Expulsion de nombreuses familles Roms à Saint Herblain

Communiqué du collectif « Romeurope Agglomération nantaise », qui réunit des associations et des citoyens, dont la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 29 avril 2015, à Saint Herblain.

Un important déploiement de forces de l’ordre ce matin du 29 avril,  pour jeter plus de  300 personnes dont 40% d’enfants hors des 2 terrains qu’elles  occupaient depuis plusieurs mois,  quai Cormerais à Saint-Herblain.

Une fois de plus, le collectif Romeurope de l’agglomération nantaise dénonce la politique violente et discriminatoire menée par le préfet d’une part, et par Nantes Métropole d’autre part, à l’encontre des migrants, roumains pour la plupart, qui vivent dans de nombreux bidonvilles sur le territoire de l’agglomération nantaise.

Depuis des mois, notre collectif interpelle en vain les autorités pour qu’une table ronde réunissant tous les acteurs se tienne afin de sortir par le haut d’une situation qui maintient des personnes dans une situation d’indignité.

Dernièrement, nous avons écrit à la présidente de Nantes Métropole au sujet du PLUM (Plan Local d’Urbanisme Métropolitain) pour demander que des terrains soient réservés pour ces habitants, afin qu’ils se stabilisent, se sécurisent et puissent construire des projets de vie, ici ou en Roumanie. Aucune réponse.

Un certains nombre de ces personnes travaillent, les enfants sont scolarisés, un suivi sanitaire est assuré. Tout ceci est remis en cause par cette expulsion alors que  nous savons tous qu’ils vont rester, juste un peu plus loin, juste ailleurs, et que les progrès vers une insertion seront une fois de plus mis en péril…

C’est pourquoi nous demandons la tenue rapide  d’une table ronde avec des élus de l’agglomération nantaise afin que des solutions cohérentes puissent enfin être mises en place.

<br />

Nuit de la solidarité

Le collectif de soutien aux sans abris, dont la LDH est partie prenante à la suite de l’évacuation extrêmement violente d’un squat de demandeurs d’asile en juillet 2014, invite à une nuit solidaire pour le logement, le 14 mars à la veille de la fin de la trêve hivernale.

Toutes les associations et organisations qui se préoccupent du logement sont invitées à participer ou soutenir.

Nous vous invitons à y participer et à faire connaître l’évènement autour de vous.

Formation « Au cœur des femmes tsiganes »

Dans le cadre de la Journée des Droits des Femmes et des Semaines d’Education contre le Racisme et toutes les formes de Discrimination, le collectif Romeurope de l’agglomération nantaise vous invite à une  conférence-débat intitulée « Au cœur des femmes tsiganes »
le Samedi 7 mars 2015 à 14h à la Manu,
boulevard de Stalingrad à Nantes, avec l’historienne Claire Auzias.
</p>

Les Rendez-Vous de L’Erdre, un voyage interculturel où tous les étrangers ne sont pas sur scène !

A l’occasion des Rendez-vous de l’Erdre, le « Collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks », auquel participe notamment la Ligue des droits de l’Homme, diffuse un appel aux soutiens. Le 28 Août 2014.

Aux Rendez-vous de l’Erdre, des artistes issus de toutes cultures sont sur les scènes, tandis que dans les rues de Nantes nombreux sont les sans-abris d’origines étrangères pour qui le simple droit d’asile n’est pas respecté.
L’ Etat, dont c’est pourtant la mission, n’héberge pas tous les demandeurs d’asile !

Depuis fin juillet, des sans-abris, demandeurs d’asile ou non, ont été expulsés de leurs squats, sans aucune proposition de logement au mépris de la loi !

Nous citoyens, conseil des migrants, associations, syndicats et partis politiques, membres du « Collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks »  dénonçons et crions notre indignation face à la brutalité des procédures d’expulsion demandées par la mairie de Nantes : arrivée de la police et d’engins de chantiers à 6h du matin, qui dans le quart d’heure réduisent les lieux d’habitation à un tas de gravats sous lequel sont ensevelis les effets personnels, dossiers administratifs, médicaments, souvenirs (photos…) !

Nous refusons cet état de fait ! C’est pourquoi nous sommes partie prenante de l’ouverture d’un nouveau squat, qui a permis dans l’urgence de mettre à l’abri une partie d’entre eux. Ceci ne peut être bien évidemment qu’une situation provisoire !

Nous exigeons que des solutions pérennes soient trouvées dans les plus brefs délais !
Les parcs immobiliers de l’ Etat et de la mairie le permettent. Il dépend de nos élu-e-s de mettre en œuvre les conditions d’un hébergement dû à toute personne. Un toit est un droit !

A ce jour, les groupes des élu-e-s de la municipalité de Nantes, Verts et Citoyens, PCF et UDB soutiennent l’action du collectif.

Vous aussi Citoyens, associations, vous pouvez le SOUTENIR et le REJOINDRE. (Contact :  case@gmail.com).
Vous pouvez agir par vos dons matériels (tout est nécessaire : linge de lit, oreillers, matelas, ustensiles de cuisines de collectivités, bancs etc…), dons financiers et par votre présence lors de nos prochaines actions relayées dans médias.

Conseil des Migrants, UD Solidaires 44, Culture en marche (Synavi, CGT spectacle), Afrique-Loire, CSF, GASPROM, MRAP, LDH, Un toit pour toutes et tous, Ensemble 44, NPA, PCF, PG, citoyens solidaires …

Squat rue des Stocks à Nantes : une fois encore, l’expulsion comme réponse

Communiqué de presse de la section de Nantes et du pays nantais. Nantes, le 31 juillet 2014

Comment ne pas être indigné du sort réservé à Nantes pour cette centaine de personnes, précaires et sans logis,  qui depuis plus de 18 mois, occupent des locaux vides et subissent à répétition les expulsions ? Leur droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est régulièrement bafoué sous prétexte d’un manque de places. Pire cette fois, ces personnes ont été expulsées sur ordonnance, donc sans être prévenues, très tôt hier matin. Les engins de démolition étaient là en même temps que la police. Elles ont eu 10 minutes pour « dégager » et tout de suite après les engins sont intervenus, cassant  et ensevelissant tout ce qu’elles n’avaient pas emporté. Certaines qui sont arrivées dans l’heure qui a suivi avaient toutes leurs affaires à l’intérieur et n’ont rien pu récupérer. Beaucoup d’entre elles avaient entre autre leur dossier de demande d’asile ou de recours recouvert maintenant par les gravats.

Une fois encore des personnes devront vivre, dormir et mourir dans la rue ; quelques-unes trouveront, peut-être par l’intermédiaire du 115, la possibilité d’un relogement éventuel d’une ou deux nuits, solution d’urgence, qui nous le savons par expérience restera vaine faute de places d’hébergement en suffisance.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle qu’il convient « d’assurer un traitement égal et digne à toute personne en situation de détresse sociale », que pouvoir se loger et se maintenir dans un logement décent est une nécessité vitale pour chacun. Elle réitère ses demandes à l’attention des pouvoirs publics quant à la mise en place urgente de réponses adaptées et suffisantes pour le respect du droit à l’hébergement à Nantes et en Loire-Atlantique.

Squat rue de Crucy à Nantes : après 18 mois d’occupation, l’expulsion comme réponse

Communiqué de presse de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 6 mai 2014.

Une centaine de personnes, pour la plupart des demandeurs d’asile, régularisés ou sans papiers ont été évacuées ce matin du squat qu’elles occupaient rue de Crucy à Nantes par les forces de l’ordre arrivées en nombre dès 7 heures. La trêve hivernale a pris fin le 1er avril. Le droit de propriété a retrouvé ses couleurs. L’immeuble est propriété de l’Etat.

Ces personnes vont ainsi rejoindre les dizaines de milliers de personnes expulsées les années précédentes. Leur droit à l’hébergement, pourtant reconnu par la loi, est régulièrement bafoué sous prétexte d’un manque de places. Toutes subissent aussi la fermeture de milliers de places d’hébergement d’urgence, et sont condamnées à subir les violences de la vie dans la rue, comme si vivre et dormir dehors hors gel était absolument sans danger. Or, ceux qui vivent ainsi meurent en moyenne à l’âge de 49 ans.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites précise qu’il convient « d’assurer un traitement égal et digne à toute personne en situation de détresse sociale ». Cela suppose d’établir, « chaque fois que possible, un diagnostic et rechercher des solutions d’accompagnement, dans les différents domaines concourant à l’insertion des personnes ». Il ne semble pas que les services de la Préfecture aient procédé ainsi puisqu’un rendez vous a été proposé à ces personnes avec des travailleurs sociaux ce mardi 6 mai dans la matinée, donc seulement après l’expulsion, pour faire une évaluation au cas par cas de leur situation et définir avec eux, en téléphonant au 115, la possibilité d’un relogement éventuel d’une ou deux nuits.

Nous savons par expérience, comme maintes fois signalé aux autorités compétentes, que, pour la plupart des personnes, cette la solution d’urgence proposée restera vaine car les dispositifs d’hébergement sont par trop souvent saturés.

Dans toutes les villes où sévit la crise du logement, des sans logis occupent des immeubles vides, ou s’installent sur des friches. Ce n’est pas un délit, c’est une nécessité légitime, car les lois qui devraient les protéger ne sont pas respectées. Le droit à l’hébergement est trop souvent bafoué, la loi Dalo et la loi de réquisition trop souvent inappliquées, alors même qu’il subsiste plus de deux millions de logements vacants en France, dont certains sont propriétés de l’Etat.

La Ligue des droits de l’Homme rappelle que pouvoir se loger et se maintenir dans un logement décent est une nécessité vitale pour chacun. Elle réitère ses demandes à l’attention des pouvoirs publics quant à la mise en place urgentes de réponses adaptées et suffisantes pour le respect du droit à l’hébergement à Nantes et en Loire-Atlantique.

Une journée festive en compagnie des habitants roms

Invitation du collectif « Romeurope, agglomération nantaise », auquel participe la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme, à une journée festive en compagnie des habitants roms de l’agglomération.

Depuis une dizaine d’années, dans la région nantaise, un peu plus d’un millier de personnes, hommes, femmes et enfants Roumains habitent des appartements, vivent dans des mobil-homes sur des terrains autorisés, ou plus souvent dans des bidonvilles d’où ils sont régulièrement expulsés. Ils travaillent ou cherchent du travail, font la manche, suivent parfois des études supérieures. Les enfants vont à l’école et sont devenus des écoliers parlant le français.

Au cours des années, une partie de la population de la métropole nantaise les a côtoyés, certains leur ont rendu visite dans leur maison ou leur appartement, ou dans la caravane installée sur un terrain squatté. Ces familles, ces enfants, sont des figures connues.

Face aux difficultés matérielles et à l’hostilité administrative, des mains se sont tendues. Des collectifs de solidarités citoyennes se sont créés : plus d’une dizaine dans la région nantaise. Des amitiés, aussi, se sont construites. Chacun-e a pu bénéficier, de leur humour, de leur inépuisable énergie face aux difficultés journalières.

Pendant cette décennie, qui a vu la constitution du collectif Romeurope de l’agglomération nantaise, les élus municipaux ou communautaires n’ont pas réussi, pour beaucoup, ou pas voulu, pour certains, à résoudre une des difficultés principales de ces habitants pauvres : l’accès au logement.

Depuis des années donc, des groupes de familles sont régulièrement expulsés et errent d’un terrain à l’autre.
Les expulsions redoublent les diverses discriminations dont sont victimes ces familles et ont des conséquences douloureuses sur la scolarisation des enfants, la vie quotidienne et la santé. Pourtant la circulaire interministérielle du 26 août 2012 indique « … Dès que vous aurez connaissance de l’installation d’un campement, vous procéderez à une première évaluation de la situation au regard de la sécurité des personnes et mettrez en place avec le concours des partenaires un suivi des personnes présentes sur le campement. A cette fin, vous mobiliserez les services de l’État et de ses opérateurs…. » En réalité, très peu a été fait. Une solution a été proposée à quelques familles. Mais la grande majorité des personnes concernées dans l’agglomération vivent toujours dans des bidonvilles ou des squats.

Toute absence de solution ne fait qu’accroître les réactions racistes : ceux qu’on appelle indistinctement les Roms servent aujourd’hui de bouc émissaire à toutes sortes de gens. Cette précarité peut entraîner parfois une délinquance de subsistance. S’il arrive que des actes de délinquance soient commis par des personnes issues de ces terrains précaires, il n’existe aucune délinquance rom, ni aucun gène ou culture de la délinquance chez les Roms.

Il faut rompre avec la politique actuelle qui fait que les maires des communes concernées essaient de renvoyer à leur voisin cette question humaine et sociale. Pourtant des solutions existent. Quelques communes ont organisé des villages d’accueil et de solidarité. Il faut renforcer cet effort avec un moratoire à toutes les expulsions et l’établissement d’une conférence permanente de la métropole sur la question du logement des plus précaires, incluant les pouvoirs publics, les communes, les associations, et, en premier lieu, des représentants des familles aujourd’hui à la rue.

Ainsi les bidonvilles feront place aux logements sociaux, avec l’aide des fonds Européens destinés à aider à l’installation des familles roms dans les différents pays d’Europe. Ainsi, là où elles l’auront décidé, les familles roms feront partie de la population locale.

C’est la misère croissante, la pauvreté de masse qu’il faut éradiquer. Ce sont les droits sociaux de tous les habitants, quelle que soit leur culture ou leur milieu social qu’il faut respecter. Ne faisons pas des pauvres les responsables de la pauvreté.

Le collectif Romeurope invite à une après-midi festive
le 22 mars à la Manufacture des tabacs de 16H à 23H
Paroles d’habitants des bidonvilles, animations enfants, musique, repas
Toutes et tous, faisons la preuve qu’une société fraternelle est possible et souhaitable.

Nouvelles absurdités dans la lutte contre les bidonvilles

Collectif Romeurope

Communiqué du collectif Romeurope agglomération nantaise, auquel participe la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 28 novembre 2013.

Aujourd’hui, la Préfecture de Loire-Atlantique a demandé à la police d’évacuer deux terrains occupés de façon illicite par une vingtaine de familles roumaines de culture rom, terrains situés sur le territoire de la ville de Nantes (aux limites de Rezé et Bouguenais). Une expulsion comme il y en a eu des dizaines et des dizaines depuis le milieu des années 2000 dans toute l’agglomération.

Pourtant, alors même qu’avait lieu la veille, un colloque sur la médiation sanitaire dans les bidonvilles de migrants et une réunion avec le préfet Régnier, chargé de la mise en œuvre de la circulaire du 26 août 20121, la Préfecture et Nantes Métropole, une nouvelle procédure a été expérimentée, qui a stupéfait habitants des terrains, associatifs et services municipaux des villes concernées.

Pour la première fois, la préfecture s’est préoccupée du sort des habitants après expulsion. La police nationale a été chargée de les « répartir » sur des terrains déjà occupés de façon illicite : boueux, surpeuplés, sans eau, ni toilettes, ni poubelles, sans électricité, et situés sur les communes de Bouguenais, Couëron et Rezé. Le terrain de Rezé est même déjà sous le coup d’une mesure d’expulsion.

Les habitants de ces terrains, qui sont dans une relation d’intégration et savent très bien les désagréments et la mauvaise réputation des grands terrains, se sont opposés à cette incongruité. Les expulsés ont été installés de force par la police.

Quel jeu joue ici la préfecture ? Une provocation pour obliger les communes à réagir et à enfin parler ensemble d’un problème qui intéresse toute l’agglomération ? Exacerber une situation déjà extrêmement tendue dans un campagne électorale qui commence ? Déstabiliser les terrains et susciter encore plus de méfiance des habitants précaires ?

Le collectif Romeurope dénonce une fois de plus l’absence de dialogue et de coconstruction des politiques publiques.

Il demande aux autorités d’anticiper les évacuations en recherchant des solutions alternatives temporaires ou durables, et de développer une politique de confiance entre tous les acteurs concernés.

Pour le droit inconditionnel au logement

Communiqué de la section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme. Le 2 juillet 2013.

Le projet de loi pour l’Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) vient d’être présenté par la ministre de l’Égalité des territoires et du Logement. Le projet affirme la nécessité d’une régulation forte des secteurs du logement, d’une protection renforcée des personnes, d’une dynamique d’innovation pour répondre de façon multiforme à la crise du logement, singulièrement social et la volonté de lutter contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil.

Mais, les décisions doivent être prises très vite. Au total, ce sont plus de 3,6 millions de personnes qui sont non ou mal logées en France dont près de 133.000 personnes sans domicile fixe. La Ligue des droits de l’Homme attend du gouvernement des mesures d’urgence : un moratoire des expulsions, une régulation de l’augmentation des loyers, une revalorisation des aides au logement.

La LDH attend également des réponses à plusieurs questions : une priorité donnée à la production de logements locatifs sociaux et « très sociaux » ; la fin des avantages fiscaux en faveur d’investisseurs privés qui entretiennent un marché immobilier financiarisé, générateur de profits ; une politique de l’urbanisme capable de lutter contre l’étalement urbain, facteur d’un usage intensif de l’automobile, d’isolement social, de gaspillage des sols, par la promotion d’un habitat dense qui garantisse la qualité de la forme urbaine et de l’espace public ; une politique foncière publique forte qui devrait être sous la responsabilité d’un service public du logement et de l’urbanisme ; le développement de procédures de concertation qui permettent, en amont des projets, de donner réellement la parole aux habitants.

La LDH rappelle que bénéficier d’un logement est un droit fondamental. Respecter la dignité des personnes implique qu’il ne peut y avoir d’expulsion sans solution préalable de relogement. C’est pourquoi, la LDH demande, dans ce cadre, l’arrêt des menaces d’expulsion, et donc de mise à la rue, de la centaine de personnes habitant dans un squat à Nantes.

Les plus fragiles ne peuvent plus attendre !

Collectif des associations unies, Pays de la Loire, LDH

Communiqué commun d’associations, parmi lesquelles la section de Nantes et du pays nantais de la LDH. Le 1 juillet 2013.

Les associations des Pays de la Loire reprennent la formule du Collectif des Associations Unies National pour interpeller le Préfet de région sur la situation des personnes sans-abris ou mal logées.

Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale représente de réelles avancées : la fin de la gestion saisonnière de l’hébergement d’urgence et l’accès prioritaire au logement des personnes les plus en difficultés. D’’importants moyens ont été mobilisés dans ce cadre.

Malgré la concertation animée dans chaque département dans le cadre des projets territoriaux de sortie de l’hiver, les associations ne peuvent se satisfaire aujourd’hui des solutions proposées. La situation des plus fragiles reste inacceptable.

Dans un courrier adressé par le Collectif des Associations Unies au Premier Ministre le 3 mai dernier, nos associations et fédérations déploraient déjà la logique urgentiste de mise à l’abri. Nous nous reconnaissons pleinement dans ces constats qui correspondent à la réalité de notre région Pays de la Loire. Face à l’explosion des demandes d’hébergement, c’est une mise à l’abri sèche qui est proposée aux personnes sans domicile, sans accompagnement social. Ce ne sont pas des solutions dignes favorisant l’insertion dans le cadre d’une politique orientée vers l’accès prioritaire au logement.

Si nous avons salué la prolongation d’un nombre important de places d’urgence à la sortie de l’hiver, elles ne permettent pas de répondre à la demande. Les 115 de la région ont observé dès le mois de mars dernier une augmentation nette des demandes d’hébergement : 6 357 demandes sur le mois de mars contre 5 600 en moyenne durant les mois hivernaux. De nombreuses demandes restent sans réponses, sans compter les personnes qui, découragées, ne composent plus le 115.

On compte de nombreux squats et campements dans notre région. Quelle alternative avons-nous à leur proposer ?

Enfin, nous formulons notre inquiétude quant à la mise à l’index de certains publics. Ainsi, sur plusieurs départements, les migrants constituent un public identifié comme «n’ayant pas vocation à s’intégrer sur le territoire ». Les associations demandent le respect du principe d’inconditionnalité de l’accueil.

Le contexte budgétaire est contraint, nous le savons. Pour autant, nous ne pouvons nous satisfaire des arbitrages, qu’ils soient nationaux ou régionaux, quand ils se font au détriment de la dignité des personnes et qu’ils proposent une protection « au rabais » des personnes en situation de fragilité.

Les associations espèrent toujours un « choc de solidarité » en direction des plus fragiles de notre pays qui ne peuvent plus attendre !