La mise en œuvre de programmes sécuritaires ou de développement échoue le plus souvent car ces derniers favorisent l’instauration d’institutions inspirées du « modèle légal rationnel occidental », explique la politiste Niagalé Bagayoko dans une tribune au « Monde ».
EXCLUSIF – Obligée de fuir l’Afghanistan par crainte d’être tuée par les talibans, cette militante féministe et plus jeune maire d’Afghanistan demande à la communauté internationale de dialoguer avec les talibans pour faire pression sur eux et les obliger à garantir le respect des droits de l’homme.
Un camp de réfugiés de fortune à la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne, le 1er septembre 2021. AP – Markus Schreiber
Depuis la chute de Kaboul à la mi-août les américains et leurs alliés ont évacué selon le pentagone plus de 123.000 Afghans. Beaucoup de pays de l’UE ont participé à ces évacuations, la France à hauteur de 2.600 personnes, de 4.800 pour l’Italie, 5.200 pour l’Allemagne parmi les principaux. Avec le retour des talibans au pouvoir l’ONU s’attend à ce qu’un demi-million d’Afghans quittent leur pays ; c’est l’estimation haute de l’organisation mais quel que soit leur nombre seront-ils accueillis ?
Manifestation de soutien organisée par des réfugiés afghans déjà présents en Grèce, le 28 août 2021 à Athènes. Crédit : AP
La prise de Kaboul par les Taliban a coïncidé à quelques jours près avec la finalisation, en Grèce, de l’extension d’un mur de 40 kilomètres le long de sa frontière terrestre avec la Turquie, doublé d’un système de surveillance électronique.
Les talibans sont entrés à Kaboul le 15 août et ils répriment déjà violemment toute activité ayant rapport à la musique. Les stations de radio et de télévision du pays ont cessé d’en diffuser, les magasins vendant des instruments ont été détruits. Des musiciens afghans témoignent.
En 2015, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo, la BBC diffusait le film documentaire Bitter Lake, une œuvre magistrale et sidérante décryptant les rouages historiques et politiques qui ont conduit l’Afghanistan vers les Talibans et l’apparition de l’État Islamique. Derrière cette histoire omniprésente dans l’actualité mais pourtant si mal racontée à la télévision ou au cinéma, c’est toute celle de l’Occident, d’Est en Ouest, qui est illustrée, dans un récit dénudant l’arrogance et l’ignorance des plus grandes nations du XXème siècle.
En Guadeloupe et en Martinique, les manifestations en opposition aux mesures sanitaires se multiplient, avec le scandale du chlordécone en toile de fond. La proportion de la population vaccinée contre le Covid-19 demeure largement inférieure à celle de la métropole tandis que le nombre de victimes de la pandémie augmente dramatiquement.
Les samedis de mobilisation contre le passe sanitaire se poursuivent en France. (EPA)
Les manifestations contre le passe sanitaire sont marquées par l’apparition de plus en plus régulière de slogans antisémites. Un tournant inquiétant selon plusieurs associations.
Des Afghans manifestent dans les rues de Kaboul, jeudi 19 août, à l’occasion du 102ème anniversaire de l’indépendance du pays. AFP
Passée l’onde de choc, ces Afghans sont bien décidés à s’opposer aux mollahs. Certains ont brandi le drapeau national dans les rues de Kaboul ce jeudi 19 août, jour du 102e anniversaire de l’indépendance du pays. De son côté, le fils du commandant Massoud tente d’organiser la résistance.
Afghanistan : les évacuations se poursuivent dans le chaos à l’aéroport de Kaboul
Six jours après la prise de pouvoir par les Taliban, des milliers de personnes tentent toujours, samedi, de quitter l’Afghanistan par l’intermédiaire du pont aérien mis en place à l’aéroport de Kaboul.
C’est dans cette vallée, située au nord-est de Kaboul, que le fils du commandant Massoud, Ahmad Massoud, et l’ex vice-président afghan, Amrullah Saleh entendent organiser la résistance. Ce territoire, que les talibans n’ont jamais réussi à conquérir, était déjà le fief du commandant Massoud.
Les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan mi-août 2021. Cette organisation est synonyme de recul des droits pour les femmes. À Kaboul, les Afghanes témoignent de leurs inquiétudes mais aussi, de leur courage.
« La citoyenne Madeleine, toujours en vadrouille », disait d’elle affectueusement son mari Jean qui l’accompagna fidèlement dans ses pérégrinations de tous ordres, gardien de leur foyer, à La Varenne ou dans ce Berry qu’ils aimaient tant.
Sa vie traverse le XXe siècle, ses drames, ses conflits, ses déceptions et ses espoirs. Cette femme engagée fut de tous les combats, aimantée par de très fermes convictions politiques et sociales, dont Jaurès, qu’elle a tant servi, est comme la figure de proue.
Madeleine, je l’ai rencontrée pour la première fois en 1960, au colloque sur « Le militant ouvrier », dont devait naître Le Mouvement Social, qu’elle a ultérieurement dirigé durant de longues années. Notre collaboration, parfois intermittente, voire conflictuelle, toujours amicale, n’a jamais cessé. Une de nos dernières rencontres de travail, c’était le 5 février 2004, lors de l’enregistrement d’une émission sur les femmes, pour la journée du 8 mars.
Car Madeleine s’intéressait à l’histoire des femmes. Le social et le politique demeuraient pour elle prioritaires mais elle y incorpora la dimension des rapports de sexes de plusieurs manières : dans son œuvre et à Paris VIII-Vincennes, puis Saint-Denis, l’université dont elle a été une des fondatrices.
Il y eut notamment le colloque de décembre 1978 à Vincennes, sur « Femmes et classe ouvrière », avec trois thèmes : « femmes et travail » ; « femmes et mouvement ouvrier » ; « le travail ménager », sur lequel le débat féministe s’interrogeait alors : fallait-il, ou non, rémunérer ce travail « gratuit » des femmes ? Durant trois jours, un public nombreux montra l’intérêt pour ces problématiques et l’intensité des recherches en cours. Beaucoup de rencontres se firent à cette occasion. Au même moment, Le Mouvement Social sortait « Travaux de femmes » (octobre-décembre 1978). Le terreau des recherches sur les femmes était social et Madeleine s’en réjouissait. Par la suite, elle a dirigé de nombreuses maîtrises et thèses dans cette direction et dans celle du socialisme, son autre préoccupation.
Dans un article (1979) consacré à « la question des femmes dans la seconde Internationale », elle se plaisait à souligner que « la rencontre entre les femmes et le socialisme a bien eu lieu ». Le socialisme allemand et, tout compte fait, le marxisme étaient plus ouverts à cet aspect des choses. C’était moins le socialisme en tant que tel qu’il convenait d’incriminer qu’un certain sexisme français.
Dans les années 1990, Madeleine s’est investie dans un projet plus régional : la fondation en Berry, autour de Nohant et d’Ars, du « Centre international George Sand et le romantisme ». Madeleine, présidente du conseil scientifique de ce projet, au départ très ambitieux, s’en occupa avec l’énergie qu’elle apportait à toute chose. Il y eut d’innombrables réunions et démarches, où elle déploya son savoir-faire et la multiplicité de ses relations culturelles. Littéraires, historiens et personnalités locales affluèrent aux colloques organisés à Nohant, l’un sur « la Correspondance », l’autre sur « l’éducation des filles », l’un et l’autre publiés, avec sa participation. L’amitié entre Madeleine et George n’était pas évidente : le côté « bonne dame » ne l’emballait pas ; et puis, il y avait la Commune et Madeleine se sentait plus proche, sans doute, de Louise Michel que de Sand à cet égard. Mais Sand était sa voisine. Madeleine appréciait son engagement pour la République et le socialisme. « Le socialisme est le but. La République est le moyen », disait George en 1848. Madeleine approuvait. Elle redécouvrit son œuvre romanesque, en particulier La Ville noire, le plus ouvrier des romans de Sand. Malheureusement, le projet sandien ne fut que partiellement réalisé. Mais Madeleine ne désarmait pas. Dans les années 2000, elle rêvait d’organiser, au château d’Ars, autour d’une pionnière de la photographie en Berry, une exposition sur les femmes photographes.
Rien n’était étranger à cette femme multiple et passionnée.
Elle entendait demeurer fidèle à l’universalité des « droits de l’Homme », à La Ligue, qu’elle présida avec l’intensité que l’on sait, et ailleurs, partout dans le monde.
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Le 18 septembre 1981, par 363 voix contre 117, l’Assemblée nationale adopte, après deux jours de débats, le projet de loi portant abolition de la peine de mort présenté, au nom du Gouvernement, par Robert Badinter, garde des Sceaux, ministre de la Justice et actuel Président d’honneur d’ECPM. Douze jours plus tard, le texte est voté dans les mêmes termes par le Sénat, par 160 voix contre 126. Le 10 octobre 1981, après deux siècles de lutte abolitionniste, la loi est publiée au Journal officiel et la France devient le 35e État à abolir officiellement la peine capitale.
Quarante ans plus tard, 149 pays sont désormais abolitionnistes en droit ou en pratique. Des éléments déclencheurs tels que la conviction de la figure phare française de l’abolition, M. Robert Badinter, font écho et participent de l’évolution progressive des mœurs partout dans le monde. La France joue aujourd’hui un rôle primordial dans la promotion de l’abolition universelle de la peine de mort.
Cet anniversaire est un événement à ne pas manquer : il est à la fois l’occasion de rappeler l’importance d’entretenir les valeurs de l’abolition en France, tout en continuant de sensibiliser le grand public sur le travail restant à accomplir pour que nous vivions, enfin, dans un monde dénué de toute exécution. Il est aussi l’occasion de rappeler que la France se doit de continuer à affirmer cette position au plan international.
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Les combats dans la région du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, entrent dans leur neuvième mois et pourraient s’intensifier, après que les dirigeants de plusieurs régions éthiopiennes et de sa capitale, Addis-Abeba, ont appelé les habitants, y compris les jeunes, à se mobiliser contre les combattants séparatistes du Tigré. Le conflit a forcé plus de plus de deux millions d’habitants à fuir leurs foyers, et a rendu des millions de personnes dépendantes de l’aide alimentaire. Le gouvernement éthiopien a en outre coupé à plusieurs reprises les services de base dans la région, notamment l’électricité et les communications. Cette mesure – qui s’ajoute aux meurtres, pillages et viols commis par toutes les parties au conflit – a provoqué une crise humanitaire. L’ONU vient de prévenir qu’elle risque de manquer de vivres pour distribuer aux personnes en ayant besoin. Amy Braunschweiger s’entretient avec Laetitia Bader, directrice pour la Corne de l’Afrique auprès de Human Rights Watch, au sujet de la situation désastreuse sur le terrain et de la difficulté de couvrir ce conflit face aux immenses obstacles à l’obtention d’informations en temps réel.
Le projet de loi 490/2007 violera les droits constitutionnels et internationaux durement acquis par les peuples autochtones et aura des conséquences sociales et environnementales sans précédent. Nous appelons les députés à opposer leur veto au projet de loi 490/2007 au Congrès et à respecter les peuples autochtones du Brésil, comme le prévoit la loi.
Des forêts amazoniennes à l’Amérique centrale, des artistes jeunes et autochtones se réapproprient leur héritage millénaire au travers de la musique. En fusionnant leurs rituels et instruments ancestraux avec le rap, l’électronique et le reggaeton, ils luttent contre la discrimination, le racisme et l’oubli. Dans l’image l’artiste Lido Pimienta, d’ascendance afrocolombienne et wayuu. (Daniela Murillo)
Des agents de sécurité tunisiens retiennent des partisans du président Kaïs Saïed alors qu’ils scandent des slogans dénonçant le principal parti islamiste du pays, Annahda, devant le Parlement qui a été bouclé par l’armée à Tunis, le 26 juillet 2021. FETHI BELAID / AFP
Le président Kaïs Saïed a gelé les travaux du parlement et démis le chef du gouvernement, s’octroyant le pouvoir exécutif.
Suite à la publication dans ces pages de l’intervention d’Arnaud Klarsfeld relative aux comportements et propos de certains manifestants ce week-end qui ont fait le lien entre régime nazi et pass sanitaire, nous avons reçu ce message d’une amie ligueuse:
Bonjour,
Adhérente de la LDH en Bretagne, je cherche désespérément une réaction de la LDH nationale sur le pass sanitaire ; je tombe sur l’article sur le port (stupide j’en conviens) de l’étoile jaune dans les manifs contre ce pass sur votre site. Seule chose qui semble vous interroger à Troyes.
J’ai connu un temps où la Ligue soutenait le Réseau éducation sans frontière dans son aide à la lutte contre l’expulsion des familles sans papiers. Klarsfeld lui soutenait la politique migratoire du (des) gouvernements et donc l’expulsion parfois d’enfants vers des pays où ils allaient se retrouver en grand danger.
Si seul l’usage idiot de l’étoile jaune vous choque, la digne vieille dame qui s’indigne qu’est la LDH commence à être atteinte par la maladie d’Alzheimer.
B.
Nous laisserons à B. toute latitude sur sa façon de nous interpeller collectivement et sommes plutôt enchantés qu’un dialogue puisse enfin naître sur cet espace destiné au débat, comme nous avons voulu l’ouvrir par cette publication.
Pour le prolonger, nous prenons le parti de vous présenter ci-dessous l’apport assez constructif et censé de Bertrand Mertz, avocat au barreau de Metz sur le site d’information Blast.
Le débat est lancé:
Puisqu’un débat est engagé, et nous regrettons que ce soit dans un seul sens pour le moment, nous vous devons de relayer dans leur intégralité toutes les réactions qui nous sont adressées. C’est pourquoi vous trouverez ci-dessous copie du courriel de Rémi.
Par contre, nous regrettons de ne pouvoir publier les écrits personnels des uns et des autres qui n’ont pas été agréés par notre comité éditorial et renvoyons les auteurs en recherche de lecteurs vers les professionnels de l’édition mieux habilités à publier ce genre de productions.
Le libre choix de son corps, de la manière de se soigner, voire du refus de se soigner sont des libertés fondamentales.
Effectuer une discrimination pour l’accès à des activités publiques sur la base de la santé, ou de son patrimoine génétique, ou de ses croyances est une indignité et une atteinte grave aux droits de l’Homme.
Accepter cette discrimination, participer à l’exclusion des personnes quirefusent de dévoiler leur état de santé, ou qui croient que les informationsfournies par un gouvernement malveillant sont fausses, ou qui pensent toutsimplement que le ratio bénéfice / risque d’une vaccination avec les informations actuellesne leur est pas favorable, ou est défavorable sur le long terme à une majorité de la populationheurte mes valeurs, profondément.
L’absence de la Ligue dans ce combat pour un libre choix de son corps, contre une discriminationbasée sur les croyances ou la santé…. me choque ! Et je la regrette.
Bien sûr, certain-e-s ligueu-ses-rs partagent mon approche, mais la position très en retrait de la Ligueest pour moi incompréhensible.
A part m’informer, refuser de présenter un pass et manifester, j’ai écris une nouvelle que je viens de publier.
C’est une fiction qui se passe à une autre époque, dramatique. mais devrait nous faire réfléchir à ce qui se passe autour de nous
Les récentes annonces du président de la République, qui devraient se traduire prochainement par une loi qui imposera plusieurs contraintes à la population de nature à obliger celle-ci à recourir à la vaccination contre la Covid 19, outre la vaccination obligatoire des personnels soignants, suscitent de nombreuses controverses et des prises de position souvent radicales et peu argumentées.
L’avocat, membre de l’association des Fils et Filles des déportés Juifs de France, a dénoncé les comportements et les propos de certains manifestants ce week-end qui ont fait le lien entre régime nazi et pass sanitaire.
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