Retour sur le rassemblement inopiné de lundi

RD



De 200 à 250 personnes se sont rassemblées place de l’hôtel de ville de Troyes ce lundi 8 en fin d’après-midi à l’appel du Collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites. L’arrivée en dernière minute d’une sono sympathiquement mise à disposition par les camarades du collectif Louise-Michel suite aux aléas inhérents à une organisation par la force des choses un peu chaotique, compte tenu des circonstances, nous a permis d’être bien entendus par les nombreux badauds et touristes, de tous âges et de tous horizons présents en centre-ville à cette heure consacrée, qui nous ont rejoints avec, il faut le dire, un certain enthousiasme.

Le renfort des artistes, comme nous aussi soulagés que les étrangers de l’échec du RN à prendre le pouvoir en France, après quelques semaines de grande inquiétude, fut une belle surprise pour les organisateurs.

On peut regretter un peu quelques absences très remarquées dont nous ne doutons pas qu’elles n’étaient que purement accidentelles. De manière générale, c’est dans un esprit apaisé et serein, à l’exact opposé de la violence que nous rejetons, que ce rassemblement citoyen a pu se dérouler sans encombre.

L’important était de se réjouir que le pire ait été évité en France et de ne pas oublier que le plus dur commence maintenant. Nous savons que les attaques de l’extrême-droite contre la démocratie et les libertés ne vont pas s’arrêter là et qu’il va nous falloir redoubler de vigilance et de talent de persuasion envers les électeurs trompés par l’imposture RN et les tentatives de dédiabolisation de ce que nous connaissons de pire : la haine, le racisme, la xénophobie, le rejet de la démocratie et des valeurs républicaines, l’effacement de l’histoire humaniste de la France…

Les prises de parole multiples ont permis à chacune et chacun de porter son message et, de discours circonstanciés en beaux moments de poésie, nous avons pu constater et pouvons affirmer qu’un espoir s’est levé…




Déclaration du collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites.


La mobilisation citoyenne d’hier et des 2 semaines qui l’ont précédée ont permis une fois de plus que l’extrême-droite ne prenne pas le pouvoir en France et si ce fut une surprise pour tout le monde, cela prouve bien que l’extrême-droite, nous n’en voulons pas. Certains militants du RN, qui se voyaient déjà aux portes du pouvoir, n’ont pas hésité à menacer les défenseurs des libertés, à multiplier des paroles et des actes racistes sur le territoire et à faire preuve de violences. Ainsi, plus de 100 candidats et suppléants se sont lâchés pour exprimer :

  • Leur haine à l’égard des étrangers, des minorités, des travailleurs pauvres et des personnes en difficultés les qualifiant d’assistés.
  • Leur volonté de faire taire toutes celles et tous ceux qui ne partagent pas leurs idées et leur projet mortifère basé sur l’exclusion et sur la remise en cause de la démocratie.
  • Leur mépris de la fraternité et de la solidarité.

Après avoir surfé sur sa stratégie de la respectabilité, le RN, au cours de cette campagne qui vient de s’achever, a montré quel  était son vrai visage, celui de l’extrême-droite, opposée à l’Etat de droit et aux principes de la République.

Dans l’Aube, le pire (je veux dire 3 députés RN) a pu être évité grâce au barrage républicain sur la 2ème circonscription et c’est la candidate LR Valérie Bazin-Malgras qui a battu le jeune parachuté du RN. Elle sait qu’elle est redevable des voix du Nouveau Front Populaire. Elle doit les prendre en considération et nous saurons le  lui dire et le lui rappeler.

Dans la 3ème circonscription, le combat du candidat et de sa suppléante, qui se sont battus comme des lions, et la lutte des militantes et militants qui se sont livrés corps et âme jusqu’au bout (vendredi 23h59) n’a pu empêcher le maintien de la députée RN, en grande partie à cause sans doute du nombre impressionnant de bulletins blancs et nuls, à propos desquels il faut bien sûr s’interroger et qui auraient peut-être pu faire la différence.

Ce soir nous sommes rassemblés :

  • pour refuser toute politique discriminatoire et raciste,
  • pour s’opposer à toute velléité de destruction des libertés et de la République qui a toujours été la cible première de l’extrême-droite,
  • pour dénoncer la négation de l’égalité des droits pour tous,
  • pour continuer à combattre l’extrême-droite,
  • et bien évidemment pour exprimer notre joie et affirmer notre espoir dans la foulée de la victoire du Nouveau Front Populaire en France.

Le RN et ses alliés sont très loin de leur objectif qui était d’obtenir la majorité absolue, mais sont hélas toutefois plus nombreux à l’Assemblée nationale. Notre devoir est maintenant de stopper cet élan. C’est auprès de leurs électeurs qu’il nous faut maintenant nous tourner pour leur faire prendre conscience de l’imposture avec laquelle ils ont été trompés.

Si la gauche, unie dans le Nouveau Front Populaire, est majoritaire, il ne faut pas oublier que sa volonté de rassemblement ne va pas manquer d’être attaquée de tous bords.

Le plus dur et le plus long restent à faire pour le Collectif aubois de lutte contre les extrêmes-droites qui n’a aujourd’hui qu’un peu plus d’un an d’existence. Plus nous serons nombreux, déterminés et unis, plus nous serons forts.

Plus forts, plus déterminés, plus unis pour ne pas accepter l’inacceptable et pour ne pas tolérer l’intolérable.

Plus forts, plus déterminés, plus unis pour combattre les extrême-droites, car aucune compromission n’est possible avec le RN et ses alliés.





La nouvelle« respectabilité dédiabolisée» du RN

Petite revue non exhaustive de quelques médias.



(accès aux sources en cliquant sur les liens en rouge)


Ludivine Daoudi candidate dans le Calvados pose avec une casquette nazie, avant que sa candidature soit retirée.

Daniel Grenon dans l’Yonne considère que les «Maghrébins […] n’ont pas leur place dans les hauts lieux».

Annie-Claire Bell, en Mayenne, a été condamnée en 1995 à de la prison ferme pour une prise d’otage à main armée dans une mairie du département.

Paule Veyre de Soras, en Mayenne encore assure ne pas être raciste parce que ses médecins sont “juifs et musulmans”. « Dans le Rassemblement national, nous avons des juifs, des musulmans, des Espagnols, moi-même je suis catalane »ajoute-t-elle.

Babette de Rozières, candidate dans les Yvelines est rattrapée par la justice pour des impayés lors des législatives de 2017.

Andréa Kotarac, dans l’Ain, se présente sur ses bulletins de vote comme président de la région Rhône-Alpes puis plaide pour  une « coquille » malencontreuse.

Thierry Mosca, du Jura, s’est qualifié au second tour des législatives alors même que son placement sous curatelle le rend inéligible.

Sur le tract de Florence Joubert, candidate en Dordogne, on peut notamment lire que la coalition de gauche « défend aujourd’hui le pire : appel à la violence, à la haine de la police, des juifs ». 

Roger Chudeau, candidat sortant du Loir-et-Cher, a déclaré que Najat Vallaud-Belkacem n’aurait pas dû être ministre en raison de sa binationalité.

Le procureur de Nanterre a requis six mois d’emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d’amende contre deux des prévenus, le maire d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Steeve Briois qui invitait ses candidats durant la campagne et une fois élus à « défendre la priorité nationale » dans « l’attribution des logements sociaux » et l’ex-secrétaire nationale du Front national (devenu RN) chargée des élus Sophie Montel, qui a quitté la formation en 2017. Contre Marie-Thérèse Costa-Fesenbeck, adjointe au maire de Perpignan, il a demandé une amende du même montant. Aucun des trois prévenus n’était présent à l’audience. Le cas de l’eurodéputé Jean-François Jalkh, poursuivi dans ce même dossier pour provocation publique à la discrimination, a été disjoint et son procès renvoyé au 3 juin 2025 pour raisons médicales.

Candidat RN-LR à Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie), où il est arrivé en tête, le juge en disponibilité Charles Prats s’est présenté sur des tracts électoraux en robe de magistrat.

Françoise Billaud des Côtes-d’Armor a suscité un signalement de la Ligue des droits de l’Homme auprès du procureur de la République de Saint-Brieuc  après des publications à caractère raciste, antisémite et complotiste.

Joseph Martin, dans le Morbihan, est auteur de tweets qualifiés d’antisémites Le RN a d’abord déclaré qu’il n’accordait plus son soutien à son candidat. Ce dernier a alors déclaré retirer sa candidature, avant de finalement la maintenir. Joseph Martin a ensuite été réhabilité par le RN, samedi 22 juin, en toute discrétion.

Florent de Kersauson, dans le Morbihan, devait être jugé, ce 12 juin 2024, pour des suspicions de délits financiers. L’audience a été renvoyée : il souffre de « problèmes de santé » mais s’est néanmoins présenté aux élections.

Jocelyn Dessigny, candidat à sa réélection, dans l’Aisne a posté sur son compte Facebook une photo de lui portant un tee-shirt du groupe de rock In memoriam, connu des néonazis pour avoir repris un chant de marche de la Jeunesse hitlérienne, La Colonne.

Alors que le RN se présente comme un parti combattant l’antisémitisme, il a de nouveau investi à Paris Agnès Pageard qui appelait, en février 2021 sur son compte X, selon Libération, à « relire Henry Coston » (1910-2001), un essayiste collaborationniste connu pour son antisémitisme et son antimaçonnisme.

Pour Sébastien Soulé, ancien policier de la BAC candidat à  Toulon, le RN est le « seul parti qui a le courage de dire qu’il veut rétablir l’ordre ». Et il assure recevoir « beaucoup de soutien de la police »

A suivre…



Afrique de l’Ouest, la mode du putsch




Sahel : trois questions pour comprendre les enjeux du coup d’État au Niger

Communiqués de la LDH

Le parti d’Aung San Suu Kyi dissous par la junte birmane


La Ligue nationale pour la démocratie, creuset des aspirations démocratiques en Birmanie depuis 30 ans, va voir «son statut de parti politique automatiquement annulé» à partir de ce mercredi.

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De très nombreux messages appelant à s’attaquer aux sièges du pouvoir à Brasilia ont circulé avant et pendant les violences de dimanche.

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