le cadre de la journée initiée par la coordination « StopLoiSécuritéGlobale »,
les organisations syndicales de Loire-Atlantique (CGT, FO, FSU,
Solidaires, Syndicat des Avocats de France) et les associations
(SNJ, Alfa, Alternatiba, AI, AFPS, AlF, Attac, Club de la
presse, DaL, GIGNV, Greenpeace, LP, LdH, MCM, MRAP, MNLE, ONL,
TM – liste non close) appellent à un :
Rassemblement
devant la Préfecture
Samedi
5 décembre 2020 à 15H00
suivi d’une
manifestation : préfecture, 50 Otages, CHU, petite Hollande,
mémorial, esplanade des machines.
Pour cette manifestation en temps de confinement, vous munir nécessairement :
– d’une copie du communiqué ci-dessus ;
– de l’Attestation de déplacement dérogatoire pour participer à une manifestation déclarée dans l’espace public: télécharger ici
– d’une copie de l’article 3 du décret pour prouver votre droit en cas de contrôle télécharger ici